Évaluation du « Youth Inclusion Program » – Canada atlantique

Évaluation du « Youth Inclusion Program » – Canada atlantique Version PDF (110 Ko)

Contexte

Conçu en 2000 par le Youth Justice Board dans le but de s’attaquer à la criminalité chez les jeunes en Angleterre et au pays de Galles, le Youth Inclusion Program (YIP) est un programme de quartier qui vise à réduire la criminalité et les comportements antisociaux chez les jeunes, en créant un lieu sécuritaire où ceux-ci peuvent acquérir de nouvelles compétences, prendre part à des activités sociales et obtenir de l’aide pédagogique. Il fallait recueillir plus de données probantes pour déterminer l’efficacité du YIP dans divers contextes socio-culturels. C’est pourquoi Sécurité publique Canada a retenu les services de l’entreprise NRG Research Group pour qu’elle effectue une évaluation d’impact de trois projets du YIP mis en œuvre dans la région de l’Atlantique : le Northside YIP à Sydney Nord, en Nouvelle‑Écosse (de janvier 2010 à juin 2013), le Seeds of Change YIP à Spryfield, en Nouvelle‑Écosse (de septembre 2010 à novembre 2012) et le ONE Change YIP à Saint John, au Nouveau‑Brunswick (d’avril 2010 à janvier 2014)Footnote1. Ce sommaire d’évaluation final fait un survol de l’étude d’évaluation qui a débuté en août 2010 et a pris fin en mars 2014. Les principaux objectifs de l’évaluation d’impact étaient les suivants : déterminer si les effets attendus ont été occasionnés et si des effets imprévus se sont produits; cerner les leçons retenues en examinant ce qui a bien fonctionné et ce qui n’a pas bien fonctionné dans le programme; formuler des recommandations pour renforcer le programme; évaluer dans quelle mesure le projet a été mis en œuvre comme prévu; et réaliser une analyse descriptive des coûts du programme de même qu’une analyse coût-efficacitéFootnote2.

Méthode

On a adopté un devis à mesures répétées faisant appel à un seul groupe pour chacun des sites. Le volet quantitatif de l’évaluation se fondait sur les données recueillies avant l’intervention (pré-programme), durant l’intervention (programme), un an après l’intervention (1re année subséquente) et deux ans après l’intervention (2e année subséquente). Les évaluatrices ont utilisé les données de projet recueillies par le personnel au moyen de l’outil d’évaluation des risques ONSET, et dans les dossiers judiciaires et scolaires. Pour l’ensemble des sites, elles ont mené 83 entrevues semi-structurées. Elles ont également procédé à une enquête auprès des parties prenantes à l’emplacement Northside. Les analyses quantitatives étaient exclusivement descriptives.

Constatations

D’après les mesures de l’outil ONSET, on peut voir que le risque total de 67 % de tous les participants a diminué entre la période précédant le programme et la période subséquente à celui-ci. Pour chaque facteur de risque, il y a toujours eu plus de participants affichant un changement positif que de jeunes affichant des changements négatifs; qui plus est, dans le cas de huit facteurs de risque, le pourcentage des participants affichant un changement positif a été d’au moins 40 %. Les facteurs de risque pour lesquels le plus grand nombre de jeunes ont manifesté une amélioration sont les suivants : Style de vie (53 %), Pensées et comportements (49 %), École et éducation (48 %) et Relations familiales et personnelles (46 %). L’analyse des risques par rapport à l’intensité de l’intervention laisse entendre que les jeunes ayant participé le plus intensément à Northside et à ONE Change ont bénéficié le plus des interventions du YIP.

Dans l’ensemble, à l’emplacement ONE Change, le programme a produit des changements positifs dans les notes des jeunes. Environ 55 % (n=44) des participants à ONE Change ont augmenté leur moyenne pondérée cumulative (MPC) de 9 % durant le programme, et 47 % (n=17) ont affiché une amélioration de 5 % de leurs notes au cours de l’année suivant le YIP. À l’emplacement Northside, 40 % (n=10) des participants ont affiché une augmentation de 25 % de leur MPC au cours de l’année suivant le programme. Quelque 28 % (n=32) des participants à Seeds of Change avaient amélioré leur MPC de 12 % un an après le YIP. À tous les emplacements et durant toutes les périodes de comparaison, au moins un quart (27 %) des jeunes ont réduit leur absentéisme du début à la fin de la période de comparaison. Aux emplacements Northside et ONE Change, l’assiduité a été plus marquée chez les participants à intensité d’intervention élevée comparativement à ceux à moindre intensité. Aux trois emplacements, il y a eu augmentation de la fréquence et de la durée des suspensions de l’année du YIP à l’année subséquente, bien qu’on ait noté chez certains jeunes une réduction de la fréquence des suspensions.

Selon les dossiers de la police, le pourcentage de jeunes qui ont affiché une réduction du nombre de fois où ils étaient soupçonnés d’avoir participé à des activités criminelles et contre qui la police avait déposé (ou pas) des accusations (soupçons/accusations)Footnote3 , a été toujours égal ou supérieur à celui des jeunes ayant affiché une augmentation à l’emplacement Seeds of Change, où 50 % des participants ont connu une diminution deux ans après le YIP. À l’emplacement Northside, il y a eu diminution chez 60 % des jeunes une année après le YIP. Chez les participants du YIP à ONE Change, il y a eu une augmentation générale des démêlés (soupçons/accusations) avec la police; autrement dit, 63 % des jeunes ont connu une augmentation des démêlés avec la police (soupçons/accusations) un an après leur participation au programme. Les jeunes aux emplacements Northside et ONE Change qui ont participé intensément au YIP ont affiché un nombre inférieur de démêlés (soupçons/accusations) durant toutes les périodes de mesure comparativement à ceux qui n’ont pas eu le même degré de participation. On a également analysé le nombre moyen d’incidents soupçons/accusations par jeune, montrant une réduction des infractions criminelles aux emplacements Northside et Seeds of Change, au cours de la période allant de l’année précédant le programme à la deuxième année subséquente. Il convient de noter que le nombre moyen d’incidents soupçons/accusations par jeune a été inférieur au cours de l’année du programme aux emplacements Seeds of Change et ONE Change.

Huit des 25 entreprises (32 %) qui ont participé à l’enquête dans la collectivité en 2013 n’ont connu aucun des incidents énumérés. Lors d’une enquête semblable en 2010, toutes les entreprises ont déclaré avoir subi certains des incidents. Selon l’enquête de 2013, le nombre de jeunes flânant était moins élevé que les chiffres recueillis avant l’intervention. Quatre‑vingt‑six pour cent des entreprises qui connaissaient l’existence du YIP estimaient que le programme était quelque peu ou entièrement responsable de la réduction des activités antisociales des jeunes dans la région.

L’analyse descriptive des coûts n’a été réalisée que dans deux emplacements en raison de données incomplètes au site Seeds of Change. Le coût moyen par participant s’est chiffré à 11 755,45 $ au site Northside et à 5 855,56 $ au site ONE Change. Pour sa part, le coût moyen par heure d’intervention s’est chiffré à 84,72 $ au site Northside et à 23,65 $ au site ONE Change.

Répercussions

Les progrès réalisés en ce qui concerne les effets à court terme, les indicateurs scolaires et les comportements criminels, ont confirmé l’utilité du programme.

Source

Gagnon, Nathalie et Duncan, Lesley. (2014). Évaluation du « Youth Inclusion Program » – Canada atlantique : rapport final, présenté en mars 2014 à Danièle Laliberté, responsable technique du contrat, Sécurité publique Canada.

Sources additionnelles

Sécurité publique Canada. Youth Inclusion Program au Canada : Un outil d’évaluation des risques.


  1. 1

    Les organismes qui ont mis en œuvre les projets du programme sont les suivants : Island Community Justice Society, Chebucto Communities Development Association et ONE Change Inc.

  2. 2

    On n’a pu réaliser d’analyse coût-efficacité.

  3. 3

    On utilisera l’expression « soupçons/accusations » lorsqu’il s’agit de jeunes qui étaient soupçonnés d’avoir participé à des activités criminelles et contre qui la police avait porté (ou pas) des accusations.


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