Québec
Longueuil
MOBILIS est à la base un protocole d’échange d’informations autour du phénomène des gangs de rue et de leurs activités de proxénétisme. Les deux principaux partenaires de ce protocole sont les Centres jeunesse de la Montérégie (CJM) et le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). Dès l’entrée en vigueur du protocole, deux intervenantes au niveau du Centre jeunesse ont été embauchées et une escouade policière d’enquêteurs a été dédiée exclusivement au projet. Le succès du projet a mené les partenaires à rééditer MOBILIS dans une phase 2 qui traitera principalement de la prévention de la prostitution juvénile et de l’adhésion aux gangs de rue.
Les objectifs du projet étaient les suivants :
Phase 1 : Direction des enquêtes criminelles en partenariat avec le centre jeunesse de la Montérégie, et Phase 2 : Direction de la surveillance du territoire - Prévention
Denis Desrochesdenis.desroches@ville.longueuil.qc.ca
Il faut souligner la participation financière de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de l’agglomération de Longueuil et du Forum jeunesse Longueuil. Il faut également mentionner que la Maison de jeunes Kekpart a participé au projet en diffusant leur programme de prévention en prostitution juvénile « Sans P ni E » (sans proxénète ni escorte) dans les écoles secondaire de l’agglomeration de Longueuil.
Septembre 2008.
Pour combattre le phénomène de prostitution juvénile reliée aux gangs de rue.
Au niveau du Service de police, un lieutenant-détective a été dégagé pour travailler la problématique. Il avait sous sa responsabilité cinq sergents-détectives, un agent de renseignement ainsi qu’une analyste stratégique.Au Centre jeunesse, ce sont deux intervenantes qui étaient dégagées à temps plein pour travailler à ce projet.À la Maison de jeunes Kekpart, ce sont deux intervenants qui ont été embauchés pour diffuser le programme « Sans P ni E » dans les écoles secondaires de l’agglomération.
Au départ, le CJM et le SPAL ont établi des liens pour lutter contre le phénomène en facilitant l’échange d’information et ainsi faciliter l’enquête policière. Ils sont allés chercher du financement pour mener à terme leurs objectifs. C’est à ce moment que la CRÉ et le Forum jeunesse ont été impliqués. Par la suite, ils ont approché la Maison de jeunes Kekpart pour diffuser un programme de prévention dans les écoles. Par leur expérience passée, cette maison de jeunes avait déjà développé une expertise en prévention de la prostitution juvénile.Chaque partenaire avait alors son mandat pour lutter contre la problématique.Le CJM s’engageait à transmettre toute l’information don’t les intervenantes possédaient (à l’exception des informations nominatives des jeunes filles si celles-ci refusaient). Ainsi, nom de proxénète et ses amis, lieu(x) des partys, description des voitures des suspects, étaient soumis aux policiers pour leurs enquêtes.Le Service de police transmettait l’information aux CJM sur d’éventuels proxénètes qui pouvaient recruter leurs jeunes filles. Ainsi, les intervenantes pouvaient mieux intervenir face à leurs jeunes filles. De plus, les enquêteurs du SPAL amorçaient des opérations contre les réseaux de proxénètes. Une équipe spécialisée était dégagée et travaillait uniquement sur la problématique de la prostitution juvénile. Les membres de l’équipe se déplaçaient rapidement lorsqu’une jeune fille confiait avoir été exploitée sexuellement. Les policiers ont également établi des liens avec l’Escouade régionale mixte (ERM) Gang de rue Montérégie, qui pouvaient travailler sur les mêmes sujets.La CRÉ et le Forum jeunesse apportaient leur soutien financier au projet. La Maison de jeunes Kekpart se chargeait du volet prévention dans les écoles secondaires. Les intervenants effectuaient une tournée de classes (habituellement secondaire 2 ou 3) et ils demeuraient deux semaines dans chacune des écoles afin de rencontrer les jeunes dans leur milieu de vie. Les policiers préventionnistes du SPAL ont assisté les intervenants de la Maison de jeunes Kekpart afin d’établir les liens avec les écoles secondaires. Quelques représentations conjointes ont été faites aux conseils d’établissement pour expliquer le phénomène et expliquer le partenariat entre le Service de police et la Maison de jeunes.
En fonction des objectifs établis, plusieurs résultats du projet ont été compilés:
Oui
Ton corps n’est pas un produit – prévenir la prostitution juvénile.
Non
S.O.
L’intérêt pour ce genre de partenariat est grandissant. L’intégration d’interventions multisectorielles devient une nécessité surtout dans un contexte où les victimes collaborent peu avec la police.La problématique de la prostitution juvénile s’étend partout au Québec et les jeunes filles de tous les Centres jeunesse demeurent les cibles de choix des proxénètes par leur vulnérabilité.La Sûreté du Québec, la GRC, la police d’Ottawa ont déjà démontré un intérêt pour le programme.Le projet MOBILIS a remporté le prix égalité qui récompense les actions concrètes qui font progresser de façon significative l'égalité entre les femmes et les hommes. Le projet s’est démarqué dans la catégorie Prévention de la violence et le prix « Coup de cœur » du public. Ces prix sont remis par le Secrétariat à la condition féminine.De plus, la phase 2 du projet s’attardera principalement au volet prévention de la prostitution juvénile tout en gardant le volet échange d’information et répression.
Ce projet touche une partie sensible de plusieurs intervenants. Le choc des perceptions entre les travailleurs sociaux et les policiers, le lien entre intervention sociale et démarches judiciaires et l’accompagnement des victimes parfois récalcitrantes, rend ce projet unique.Peu de projets mettent en contact quotidien un même groupe de travailleurs sociaux et de policiers sur une période aussi longue.
2013-08-01