ARCHIVÉE - Notes d'allocution pour l'honorable Vic Toews, C.P., c.r., député, ministre de la Sécurité publique - À l'occasion d'un événement de lancement du Rapport public de 2013 sur la menace terroriste pour le Canada

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Toronto (Ontario)
Le 13 juin 2013

Priorité au discours prononcé

Bonjour et merci d'être ici aujourd'hui.

L'an dernier, j'ai eu le plaisir de publier la Stratégie antiterroriste du Canada

Je suis convaincu que notre Stratégie aborde efficacement la menace terroriste pour le Canada, ses citoyens et ses intérêts partout dans le monde.

Cette stratégie unique et complète oriente les efforts de plus de vingt ministères et organismes canadiens afin qu'ils puissent mieux concerter leurs efforts et réaliser les quatre volets en matière de lutte contre les menaces terroristes, soit : empêcher, déceler, priver et intervenir.

Nul doute que le succès du Canada en matière de résilience face aux menaces terroristes passe par une approche souple, axée vers l'avenir et qui peut facilement être modulée en fonction du contexte global de la menace en constante évolution.

C'est pourquoi je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour publier le Rapport public de 2013 sur la menace terroriste pour le Canada.

Le gouvernement respecte l'engagement qu'il a pris l'an dernier dans la Stratégie, soit de produire chaque année un rapport sur la menace terroriste en évolution pour les Canadiens et les intérêts canadiens.

Une chose est claire : le Canada continue d'être une cible prioritaire.

Le Rapport public se penche sur les faits nouveaux les plus importants du terrorisme en 2012.

Il précise aussi certaines des mesures que le gouvernement a prises l'an dernier pour contrer ces menaces.

Mesdames et messieurs, les menaces terroristes auxquelles sont confrontés les Canadiens au pays sont, la plupart du temps, liées à des faits récents à l'étranger, et s'en inspirent.

Il est donc essentiel de comprendre l'incidence qu'ont ces événements internationaux sur la menace pour les Canadiens.

Comme la plupart des Canadiens le savent déjà, les groupes extrémistes violents mondiaux comme al-Qaïda constituent la principale menace terroriste pour le Canada depuis de nombreuses années.

Cela n'a pas changé. Al-Qaïda lui-même est plus faible qu'il l'était jadis, mais il pose encore une menace.

Il donne une orientation à d'autres groupes terroristes, surtout ses affilés régionaux.

Ces affiliés, y compris al-Qaïda en Irak, al-Qaïda dans la péninsule arabique, al-Qaïda au Maghreb islamique et al-Chabaab, représentent une menace constante pour le Canada.

Al-Qaïda et ses affiliés souhaitent toujours commettre des attentats terroristes internationaux.

Le gouvernement a ajouté à la liste des entités terroristes établie en vertu du Code criminel plus de 40 groupes terroristes qui posent une menace pour le Canada, les Canadiens et les intérêts canadiens. 

Par exemple, nous avons ajouté à la liste al­Qaïda en Irak en 2012 et, plus récemment, nous avons ajouté le réseau Haqqani et les Talibans en Afghanistan.

Cela nécessite que les institutions financières gèlent les avoirs de ces entités et empêche quiconque au Canada de traiter sciemment avec ces organisations. 

L'objectif est de couper les ressources dont elles ont besoin pour financer les activités terroristes.

Nous continuerons de surveiller les nouvelles menaces mondiales et d'expliquer le plus ouvertement possible ce que ces menaces représentent pour les Canadiens.

Les conflits se déroulant à l'étranger continuent à définir la nature de la menace terroriste qui pèse contre le Canada.

Nous continuerons de surveiller les événements nouveaux survenant à l'étranger qui peuvent propager le terrorisme international et national.

En Afrique, par exemple, nous avons constaté une augmentation des activités terroristes l'an dernier.

Des terroristes et d'autres groupes armés se sont emparés de territoires dans le Nord du Mali.

La violence terroriste croissante risque de déborder les frontières et de mettre en danger la stabilité régionale, suscitant des efforts internationaux de lutte contre les activités terroristes locales.

Au Moyen-Orient, la guerre civile en Syrie est une tragédie humanitaire qui avait fait plus de 60 000 morts à la fin de l'année dernière — et ce nombre continue de croître.

Pendant que j'étais en Jordanie au mois de février dernier, j'ai eu l'occasion de rendre visite au camp Zaa'tari et d'être directement témoin du défi que pose la crise.

La fuite des Syriens du conflit représente un défi pour les pays de tout le Moyen-Orient.

En même temps, la Syrie est devenue un important centre d'activités terroristes et une cause émergente pour les activités terroristes mondiales.

Des personnes de partout dans le monde – y compris au Canada – se sont rendues dans la région pour lutter contre le gouvernement syrien, et certaines d'entre elles sont soupçonnées de s'être jointes à des groupes extrémistes locaux.

Notre gouvernement craint que les personnes qui combattent aux côtés de groupes terroristes retournent dans leur pays d'origine afin de promouvoir le terrorisme ou, même, de perpétrer des attentats.

La violence terroriste en Syrie pourrait dépasser les frontières et augmenter davantage l'instabilité régionale.

On craint particulièrement que les armes conventionnelles ou chimiques de la Syrie tombent entre les mains de groupes terroristes.

Cela m'amène à la question du terrorisme soutenu par des États.

Il est évident que la Syrie – ainsi que l'Iran – continuent d'offrir un soutien accordé par des États à des groupes terroristes comme le Hezbollah, le Jihad islamique palestinien et le Hamas.

En 2012, le gouvernement a adopté la Loi sur la justice pour les victimes d'actes de terrorisme, qui permet aux victimes du terrorisme d'intenter des poursuites contre des États étrangers inscrits qui ont commis ou appuyé un acte de terrorisme ou qui ont appuyé des entités inscrites au Code criminel.

Ces modifications législatives ont permis au Canada d'inscrire la Syrie et l'Iran sur la liste des États soutenant le terrorisme en vertu de la Loi sur l'immunité des États.

Le Canada a également ajouté la Brigade al-Qods des Gardiens de la révolution islamique d'Iran à la liste des entités terroristes établie en vertu du Code criminel.

Le Canada a suspendu ses relations diplomatiques avec l'Iran et a fermé l'ambassade canadienne à Téhéran.

Le gouvernement a pris position contre le terrorisme soutenu par des États.

Et bien que ces faits récents aient lieu loin des rivages canadiens, les événements internationaux sont souvent reliés aux menaces terroristes ici même, chez nous.

Les événements récents – y compris l'attentat tragique au marathon de Boston et l'arrestation, à Montréal, et à Toronto, d'individuels qui avaient prétendument ourdi de mener un attentat contre un train de passagers – prouvent que le terrorisme continue d'être une menace réelle.

Les arrestations canadiennes réussies de personnes accusées d'infractions terroristes prouvent l'efficacité des équipes intégrées de la sécurité nationale, connues sous le nom d'EISN, qui travaillent dans de grandes municipalités à l'échelle du pays.

Les EISN, dirigées par la GRC, sont composées d'employés du SCRS, de l'ASFC et d'organismes locaux d'application de la loi.

Leur capacité à réagir de façon appropriée aux menaces pour la sécurité du Canada est en partie guidée par le travail du SCRS et d'autres membres de la communauté du renseignement.

Cette approche a permis de renforcer grandement la capacité des organismes à s'entraider et a donné lieu à de nombreuses réussites, y compris les récentes arrestations à Montréal et à Toronto, ainsi qu'à certaines autres arrestations liées au terrorisme, dont celles du Toronto 18.

L'an dernier, le gouvernement, reconnaissant l'importance de ce modèle, a mis sur pied une nouvelle EISN à Edmonton.

Les récentes allégations de la participation de Canadiens à des attentats terroristes en Algérie, en Bulgarie et en Somalie ont attiré l'attention sur le fait que plusieurs dizaines de Canadiens, croit-on, auraient voyagé, ou auraient tenté de voyager à l'étranger, pour se mêler à des conflits en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et ailleurs.

Le problème des citoyens qui voyagent à l'étranger pour se battre n'est pas particulier au Canada.

Nos alliés internationaux sont confrontés à des défis semblables.

Nous avons pris des mesures pour corriger le problème à l'aide de la nouvelle Loi sur la lutte contre le terrorisme, en vertu de laquelle le fait de quitter le Canada dans le but de collaborer à une activité terroriste ou de faciliter une activité terroriste constitue une infraction criminelle.

Nous avons aussi adopté la Loi visant à protéger le système d'immigration du Canada dans le but de renforcer notre capacité à contrer le passage des clandestins et à dissuader les terroristes et les criminels étrangers de pénétrer au Canada.

Nous continuons de collaborer avec nos partenaires de partout dans le monde afin de nous attaquer au terrorisme. 

Nous collaborons étroitement avec les États-Unis au moyen de notre Plan d'action Par-delà la frontière, de la Stratégie de cybersécurité du Canada et de nos Stratégie et plan d'action nationaux sur les infrastructures essentielles, qui renferment tous des mesures visant à protéger notre pays contre les actes terroristes – que ce soit à nos frontières terrestres, aériennes ou marines, ou encore dans nos réseaux numériques.

Par l'intermédiaire du Programme d'aide au renforcement des capacités anti-terroristes du Canada, nous offrons une formation, des fonds, de l'équipement et une aide juridique à l'étranger, aidant nos principaux partenaires internationaux à confronter le terrorisme avant qu'il ne pose une menace pour le Canada.

Notre travail consiste aussi à entrer en contact avec les Canadiens dans le but de bâtir des collectivités fortes et résilientes – des collectivités qui sont résistantes aux idéologies extrémistes violentes; des collectivités dont les membres sont prêts à collaborer entre eux et avec le gouvernement afin de réduire les répercussions des activités terroristes.

Une occasion de ce faire est notre travail avec la Table ronde transculturelle sur la sécurité.

Il s'agit d'un groupe consultatif où nous faisons participer des dirigeants de diverses communautés ethnoculturelles de partout au Canada à un dialogue permanent sur les questions liées à la sécurité nationale, y compris l'immigration, la sécurité à la frontière et les crimes haineux.

Ces réunions nous donnent une occasion d'engager une discussion ouverte et franche dans le cadre des efforts que déploie continuellement le gouvernement en vue d'encourager la confiance et la compréhension. 

L'appui et la réaction positive des collectivités locales à la suite des récentes arrestations prouvent que notre approche fonctionne.

En outre, nous continuons de collaborer avec le secteur privé et les premiers intervenants afin de déceler de signes précoces de menaces possibles.

Par exemple, les coordonnateurs d'information sur la menace terroriste de la GRC établissent des partenariats avec des premiers intervenants de l'ensemble du Canada et, de plus en plus, avec des organisations non gouvernementales et d'autres ordres de gouvernement.

S'appuyant sur cette initiative, les membres du programme des Renseignements criminels relatifs aux infrastructures essentielles, dirigé par la GRC, mobilisent également les entreprises dans des secteurs comme ceux des distributeurs de produits chimiques, du stockage en libre-service, des hôtels et des agences privées de sécurité afin de les habiliter à signaler tout comportement suspect et toute activité suspecte. 

Mesdames et messieurs, il est clair que la menace terroriste mondiale continue de changer et d'évoluer et que les événements internationaux peuvent avoir une incidence directe ici même, chez nous.

Même si aucun gouvernement ne peut empêcher toutes les activités terroristes, nous pouvons prendre des mesures pour contrer la menace terroriste, qu'il s'agisse d'une menace au Canada, du soutien à la violence à l'étranger ou d'activités qui sapent les efforts déployés par le Canada pour obtenir la paix et la sécurité internationales.

De plus, le Canada s'efforce activement de cerner les menaces le plus tôt possible, s'assurant que des systèmes d'alerte robustes et efficaces sont en place, et échangeant les renseignements de façon appropriée et proactive à l'intérieur du pays et avec les principaux alliés et des partenaires non traditionnels.

J'invite tous les Canadiens à lire le Rapport sur le site Web de Sécurité publique Canada.

Même si les menaces terroristes persistent, nous continuons de constater une évolution positive de nos efforts visant à solidifier et à renforcer la résilience face aux menaces terroristes.

À l'aide de partenariats nationaux et internationaux efficaces, de solides mesures législatives et de la participation permanente des collectivités, le gouvernement prend les mesures qui s'imposent pour protéger les Canadiens et les intérêts canadiens, chez nous et à l'étranger.

Notre Stratégie antiterroriste fonctionne.

Nous continuerons de prendre des mesures pour que la sécurité des Canadiens continue d'être notre priorité ultime.

Je vous remercie.

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