Rapport sommaire de la réunion de la Table ronde transculturelle sur la sécurité

12 au 14 octobre 2018
Vancouver (Colombie-Britannique)

Les membres de la Table ronde transculturelle sur la sécurité (TRTS) se sont réunis à Vancouver pour une fin de semaine productive de réunions qui ont donné lieu à une visite de site au Service de police de Vancouver, à deux séances de consultation, à des discussions interactives et stratégiques et à des occasions de réseautage. Des représentants de Sécurité publique Canada (SP), du ministère de la Justice (JUS), du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), de l'Agence du revenu du Canada (ARC), du ministère de la Défense nationale (MDN) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) y ont participé.

L'honorable Jody Wilson-Raybould, ministre de la Justice et procureur général du Canada, a rencontré les membres de la TRTS vendredi soir. La ministre a souligné le dévouement et l'engagement des membres de la Table ronde à l'égard de la TRTS. Elle a exprimé aux membres de la TRTS son appréciation pour leurs conseils et leurs points de vue sur les questions de sûreté et de sécurité du public. La ministre Wilson-Raybould a partagé l'avis des membres quant à l'importance d'investir dans la formation sur la sensibilisation aux réalités culturelles et de veiller à ce que les Canadiens se sentent représentés dans le système de justice pénale.

La fin de semaine a commencé au Service de police de Vancouver (SPV) avec les leçons apprises et les pratiques exemplaires des stratégies conçues localement pour lutter contre la criminalité des gangs et soutenir les jeunes qui cherchent à quitter la vie de gang. La Table ronde a pris connaissance des programmes conçus pour s'attaquer au problème particulier des gangs dans les basses-terres continentales en mettant l'accent sur le comportement criminel plutôt que sur les interventions fondées sur l'emplacement géographique, l'origine ethnique ou la situation socioéconomique. Le Groupe de la lutte antigang du SPV et l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé de la Colombie-Britannique (C.-B.) ont tous deux attribué le succès de leurs initiatives antigang aux efforts déployés par les forces de l'ordre pour bâtir des relations avec les jeunes, établir des partenariats communautaires et impliquer les parents.

L'ordre du jour de cette Table ronde était axé sur la consultation des membres à l'égard de deux initiatives gouvernementales importantes, soit l'amélioration du Programme de protection des passagers (PPP) et l'engagement envers la transparence en matière de sécurité nationale.

De l'avis des membres, un PPP amélioré doit comprendre des mesures de protection concernant le stockage et le partage des renseignements personnels des Canadiens. Il devrait également permettre de traiter les cas de faux positifs plus tôt qu'à l'aéroport, grâce à un processus de validation plus rapide qui implique les personnes directement concernées. Les membres sont également d'avis que les personnes devraient être avisées si elles sont signalées en tant que quasi-correspondance.

Dans l'ensemble, on s'entend pour dire que les Canadiens doivent être mieux informés sur le PPP. Il devrait être facile d'accéder au fonctionnement du programme, à la façon dont les données personnelles sont gérées et stockées, de déterminer qui y a accès et ce que le public peut faire pour protéger ses renseignements. Les membres ont offert plusieurs idées sur la façon dont le gouvernement pourrait communiquer efficacement le PPP amélioré aux Canadiens. Ils ont suggéré notamment de simplifier et de clarifier les déclarations relatives à la protection de la vie privée, de faire appel à des sites Web de tierces parties, comme Expedia, pour diffuser les avis de déplacement et de rendre l'information disponible dans plusieurs langues, au-delà de l'anglais et du français.

Les membres de la TRTS étaient également d'avis que, si une pièce d'identité acceptable au niveau fédéral est obligatoire pour les voyages intérieurs, il devrait être plus facile de l'obtenir. Par exemple, le gouvernement pourrait rendre les passeports gratuits pour tout le monde pendant un an, gratuits pour les enfants ou accessibles au moyen de coûts dégressifs en fonction du revenu. D'autres suggestions relatives à l'identification ont été mentionnées y compris d'enlever l'identité de genre et le lieu de naissance sur les passeports, afin de prévenir les préjugés potentiels, en plus de formation additionnelle pour les agents des transporteurs aériens pour prévenir les préjugés interraciaux lors de la confirmation de l'identité d'une personne.

Une autre séance de consultation a porté sur les efforts déployés à l'échelle du gouvernement fédéral vis-à-vis son engagement envers la transparence en matière de sécurité nationale. Dans le but d'appuyer directement le Projet de loi C-59 concernant des questions de sécurité nationale (2017), les ministères et organismes qui s'occupent de la sécurité nationale s'efforceront d'assurer une meilleure transparence des programmes et des activités connexes.

Lorsqu'on a demandé à quoi cela pourrait ressembler, les membres étaient d'avis qu'il faut sensibiliser la population à cette question, car ce n'est pas clair au sein du grand public ce qu'est la sécurité nationale, qui sont les principaux intervenants, la façon dont cela s'applique aux Canadiens et la raison pour laquelle ils devraient s'y intéresser. Un outil interactif ou un infographique a été suggéré pour illustrer l'infrastructure de sécurité nationale du Canada. Les membres ont accentué l'importance de trouver le bon équilibre et la bonne méthode pour divulguer l'information publiquement afin de ne pas semer la peur.

Bien que les membres reconnaissent que certains renseignements ne devraient pas être rendus publics, ils ont conseillé au gouvernement de garder les voies de communication ouvertes en partageant ce qu'il peut et en fournissant une explication lorsque des détails supplémentaires ne peuvent pas être fournis. L'une des recommandations était de faire participer des experts en la matière à rendre directement des comptes sur les enjeux, plutôt que la pratique actuelle de laisser les ministres diffuser des communiqués de presse aux médias.

Les membres de la TRTS ont indiqué que la cybersécurité, le terrorisme intérieur, l'ingérence étrangère dans les élections, les plans d'action en matière d'immigration et de réfugiés et la lutte contre la radicalisation menant à la violence devraient être des sujets prioritaires dans le cadre de l'engagement du gouvernement en matière de transparence. Qu'il s'agisse d'organiser des assemblées publiques en personne dans les collectivités et les universités, d'organiser des discussions interactives sur des plateformes numériques comme Facebook ou de diffuser sur les médias traditionnels comme les journaux, la télévision et la radio, la Table ronde a formulé plusieurs suggestions sur la meilleure façon de mobiliser les Canadiens et de communiquer avec eux en ce qui concerne la transparence en matière de sécurité nationale et les activités de renseignement connexes. Indépendamment de l'approche, les membres de la Table ronde insistent sur la nécessité d'être proactifs et d'utiliser un langage uniforme, neutre et simple.  

La question de la haine, y compris dans le contexte du discours en ligne, est un autre sujet d'actualité qui a été présenté aux membres aux fins de commentaires. L'extrémisme de droite, l'islamophobie, en particulier envers les femmes musulmanes, le manque de données réelles sur la question et les défis supplémentaires associés à l'omniprésence et à la nature virale des médias sociaux étaient particulièrement préoccupants pour les membres de la TRTS. Les conseils tirés de la Table ronde comprenaient l'investissement dans l'éducation en matière de médias sociaux afin de renforcer les aptitudes de pensée critique des personnes, la réalisation d'un plus grand nombre de recherches axées sur l'incidence des messages haineux sur les collectivités qu'elles ciblent et le soutien du travail des jeunes influenceurs qui font la promotion de messages positifs. 

Au cours de la réunion, les membres de la Table ronde ont eu l'occasion d'échanger et d'interagir avec deux groupes établis dans les basses-terres continentales, soit le Comité consultatif sur la diversité du ministère de la Défense nationale (MDN) et PLEA Community Services Society de la Colombie-Britannique.

Le Comité consultatif sur la diversité a été créé à titre de projet pilote dans la région du Pacifique afin de réunir une variété de voix, d'expériences et de points de vue pour informer le MDN sur la Stratégie de diversité des Forces armées canadiennes. Cela comprend des conseils pour améliorer la diversité dans le recrutement et la formation, favoriser un environnement inclusif et éliminer le harcèlement dans les forces armées canadiennes. Reconnaissant que des progrès ont été réalisés, certains membres ont souligné qu'il reste du travail à faire pour éliminer la discrimination, surtout dans les professions traditionnellement occupées par les hommes comme les soldats de l'armée, les avocats, entre autres. Les opportunités pour les membres de la TRTS de partager leurs leçons apprises et de faciliter les liens au niveau communautaire seront étudiées alors que le MDN envisage la possibilité de reproduire le modèle du Comité consultatif sur la diversité dans d'autres régions du pays.

Un organisme sans but lucratif et bénéficiaire du Fonds du système de justice pour les jeunes, PLEA se consacre à la prestation de programmes qui sont en mesure de répondre à une variété de besoins, de circonstances et de différences culturelles. Afin d'élargir et d'assurer la continuité du programme de PLEA à l'intention des jeunes Autochtones aux prises avec la toxicomanie, la Table ronde a offert de faciliter le réseautage avec les aînés impliqués dans les études postsecondaires.

La réunion s'est terminée par une mise à jour sur la campagne de sensibilisation du public de Sécurité publique : « Ne conduis pas gelé ». La mise à jour comprenait un rapport sur les résultats obtenus jusqu'à présent (p.ex., à quel point la campagne réussie à rejoindre son public cible de Canadiens de 16 à 24 ans), un aperçu des tactiques nouvelles ou supplémentaires pour joindre les jeunes Canadiens et des mesures pour élargir la campagne afin de rejoindre les Canadiens des régions rurales, les parents et les collectivités autochtones.

Date de modification :