Notes des comités parlementaires : Extrémisme violent à caractère idéologique (EVCI) et inscriptions sur la liste des entités terroristes

Date: 29 avril 2022
Classification: Non classifié
Entièrement publiable (demande d’Accès à l’information et de protection des renseignements personnels [AIPRP])? Oui
Secteur / Organisme: SSCN

Réponse proposée:

Contexte:

EVCI :

L'EVCI s'inspire d'un éventail complexe de griefs et d'idées provenant de l'ensemble du spectre idéologique traditionnel: « gauche-droite ». La communauté canadienne de la sécurité nationale et du renseignement se divise en quatre sous-catégories: violence xénophobe, violence anti-autorité, violence sexiste et autres violences motivées par la haine et des motivations idéologiques.

Au cours des six dernières années, le nombre d’attaques motivées par les discours d’extrémisme violent à caractère idéologique a considérablement augmenté dans le monde entier. Parmi les attaques de ce genre perpétrées par des Canadiens, on compte la fusillade survenue à Moncton en 2014 (Justin Bourque), celle survenue dans une mosquée de Québec en 2017 (Alexandre Bissonette) et l’attaque perpétrée au moyen d’une fourgonnette à Toronto en 2018 (Alek Minassian). De plus, l’auteur présumé de l’attaque dans un salon de massage de Toronto en février 2020 est actuellement accusé d’infractions liées au terrorisme en vertu du Code criminel en raison de ses liens avec le mouvementent des incels (célibataires involontaires). Il s’agit de la première accusation de terrorisme déposée à l’endroit d’un adepte de l’extrémisme violent à caractère idéologique au Canada et de la première au monde à l’endroit d’un célibataire involontaire. De plus, l’auteur présumé de l’attaque au moyen d’un véhicule qui a tué quatre membres d’une famille musulmane et blessé gravement un enfant à London, en Ontario, en juin 2021, a également été accusé d’infractions liées au terrorisme.

Le Rapport public du SCRS 2020 souligne le travail novateur et essentiel que le SCRS a effectué pendant la pandémie de COVID-19 pour assurer la sécurité des Canadiens. Le rapport indique que la COVID-19 a exacerbé les discours d’EVCI, en particulier ceux à caractère xénophobe et antiautoritaire. Le rapport fait état des préoccupations croissantes du SCRS au sujet de la rhétorique violente de la théorie du complot demandant l’arrestation et l’exécution d’individus particuliers.

Le Canada utilise les outils de sécurité nationale à sa disposition pour lutter contre l’extrémisme violent, notamment les enquêtes criminelles et le dépôt d’accusations criminelles le cas échéant. Lorsqu’il n’est pas possible de déposer des accusations criminelles, le gouvernement dispose de nombreux autres outils, programmes et politiques liés à la sécurité publique pour lutter contre les menaces que pose l’extrémisme violent à caractère idéologique, notamment:

L’inscription des entités terroristes:

Le régime d’inscription des entités terroristes prévu dans le Code criminel aide à prévenir l’utilisation du système financier pour faciliter des activités terroristes et peut aider à mener des enquêtes sur les infractions de terrorisme et à intenter des poursuites. Le fait d’inscrire une entité à la liste entraîne d’importantes conséquences. Les banques et les institutions financières doivent geler les actifs d’une entité terroriste inscrite, et il est interdit à toute personne au Canada, ainsi qu’aux Canadiens à l’étranger, d’utiliser sciemment ces actifs. Certaines infractions liées au financement du terrorisme, aux voyages liés au terrorisme et au recrutement terroriste peuvent s’appliquer aux entités une fois qu’elles sont inscrites. Cela renforce la capacité des organismes d’application de la loi de prendre des mesures contre les membres et les partisans au pays d’entités terroristes inscrites. Une organisation risque de perdre son statut d’organisme de bienfaisance ou de ne pas pouvoir l’obtenir si elle est liée à une entité inscrite.

La recommandation d’inscrire une entité s’appuie sur un rapport de renseignement de sécurité préparé par le SCRS ou Sécurité publique Canada, ou encore sur un rapport de renseignement criminel préparé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Le régime prévoit plusieurs mécanismes visant à garantir que le processus d’inscription en vertu du Code criminel est équilibré et juste.

À l’heure actuelle, 77 entités terroristes figurent sur la liste prévue dans le Code criminel. En 2019, le gouvernement du Canada a inscrit, pour la première fois, deux groupes prônant l’extrémisme violent à caractère idéologique sur la liste, soit Blood & Honour et Combat 18. En 2021, le gouvernement a inscrit 17 nouveaux groupes sur la liste, dont six entités à caractère idéologique: Proud Boys, Atomwaffen Division, The Base, Mouvement impérial russe, Aryan Strike Force, Three Percenters, et un individu motivé par une idéologie, James Mason. Atomwaffen Division, The Base, Proud Boys et Aryan Strike Force prônent des actions violentes contre des groupes raciaux, religieux et ethniques, et contre l’État. Atomwaffen Division et The Base ont formé leurs membres au maniement d’armes. Le Mouvement impérial russe donne lui aussi une formation paramilitaire et on sait qu’il a formé deux personnes qui, en 2016 et 2017, ont commis une série d’attentats à la bombe visant notamment des réfugiés en Suède. Les Three Percenters ont participé à un complot visant à enlever le gouverneur du Michigan et prévoyant le renversement violent de certaines composantes du gouvernement et du milieu de l’application de la loi. James Mason fournit une orientation tactique sur la façon d’exploiter un groupe terroriste et des motifs idéologiques pour Atomwaffen Division et The Base.

Implications financières:

Personnes-ressources:

Préparé par: [CAVIARDÉ], analyste principale des politiques, SSCN/DGPSN, [CAVIARDÉ]
Approuvé par: Dominic Rochon, sous-ministre adjoint principal, SSCN, 613 990-4976

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