De quelques minutes à des mois : un examen rapide des données probantes sur l’incidence des médias et des médias sociaux pendant et après des attentats terroristes
Titre du projet
Le rôle des médias dans la lutte contre la radicalisation menant à la violence et l’extrémisme violent – Document de travail des ministres des cinq nations
Auteur principal
Martin Innes; Cardiff University
Dates importantes
Ébauche complète présentée en juillet 2018.
Description
Cette étude examine comment la communication se fait par le biais des médias traditionnels et des médias sociaux pendant et après les attentats terroristes, et comment le gouvernement, les forces de l’ordre, les journalistes et d’autres acteurs clés peuvent mieux réagir pour réduire les méfaits. La recherche a été menée par l’Université de Cardiff (Royaume-Uni) avec l’appui d’universitaires du Canada, des États-Unis et de l’Australie spécialisés dans les communications et les études sur les conflits. Ceux‑ci ont collaboré à relever les données pertinentes et à les interpréter. La méthode d’« examen rapide des données probantes » utilisée consiste à rechercher systématiquement des études, à en évaluer la qualité et à en tirer des conclusions principales dans le but d’appuyer des politiques et des pratiques plus éclairées.
From Minutes to Months couvre un large éventail de questions et de tendances dans le contexte médiatique et social international contemporain : diversité et volume des communications en jeu; compétition entre les acteurs pour définir les attentats terroristes et les événements connexes; utilisation de « bots » – des comptes automatisés se faisant passer pour des personnes réelles – et d’autres tactiques pour semer la discorde politique et déformer le débat sur Internet; et la façon dont cette dynamique influence les dommages causés aux communautés et au grand public et les amplifie.
Le rapport est rédigé selon une approche fondée sur les événements. Il présente d’abord des incidents précis, puis les tendances qui en suivent. Pour mieux comprendre les causes et les conséquences des communications médiatiques pendant ces incidents, le rapport regroupe des données sur quatre « logiques » clés de communication et sur la façon dont celles‑ci interagissent dans les minutes, les heures, les jours et les mois qui suivent un incident :
- Logique terroriste : la façon dont les groupes terroristes tentent d’exploiter les médias;
- Logique médiatique : la façon dont les journalistes rapportent le terrorisme;
- Logique d’intervention : la façon dont les responsables de lutte contre le terrorisme comme le gouvernement et les organismes d’application de la loi interviennent;
- Logique des dommages : les répercussions à court, moyen et long terme sur la société.
Résultats
Les auteurs soutiennent que les questions sur la façon de gérer efficacement les communications publiques après des attentats terroristes ont été relativement négligées ces dernières années. Dans ce contexte, le rapport relève les principaux sujets de préoccupation et formule des recommandations pour réduire les conséquences et les dommages publics. Par exemple, dans la période qui suit immédiatement un incident, l’absence d’informations officielles peut laisser place à une large diffusion de la désinformation, y compris à des erreurs de la part de sources crédibles. Si aucune correction n’est apportée, cette désinformation peut alors servir de base à des campagnes de désinformation plus actives menées par des acteurs malveillants. Par exemple, dans les heures qui ont suivi l’assassinat du soldat britannique Lee Rigby, un certain nombre d’organisations ont afflué sur les plateformes numériques pour encourager les activités haineuses contre les communautés musulmanes.
Par conséquent, From Minutes to Months recommande que le gouvernement et les responsables de l’application de la loi établissent rapidement des capacités de communication stratégique et d’écoute sociale au cours de la période qui suit immédiatement un attentat terroriste. En outre, les auteurs associent un certain nombre d’objectifs à une telle réponse, notamment : 1) si un attentat est en cours, avertir que l’utilisation des médias sociaux pourrait par inadvertance fournir une meilleure connaissance de la situation aux auteurs de l’attentat; 2) s’attaquer à la désinformation et aux divergences qui pourraient ensuite alimenter les campagnes de désinformation; 3) surveiller les rumeurs nuisibles, les théories de conspiration et même les activités d’influence étrangère, et mettre en œuvre des « mesures de réfutation rapides » le cas échéant; 4) établir un réseau de journalistes fiables à qui donner régulièrement des séances d’information, notamment au sujet de la désinformation; 5) atténuer la colère et le blâme des boucs émissaires; 6) démontrer son souci pour les communautés touchées.
Informations supplémentaires
Initiatives connexes
Jamie Bartlett and Louis Reynolds, “The state of the art 2015: a literature review of social media intelligence capabilities,” Demos, 2015.
Susan Benesch and Derek Ruths, “Considerations for Successful Counterspeech,” Dangerous Speech Project, 2016.
National Institute for Justice, “Radicalization and Violent Extremism: Lessons Learned from Canada, the U.K. and the U.S.,” 2015.
Thème(s)
- Extrémisme idéologique et violence
- Organisation et efficacité
- Perception et émotions
- Résilience et dynamiques collectives
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