Résumé
[a]L'utilisation des systèmes d'information géographique (SIG) pour l'analyse des actes criminels est en progression dans de nombreux pays. Pourtant, ils sont encore peu utilisés par les différents corps policiers québécois. Les SIG peuvent servir à diverses analyses dont la gestion du risque. Les vols d'automobiles et de camions légers s'avèrent problématiques par leur nombre et leurs conséquences sociales et économiques. À Sherbrooke en 2003, le ratio de vols par 100 000 habitants (648) était aussi élevé que celui de la ville de Montréal, avec près de 659 vols. En fait, les vols de véhicules à moteur à Sherbrooke sont deux fois plus importants qu'à Trois-Rivières (342), Gatineau (324) et Saguenay (271), qui sont des municipalités de population de taille semblable. Pour la Régie intermunicipale de police de Roussillon (RIPR) (317), le taux de vols se rapprochait de celui des villes précitées. Le but de cette recherche est de réaliser un bilan de la situation des vols d'automobiles et des camions légers selon leur évolution dans le temps et l'espace. L'analyse porte sur Sherbrooke entre 2000 et 2004 et sur Roussillon entre 2003 et 2004. Les données criminelles provenant des deux corps policiers seront géoréférencées par l'adresse civique. Le réseau routier sert de couche de référence. Pour la ville de Sherbrooke, les liens entre les vols et certaines caractéristiques socio-économiques seront vérifiés. Cette recherche vise à démontrer la pertinence de l'utilisation de la géomatique pour l'analyse de la criminalité, en utilisant les vols comme thématique. En identifiant le portrait global de la situation des vols à Sherbrooke et à Roussillon, il sera possible de mieux gérer l'allocation de ressources policières. Le Service de police de Sherbrooke et la RIPR pourraient être dans les premiers corps policiers québécois à miser sur les SIG pour l'étude la criminalité.