Compétences culturelles et sécurité du Canada : Avoir des compétences culturelles peut-il aider les policiers et agents de sécurité à assurer la sécurité du Canada?

Titre du projet

Formation sur les compétences culturelles en réponse à la radicalisation menant à la violence

Auteur principal

Jewish General Hospital, McGill University, Université du Québec à Montréal, University of Saskatchewan, Ryerson University, The Environics Institute

Dates importantes

Rapport présenté en avril 2014 et publié en ligne en octobre 2014.

Description

Le rapport présente l’analyse initiale de données recueillies auprès des collectivités dans le cadre d’une vaste étude conçue pour évaluer comment les programmes de formation sur les compétences culturelles à l’intention des responsables de la sécurité et de l’application de la loi répondent aux besoins du Canada en matière de sécurité nationale, y compris l’utilité de ce genre de formation pour favoriser la confiance des collectivités. Les auteurs définissent les compétences culturelles comme les compétences requises pour interagir de façon efficace avec des personnes ou des groupes de diverses communautés, en respectant leur culture, leur religion, leur ethnie, leur genre, leur race et d’autres caractéristiques. Des organismes responsables de l’application de la loi participent au projet, qui vise à contribuer à la formation de première ligne des policiers et du personnel de sécurité.

L’étude a été menée à Montréal, à Toronto et à Saskatoon, et la première phase est axée sur l’expérience et les perceptions de membres de ces collectivités concernant leurs interactions avec des services de police nationaux et locaux, ainsi que leur opinion sur des sujets tels que les menaces envers la sécurité nationale, la discrimination et les relations entre les communautés, et les circonstances dans lesquelles une personne ayant des preuves de criminalité ou des inquiétudes quant à la sécurité nationale communique avec les responsables de l’application de la loi. Dans la seconde phase du projet, on examine si les agents de police et de sécurité estiment que leur formation leur apporte des compétences culturelles et ce dont leurs organisations ont besoin pour être efficaces.

Le sondage auprès des communautés a ciblé la population générale des trois villes, ainsi qu’un échantillon supplémentaire de quatre sous-groupes ethniques ou religieux : musulmans, noirs, asiatiques et sud-asiatiques. De plus, les chercheurs ont formé des groupes de discussion dans chaque ville pour leur présenter les résultats, obtenir leur opinion sur leur signification et leur demander des suggestions pour la seconde phase du projet.

Résultats

Au sujet de la protection du pays contre les activités extrémistes et terroristes, la plupart des répondants ont indiqué qu’ils ont plutôt confiance ou une grande confiance en leur service de police local et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), mais qu’ils ont davantage confiance en la GRC. Toutefois, il existe de grandes différences entre les villes et les groupes ethniques et religieux en ce qui concerne la confiance et d’autres questions. À Montréal en particulier, un nombre important de répondants dans l’ensemble des groupes ont indiqué avoir peu confiance ou pas du tout confiance en leur service de police local. Ce manque de confiance valait pour environ 80 % des répondants sud-asiatiques et environ 55 % des musulmans, mais il n’était cependant pas apparent lorsque les mêmes questions ont été posées à Montréal sur la GRC.

Pour ce qui est des déclarations aux services policiers, la majorité des répondants de l’ensemble des groupes ont affirmé qu’ils communiqueraient probablement ou certainement avec ces services s’ils étaient mis au fait d’activités extrémistes ou terroristes possibles dans leur voisinage. Ceux qui ont répondu qu’ils ne communiqueraient probablement pas ou certainement pas avec les services policiers provenaient dans plus de 75 % des cas de la communauté sud-asiatique de Montréal. Cela dit, près de 100 % des membres de cette communauté ont indiqué qu’ils communiqueraient probablement ou assurément avec la GRC dans la même situation. Tandis que la plupart des répondants ayant récemment interagi avec services policiers estimaient qu’ils avaient été traités de façon juste et professionnelle, ceux qui pensaient autrement (musulmans, noirs et personnes d’origine sud-asiatique) estimaient que le traitement qu’ils avaient reçu était probablement attribuable à leur religion ou à leur ethnie. D’après les responsables, les résultats montrent, dans l’ensemble, que les citoyens fondent leur jugement des compétences culturelles des policiers sur leurs interactions avec eux, et que la perception des comportements des policiers va de concert avec la perception des compétences culturelles.

Informations supplémentaires

Cultural competence and Canada’s security: Can being culturally competent assist police and security officers in ensuring Canada’s security?

Initiatives connexes

Wesley Wark et al., “Securitizing Minority/Muslim Canadians: Evaluating the Impact of Counter-terrorism, National Security and Immigration Policies since 9/11,” University of Ottawa, 2016.

John Monahan, Rima Berns-McGown and Michael Morden, “The Perception & Reality of ‘Imported Conflict’ in Canada,” The Mosaic Institute, 2014.

Charlie Edwards, Calum Jeffray and Raffaello Pantucci, “Out of Reach? The Role of Community Policing in Preventing Terrorism in Canada,” RUSI, 2015.

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