Utilisation de la technologie pour lutter contre la COVID-19
Date : 24 avril 2020
Classification : Non classifié
Secteur/agence : SP/SSCN
Sujet :
Couverture médiatique sur l’utilisation de la technologie, comme les téléphones cellulaires, et sur les efforts de recrutement (p. ex. personnel retraité, étudiants en médecine) déployés par les responsables fédéraux et provinciaux de la santé en vue d’accroître la capacité au chapitre de la recherche des contacts et de la lutte contre la propagation de la COVID-19 au Canada.
Réponse suggérée :
- Je peux garantir aux Canadiens que nous tirons pleinement parti du mandat et des pouvoirs de tous les organismes compétents pour veiller à ce que le gouvernement bénéficie des conseils dont il a besoin pour prendre des décisions éclairées concernant l’approche à privilégier pour gérer la crise de la COVID-19.
- Le Service canadien du renseignement de sécurité n’est investi ni du mandat ni du pouvoir légal de soutenir l’Agence de la santé publique du Canada dans ses efforts de collecte ou d’analyse de données visant à suivre l’incidence de la pandémie. Cependant, dans le cadre de la contribution du Service à notre intervention pangouvernementale, des experts de la science des données fournissent des conseils généraux.
Contexte
Le Canada traverse sa première vague d’infections de la pandémie de COVID-19. Il a mis en œuvre une série de mesures, y compris la fermeture des services non essentiels, la distanciation sociale, la fermeture des frontières et un dépistage massif.
Résumé de la couverture médiatique sur l’utilisation de la technologie
Dans un article intitulé « Canada looking to prepare ‘surge’ force, use cellphone data to contain COVID-19 » (10 avril), le National Post décrit les efforts déployés par les responsables fédéraux et provinciaux de la santé en vue de recruter des gens pour accroître la capacité, d’une part, et d’explorer des options technologiques (comme l’utilisation des données cellulaires) aux fins de la recherche des contacts, d’autre part. L’auteur de l’article souligne que des mesures sont prises par les responsables de la santé tant provinciaux que fédéraux dans le but de renforcer la capacité et la recherche des contacts au Canada. Par exemple, des provinces recrutent des étudiants en médecine et des retraités du domaine des soins de santé, tandis que le gouvernement fédéral s’affaire à créer une base de données sur les stocks nationaux qu’elle mettra à la disposition des provinces au besoin. Le gouvernement fédéral est également en train de constituer une « capacité de pointe » afin de pouvoir affecter du personnel dans les régions aux prises avec une nouvelle éclosion, selon les besoins.
Divers articles publiés par les médias portent également sur le rôle que la technologie pourrait jouer au chapitre de la recherche des contacts et sur les discussions qui ont cours entre les responsables de la santé quant à la meilleure façon de procéder au Canada. L’utilisation des données de localisation des téléphones cellulaires est l’un des sujets centraux de la discussion.
La question de l’utilisation de la technologie pour lutter contre la COVID-19 suscite un débat parmi les experts de la protection des renseignements personnels et les défenseurs des libertés civiles au Canada. Parmi les préoccupations soulevées dans le cadre de ce débat sur l’utilisation de la technologie, mentionnons le droit à la vie privée, les limites applicables à la conservation et à l’utilisation des données, l’utilisation volontaire et le consentement.
Selon le Guardian (20 avril 2020), un groupe de près de 300 scientifiques et chercheurs de 26 pays a publié une lettre ouverte dans laquelle ils déclarent que l’efficacité de la recherche des contacts par des moyens technologiques dépend du recours à un outil spécialement conçu pour respecter la vie privée des utilisateurs. Ils soutiennent que, sans cette garantie, l’utilisation de la technologie pourrait donner lieu à une surveillance du public par les gouvernements et le secteur privé. Ils affirment aussi que la recherche des contacts échouera si les gens décident de ne pas installer le logiciel sur leur téléphone de crainte que leurs données soient utilisées à mauvais escient. Ces préoccupations ont été soulevées dans un certain nombre de médias, à l’étranger et au Canada, dont le National Post (1er et 10 avril 2020), le Globe and Mail (9 et 20 avril 2020), le Financial Post (14 avril 2010) et la CBC (17 avril 2020).
Au Canada, la couverture médiatique sur la recherche des contacts se limite à l’utilisation des plateformes des médias sociaux par rapport aux préoccupations relatives à la vie privée et aux libertés civiles plutôt qu’au rôle des organismes responsables de la sécurité et du renseignement.
Sécurité et renseignement
La communauté de la sécurité nationale et du renseignement (SNR) au Canada intervient relativement à la COVID-19 depuis son apparition. Le premier ministre a déclaré que le gouvernement avait tenu des réunions avec le Groupe d’intervention en cas d’incident dès la fin janvier pour parler de la menace potentielle que posait la COVID‑19. Il a ajouté que la coordination des activités du Canada avec celles de ses alliés du Groupe des cinq et avec d’autres services de renseignement dans le monde était bonne et que, dès la fin janvier, le gouvernement était au courant des difficultés potentielles qui se profilaient à l’horizon et prenait des mesures.
Lorsque c’est possible, la communauté de la SNR soutient les efforts des représentants de la santé publique en tirant parti de ses divers mandats et pouvoirs, en plus d’apporter d’autres contributions importantes lorsque ces mandats et pouvoirs ne permettent pas une intervention directe. Par exemple, bien que le mandat du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d’enquêter sur les menaces à la sécurité du Canada (p. ex. espionnage et sabotage, terrorisme et subversion) ne l’autorise pas à soutenir les efforts de l’Agence de la santé publique du Canada au chapitre de la collecte ou de l’analyse de données visant à suivre l’incidence de la pandémie, le SCRS met son expertise générale du domaine de l’analytique des données au service de l’approche pangouvernementale de lutte contre la pandémie.
La communauté de la sécurité nationale et du renseignement communique avec les alliés du Groupe des cinq et d’autres partenaires du domaine du renseignement afin de mieux comprendre les mesures prises par les États et les régions face à la pandémie, de contribuer à l’établissement d’un portrait mondial complet et d’éclairer l’intervention du Canada. La communauté continue de se concentrer sur les menaces susceptibles de prendre de l’ampleur durant la pandémie, y compris celles touchant les intérêts en matière de sécurité économique du Canada et la désinformation.
La communauté de la sécurité nationale et du renseignement demeure à l’affût d’occasions d’apporter une contribution utile à l’intervention pangouvernementale durant la pandémie.
Couverture sur le financement accordé par le gouvernement fédéral
Le 23 avril, le premier ministre s’est engagé à investir plus d’un milliard de dollars dans la mise en place d’une stratégie médicale et de recherche nationale, qui comprendra la mise au point d’un vaccin, la production de traitements et le suivi en réponse à la COVID-19. Le réseau CTV a mentionné ce qui suit au sujet de ces fonds :
- 350 millions de dollars seront affectés à l’administration de tests à l’échelle nationale, à la modélisation, au contrôle des données et à la surveillance de la COVID-19;
- 662 millions de dollars seront consacrés à des travaux de recherche sur la manière dont les cellules du cerveau et des voies respiratoires sont touchées ainsi qu’à des essais cliniques, dont un essai qui « évaluera l’innocuité d’une thérapie cellulaire qui pourrait servir à atténuer les répercussions et la gravité de la détresse respiratoire aiguë associée à la COVID-19 »;
- 115 millions de dollars seront affectés à la recherche pour la mise au point de vaccins et de traitements au Canada.
Personnes-ressources :
Préparée par : DGPSN
Approuvée par : Dominic Rochon, sous‑ministre adjoint principal, Secteur de la sécurité nationale et de la cybersécurité, 613-990-4976
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