Note
Thèse (MLitt)--Département des lettres et communication sociale, Université du Québec à Trois-Rivières, 2011.
Résumé
"Au moment où ils franchisent enfin les portes de l'École nationale de police du Québec
(ENPQ) pour se diriger dans les différents services de police de la province, les
nouveaux policiers doivent avoir dans leurs bagages une formation adéquate pour la
réalité du « terrain ». Bien que le programme collégial offre des cours d' introduction à la
communication, de sociologie, de gestion de stress, d' éthique, etc., la majorité des cours
présente les aspects techniques de la profession : droit, réglementation, capacités
affaiblies, contrôle routier, techniques de défense, etc. En somme, la formation policière
en général met l'accent sur le savoir-faire (Marion, 1998). Évidemment, la maîtrise de
ces aspects de la formation est essentielle au policier-patrouilleur. Il semble donc justifié
que l'on insiste autant sur l'apprentissage de ceux-ci. Par contre, la connaissance de ces
notions ne suffit pas à être un bon policier (Collier, 2001). La communication fait partie
intégrante du métier, et ce, à tous les niveaux de la pratique policière. La maîtrise des
concepts de base de la communication semble donc être primordiale pour l'ensemble des
futurs policiers au même titre que le maniement des armes à feu ou le droit criminel.
L'objectif de ce mémoire est d' élaborer un modèle de la communication policière, de le
valider pour ensuite proposer des recommandations sur l'enseignement de la
communication en techniques policières. Nous pouvons confirmer qu'un point de vue
qualitatif le modèle construit offre, selon les experts interviewés, un portrait de la
communication policière correspondant à la réalité du policier-patrouilleur. Ce modèle
nous a aussi permis de sonder des recrues policières possédant 2 ans et moins
d' expérience et des aspirants policiers en formation à l'École nationale de police du
Québec concernant leur satisfaction face à leur formation collégiale en terme de
communication. Les analyses ont permis d'identifier les points forts et les points faibles
de la formation selon ces deux groupes de policiers. Trois grandes tendances sont
ressorties suite à nos analyses: 1) la formation collégiale met principalement l'emphase
sur l'enseignement de notions techniques de la communication policière, telles que,
l'analyse du non verbal, l' utilisation du nous en situation d' interaction ainsi que le
travail d'équipe, 2) nous constatons que les relations avec les médias semblent quasi
absentes de la formation en techniques policières et 3) nous remarquons que la moyenne
de la majorité des indicateurs se situe autour du point milieu de notre échelle. La collecte
de données et l'analyse nous a donc permis de proposer certaines recommandations: 1)
il est essentiel de faire la promotion d'une bonne qualité de français parlé et écrit lors de
la formation collégiale afin de diminuer les lacunes identifiées par les sergents et
lieutenants. L' informatisation de la rédaction pourrait être une solution à ce problème; 2)
un effort tout particulier devrait être fait à l'application pratique des notions enseignées
dans les cours de communication, que ce soit par support visuel ou par mise en situation;
3) les relations avec les médias devraient être ajoutées au plan de cours. Il est important
que les policiers aient une certaine base au niveau du protocole entourant les relations
médias, mais aussi concernant les médias sociaux et l'image de la police dans l'espace
public. Finalement, nous recommandons une approche par compétences qui permettrait
une uniformité de la formation autant entre les étudiants que les collèges et faciliterait
les relations avec l'ENPQ et le Ministère de l'Éducation."--Sommaire.