Mesure de l'évolution du risque chez les délinquants sexuels

Mesure de l'évolution du risque chez les délinquants sexuels Version PDF (12Ko)

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Vol. 5 No. 1
Janvier 2000

Question

Comment pouvons-nous évaluer le changement survenant dans les niveaux de risque des délinquants sexuels?

Contexte

La question de la récidive chez les délinquants sexuels préoccupe fortement le public et les professionnels chargés de leur surveillance. Pour prévenir de nouvelles infractions, il est essentiel d'avoir en main des renseignements précis et exacts sur le risque de récidive. D'après les recherches sur la question, la démarche empirique et structurée serait généralement plus fiable que l'opinion professionnelle non structurée. Il existe des échelles pour évaluer le potentiel de risque à long terme, mais il n'y en a pas pour évaluer les changements dans le niveau de risque chez les délinquants sexuels.

Méthode

Les facteurs de risque dynamiques établis dans une étude précédente (Hanson et Harris, 1998) ont été organisés selon un processus d'évaluation structuré. L'Échelle d'évaluation des besoins des délinquants sexuels (SONAR) a porté sur cinq facteurs relativement stables (problèmes sur le plan de l'intimité, fréquentations ayant une influence négative, attitude tolérante à l'égard des infractions sexuelles, maîtrise de soi sur le plan sexuel et maîtrise de soi en général) et quatre facteurs aigus (toxicomanie, humeur négative, colère et accès aux victimes). On s'attendait à ce que les facteurs stables persistent des mois ou des années, et que les facteurs aigus changent d'une semaine à l'autre et même d'un jour à l'autre. La validité de l'échelle a été établie à l'aide de données collectées auparavant auprès d'un groupe de 208 délinquants sexuels qui avaient récidivé alors qu'ils se trouvaient sous surveillance dans la collectivité, et d'un groupe de comparaison de 201 délinquants sexuels qui n'avaient pas récidivé.

Réponse

L'échelle démontre une capacité modérée de faire la distinction entre récidivistes and non-récidivistes. Pour chacun des secteurs visés par l'échelle SONAR, les récidivistes avaient plus de problèmes que les non-récidivistes. Cela se manifestait surtout dans la capacité de se conformer à la surveillance communautaire, et moins, bien qu'il y ait encore eu des problèmes notables, dans le domaine de la maîtrise de soi sur le plan sexuel, l'attitude tolérante à l'égard des infractions sexuelles et les fréquentations ayant une influence négative. Les résultats de l'échelle SONAR établissaient également une différence entre les récidivistes et les non-récidivistes pour d'autres indicateurs de risque connus comme l'âge, le QI et la mesure du potentiel de risque à long terme.

Incidences sur les politiques

  1. L'étude des facteurs de risque aussi bien statiques que dynamiques peut être avantageuse pour de nombreuses décisions appliquées aux délinquants sexuels, comme la détermination du traitement et la surveillance de la liberté sous condition.
  2. L'échelle établie dans le cadre de la présente étude est une approche qui laisse prévoir de bons résultats pour l'évaluation des facteurs de risque dynamiques et des changements dans les niveaux de risque que présentent les délinquants sexuels.
  3. Étant donné que le niveau de risque d'un délinquant peut changer considérablement, les politiques devraient favoriser la réinsertion sociale des délinquants sexuels plutôt que de présumer que ce type d'individus risqueront toujours de récidiver.

Source

Pour de plus amples renseignements

James Bonta, Ph.D.
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