Mouvement Boogaloo au Canada
Date : 7 juillet 2020
Classification : Non classifié
Entièrement publiable (AIPRP)? Oui
Secteur / agence : GRC
Sujet :
Selon plusieurs médias, le mouvement Boogaloo, un mouvement antigouvernemental pro-armes à feu lancé aux États-Unis, gagne du terrain au Canada.
Réponse suggérée :
- Notre gouvernement est déterminé à lutter contre les menaces à la sécurité publique et à la sécurité nationale du Canada que posent les extrémistes violents motivés par une idéologie.
- Le gouvernement est aussi au courant que certains de ces extrémistes cherchent à exploiter la pandémie de la COVID-19 et les tensions sociales en général pour parvenir à leurs fins. Cela comprend les adeptes du mouvement Boogaloo.
- Les organismes de sécurité et de renseignement du Canada appliquent des mesures rigoureuses pour contrer les menaces que représentent ces individus et pour assurer la sécurité des Canadiens.
- De plus, nos organismes d'application de la loi continueront à enquêter sur les activités criminelles menées par des extrémistes violents motivés par une idéologie et, s'il y a lieu, déposeront des accusations criminelles pour des infractions de terrorisme.
Contexte :
Certains individus et groupes d'extrémistes violents motivés par une idéologie tentent de tirer parti de la pandémie de COVID-19 et des récentes tensions sociales pour faire de la désinformation et diffuser des théories conspirationnistes, accroître leurs efforts de recrutement et prôner la violence.
Le mouvement Boogaloo est un mouvement antigouvernemental pro-armes à feu qui est né aux États-Unis. Il a fait les manchettes lorsque des adeptes lourdement armés se sont présentés sur les lieux de manifestations anticonfinement et Black Lives Matter (BLM) dans plusieurs villes américaines. Même s'il n'y a rien qui indique que des adeptes du mouvement Boogaloo étaient présents sur les lieux de manifestations de BLM au Canada, selon des informations récentes, ces adeptes sont de plus en plus nombreux sur les réseaux et les médiaux sociaux au Canada. Cette hausse serait liée au resserrement du contrôle des armes à feu à la suite de la tuerie en Nouvelle-Écosse. Par ailleurs, certains signalent la diffusion de messages sur les médias sociaux associés au mouvement Boogaloo au Canada qui préconisent la violence à l'endroit de policiers de la GRC et de manifestants de BLM.
Le gouvernement du Canada a adopté le terme « extrémisme violent à caractère idéologique » (EVCI) pour décrire plus précisément les auteurs de menace qui sont mus par des récriminations et idées fondées sur divers points de vue politiques et idéologiques. Ce terme remplace les termes traditionnels « extrémisme de gauche » et « extrémisme de droite »; l’EVCI décrit de manière plus exacte les récriminations personnelles qui motivent les auteurs d'attentats, y compris ceux commis au Canada. L'EVCI se divise en quatre catégories :
- Violence xénophobe : Violence ethnonationaliste ou à caractère raciale, souvent désignée sous les termes de suprémacisme blanc ou de néonazisme, ou associée à ces mouvements (p. ex. fusillade dans une mosquée à Québec);
- Violence sexiste : Violence caractérisée par la haine des personnes de l’autre sexe ou ayant une orientation sexuelle différente, ou par une vision misogyne et violente du monde (p. ex. attaque à la fourgonnette commise en 2018 à Toronto; agression dans un salon de massage de Toronto survenue en 2020);
- Violence antiautoritaire : Violence caractérisée par une opposition à l’autorité dirigeante légitime, ce qui comprend les autorités policières (p. ex. fusillade survenue en 2014 à Moncton qui a coûté la vie à des policiers de la GRC);
- Violence fondée sur d’autres récriminations ou idéologies : Violence souvent perpétrée par des individus qui ne sont pas affiliés à un groupe d'extrémistes violents motivés par une idéologie, mais qui se sont plutôt radicalisés à la suite de récriminations diverses, personnelles ou idéologiques, dans bien des cas en utilisant des plateformes en ligne.
L'EVCI constitue une menace à la sécurité publique et à la sécurité nationale conformément à l'art. 2 de la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité. En vertu du paragraphe 6 (1) de la Loi sur les infractions en matière de sécurité, la GRC a le mandat d'enquêter afin de prévenir les activités criminelles liées à l'EVCI. S'il y a lieu, la GRC et ses partenaires d'application de la loi peuvent aussi déposer des accusations pour des infractions de terrorisme aux termes du Code criminel.
Personnes-ressources :
Préparée par : Sean McGillis, directeur exécutif par intérim, Orientation stratégique, Police fédérale
Approuvée par : Mike Duheme, sous-commissaire, Police fédérale
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