Notes des comités parlementaires : Sanctions imposées à ce jour

Secteur/organisme :

SP/SAPC/DAI

Sujet :

L’imposition de sanctions contre certaines personnes et entités désignées en Russie, au Bélarus et en Ukraine, ainsi que le rôle que joue Sécurité publique Canada dans leur application.

Réponse proposée :

Contexte :

La Loi sur les mesures économiques spéciales (LMES) autorise le gouvernement canadien à imposer des sanctions à la Russie. Depuis l’occupation illégale et la tentative d’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le Canada a imposé des sanctions à plus de 1 500 personnes et entités en Russie, au Bélarus et en Ukraine – dont plus de 1 050 sanctionnées en 2022 seulement. Il s’agit notamment de membres de l’élite dirigeante, de dirigeants, d’oligarques, de cadres d’entreprises Étatiques et autres individus complices de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine.

Ces sanctions pour la plupart interdisent à toute personne au Canada et à tout Canadien à l’étranger de se livrer à des activités relatives aux biens des personnes sanctionnées ou de fournir à ces dernières des services financiers connexes. En outre, la plupart sont assujetties à un gel des avoirs, en plus d’être interdites de territoire au Canada. Par ailleurs, le Canada a adopté plusieurs mesures ciblant des marchandises spécifiques et des secteurs clés de l’économie russe (entre autres, ceux de la technologie, des finances et de l’énergie), dont diverses interdictions à l’exportation, ainsi qu’une interdiction complète à l’encontre des importations de pétrole brut en provenance de la Russie. Le Canada joue ainsi un rôle de premier plan dans le cadre des efforts visant à renforcer le régime international de sanctions contre la Russie, ayant notamment imposé jusqu’ici de nouvelles sanctions à une fréquence quasi hebdomadaire, en étroite collaboration avec ses alliés et ses partenaires.

Ci-après sont présentés quelques exemples de sanctions imposées à ce jour en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie :

Le rôle du portefeuille de la Sécurité publique en appui à la LMES

Le portefeuille de la Sécurité publique joue un rôle important dans la mise en œuvre du régime de sanctions du Canada. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) mènent des enquêtes et exécutent les mesures législatives relatives aux infractions ou aux violations commises par des entités désignées par la ministre des Affaires étrangères en vertu de la LMES. Parmi ces activités d’exécution de la loi on retrouve : le contrôle frontalier, la vérification de l’identité, l’examen des importations et des exportations, la collecte d’éléments de preuve, le suivi des actifs et les arrestations. 

Affaires mondiales Canada collabore régulièrement avec l’ASFC autour d’enjeux liés aux personnes, entités ou marchandises visées par le régime de sanctions canadien. L’Agence veille à ce que ses agents de première ligne soient bien soutenus afin d’interdire l’entrée ou la sortie de telles marchandises dans tous les modes de transport, notamment maritime, aérien, terrestre et ferroviaire, mais aussi des opérations postales ou autres services de messagerie.  Le 17 mai, l'ASFC a présenté des modifications législatives à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR) en vertu du projet de loi S-8 au Sénat. Dès son entrée en vigueur, ce projet de loi fera en sorte que les étrangers faisant l'objet de sanctions en vertu de la LMES soient simultanément interdits de territoire au Canada. Il permettra à l'ASFC de refuser l'entrée aux personnes faisant l'objet de sanctions et de les expulser, et aux fonctionnaires de l'IRCC de refuser des visas.

Il reste cependant certains obstacles juridiques à surmonter au Canada. Par exemple, la LMES ne confère que des pouvoirs limités pour saisir et confisquer les actifs des personnes et des entités désignées, ce qui peut rendre les sanctions canadiennes moins coercitives. La Loi d'exécution du budget 2022 (projet de loi C-19) contient des propositions de modification de la loi pour rendre opérationnelles la saisie, la confiscation et l'élimination des biens sanctionnés. Suite à une deuxième lecture, le projet de loi a été envoyé au Comité permanent des finances de la Chambre des communes pour étude. D'autres priorités connexes consistent à consolider les procédures de confiscation des biens et à définir les rôles et responsabilités des partenaires fédéraux concernés.

Mobilisation internationale à l’égard des sanctions

À l’échelle internationale, la coordination des sanctions contre la Russie a été assurée en grande partie par le G7 et son volet des ministres des Affaires étrangères. En outre, les États-Unis ont cette année dirigé la mise en place d’un groupe de travail multilatéral sur les élites, les mandataires et les oligarques russes (REPO) composé des membres du G7. Le Canada, sous la direction du ministre des Finances, a également participé à sa mise en œuvre, avec l’appui de Sécurité publique Canada et de son portefeuille. À l’heure actuelle, le Canada et les autres membres de ce groupe de travail  travaillent à dresser une liste de priorités liées aux personnes et aux entités collectivement ciblées, ainsi qu’à cerner et à éliminer les failles juridiques restantes ou les écarts entre les lois nationales que la Russie ou le Bélarus pourrait tenter d’exploiter à des fins d’évasion. 

Personnes-ressources :

Préparé par : Antoine Got, conseiller en politiques (613 240-8572)

Approuvé par : Leanne Maidment, SMA, Secteur des affaires du Portefeuille et des communications (613 218-2970)

Date de modification :