Surreprésentation de groupes particuliers dans les établissements fédéraux (SCC)

Sujet :

Les délinquants autochtones et de race noire sont surreprésentés dans les établissements du Service correctionnel du Canada. Le Service reconnaît également que d’autres populations de délinquants ethnoculturels, comme les délinquants noirs, présentent des besoins particuliers.

Réponse suggérée :

Contexte :

Le Service correctionnel du Canada (SCC) continue d’observer une augmentation du nombre de délinquants autochtones purgeant une peine de ressort fédéral. Le SCC reconnaît aussi que d’autres groupes de délinquants ethnoculturels, comme les délinquants noirs, présentent des besoins particuliers.

Délinquants autochtones

Le SCC continue d’observer une augmentation de la proportion des délinquants autochtones purgeant une peine de ressort fédéral. À la fin de l’exercice 2020-2021, les délinquants autochtones représentaient 31,6 % du nombre total de délinquants incarcérés, et les délinquantes autochtones représentaient 43,2 % du nombre total de délinquantes incarcérées.

Le SCC s’emploie à contrer la représentation disproportionnelle des Autochtones dans les établissements carcéraux par une foule de programmes, notamment les suivants :

Les décisions concernant la détermination de la peine échappent au contrôle du SCC. Cela dit, le SCC peut exercer une influence sur la période de détention des délinquants autochtones en offrant des programmes et des interventions adaptés à leur culture pour éliminer le risque qu’ils représentent, fournir des programmes de réadaptation efficaces et favoriser leur réinsertion sociale réussie. Il y a eu une augmentation importante du pourcentage de mises en liberté discrétionnaires chez les délinquants autochtones; ce taux est passé de 23,5 % en 2013-2014 à 38,6 % en 2020-2021. En outre, le SCC déploie des efforts ciblés pour recruter et maintenir en poste des employés autochtones. Le SCC est l’un des plus gros employeurs d’Autochtones dans l’administration publique centrale.

Délinquants noirs

À la fin de l’exercice 2020-2021, 8,6 % des délinquants incarcérés étaient identifiés comme étant noirs, alors que 7,1 % des délinquants sous surveillance dans la collectivité étaient identifiés comme étant noirs. De 2016-2017 à 2020-2021, une baisse proportionnelle des délinquants incarcérés de race blanche de 23,2 % a été enregistrée, alors qu’une baisse des délinquants incarcérés de race noire de 7,2 % a été enregistrée au cours de la même période.

Le SCC investit dans la recherche afin de mieux comprendre l’expérience vécue par les délinquants ethnoculturels sous sa garde, dont ceux de race noire. Le projet de recherche pluriannuel mené a déjà permis de mettre en évidence le profil et la diversité de cette population, et des résultats de recherche émergents ont été publiés en 2019. Le SCC se penche actuellement sur les aspects de l’expérience carcérale, tels que la participation aux programmes correctionnels, l’éducation et les emplois.

Le SCC étudiera aussi la façon dont les délinquants ethnoculturels réintègrent la société, examinant la participation aux programmes, les occasions d’emploi et l’atteinte de la fin de la peine. Le rapport de recherche devrait être publié dans son intégralité à l’hiver 2022. Le SCC a investi 20 000 $ dans ce projet, et affecté environ 1,5 équivalent temps plein de la Direction de la recherche (combinaison de gestionnaires de la recherche, d’analystes et d’étudiants). Le SCC a fait appel à des ressources internes et externes et collaboré avec l’Université de Nipissing.

À l’heure actuelle, les délinquants de race noire se voient offrir divers services et interventions visant à appuyer leur réinsertion sociale. Les initiatives mises de l’avant comprennent ce qui suit : la satisfaction des besoins en matière d’emploi et de mentorat en tenant compte de la culture; des activités de liaison virtuelles offertes par des fournisseurs de services et des bénévoles dans la collectivité, lorsque cela est possible; l’accès à du matériel adapté à la culture à des fins de perfectionnement personnel; et la formulation de recommandations ainsi que la facilitation de mises en semi-liberté dans « d’autres lieux précisés », tel qu’il est défini par la Commission des libérations conditionnelle du Canada, ce qui peut comprendre la collectivité d’origine du délinquant, afin de favoriser l’accès à de meilleurs soutiens culturels, le cas échéant.

Il n’existe aucun programme correctionnel adapté à la culture des délinquants de race noire, mais leur taux de participation au Modèle de programme correctionnel intégré et aux Programmes correctionnels pour délinquantes et leur taux de réussite sont positifs. Étant donné que l’origine ethnique et la culture des délinquants sont des facteurs de réceptivité importants dans le cadre d’un programme correctionnel efficace, la formation initiale du personnel chargé des programmes comprend les facteurs de réceptivité, la façon d’en tenir compte et la façon d’adapter les interventions au sein des programmes aux besoins particuliers des délinquants appartenant à des minorités ethnoculturelles.

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