Summary
Notre étude visait à explorer, dans une optique compréhensive, les expériences vécues par lesjeunes latinos qui fréquentent les gangs de rue à Montréal, selon leur point de vue, et de sonderleurs perceptions et connaissances dès gangs de rue composés de latinos en Amérique du Nord eten Amérique Central. .Quatorze entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des jeunes latinos qui fréquentent ou quiont fréquenté les gangs de rue à Montréal (n=16). Ces entretiens ont permis d'investiguer lesmotifs et circonstances qui ont conduit ces jeunes à fréquenter ou à se joindre aux gangs de rue àMontréal, les expériences vécues par eux en lien avec les gangs de rue des premiers contacts à la . . (désaffiliation, le cas échéant, en mettant ces expériences en perspective avec celles vécues pareux dans les différentes autres sphères de leur vie (la famille, l'école, la ,religion, ... ). Ils ont aussisondé les connaissances. et perceptions de ces jeunes quant aux gangs de rue, et plus spécialementla MS-13 et à la M-18, en Amérique du Nord et en Amérique Centrale, considérant que cesperceptions pourraient influencer leurs conception et expérience des gangs de rue à Montréal. .Il ressort .de cett;e étude que la majorité des jeunes latinos qui fréquentent les gangs de rue àMontréal déclarent avoir de la famille membre ou ex-membre de gang dans leur pays d'origineou à Montréal. Selon les' interviewés, la MS-13 et la M -18 à Montréal seraient' une imitation deces mêmes gangs aux États-Unis, au Mexique et en Amérique Centrale, la haine régnant entre cesdeux gangs dans tous ces pays, s'observant aussi à Montréal. Une dimension plus nouvelle tientau fait qu'Internet deviendrait un outil privilégié par les jeunes pour espionner les membres dugang adverse, pour susciter des conflits entre gangs, ou pour 'connaître les activités de la «13 » etde la« 18 » ailleurs qu'à Montréal.Différents indices laissent entrevoir que la « 13 » et la « 18» seraient deux gangs actifs àMontréal, bien que leur ampleur et leurs activités demeurent encore assez mal coImues. Il semble,à tout le moins, que ces gangs seraient au moins en partie hétérogènes dans leur composition, les .Latinos restant néanmoins le groupe ethnique de loin le plus représenté en leur sein. De fait, la. majorité d~s jeunes participant à notre étude ont mentionné, qu'à Montréal, la « 13 » et la « 18 »seraient avant tout des gangs de Latinos.. ,Cette étude est la première, à notre connaissance, qui porte spécifiquement sur les jeunes latinosdans les gangs de rue à Montréal. Elle présente une réalité méconnue tout en ouvrant la porte àdes études encore plus poussées sur le sujet.