L’apprentissage et l’adaptation: L’utilisation de la surveillance et de l’évaluation dans la lutte contre l’extrémisme violent – Un guide pour les praticiens
Titre du projet
Mesure du rendement et évaluation des interventions de lutte contre l’extrémisme violent
Auteur principal
Royal United Services Institute
Dates importantes
Rapport présenté en mai 2014.
Description
Ce guide vise à orienter les personnes chargées de concevoir et d’exécuter des programmes de lutte contre le l’extrémisme violent (LEV). Il s’inspire d’une évaluation rapide des données probantes sur les démarches adoptées en matière de lutte contre l’extrémisme violent et sur les domaines connexes des politiques sociales, ainsi que sur des entrevues menées avec des représentants des gouvernements membres du Global Counterterrorism Forum (GCTF), des experts en la matière et des praticiens du domaine de la lutte contre l’extrémisme violent.
Le rapport comporte huit outils d’évaluation pouvant servir à mesurer les répercussions et l’efficacité d’initiatives particulières de lutte contre l’extrémisme violent, et il propose aussi certaines idées sur la façon dont les outils disponibles en ligne, notamment les médias sociaux et les sondages sur Internet, peuvent être inclus à une trousse d’outils d’évaluation des programmes de lutte contre l’extrémisme violent. Sont également fournies des leçons retenues axées sur les évaluations acquises dans d’autres domaines politiques, notamment la prévention des activités des gangs et le développement à l’étranger. La conclusion du guide résume brièvement certaines initiatives spécifiques de lutte contre l’extrémisme violent en cours dans sept pays occidentaux, et les leçons retenues axées sur les évaluations d’initiatives mises en place dans ce domaine.
Résultats
Les avantages et les inconvénients de chacun des outils d’évaluation sont donnés dans le guide. Celui-ci propose également les usages les plus judicieux pour chacun d’eux. Par exemple, l’examen par un groupe de pairs, qui consiste en un examen réciproque entre deux groupes de projet ou plus, serait l’outil d’évaluation le plus utile, selon les chercheurs, lorsqu’il s’agit de dégager des pratiques exemplaires. Comme le contexte (voisinage, réseaux sociaux, type d’extrémisme violent) joue un rôle déterminant quant à la réussite ou à l’échec de l’approche d’un programme de lutte contre l’extrémisme violent, l’examen par les pairs serait bien adapté pour déterminer l’importance du contexte. Cette méthode a une limite, toutefois, car elle est conçue pour les équipes de programme ayant un profil semblable, ce qui risque de limiter l’éventail de solutions dans le cas d’un problème aussi diversifié et multidimensionnel que la lutte contre l’extrémisme violent.
Pour ce qui est de l’utilisation de la technologie en ligne pour la mesure et l’évaluation, les auteurs indiquent que les acteurs étatiques et non étatiques peuvent utiliser des outils axés sur les médias sociaux, comme le repérage rapide de la propagande violente en ligne, le recours à des interventions telles que les contre-discours, la surveillance des changements de comportement en ligne, comme un changement dans la nature des discussions ou dans la portée de la communication du contenu extrémiste, et la formation de groupes en ligne de lutte contre l’extrémisme violent.
En ce qui a trait aux leçons tirées d’autres domaines politiques, le guide met l’accent sur l’importance d’apprendre de la prévention du crime, compte tenu des problèmes semblables connus dans la mesure des répercussions des programmes de lutte contre l’extrémisme violent. Parmi les leçons retenues, il y a démontrer les rapports de cause à effet entre les interventions et les résultats, ainsi que déterminer si les programmes communautaires réduisent la criminalité sur le plan individuel et si les interventions contribuent à l’atteinte des objectifs communautaires élargis comme la santé, la sécurité et le bien-être. Dans ce contexte, les auteurs ont examiné un cas relatif à une initiative de prévention des gangs en Ontario dont le but était d’offrir aux jeunes susceptibles de se joindre à un gang de participer à d’autres activités et d’être encadrés pour les motiver davantage à adopter des comportements prosociaux et leur faire voir les gangs de façon moins favorable.
La mise en œuvre de l’initiative en Ontario a connu quelques difficultés qui, selon les auteurs, s’appliquent aussi aux programmes de lutte contre l’extrémisme violent. Il s’agit, entre autres, du taux d’abandon des jeunes participants ainsi que le manque ressenti de formation des encadreurs lorsque des personnes à risque élevé, qui faisaient déjà partie d’un gang, sont entrées dans le programme. Le programme a aussi eu de la difficulté à établir un groupe de personnes vivant des situations semblables en dehors du programme à des fins de comparaison, et lorsque d’autres problèmes étaient rencontrés, comme le petit nombre de personnes ayant terminé le programme, les données recueillies pouvant permettre de mesurer les répercussions du programme étaient limitées. Les auteurs soulignent que les problèmes à recueillir de l’information pertinente seront aussi présents dans le cas des programmes de lutte contre l’extrémisme violent et qu’ainsi, il sera important d’apprendre comment fonctionne la recherche sur l’évaluation des programmes de prévention du crime malgré les limites.
Informations supplémentaires
Initiatives connexes
Peter Romaniuk, “Does CVE Work? Lessons learned from the global effort to counter violent extremism,” Global Center on Cooperative Security, 2015.
Rachel Briggs and Sebastien Feve, “Review of Programs to Counter Narratives of Violent Extremism: What Works and What are the Implications for Government?,” Institute for Strategic Dialogue, 2013.
Charlie Edwards, Calum Jeffray and Raffaello Pantucci, “Out of Reach? The Role of Community Policing in Preventing Terrorism in Canada,” RUSI, 2015.
Thème(s)
Mot(s)-clé(s)
- Conception et livraison
- études de cas
- Extrémisme
- Lutte contre la radicalisation menant à la violence
- Mesure et évaluation
- Date de modification :