Prévention du crime dans les communautés autochtones : Examen des programmes culturellement adaptés et des approches d’évaluation culturellement compétentes
Par Shelley Trevethan et Eva Maxwell
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Résumé de recherche : Prévention du crime dans les communautés autochtones (HTML)
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Napperon Prévention de la criminalité dans les collectivités autochtones : Examen des programmes et des approches d’évaluation adaptés à la culture – Aperçu de l’analyse documentaire (HTML)
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Table des matières
- Sommaire
- Notes des auteures
- Introduction
- Méthodologie
- Description des documents
- Partie 1 : Nécessité de programmes culturellement adaptés
- Partie 2 : Programmes culturellement adaptés
- Programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones
- Pratiques, traditions et activités culturelles autochtones dans les programmes de prévention du crime
- Rôle de la culture dans l’amélioration des facteurs de protection et la réduction des facteurs de risque
- Possibilités et risques
- Leçons apprises
- Partie 3 : Évaluation culturellement compétente
- Évaluations existantes des programmes de prévention du crime culturellement adaptés
- Approches et méthodes pour évaluer la mise en œuvre et l’atteinte des résultats
- Utilisation et efficacité des méthodes de collecte des données
- Contribution des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones aux résultats des programmes de prévention du crime
- Possibilités d’évaluation culturellement compétente
- Obstacles, limites et risques de l’évaluation culturellement compétente
- Leçons apprises
- Conclusions
- Références
- Annexe A : Glossaire
- Annexe B : Descriptions des programmes
- Notes
Sommaire
Selon les recherches actuelles, la surreprésentation des jeunes et des adultes autochtones dans le système de justice pénale souligne la nécessité d’approches alternatives en matière de prévention du crime. Plus précisément, les approches de prévention du crime devraient intégrer les visions du monde autochtones, tenir compte de la culture et promouvoir la sécurité culturelle.
Pour mieux comprendre le besoin de programmes culturellement adaptés et des approches d’évaluation culturellement compétentes pour les peuples autochtones, ces produits de recherche doivent :
- Identifier les facteurs de risque et de protection de la criminalité chez les populations autochtones;
- Analyser le lien entre les pratiques culturelles, les traditions, les activités et les objectifs de prévention du crime;
- Examiner comment les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones ont été incluses dans les programmes de prévention du crime;
- Examiner la manière dont les programmes de prévention du crime adaptés à la culture sont évalués;
- Examiner l’efficacité des pratiques culturelles, des traditions et des activités autochtones en fonction des résultats de l’évaluation.
Notes des auteures
Ce rapport a examiné et synthétisé la documentation en réponse à deux questions de recherche : comment les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones ont-elles été incluses dans les programmes de prévention du crime et quel est leur lien avec la prévention du crime; comment les programmes de prévention du crime culturellement adaptés ont-ils été évalués et quelle est leur contribution aux résultats de la prévention du crime? L’examen comprend une étude des facteurs de risque et de protection liés au crime chez les autochtones; un résumé de la documentation sur les programmes de prévention du crime pour les autochtones; une analyse du lien entre les pratiques, les traditions et les activités culturelles et les objectifs de prévention du crime; un examen des évaluations de programmes; un résumé et une analyse des approches et des méthodes d’évaluation; un examen de l’efficacité des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones en fonction des résultats d’évaluation existants; et des conclusions et des recommandations. Les articles examinés dans le cadre de l’examen ont été publiés en anglais de 1983 à 2021, par 22 différents pays. Parmi les pays de publication figuraient le Canada, l’Australie, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, les Philippines et l’Afrique du Sud. Dans l’ensemble, la documentation dans le domaine (total de 291 articles et publications) est relativement nouvelle et difficile à trouver, en particulier la documentation sur l’évaluation des programmes. En effet, la majorité des articles examinés provenaient de sources de la littérature grise, signe que le domaine n’a pas fait l’objet de recherches approfondies dans le milieu universitaire; la causalité est par conséquent difficile à établir. Les principaux thèmes étaient la surreprésentation des peuples autochtones à toutes les étapes du système de justice pénale (et les raisons de cette surreprésentation); les facteurs de risque et de protection; la nature des programmes existants; et les approches d’évaluation culturellement compétentes.
Remerciements :
Les auteures tiennent à remercier Inass Doukha et Eugénie Mandon de leur contribution.
Introduction
But
Le rapport a pour but d’examiner la documentation canadienne et internationale qui décrit les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones et les évaluations de ces programmes. Plus précisément, le rapport est axé sur les approches culturellement adaptées des programmes de prévention du crime et aux évaluations.
Les recherches ne cessent de montrer que les peuples autochtones sont considérablement surreprésentés à toutes les étapes du système de justice pénale, tant à titre de victimes qu’à titre de délinquants (Allen, 2020; Boyce, 2016; Malakieh, 2020). Cela témoigne de la nécessité d’évaluer les facteurs contextuels et environnementaux qui peuvent contribuer à la représentation disproportionnée des peuples autochtones dans le système de justice pénale, notamment les facteurs socioéconomiques, les perceptions du crime et des comportements criminels, les préjugés et les obstacles culturels ou institutionnels, etc. Il convient également de souligner que ces facteurs sont en grande partie environnementaux et peuvent indiquer des inégalités profondément enracinées ou d’autres conditions et constructions sociales existantes qui peuvent empêcher certaines personnes d’accéder aux mêmes opportunités que d’autres. Des facteurs ou des mesures de protection (p. ex. la reconnaissance et l’élimination des inégalités, l’accès aux possibilités, l’éducation, la prévention) peuvent accroître la résilience des populations à risque et réduire l’incidence des facteurs de risque sur le comportement criminel.
De plus, les programmes de prévention du crime qui peuvent cibler et traiter efficacement les facteurs de risque peuvent contribuer à réduire la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale. Toutefois, pour que les programmes soient efficaces, ils doivent être pertinents et répondre aux besoins particuliers de l’individu ou du groupe. Les recherches montrent que, pour être efficaces, les programmes doivent être culturellement adaptés (Cortés-Kaplan et Dunbar, 2021; Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention [OJJDP], 2016; Philpott, 2017).
Sécurité publique Canada cherche à mettre en lumière les meilleurs pratiques et à se tenir au courant des dernières connaissances et recherches sur les initiatives de prévention du crime pour les peuples autochtones. À cet égard, le Ministère souhaite savoir comment et pourquoi des approches culturellement adaptées ont été utilisées dans les programmes de prévention du crime pour les participants autochtones au Canada et à l’étranger, comment de telles approches ont été évaluées et quel est leur niveau d’efficacité. La présente recherche soutient les efforts de Sécurité publique Canada pour produire des recherches sur les approches de prévention du crime efficaces et fondées sur des données probantes, et ce, en examinant la documentation publiée sur les programmes de prévention du crime avec des composantes propres aux cultures autochtones; en analysant le lien entre les approches culturellement adaptées et la prévention du crime; en examinant les évaluations des programmes de prévention du crime conçus pour les participants autochtones et l’efficacité des programmes; et en formulant des recommandations fondées sur les lacunes et les besoins découlant de l’examen de la documentation. Le présent examen de la documentation orientera Sécurité publique Canada vers les prochaines étapes requises pour continuer d’appuyer et d’utiliser les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones dans les programmes de prévention du crime et les évaluations au Canada.
Objectifs de la recherche
Le présent examen de la documentation vise à répondre à deux questions de recherche directrices :
- Comment les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones ont-elles été incluses dans les programmes de prévention du crime, et quel est leur lien avec la prévention du crime?
- Comment les programmes de prévention du crime culturellement adaptés ont-ils été évalués, et quelle est leur contribution aux résultats de la prévention du crime?
Pour répondre à ces deux questions, l’examen de la documentation poursuit sept objectifs clés :
- Procéder à un examen de la dernière documentation canadienne et internationale sur les facteurs de risque et de protection associés à la criminalité chez les autochtones (jeunes et adultes);
- Fournir un résumé et un examen de la documentation sur les programmes de prévention du crime avec une composante propre à la culture autochtone, en soulignant les types d’activités utilisées, les approches d’intégration de ces activités aux programmes, les possibilités et les risques, et les principales leçons apprises (notamment un examen des programmes et des interventions ciblant différents sous-groupes comme les Premières Nations, les Métis et les Inuits, les hommes et les femmes, différents groupes d’âge, les personnes 2SLGBTQI+ ou autres, reflétant les constatations tirées de la documentation);
- Analyser le lien attendu entre les pratiques, les traditions et les activités culturelles (notamment l’acquisition des langues autochtones) et la prévention du crime (c.-à-d. la théorie du changement pour les programmes de prévention du crime adaptés à la culture);
- Effectuer une analyse environnementale des évaluations des programmes de prévention du crime conçus pour les participants autochtones (notamment les programmes primaires, secondaires et tertiaires), en mettant l’accent sur les évaluations de l’incidence;
- Fournir un résumé et une analyse des méthodes d’évaluation appliquées dans les programmes de prévention du crime avec une composante propre à la culture autochtone, en mettant l’accent sur les types particuliers de méthodes utilisées, les obstacles et les facilitateurs en matière de données ou de méthodes, les risques et les possibilités connexes et les principales leçons apprises;
- Fournir un résumé et une analyse de l’efficacité des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones pour atteindre les résultats escomptés des programmes de prévention du crime;
- Proposer des conclusions et des recommandations pour les futures recherches sur la conception de programmes de prévention du crime culturellement adaptés.
Un glossaire de termes est fourni à l’annexe A.
Méthodologie
Portée de la recherche
Le présent projet se limite à la documentation rédigée en anglais accessible sur le Web et datant du début des années 1990 à aujourd’hui, et ne comprend pas de consultations ou d’entrevues. Si la recherche ciblait la documentation et le contexte canadiens, elle a été élargie pour inclure de la documentation internationale provenant d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni, des États-Unis, d’Amérique du Sud, d’Eurasie et d’autres pays au besoin.
Les auteures de l’examen de la documentation se sont penchées sur les articles sur les programmes et les initiatives de prévention du crime destinés aux adolescents et aux jeunes adultes autochtones qui présentent des risques de commettre des crimes ou qui ont commis des crimes, et les évaluations de ces programmes. L’objectif primaire concernait les programmes destinés aux adolescents, avec un objectif secondaire sur les enfants plus jeunes et les jeunes adultes. Bien que faisant l’objet d’importantes études, les victimes d’actes criminels, ainsi que les systèmes et les approches en matière d’incarcération et de récidive, n’ont pas été incluses dans la portée du projet.
Par conséquent, les documents ont été triés selon les critères d’inclusion et d’exclusion suivants :
- Documents sur la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale – inclus.
- Documents à propos les facteurs de risque et de protection des jeunes ou des adultes autochtones – inclus.
- Documents décrivant les programmes ou les services axés sur la prévention du crime « de première ligne » – inclus. Articles portant sur les programmes « secondaires » (c.-à-d. pour les personnes incarcérées) et ceux portant sur la « victimisation » – exclus.
- Documents visant à décrire, à étudier et à mesurer des programmes ou des services de prévention du crime culturellement adaptés ou des évaluations culturellement compétentes des programmes ou des services de prévention du crime – inclus. Programmes ne faisant pas de lien avec la prévention du crime – exclus.
- Études empiriques (c.-à-d. les résultats de recherches originaux) et examens de la documentation (c.-à-d. les articles qui résument les résultats d’autres études) – inclus.
- Documents qui figurent dans les articles évalués par les pairs et la « littérature grise » (c.-à-d. les rapports gouvernementaux) – inclus.
- Documents publiés en anglais – inclus; dans d’autres langues – exclus.
- Documents concernant les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes (objectif primaire : 12 à 18 ans; objectif secondaire : 6 à 12 ans et 18 à 30 ans) – inclus; cependant, certains programmes pertinents pour les adultes de plus de 30 ans ont également été inclus.
Collecte et analyse de données
Collecte des données : la collecte des données a commencé par une recherche dans les bases de données et dans toutes les autres sources de documentation pertinentes (p. ex. recherche en ligne/Web) à l’aide de la liste de mots-clés ci-dessous. Les articles trouvés dans la période adéquate (du début des années 1990 à aujourd’hui) ont été regroupés dans une base de données commune (Zotero). Par la suite, tous les articles ont été examinés aux fins d’un tri et d’une hiérarchisation des sources les plus pertinentes en fonction des critères d’inclusion. La validité et la fiabilité des sources ont été vérifiées, ce qui a permis de s’assurer que les sources soient appuyées par des méthodes rigoureuses et contiennent des résultats pertinents pour la présente étude. Les sources présentant un intérêt particulier étaient celles qui répondaient aux questions et aux objectifs de la recherche.
Figure 1 : Processus de sélection des articles
Description de l’image
Un organigramme du processus de recherche documentaire pour ce rapport afin de montrer comment les sources littéraire ont été déterminées. Les données complètes sont disponibles ci-dessous.
Étape | Étape de sélection | Étape d’exclusion |
---|---|---|
Étape 1 |
Recherche documentaire via des bases de données |
- |
Étape 2 |
Suppression des doublons |
- |
Étape 3 |
Titres et résumés lus |
Articles exclus sur la base des critères d’exclusion |
Étape 4 |
Articles lus |
Articles supplémentaires exclus sur la base des critères d’exclusion |
Étape 5 |
Listes de référence examinées pour des recherches supplémentaires |
- |
Étape 6 |
Échantillon final |
- |
Une liste de référence a été créé pour chaque article pertinent en utilisant l’information suivant :
Référence
- Lieu
- Groupe autochtone
- Sexe
- Âge
- Type de données (principales/secondaires/tertiaires)
- Niveau du programme (primaire/secondaire/tertiaire)
- Méthodes d’évaluation utilisées
- Résultats d’évaluation
- Résumé de l’article :
Analyse : les articles ont été analysés sur le plan de la qualité au moyen d’une approche d’analyse du contenu (c.-à-d. analyse qualitative et inductive du contenu à la fois manifeste et latent) qui a permis de déterminer les schémas, les thèmes et les tendances présents dans les sources. Au cours de ce processus, toutes les sources ont été examinées pour déterminer les thèmes clés émergents et les mots de code.
Ensuite, tous les documents ont été traités en appliquant les codes au texte. Ces codes ont été regroupés par thèmes dans un processus de décontextualisation (décomposition des textes en unités de signification plus petites), puis une recontextualisation et une catégorisation ont été effectuées (identification des thèmes, des catégories pour aboutir à des résultats). L’objectif principal de l’analyse du contenu consiste à interpréter les schémas, les thèmes et les catégories qui se dégagent des documents afin de parvenir à un ensemble de résultats généraux correspondant aux questions et aux objectifs de la recherche.
Des conclusions ont été tirées des données codées (p. ex. principaux thèmes et schémas qui sont ressortis des données, manière dont les données et les résultats sont reliés aux questions de la recherche; et sens et conclusions générales qui découlent de la recherche en cours). Les tendances dans le type de recherches produites sur la prévention du crime dans les communautés autochtones ont également été déterminées, afin d’éclairer les besoins ou les lacunes possibles des futures recherches.
Sources d’information
Les sources documentaires suivantes ont été consultées pour trouver des articles pertinents :
- Revues spécialisées : revues sur la prévention du crime et la justice pénale publiées au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Amérique du Sud
- Répertoires : Répertoire en prévention du crime de Sécurité publique Canada; Best Practices of Youth Violence Prevention; Blueprints for Violence Prevention; Effective Family Programs for Prevention of Delinquency; SAMHSA Model Programs; Youth Violence : A Report of the Surgeon General; American Youth Policy Forum; Portail canadien des pratiques exemplaires
- Bases de données/outils de recherche : Academic Search Complete; Criminal Spectrum; Google Scholar; Legal Source; LexisNexis Quicklaw; ProQuest Social Sciences; PsycInfo
- Publications : Ministère de la Justice Canada; Sécurité publique Canada; Santé Canada; Agence de la santé publique du Canada (ASPC); Services aux autochtones Canada (SAC); Relations Couronne-Autochtones et Développement du Nord Canada (RCAANC); Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC); Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC); Service correctionnel du Canada (SCC); Statistique Canada
- Enquêtes : Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA); Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA); Commission d’enquête sur l’administration de la justice et les autochtones
Les mots-clés utilisés pour trouver les articles sont présentés ci-dessous. Ces mots-clés (et leurs variantes proches) ont été utilisés conjointement avec d’autres paramètres de recherche (p. ex. date, lieu) et ont parfois été combinés dans des phrases :
Programmes autochtones de prévention du crime; mesures de rechange; Écologies coloniales, raciales et autochtones (CRIE); évaluation communautaire; criminalité; programmes de prévention du crime pour les jeunes/adultes autochtones; justice pénale; criminalisation; compétence culturelle; interventions culturelles; sécurité culturelle; évaluation culturellement adaptée; évaluation autochtone culturellement adaptée; évaluations des programmes de prévention du crime culturellement compétentes; activités/programmes de prévention du crime culturellement adaptés; déjudiciarisation; évaluation; résultats d’évaluation; programmes de prévention de la violence familiale; gangs; crise d’identité; évaluations de l’incidence; incidence des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones sur la prévention du crime; renforcement des capacités autochtones; évaluation autochtone; méthodes autochtones; valeurs autochtones; programmes d’intervention; système judiciaire; surreprésentation des autochtones; facteurs de besoin pour les jeunes/adultes autochtones; programmes primaires/secondaires/tertiaires; facteurs de protection pour les jeunes/adultes autochtones; recommandations; réconciliation; réadaptation; résilience; justice réparatrice; facteurs de risque pour les jeunes/adultes autochtones; risques-besoins-réceptivité; cercles de détermination de la peine; approche fondée sur les forces; utilisation de pratiques/traditions/activités culturelles dans la prévention du crime; gangs de jeunes.
De plus, une méthode de sélection boule de neige a été utilisée, qui consiste à identifier les programmes mentionnés dans une source, les examiner et les inclure le cas échéant.
Description des documents
La consultation de la documentation a permis d’extraire 291 articles/rapports sur la surreprésentation des peuples autochtones, les facteurs de risque et de protection et les programmes et les évaluations en prévention du crime, une fois les articles non pertinents et se répétant rejetés. La liste complète des articles et des rapports est accessible dans la bibliographie.
Types d’articles
En ce qui concerne les documents, 27 % des articles (78 au total) étaient des articles spécialisés, et 73 % (213 au total) ont été extraits de la « littérature grise ».
Dates de publication
Articles datés de 1983 à 2021 répartis comme suit : 2 articles des années 1980; 9 articles des années 1990; 75 articles des années 2000; 171 articles des années 2010; et 34 articles des années 2020, le plus grand nombre datant de 2016 (43 au total). Ces dates montrent que la question de la surreprésentation des autochtones dans le système de justice pénale est étudiée depuis longtemps. Elles montrent également que la documentation sur les programmes de prévention du crime et les évaluations de ces programmes dans les communautés autochtones n’en sont qu’à leurs débuts.
Lieu
Vingt-deux pays sont représentés dans la rechercheNote de bas de page1. Le Canada est le plus représenté (206 articles), suivi des États-Unis (58 articles), de l’Australie (52 articles), de la Nouvelle-Zélande (22 articles), du Royaume-Uni (3 articles), des Philippines (1 article) et de l’Afrique du Sud (1 article).
Plusieurs articles s’intéressaient à des résultats dans d’autres pays ou mentionnaient de tels résultats, principalement en vue d’offrir un contexte supplémentaire sur les approches relatives aux programmes et d’évaluation. Un article publié en Australie portait sur des pays comme le Japon et le Chili, un article publié au Canada traitait de régions en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique et en Amérique latine, un article publié aux États-Unis mentionnait Trinité et un autre article publié au Canada parlait de pays comme la France, l’Italie, l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande.
Les articles ont été publiés dans six pays : le Canada (198 articles), suivi de l’Australie (44 articles), des États-Unis (41 articles), de la Nouvelle-Zélande (6 articles), des Philippines (1 article) et de l’Afrique du Sud (1 article).
Objectifs de la recherche
Sur les 291 articles, 54 portaient principalement (objectif primaire) sur la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale; 42 sur les facteurs de risque et de protection; 70 sur les programmes propres aux autochtones; 27 sur les évaluations de programmes propres aux autochtones; et 98 sur d’autres sujets pertinents. L’objectif secondaire de 15 articles concernait la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale; de 57 articles les facteurs de risque et de protection; de 51 articles les programmes propres aux autochtones; de 19 articles les évaluations des programmes propres aux autochtones; et de 149 articles d’autres sujets connexes. La surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale est un sujet qui fait l’objet de nombreuses recherches depuis plusieurs dizaines d’années. En outre, bien que les facteurs de risque pour les peuples autochtones soient bien documentés, l’examen des facteurs de protection est plus récent. De nombreux articles traitaient des programmes de prévention du crime propres aux autochtones; toutefois, peu d’entre eux fournissaient des évaluations systématiques ou des renseignements sur les raisons pour lesquelles les programmes culturellement adaptés étaient efficaces.
Partie 1 : Nécessité de programmes culturellement adaptés
La présente section commence par une analyse de la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale ainsi que des raisons de cette surreprésentation. La section examine ensuite la documentation canadienne et internationale sur les facteurs de risque et de protection en lien avec la criminalité chez les autochtones.
Surreprésentation des autochtones dans le système de justice pénale
De nombreuses enquêtes, commissions et rapports ont documenté l’expérience des peuples autochtones au sein du système de justice, notamment leur surreprésentation dans le système de justice pénale (Commission de mise en œuvre des recommandations sur la justice autochtone, 1999; Comité spécial sur l’autonomie politique des Indiens de la Chambre des Communes, 1983; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019). Les autochtones sont surreprésentés à toutes les étapes du système de justice pénale, notamment parmi les victimes d’actes criminels, les personnes accusées d’un délit pénal, les personnes incarcérées dans des établissements correctionnels et les personnes réincarcérées après une libération. De plus, tous les groupes, hommes et femmes ainsi que jeunes et adultes autochtones, sont surreprésentés dans le système de justice pénale. La surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale n’est pas unique au Canada – des résultats similaires ont été observés en Australie (Battams et coll., 2021; Papalia et coll., 2019), en Nouvelle-Zélande (Webb, 2018) et aux États-Unis (OJJDP, 2016).
La documentation a également montré de façon constante que les autochtones sont plus susceptibles d’être victimes d’actes criminels que les non autochtones. Par exemple, une enquête de Statistique Canada a révélé que plus de la moitié (55 %) des adultes autochtones déclaraient avoir été victimes de violence au cours de leur vie (contre 37 % des adultes non autochtones; Statistique Canada, 2021b). De plus, le taux d’homicide chez les autochtones en 2020 était presque sept fois plus élevé que celui chez les Canadiens non autochtones (10,05 contre 1,41 pour 100 000; Armstrong et Jaffray, 2021). Les taux de victimisation plus élevés chez les autochtones semblent être attribuables à la présence accrue de facteurs de risque dans ce groupe comparativement aux non autochtones (Bania, 2017; Perreault, 2015).
Bien que les hommes soient plus souvent victimes d’actes criminels que les femmes, les femmes autochtones affichent des taux de violence plus élevés que les femmes non autochtones (Perreault, 2015), notamment la violence conjugale. Dans un examen de la violence conjugale, une étude a révélé que plus de la moitié des femmes autochtones (56 %) disaient avoir été victimes d’une agression physique au cours de leur vie (contre 34 % des femmes non autochtones; Heidinger, 2021). De plus, les études ont montré que les femmes autochtones sont 12 fois plus susceptibles d’être assassinées ou portées disparues que les femmes non autochtones (Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019), et ce nombre est encore plus élevé chez les femmes autochtones des régions nordiques et éloignées (Native Women’s Association of Canada [NWAC], 2020).
Les personnes 2SLGBTQI+ autochtones ont également rapporté avoir subi une plus forte prévalence d’agressions physiques et sexuelles que les personnes 2SLGBTQI+ non autochtones (73 % contre 45 %; 65 % contre 37 %, respectivement [Jaffray, 2020]). De plus, 86 % des femmes autochtones qui s’identifient comme 2SLGBTQI+ ont déclaré avoir été victimes de violence conjugale au cours de leur vie, comparativement à 59 % des femmes autochtones hétérosexuelles (Statistique Canada, 2021 a). De même, les femmes autochtones atteintes d’un handicap étaient plus susceptibles d’avoir été victimes de violence conjugale que les femmes autochtones non handicapées (74 % contre 46 %; Statistique Canada, 2021a).
Compte tenu de leur prévalence dans le système de justice pénale, les autochtones soient également plus susceptibles d’être accusés ou condamnés pour des actes criminels que les Canadiens non autochtones. Par exemple, un examen d’un certain nombre de communautés autochtones a montré que les taux de criminalité étaient plus de dix fois plus élevés chez les adultes et six fois plus élevés chez les jeunes que dans les communautés non autochtones (Allen, 2020). De même, le taux d’autochtones accusés d’homicide en 2019 était près de 11 fois plus élevé que celui des non autochtones (Moreau et coll., 2020).
En matière d’incarcération, selon les statistiques de 2020-2021, les peuples autochtones, qui constituaient 5 % de la population adulte canadienne, représentaient 33 % des admissions dans les établissements correctionnels fédéraux et 31 % des admissions dans les établissements provinciaux et territoriaux (Statistique Canada, 2022). Cette surreprésentation est encore plus marquée chez les femmes autochtones, qui représentent 40 % des admissions dans les établissements fédéraux (Statistique Canada, 2022). De même, les jeunes autochtones qui constituent environ 8 % de la population des jeunes Canadiens représentent 50 % des admissions dans des établissements correctionnels pour jeunes (Statistique Canada, 2022). En effet, au cours des vingt dernières années, la surreprésentation des délinquants autochtones dans les établissements carcéraux n’a cessé d’augmenter, passant de 17 % en 2000-2001 à 30 % en 2019-2020 (Motiuk et Arnet-Zargarian, 2021).
Enfin, la récidive ou la réincarcération est également beaucoup plus élevée chez les délinquants autochtones (1/3 contre 16 % chez les délinquants non autochtones; Farrell MacDonald, 2014). Le taux de réincarcération atteint jusqu’à 70 % dans les Prairies canadiennes (Sécurité publique Canada, 2020).
Raisons de la surreprésentation
De nombreuses études et enquêtes menées depuis les années 1970 ont mis en lumière des facteurs qui ont contribué à la surreprésentation autochtone dans le système de justice pénale, notamment le colonialisme, la discrimination systémique, les répercussions différentielles des politiques de justice pénale, la marginalisation socioéconomique et les différences culturelles (p. ex. Clark, 2019; Dussault et Erasmus, 1996). Bon nombre de ces facteurs sont liés les uns aux autres et découlent des effets historiques et continus de la colonisation.
La recherche a établi un lien entre les effets généraux du colonialisme et la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale. La séparation et la déconnexion des peuples autochtones de leurs terres et de leurs droits traditionnels et le retrait des enfants de leur foyer pour les envoyer dans les pensionnats ont eu des effets intergénérationnels qui ont entraîné des répercussions sur de nombreux aspects de la vie des peuples autochtones et un grand nombre de problèmes allant du rôle parental à la toxicomanie, en passant par la violence, la pauvreté et bien d’autres problèmes directement liés aux démêlés avec le système de justice pénale. Les recherches suggèrent que de nombreuses attitudes et mentalités coloniales demeurent profondément enracinées. Par exemple, la Commission royale sur les peuples autochtones (CRPA) a constaté que les valeurs coloniales qui sous-tendent les lois, les politiques et les pratiques pénales au Canada ayant entraîné des répercussions négatives sur les peuples autochtones sont les éléments qui ont le plus contribué à la surreprésentation (Dussault et Erasmus, 1996).
Compte tenu du contexte historique et de ses effets omniprésents, la discrimination systémique à toutes les étapes du système de justice a été déterminée comme une raison clé de la surreprésentation des peuples autochtones (Clark, 2019; CVR, 2015). On parle de discrimination systémique lorsque l’application d’une pratique normative entraîne des répercussions négatives sur un groupe identifiable qui peut ne pas être visé de manière consciente (Commission de mise en œuvre des recommandations sur la justice autochtone, 1999). Parmi les exemples de discrimination systémique, mentionnons les interventions policières insuffisantes ou excessives dans les communautés autochtones, le manque d’accès à des avocats, le refus plus fréquent de libération sous caution aux autochtones, la surclassification des délinquants autochtones dans les prisons et le recours limité à l’arrêt GladueNote de bas de page2.
La discrimination systémique se manifeste également dans les politiques, et la documentation souligne également les répercussions différentielles des politiques de justice pénale sur les peuples autochtones. Les exemples comprennent : l’adoption de politiques « de lutte contre le crime » (p. ex. défaut de paiement d’amendes, peines minimales obligatoires) qui pourraient aboutir à un plus grand nombre d’autochtones admis en prison ou à des peines plus longues; le recours limité aux articles 81 et 84 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous conditionNote de bas de page3 et les compressions budgétaires dans les programmes de réadaptation qui pourraient aider à prévenir le crime (Clark, 2019; Ministère de la Justice Canada, 2021; Pope et Feyerherm, 1995).
La documentation pointe la marginalisation socioéconomique comme ayant une incidence importante sur la surreprésentation des autochtones dans le système de justice pénale. En lien avec les effets continus du colonialisme, les facteurs de risque pour les peuples autochtones comprennent des niveaux de scolarité plus faibles, des taux de chômage plus élevés et une pauvreté plus grande que chez les Canadiens non autochtones. Ces conditions limitent les possibilités et les chances d’épanouissement, formant les bases de la vulnérabilité de certaines personnes et augmentant la probabilité qu’elles aient des démêlés avec le système de justice pénale (Chansonneuve, 2005; Ministère de la Justice Canada, 2020).
On a également déterminé que les différences culturelles qui sous-tendent les pratiques judiciaires influent sur la surreprésentation des peuples autochtones dans le système de justice pénale. Le système de justice pénale canadien, fondé sur les valeurs occidentales de la justice et les traditions de Common Law, diffère grandement des traditions juridiques autochtones qui sont habituellement fondées sur le lien de parenté, la guérison et la réinsertion sociale. En outre, des recherches indiquent que les différences dans les perceptions des fautes ou des torts et les approches en matière de justice entre les cultures autochtones et non autochtones peuvent influer sur les pratiques et les activités qui mènent à la récidive (Ministère de la Justice Canada, 2020).
Facteurs de risque et de protection liés au crime chez les autochtones
La probabilité d’être impliqué dans un acte criminel dépend de plusieurs aspects, dont le statut social et économique, le sexe, l’âge et la géographie (Bonta et Andrews, 2007; Carrington et coll., 2005; Perreault et coll., 2008; Savoie, 2007; Sprott et coll., 2000). En général, les recherches ont déterminé que les facteurs de risque de délinquance sont semblables pour les autochtones et les non autochtones : la jeunesse, le sexe masculin, un statut socioéconomique faible, un bas niveau de scolarité, le chômage et la consommation de substances (Allard, 2010; Bania, 2017; Corrado et Cohen, 2013; Weatherburn, 2001). L’incidence plus élevée de ces facteurs de risque au sein des populations autochtones explique en grande partie les taux élevés de délinquance, même si les facteurs de risque propres aux peuples autochtones doivent également être pris en compte. La présente section décrit les facteurs de risque et de protection liés aux comportements criminels chez les autochtones et les non autochtones. Les recherches sur les facteurs propres aux autochtones font également l’objet d’une analyse.
Facteurs de risque et de protection chez les autochtones et les non autochtones
Au cours des dernières décennies, les recherches sur le développement du comportement délinquant ont porté sur les conditions individuelles, sociales (notamment les pairs et l’école) et communautaires qui influencent le comportement (Development Services Group, Inc., 2015a, 2015b; Shader, 2004). Une approche fondamentale de prévention du crime cible les facteurs de risque criminogènes (caractéristiques qui augmentent la probabilité qu’une personne commette un crime) et les facteurs de protection (caractéristiques qui réduisent la probabilité d’adversité qui conduisent à des résultats et à des comportements négatifs). Le tableau suivant donne des exemples de facteurs de risque de délinquance et de facteurs de protection qui peuvent aider à contrer ou à atténuer les risques (adapté de Development Services Group, Inc., 2015a; Shader, 2004).
Facteur | Risque | Protection |
---|---|---|
Individuel |
Dispositions biologiques et psychologiques Attitudes antisociales Valeurs antisociales Compétences faibles Prise de risques Toxicomanie Comportement problématique (antisocial) |
Dispositions biologiques et psychologiques Attitudes prosociales Valeurs prosociales Connaissances Compétences solides Résilience |
Familial |
Liens familiaux faibles Implication dans la famille faible Famille dysfonctionnelle Familles perturbées Violence familiale Surveillance ou supervision parentale faible |
Liens familiaux solides Implication dans la famille importante Famille fonctionnelle Surveillance ou supervision parentale solide |
Lié aux pairs |
Normes antisociales Attachement fort à des pairs ou à des gangs d’influence négative Relations avec les pairs négatives Activités antisociales |
Normes prosociales Attachement fort à des pairs d’influence positive Relations avec les pairs saines Activités prosociales |
Scolaire |
Climat scolaire négatif Politiques qui influent sur le manque d’attachement à l’école Liens faibles avec l’école Mauvais résultats scolaires |
Climat scolaire positif Politiques qui renforcent l’attachement à l’école Liens solides avec l’école Engagement scolaire Bons résultats scolaires |
Communautaire |
Normes antisociales Liens faibles avec des influences communautaires positives (ou liens solides avec des influences communautaires négatives) Manque de ressources Niveau de pauvreté élevé Quartiers à forte criminalité |
Sensibilisation Normes prosociales Liens solides avec des influences communautaires positives Ressources disponibles Mobilisation |
Certains facteurs de risque sont statiques, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas changer (p. ex. antécédents de violence pendant l’enfance), tandis que d’autres sont dynamiques et peuvent changer grâce à des interventions appropriées (p. ex. mauvais comportement parental). Les problèmes systémiques au sein des systèmes sociaux et économiques, comme le logement, l’éducation, les possibilités d’emploi et les soins de santé, peuvent également contribuer aux causes profondes de la criminalité (Trevethan, 2019).
Aucun facteur de risque unique ne permet de prédire qui est susceptible (ou peu susceptible) d’avoir un comportement délinquant, mais un grand nombre des facteurs de risque se développent tôt dans la vie d’une personne, et plus les facteurs de risque sont nombreux et la durée d’exposition à ceux-ci est longue, plus la vulnérabilité à un résultat négatif est grande, surtout si les risques touchent plusieurs domaines sociaux (Development Services Group, Inc., 2015b). Par conséquent, plus un enfant est exposé jeune et longtemps à des facteurs de risque, plus il risque d’avoir un comportement délinquant plus tard. De plus, des niveaux de marginalité multiples peuvent créer des conditions favorables à un comportement criminel ou à un risque accru d’arrestation ou de condamnation pour des actes criminels.
Les facteurs de protection peuvent : prévenir l’incidence initiale d’un facteur de risque; interrompre une chaîne de risques négative; ou contrer un risque. Par conséquent, les personnes jouissant de facteurs de protection et de personnalités résilientes sont mieux en mesure de composer avec les facteurs de risque et les difficultés de la vie, et par conséquent moins susceptibles d’adopter des comportements problématiques et plus susceptibles de réussir dans la vie.
Les autochtones comme les non autochtones sont influencés par les mêmes types de facteurs de risque et de protection; toutefois, la prévalence des facteurs de risque chez les autochtones peut mener à plusieurs niveaux de marginalité et l’absence de facteurs de protection créer des conditions favorables aux comportements criminels et aux arrestations ou incarcérations. Les recherches montrent que les autochtones présentent plus de risques que les non autochtones de subir une variété de problèmes sociaux, notamment le recours aux organismes de protection de la jeunesse, l’itinérance et la toxicomanie (Santé Canada, 2018; Commission ontarienne des droits de la personne, 2018). Par exemple, les jeunes autochtones affichent plus de facteurs de risque que les jeunes non autochtones relatifs à la structure familiale, au logement, à l’éducation, à l’emploi, au revenu, à mobilité et à la langue (Corrado et Cohen, 2013). En outre, Boyce (2016) a constaté que les taux de violence, de victimisation, de toxicomanie, de problèmes de santé mentale et d’autres vulnérabilités socioéconomiques sont plus élevés chez les peuples autochtones que chez leurs homologues non autochtones.
Les recherches ont également montré que les femmes et les filles autochtones ont tendance à présenter un plus grand nombre de facteurs de risque et un moins grand nombre de facteurs de protection que les femmes et les filles non autochtones (Beaudette et coll., 2014). Par exemple, Corrado et Cohen (2013) ont enregistré des facteurs de risque plus élevés (p. ex. criminalité familiale, mauvais traitements, recours à des familles d’accueil) et des facteurs de protection plus faibles (p. ex. compétences verbales, famille stable, réussite scolaire) chez les filles autochtones comparativement aux filles non autochtones.
Les statistiques canadiennes suivantes mettent en évidence les écarts socioéconomiques entre les autochtones et les non autochtones pour ce qui est des facteurs individuels, familiaux, liés aux pairs, scolaires et communautaires.
Pour les facteurs individuels qui découlent des origines comme le développement moral précoce, les traits de personnalité, les événements négatifs de la vie et les attitudes face à la délinquance :
- Une plus grande proportion d’autochtones âgés de 12 ans et plus ont déclaré consommer beaucoup d’alcool (cinq verres ou plus en une occasion au moins une fois par mois au cours des 12 mois précédant l’enquête) – 35 % pour les Premières Nations vivant en dehors des réserves, 30 % pour les Métis et 39 % pour les Inuits comparativement à 23 % pour les non autochtones (Kelly-Scott et Smith, 2015);
- Des proportions plus importantes d’autochtones que de non autochtones ont déclaré souffrir de problèmes de santé mentale. Par exemple, 11 % des jeunes des Premières Nations vivant en dehors des réserves et 8 % des jeunes Métis ont déclaré souffrir d’un trouble de l’humeur. En outre, une plus grande proportion d’adultes autochtones de 18 ans et plus vivant dans les réserves que d’adultes non autochtones de 18 ans et plus ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de leur vie (19 % contre 11 %; Statistique Canada, 2016b); Les taux d’hospitalisation en soins de courte durée en raison d’une blessure auto-infligée sont également élevés chez les jeunes autochtones âgés de 10 à 19 ans (42 pour 100 000 pour les jeunes des Premières Nations vivant dans les réserves; 26 pour les jeunes des Premières Nations vivant en dehors des réserves; 20 pour les jeunes Métis; 101 pour les jeunes Inuits vivant dans l’Inuit Nunangat; Statistique Canada, 2018).
- Une plus grande proportion d’autochtones âgés de 15 ans et plus ont déclaré souffrir d’un handicap comparativement aux non autochtones. En 2017, 32 % des membres des Premières Nations vivant en dehors des réserves, 30 % des Métis et 19 % des Inuits ont déclaré souffrir d’au moins un handicap qui les limitait dans leurs activités quotidiennes, comparativement à 22 % de la population non autochtone (Hahmann et coll., 2019).
La famille, qu’elle soit naturelle, adoptive ou d’accueil, est l’endroit où l’on observe la plupart des facteurs critiques qui influent sur le développement des enfants dans les étapes de la vie, voire pendant la vie d’adulte (Corrado et Cohen, 2013). Les recherches sur les facteurs familiaux chez les peuples autochtones ont révélé comme suit :
- Une plus grande proportion d’enfants autochtones que d’enfants non autochtones âgés de 0 à 4 ans vivent avec un parent (34 % contre 13 %) – dont 39 % pour les enfants des Premières Nations, 26 % pour les enfants Métis et 27 % pour les enfants Inuits (Statistique Canada, 2017a).
- Alors que les enfants autochtones constituaient 7,7 % de tous les enfants de 0 à 4 ans, ils représentaient plus de la moitié (51 %) de tous les enfants en famille d’accueil dans ce groupe d’âge (Statistique Canada, 2017a).
- Une plus grande proportion d’autochtones que de non autochtones ont déclaré avoir subi de la violence physique ou sexuelle durant leur enfance (40 % contre 29 %). Les mauvais traitements durant l’enfance étaient plus fréquents chez les femmes autochtones que chez les femmes non autochtones (42 % contre 27 %; Burczycka et Conroy, 2017).
- Les enfants autochtones sont plus susceptibles que les enfants non autochtones d’être élevés par des parents très jeunes. Pour ce qui est des enfants de moins de six ans, 26 % des enfants inuits, 27 % des enfants des Premières Nations vivant en dehors des réserves et 22 % des enfants métis avaient une mère âgée de 15 et 24 ans (contre 8 % des enfants non autochtones; Sécurité publique Canada, 2012a).
Les facteurs liés aux pairs comprennent les normes des pairs et l’attachement, la socialisation et les interactions avec les pairs (Development Services Group, Inc., 2015b). Les recherches sur les facteurs liés aux pairs ont révélé comme suit :
- Il existe des précurseurs à l’adhésion à des gangs de la part des autochtones qui remontent aux pertes historiques et culturelles, aux inégalités sociales et politiques et aux obstacles économiques auxquels se heurtent de nombreux peuples autochtones depuis plusieurs générations. De tels niveaux de marginalité multiples engendrent des conditions sociales et géographiques favorables à la formation de gangs et à la participation des jeunes autochtones à des gangs (Dunbar, 2017).
- Les recherches menées auprès de membres de gangs autochtones ont montré que les pairs qui ont été élevés dans des structures d’accueil sont des cibles idéales du recrutement dans les gangs, dans la mesure où les gangs offrent de se substituer à la famille (Grekul et LaBoucane-Benson, 2008).
De nombreux documents de recherche portent sur le niveau scolaire et l’obtention d’un diplôme d’études secondaires comme facteurs de protection puissants (voir Corrado et Cohen, 2013). Aussitôt qu’à la garderie, à la maternelle et en première année, les expériences scolaires positives et les réalisations en matière d’apprentissage ont des effets protecteurs permanents contre les comportements antisociaux et criminels. Inversement, l’agressivité, les problèmes scolaires précoces et les mauvais résultats scolaires constituent des facteurs de risque importants (Corrado et Cohen, 2013). Les résultats des études sur les risques liés à l’école pour les peuples autochtones montrent comme suit :
- Un faible attachement à l’école et des liens limités avec l’école chez les jeunes autochtones étaient corrélés avec des problèmes de comportement précoces dans les écoles primaires et à la formation des gangs (Hautala et coll., 2016).
- Les adultes autochtones de 25 à 54 ans sont moins susceptibles que les adultes non autochtones d’avoir obtenu un diplôme d’études secondaires ou plus (74 % contre 89 %). Les Inuits affichaient les niveaux de scolarité les plus faibles (56 % avec un diplôme d’études secondaires), suivis des membres des Premières Nations (70 %) et des Métis (82 %; Statistique Canada, 2016a).
- Les jeunes autochtones sont plus susceptibles de décrocher que les jeunes non autochtones, avec un taux de décrochage de 2007 à 2010 de 23 % pour les Premières nations vivant en dehors des réserves, les Métis et les Inuits comparativement à 9 % pour les non autochtones (Sécurité publique Canada, 2012a).
Les facteurs communautaires sont généralement liés à l’environnement physique, aux possibilités économiques et récréatives, au soutien social existant et à d’autres caractéristiques ou structures qui influent sur le bon fonctionnement de la communauté (Development Services Group inc., 2015b). La documentation relève également de nombreux risques communautaires :
- Une plus grande proportion d’adultes autochtones que d’adultes non autochtones (de 25 à 54 ans) étaient sans emploi en 2019 (8,3 % contre 4,3 % – 10 % pour les peuples des Premières Nations; 6,5 % pour les Métis; 4,6 % pour les Inuits; Statistique Canada, 2020).
- Les adultes autochtones de 25 à 54 ans affichaient des revenus inférieurs à ceux des adultes non autochtones (revenu d’emploi médian de 35 363 $ en 2016 contre 43 707 $ – 30 780 $ pour les peuples des Premières Nations, 31 586 $ pour les Inuits et 42 196 $ pour les Métis; Statistique Canada, 2016 c).
- En 2016, environ 20 % des autochtones de 15 ans et plus ont déclaré avoir connu de l’insécurité alimentaire au cours des 12 derniers mois. Parmi les Inuits vivant dans l’Inuit Nunangat, 52 % des adultes ont connu de l’insécurité alimentaire (Statistique Canada, 2018) En comparaison, seulement environ 9 % des Canadiens non autochtones ont connu de l’insécurité alimentaire (Polsky et Gilmour, 2020).
- Une proportion plus grande d’autochtones que de non autochtones vivant dans les provinces a déclaré avoir été ou qu’un membre de son ménage avait été victime d’une acte criminel en 2014 (28 % contre 18 %; Statistique Canada et Assemblée des Premières Nations, 2021).
- Les peuples autochtones étaient plus susceptibles de déclarer vivre dans un logement nécessitant des réparations majeures (19 % contre 6 % de la population non autochtone). Le cas était plus fréquent chez les peuples des Premières Nations vivant dans les réserves (44 %), suivies des Inuits (26 %), les peuples des Premières Nations en dehors des réserves (14 %) et des Métis (11 %; Statistique Canada 2017c).
- Près du cinquième (18 %) des adultes autochtones ont déclaré vivre dans un logement surpeuplé (comparativement à 8,5 % des adultes non autochtones). Le cas était plus fréquent chez les adultes inuits (41 %), les peuples des Premières Nations (23 %) et Métis (9 %) (Statistique Canada, 2017 c).
Des études sur les adultes incarcérés dans un établissement fédéral illustrent les taux élevés de risques ou de besoins d’intervention chez les hommes et femmes délinquants autochtones par rapport aux délinquants non autochtones. Ces besoins d’intervention comprennent l’éducation, l’emploi, les finances, le logement, l’attachement, les pairs et la consommation de drogues (Figure 2; Motiuk et Keown, 2021).
Figure 2 : Besoins déterminés – délinquants autochtones et non autochtones
Description de l’image
Indicateur | Hommes – autochtones | Hommes – non autochtones | Femmes – autochtones | Femmes – non autochtones |
---|---|---|---|---|
Niveau scolaire inférieur à un diplôme d’études secondaires |
77.7% |
60.5% |
68.1% |
49.0% |
Sans emploi au moment de l’arrestation |
79.2% |
63.5% |
92.7% |
69.8% |
Instabilité financière |
75.8% |
60.2% |
82.9% |
68.3% |
Logement instable |
55.0% |
35.0% |
69.4% |
47.6% |
Attachement familial limité (enfance) |
51.5% |
25.7% |
53.0% |
36.2% |
Adhésion présumée à un gang |
23.5% |
13.3% |
27.4% |
3.2% |
Consommation de drogues à un âge précoce |
85.9% |
55.4% |
84.3% |
51.2% |
Facteurs de risque et de protection propres aux autochtones
Outre les facteurs de risque standards, la documentation canadienne et internationale a relevé des facteurs de risque uniques auxquels les peuples autochtones peuvent être confrontés et que la plupart des non autochtones ne connaissent pas, ainsi que des facteurs de protection uniques. Ces facteurs comprennent :
- Colonialisme : les effets de la colonisation et les tentatives d’assimilation forcée des peuples autochtones par le gouvernement peuvent être ramenés aux pertes historiques, culturelles et linguistiques, à la perte d’identité et à l’isolement social, à la dépossession territoriale, aux inégalités sociales et politiques et aux obstacles économiques, et ont eu des répercussions négatives durables sur le bien-être communautaire des peuples autochtones (Allard, 2010; Clark, 2019; Assemblée générale des Nations Unies, 2007). Par exemple, en 2016, seulement 16 % de la population autochtone au Canada a déclaré pouvoir soutenir une conversation dans une langue autochtone (Statistique Canada, 2017b). De plus, lesdites politiques gouvernementales ont empêché les communautés autochtones d’agir et les ont rendu économiquement dépendantes du gouvernement (Homel et coll., 1999).
Les événements qui se sont produits sont douloureux à raconter et sont déplorés par la grande majorité des Canadiens. Beaucoup de ces événements ont résulté de la cupidité ou de la mauvaise volonté, mais d’autres ont tout simplement été le produit de l’ignorance, d’intentions malencontreuses ou d’un manque d’intérêt vis-à-vis de peuples déjà en marge de la société canadienne. Ces événements ont laissé leur héritage dans les conditions sociales et économiques des communautés autochtones…
(Dussault et Erasmus, 1996, volume 5, p. 3)
- Pensionnats et rafle des années 1960 : un grand nombre de commissions, d’enquêtes et de rapports au Canada ont documenté la création des pensionnats et d’autres politiques mises en œuvre par le gouvernement, comme la rafle des années soixante, qui ont mené au retrait massif des enfants autochtones de leur famille et ont eu des répercussions dévastatrices et intergénérationnelles sur les peuples et les communautés autochtones (Chansonneuve, 2005; Dussault et Erasmus, 1996; TRC, 2015). D’autres pays ont mis en œuvre des politiques gouvernementales similaires, comme l’Australie, qui a également retiré les enfants de leur famille (Allard, 2010; Beyond Blue, 2021). Les pertes en matière linguistique, culturelle et de gouvernance font partie des répercussions de ces politiques. Ces politiques ont également nui au fonctionnement familial (c.-à-d. familles déconnectées, familles monoparentales, rôle parental déficient, violence familiale; Monchalin et Marques, 2013) et ont contribué à la détérioration de la santé, à la détresse mentale, à la dépression, à la toxicomanie et à des comportements suicidaires (Wilk et coll., 2017). L’exposition inadéquate aux modèles de rôle parental autochtones, les histoires de traumatismes personnels, la pauvreté et le racisme ont affaibli des générations de familles autochtones (Wilk et coll., 2017). En outre, ces facteurs de risque ont contribué à des facteurs de risque interreliés comme le faible niveau scolaire, la toxicomanie et les dépendances, le chômage, des conditions de vie sous les normes et une instabilité résidentielle élevée (Monchalin et Marques, 2013). Le détachement, la réinterprétation, l’adaptation et la résistance ont été les stratégies généralement adoptées dans les pensionnats pour faire face aux événements, et certains de ces comportements acquis ont été destructeurs pour les survivants (Dion Stout et Kipling, 2003). Les précurseurs de la participation au système de justice pénale remontent à ces répercussions (Allard, 2010; CVR, 2015). Ainsi, le lien entre une identité culturelle incertaine et l’augmentation de la criminalité a été établi de manière probante (Marie et coll., 2009).
Si le retrait des enfants de leur famille pour les protéger peut être nécessaire dans certains cas, de nombreux effets négatifs et à long terme sont associés au placement des enfants en dehors de la communauté. Parmi ces effets, citons les taux élevés d’itinérance chez les jeunes, les faibles niveaux d’études postsecondaires, la faiblesse des revenus, le chômage élevé et une prévalence accrue de problèmes de santé chroniques chez les enfants. Comparativement aux jeunes de la population générale, les jeunes issus des organismes de protection de la jeunesse présentent également un risque beaucoup plus élevé d’implication dans le système de justice pénale pour les jeunes.
(Commission ontarienne des droits de la personne, 2018, p. 27)
- Discrimination systémique : la discrimination systémique influe sur l’accès aux services, aux programmes et aux ressources des peuples et des communautés autochtones. La discrimination comprend un accès différent aux services de santé et à la famille, aux écoles, aux programmes de traitement et aux initiatives de prévention du crime (Bressan et Coady, 2017; Clark, 2019). Les facteurs de causalité liés au colonialisme continu et qui touchent les peuples autochtones comprennent la violence structurelle, notamment le racisme, la marginalisation et l’exclusion sociale et économique (Monchalin et Marques, 2013).
- Marginalisation socioéconomique : les conditions socioéconomiques de nombreuses communautés autochtones limitent les possibilités des individus, ce qui forme les bases de la vulnérabilité. La marginalisation comprend les inégalités sociales et politiques et les obstacles économiques, notamment les faibles niveaux de scolarité, le logement inadéquat, la pauvreté et l’itinérance (Ministère de la Justice Canada, 2021; Bureau de l’enquêteur correctionnel, 2013).
L’incidence des facteurs de risque uniques des peuples autochtones a été documentée dans les recherches. Par exemple, les recherches ont montré que les pensionnats autochtones ont influé sur le lien entre les enfants autochtones et leurs parents (CVR, 2015). De plus, le traumatisme des pensionnats a entraîné des effets intergénérationnels continus sur le bien-être psychologique des personnes et des communautés autochtones et est associé à une incidence plus élevée de l’adversité dans l’enfance et des traumatismes à l’âge adulte (Boksa et coll., 2015) ainsi que des problèmes de santé mentale (Giroux et coll., 2017). Les faibles niveaux scolaires peuvent être attribués, du moins en partie, au manque d’accès à des possibilités éducatives pour les jeunes autochtones dans les réserves (Corrado et Cohen, 2013). Enfin, la discrimination, l’inégalité structurelle et le manque de possibilités ont été identifiés comme des facteurs de causalité de l’adhésion aux gangs chez les jeunes autochtones (Grekul et LaBoucane-Benson, 2008).
Outre les facteurs de risque, les facteurs de protection offrent une lentille pour interpréter les facteurs standards et constituent un point de départ pour comprendre les cheminements de développement des autochtones. Si les recherches sur les facteurs de risque qui influent sur l’implication des peuples autochtones dans le système de justice pénale sont nombreuses, les recherches sur les facteurs de protection le sont beaucoup moins. Certaines recherches sur les facteurs de protection autochtones uniques examinent le concept de résilience (la capacité à réussir malgré l’adversité; Kirmayer et coll., 2011), soulignant que l’adaptation à l’adversité est un processus dynamique plutôt que statique qui comprend les traits de caractère, les antécédents culturels d’une personne, les valeurs et les éléments de soutien de l’environnement socioculturel (Clauss-Ehlers, 2010). De plus, pour les autochtones, cela peut comprendre des concepts culturellement distinctifs qui relient les personnes à la communauté et l’environnement, l’importance de l’histoire collective, la richesse des langues et des traditions autochtones ainsi que la capacité d’agir et le militantisme individuels et collectifs (Kirmayer et coll., 2011).
Les recherches empiriques laissent entendre que des relations interpersonnelles et des liens de parenté étroits, un leadership et une gouvernance solides, et une identité culturelle partagée, sont autant de facteurs qui contribuent aux forces et à la résilience des communautés.
(Georg, 2016, p. 2)
Les principaux facteurs de protection pointés de manière constante dans la documentation comprennent la participation aux pratiques traditionnelles et culturelles, l’identité culturelle positive, la solidité de la famille élargie et l’engagement communautaire (Bania, 2017; Georg, 2016).
Les peuples autochtones ont des cérémonies culturelles et traditionnelles, des enseignements et des pratiques de guérison uniques. Au cours des dix dernières années, des chercheurs ont examiné comment la participation à des activités ou à des programmes culturels et la connexion à sa culture peuvent constituer un facteur de protection, parfois appelé résilience culturelle (Homel et coll., 1999). Certaines recherches ont révélé que les délinquants autochtones bénéficient d’un meilleur traitement et obtiennent de meilleurs résultats lorsqu’ils se reconnectent à des traditions spirituelles et culturelles (Dion Stout et Kipling, 2003; Rowan et coll., 2014; Trevethan, 2003). Cette reconnexion peut comprendre l’établissement de liens solides avec les aînés, la spiritualité, l’origine et les terres traditionnelles. De plus, les recherches ont montré que l’engagement culturel peut être associé à la réduction des récidives (Shepherd et coll., 2018). Par exemple, Chandler et Lalonde (1998) soulignent l’importance de la continuité culturelle en expliquant que les communautés qui ont pris des mesures actives pour préserver et réhabiliter leurs cultures affichent des taux de suicide chez les jeunes considérablement plus faibles que les autres.
Des études ont également révélé qu’une forte identité culturelle positive peut être un facteur de protection contre les symptômes en santé mentale et la détresse diffuse causés par la discrimination (Marie et coll., 2009). Par exemple, la capacité de comprendre ou de parler sa langue autochtone peut aider à se forger une identité personnelle positive qui protège pendant toute sa vie (Corrado et Cohen, 2013). En outre, les revendications territoriales peuvent renforcer les communautés autochtones en leur donnant une voix, en rassemblant des personnes et des groupes et en donnant naissance à des organisations autochtones fortes qui, à leur tour, offrent des sites de résistance et des définitions de la communauté plus solides (Homel et coll., 1999).
Des liens et un soutien familiaux solides constituent également un facteur de protection. Par exemple, selon Bania (2017), une relation solide avec la famille élargie est un facteur de protection pour les peuples autochtones. Bien avant la colonisation et aujourd’hui encore, toutes les relations appartiennent à la famille élargie pour les peuples autochtones. La famille et la famille élargie sont considérées comme un réseau qui offre le soutien nécessaire (Homel et coll., 1999).
De plus, la connexion aux réseaux communautaires et sociaux est considérée comme un facteur de protection contre la criminalité chez les peuples autochtones (Beyond Blue, 2021). La documentation indique que les liens sociaux, le sentiment d’appartenance à la communauté et la prise en charge communautaire apportent du soutien et peuvent favoriser le bien-être individuel, notamment la santé mentale et spirituelle (Giroux et coll., 2017). Ces facteurs peuvent également comprendre l’autodétermination et une solide gouvernance communautaire.
La documentation a également mis en lumière les obstacles auxquels sont confrontés les peuples autochtones pour développer des facteurs de protection, en particulier les obstacles liés aux répercussions des politiques colonialistes, à l’expérience des pensionnats et au recours aux organismes de protection de la jeunesse. Par exemple :
- Occasions moins nombreuses de développer des compétences sociales, l’estime de soi et des aptitudes à la vie quotidienne.
- Perturbations des processus de socialisation des enfants autochtones et exposition inadéquate aux modèles de rôle parental autochtones (Haight et coll., 2018).
- Occasions rares ou inexistantes de mieux connaître la culture et les langues autochtones, perte d’identité culturelle pour de nombreux enfants autochtones (Haight et coll., 2018; Trevethan et coll., 2001). Par exemple, les recherches ont montré que de nombreux enfants autochtones retirés de leur famille et de leur communauté de naissance avaient perdu leur sentiment d’identité culturelle (Haight et coll., 2018).
- Les peuples autochtones vivant dans des régions éloignées ont un accès moindre aux possibilités d’éducation et d’emploi (Assemblée des Premières Nations, 2011) et ne sont pas toujours en mesure d’accéder à des services de santé et de traitement appropriés, ce qui peut nuire à leur santé et à leur bien-être (Santé Canada, 2018).
Enfin, comme l’indique la documentation, d’autres recherches sont nécessaires dans ce domaine pour mieux comprendre les facteurs de risque et de protection uniques des autochtones.
Nécessité de programmes culturellement adaptés
La multiplicité des niveaux de marginalité des peuples autochtones souligne la nécessité d’adopter des approches de prévention du crime différentes. En outre, les éléments fondamentaux de l’identité autochtone, comme la langue, la culture, les enseignements et les cérémonies, peuvent être importants dans les programmes de prévention du crime (Evans, 2020). Par conséquent, pour être efficaces, les approches de prévention du crime devraient intégrer les visions du monde et l’humilité culturelle des autochtones ainsi que promouvoir la sécurité culturelle. Ainsi, de nombreuses approches de prévention du crime destinées aux autochtones tentent d’intégrer des pratiques, des traditions et des activités culturelles appropriées (Brascoupé et Waters, 2009).
Partie 2 : Programmes culturellement adaptés
Dans la présente section, les auteures examinent la manière dont les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones ont été incluses dans les programmes de prévention du crime, et leur lien avec la prévention du crime. Il « agit d’un résumé et d’un examen de la documentation sur les programmes de prévention du crime pour les autochtones, notamment les programmes dotés de composantes culturelles. Les types d’activités utilisées, la manière dont les activités sont intégrées aux programmes, les risques et les possibilités, et les leçons apprises clés sont également mis en lumière. Dans la mesure du possible, différents sous-groupes sont également examinés, comme les Premières Nations, les Métis et les Inuits; les hommes et les femmes; les groupes d’âge; le groupe 2SLGBTQI+, ou d’autres sous-groupes.
Programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones
Au total, 154 articles et rapports ont été trouvés, qui traitent des programmes de prévention du crime pour les autochtones. La date de publication des articles et des rapports examinés variait de 1990 à 2021, près des deux tiers (62 %) ayant été publiés au cours des dix dernières années.
La recherche documentaire a mis au jour de nombreux programmes de prévention du crime pour les jeunes et les adultes autochtones. Une définition générale de la « prévention du crime » a été utilisée, puisque de nombreux programmes autochtones sont de nature holistique et multidimensionnelle dans le but de traiter plusieurs problèmes (p. ex. bien-être, culture, cohésion familiale). Par ailleurs, certains programmes s’attaquaient aux facteurs de risque précoces susceptibles de conduire à des problèmes de comportement chez les jeunes (p. ex. violence familiale, compétences parentales) et d’autres proposaient des mécanismes pour réduire la criminalité dans les communautés à l’aide d’un modèle de déjudiciarisation (p. ex. justice réparatrice). L’utilisation d’une définition étroite de la prévention du crime aurait eu pour conséquence d’exclure de nombreux programmes ou initiatives qui renforcent la sécurité communautaire et préviennent le crime (Capobianco et Shaw, 2003). Par conséquent, nous avons examiné des approches de prévention du crime primaires, secondaires et tertiaires sur la base des définitions suivantes :
- Prévention primaire : mettre fin à la criminalité avant qu’elle se produise en s’attaquant aux facteurs sociaux et situationnels propices au crime
- Prévention secondaire : intervention précoce auprès des groupes de population considérés comme présentant un risque élevé de comportement criminel dans le but d’empêcher le crime de se produire
- Prévention tertiaire : efforts de déjudiciarisation pour empêcher l’emprisonnement des personnes qui ont commis des crimes (adapté de l’Australian Institute of Criminology, 2003; Battams et coll., 2021)
Conformément aux critères d’inclusion et d’exclusion, l’accent a été mis sur les programmes de prévention du crime « en amont » (c.-à-d. les programmes ciblant les personnes avant leur incarcération); par conséquent, les programmes ciblant uniquement les jeunes ou les adultes incarcérés ont été exclus. De plus, les programmes visant exclusivement les victimes d’actes criminels ont été exclus; cependant les programmes de lutte contre la violence familiale ont été inclus lorsque l’objectif consistait à améliorer le fonctionnement familial pour l’enfant. Des programmes pour les jeunes et les adultes ont été inclus, bien que l’objectif primaire concernait les enfants (moins de 12 ans), les adolescents (12 à 17 ans) et les jeunes adultes (18 à 30 ans).
Au total, 162 programmes répondant aux critères d’inclusion ont été trouvés, dont certains décrits par plusieurs sources. Les programmes ont été examinés et classés selon les objectifs – la plupart d’entre eux ont été classés dans les facteurs de risque et de protection définis à la partie 2 du présent rapport. L’annexe B offre une description des programmes organisés par catégorie, ainsi que des renseignements sur le lieu, le niveau du programme (primaire, secondaire et tertiaire), l’objectif, le sexe, le groupe d’âge et les pratiques culturelles utilisées.
Environ la moitié (52 %) des programmes mentionnés dans la documentation étaient utilisés au Canada et près du tiers (31 %) en Australie. Les autres programmes étaient utilisés aux États-Unis (15 %), en Nouvelle-Zélande (7 %), aux Philippines (3 %), en Afrique du Sud (1 %), en Hongrie (1 %), au Mexique (1 %) et en Norvège (1 %).
Objectif des programmes
Les programmes ont été classés par thèmes en fonction de leur objectif primaire (c.-à-d. ce que le programme tentait d’accomplir). Il convient de souligner qu’un grand nombre de programmes ciblaient plusieurs facteurs de risque ou de protection (p. ex. améliorer les compétences en gestion des conflits, les relations et les résultats scolaires), de sorte que certains programmes pouvaient entrer dans plusieurs catégories. L’analyse a montré que les programmes étaient en général axés sur des facteurs individuels, familiaux, liés aux pairs, scolaires et communautaires. Toutefois, certains programmes semblaient se concentrer sur des aspects culturels.
Comme le montre le tableau 2, le tiers des programmes environ (30 %) visaient principalement (objectif primaire) les facteurs de risque et de protection individuels; le quart (22 %) les facteurs familiaux; 9 % les facteurs liés aux pairs; 12 % les facteurs scolaires; et 10 % les facteurs communautaires. De plus, 18 % des programmes se concentrent sur des facteurs culturels, comme le rétablissement de liens entre les jeunes à risque et les visions du monde traditionnelles, la prise en compte des répercussions intergénérationnelles du colonialisme et des pensionnats ou l’utilisation d’approches réparatrices de déjudiciarisation. Cependant, il convient de noter que presque tous les programmes comprenaient certains aspects culturels.
Objectif primaire | Exemples de programmes | Exemples de buts du programme |
---|---|---|
Facteurs individuels | ||
Améliorer les forces (33) |
Développement positif des jeunes Programme de prévention des gangs Foyers sécuritaires Programmes de résolution de problèmes Prévention de la toxicomanie Apprentissage par l’expérience Intervention en milieu scolaire Formation en gestion de l’agressivité Programmes Wraparound Résidence pour les jeunes |
Intégrer les valeurs fondamentales Améliorer l’empathie Accroître les attitudes prosociales Améliorer la conscience émotionnelle Renforcer l’estime de soi Autonomie renforcée Augmenter la résilience Faire des choix efficaces Réduire la toxicomanie Améliorer les compétences en résolution de problèmes Renforcer la maîtrise des impulsions Améliorer les compétences en résolution de conflits Maîtriser la colère ou l’agressivité |
Améliorer les aptitudes à la vie quotidienne et l’emploi (15) |
Programmes d’emploi Compétences en leadership Aptitudes à la vie quotidienne Camps de jeunes Programmes sportifs et récréatifs |
Acquérir des compétences en leadership Compétences en mentorat Améliorer les aptitudes à la vie quotidienne Acquérir des compétences professionnelles Préparation à l’emploi Offrir des possibilités d’emploi |
Facteurs familiaux | ||
Améliorer les compétences parentales (23) |
Programme de visite à domicile Programmes sur le rôle parental Renforcer les liens parents-enfants Améliorer l’environnement familial Intervention en protection de l’enfance |
Améliorer la santé maternelle et infantile Soutenir les parents pendant la petite enfance des enfants Améliorer les compétences parentales Accroître la confiance dans les compétences parentales Améliorer la capacité de traiter les problèmes de comportement des enfants Améliorer les communications familiales Améliorer les liens parents-enfants Accroître la participation de la famille élargie Regroupement familial Réduire les conflits familiaux Réduire la violence et la négligence envers les enfants |
Réduire la violence familiale (13) |
Programmes de prévention de la violence familiale Programmes de traitement de la violence familiale Campagne de lutte contre la violence familiale Programme éducatif |
Éducation sur la violence familiale Traiter les causes de la violence familiale Renforcer les capacités d’adaptation Renforcer les relations Apprendre aux enfants à ne pas accepter la violence familiale Améliorer les compétences en communication Résoudre les conflits Guérison au sein de la famille |
Facteurs liés aux pairs | ||
Relations saines (14) |
Formation artistique Programme de mentorat Activités physiques Programme parascolaire Programme pour les filles Programme de résistance aux gangs Programme de plein air Soutien des pairs |
Améliorer les compétences sociales Connecter les jeunes à des pairs Services de soutien par les pairs Occasions de participer à des activités Offrir des occasions d’interaction avec les pairs Établir des relations saines avec les pairs Améliorer la cohésion sociale Établir des relations respectueuses |
Facteurs scolaires | ||
Améliorer l’environnement scolaire/les résultats scolaires (19) |
Programme d’aide préscolaire Liaisons avec les écoles autochtones Mentors Conférences sur la transition Centre d’apprentissage autochtone Programme sportif Aider les mères adolescentes à terminer leurs études Soutien aux élèves autochtones Programme de leadership Classe en plein air École alternative |
Préparation à la maternelle Développer le désir d’apprendre Comprendre l’importance de l’éducation Préparation à la transition vers l’école secondaire Réduire le taux de décrochage Obtention de diplôme avec succès Préparation à l’université Améliorer les résultats scolaires Améliorer l’établissement d’objectifs Programme culturellement adapté Fournir des connaissances traditionnelles Milieu scolaire inclusif Culture des forces à l’école Environnement scolaire positif Améliorer le comportement scolaire Participer à des activités parascolaires Engagement scolaire |
Facteurs communautaires | ||
Capacité et mobilisation communautaires (16) |
Patrouilles de nuit Service de police communautaire autochtone Liaisons avec la police Équipes d’intervention communautaire Groupes sur la justice et conseils communautaires Formation d’agents de prévention |
Mobiliser les communautés autochtones dans l’élaboration de solutions au crime Renforcement des capacités communautaires Approche coordonnée Régler les problèmes sociaux dans la communauté Réduire les facteurs de risque Transporter les jeunes de manière sécuritaire Réduire les contacts avec la police Réduire la criminalité dans la communauté |
Facteurs culturels | ||
Reconnexion culturelle (10) |
Programme d’immersion culturelle Modèle de soutien par les pairs Centre autochtone Jeux traditionnels Théâtre appliqué Programme Youth Warrior Partager les récits autochtones sur les traumatismes Programme de décolonisation |
Connaissance de l’histoire d’avant la colonisation européenne Connaissance et compréhension de l’identité culturelle Fierté culturelle Compréhension interculturelle Guérison Traumatisme transgénérationnel Promouvoir l’autodétermination Promouvoir la conscience de soi Décolonisation |
Approches de justice réparatrice (19) |
Cercles de détermination de la peine/tribunaux communautaires Travailleurs sociaux auprès des tribunaux Interprètes Tribunal Gladue Tribunal tribal Comités de justice pour la jeunesse Approches de justice réparatrice Poste éloigné Cercles de guérison Camp de bien-être |
Accès amélioré aux services judiciaires Réduire les barrières linguistiques Communication efficace entre les avocats et les clients Approche de guérison en matière de justice Approche holistique Modes alternatifs de résolutions des conflits Réparer les dommages Traiter les causes profondes Déjudiciarisation |
Les programmes axés sur les facteurs de risque et de protection individuels comprennent les programmes visant à améliorer les forces, comme les attitudes prosociales, l’estime de soi, l’autonomie, la résolution de problèmes et les compétences en résolution de conflits. Par exemple, le modèle « Cercle de courage® » appliqué à l’échelle mondiale (Canada, Australie, États-Unis, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud) vise à aider les jeunes à risque à changer leur environnement de vie et à devenir plus autonomes et plus résilients (Monchalin, 2012; Centre national de prévention du crime [CNPC], 2011; Sécurité publique Canada, 2018b). Le programme « Aboriginal Emotional Maturity Problem-Solving and Awareness Targeting Higher Impulse Control » (EMPATHIC) utilisé au Canada et aux États-Unis vise à apprendre aux enfants autochtones (de la 1re à la 5e année) à comprendre et à gérer leurs émotions et à résoudre les problèmes de manière positive afin de réduire les risques de violence et de criminalisation (Bania, 2017; Sécurité publique Canada, 2009b). En outre, le projet « Hard to Reach Youth » en Nouvelle-Zélande est une approche conçue par les Maoris pour traiter les problèmes des gangs de jeunes, en cernant les compétences et les forces et en élaborant des stratégies de rechange contre la criminalité et la violence (Te Puni Kōkiri, 2010).
D’autres programmes axés sur les facteurs de risque et de protection individuels visent à améliorer les aptitudes à la vie quotidienne et l’emploi, comme le leadership, les compétences professionnelles ou la préparation à l’emploi. Par exemple, le « Wasa-Nabin Urban Youth Program » au Canada offre du soutien à la préparation à l’emploi aux jeunes autochtones (Wabano Centre, 2021 b). Le « Yiriman Youth Justice Diversion Program » (YYJDP) en Australie-Occidentale tente de réduire le recours au système de justice pour les jeunes à risque par l’adoption de modes de vie plus sains au moyen d’une randonnée en région éloignée et d’un camp « care for country » pour acquérir des compétences professionnelles en gestion des terres (Redfern, 2017).
Les programmes axés sur les facteurs de risque et de protection familiaux comprennent les programmes qui aident à améliorer les compétences parentales en soutenant les parents pendant la petite enfance de leurs enfants, en renforçant la capacité à communiquer et à gérer les problèmes de comportement et en améliorant le fonctionnement familial. Par exemple, dans le cadre d’un programme de visites à domicile dans le sud de l’Australie, du personnel infirmier rend visite et offre du soutien aux familles autochtones pendant les premières semaines de la vie d’un nourrisson afin de favoriser un fonctionnement familial sain (Bania 2007; City of Calgary 2017). Le programme « Healthy Families » de la Première Nation des Kwanlin Dun au Yukon, Canada, enseigne aux parents d’enfants autochtones présentant des risques élevés des compétences parentales pratiques culturellement adaptées (Linden, 2001).
D’autres programmes axés sur les facteurs de risque familiaux visent à réduire la violence familiale, facteur de risque de démêlés des jeunes avec le système de justice pénale prouvé. Les programmes comprennent une sensibilisation à la violence familiale et l’enseignement de compétences pour améliorer la communication et résoudre les conflits. Par exemple, le programme « Walking the Path Together » en Alberta, Canada, vise à réduire le risque que les enfants autochtones grandissent en utilisant ou en acceptant la violence dans leurs relations intimes (CNPC, 2014). L’« Aboriginal Family and Community Healing Program » est un programme de lutte contre la violence familiale en Australie qui met l’accent sur la guérison familiale et communautaire et l’acquisition de compétences pour communiquer efficacement et résoudre les conflits (Australian Institute of Health & Welfare [AIHW] et Australian Institute of Family Studies [AIFS], 2016).
Les programmes axés sur les facteurs de risque et de protection liés aux pairs comprennent les programmes qui aident les jeunes à améliorer leurs compétences sociales, à établir des liens avec leurs pairs et à entretenir des relations saines. Citons le programme « Project Venture » (PV), programme expérientiel de plein air utilisé aux États-Unis, au Canada et en Hongrie. Le programme utilise des activités de plein air axées sur les valeurs traditionnelles des Amérindiens aux fins de l’établissement de relations positives avec les pairs et de l’acquisition de compétences de groupe (Bania, 2017; Carter et coll., 2007; CNPC, 2011; OJJDP, 2016; Sécurité publique Canada, 2012b). Un autre programme d’intervention est l’« Aboriginal Girls’ Circle » (AGC) en Australie, qui met l’accent sur l’autonomisation des filles autochtones à l’école secondaire pour favoriser leur résilience sociale et émotionnelle ainsi que leur rôle de citoyennes de la communauté actives (Dobia et coll., 2013).
Les programmes axés sur les facteurs de risque et de protection scolaires visent à améliorer l’environnement scolaire et les résultats scolaires. L’environnement scolaire est important dans la mesure où il influe sur la vie quotidienne des enfants; et la réussite scolaire est un facteur déterminant pour la future situation sociale et économique d’une personne (City of Calgary, 2017). Certains programmes, notamment, développent le désir d’apprendre qui améliore les résultats scolaires et mène à l’obtention d’un diplôme. Ils comprennent également l’établissement d’un environnement scolaire positif et d’une culture des forces à l’école. Par exemple, le Programme d’aide préscolaire aux autochtones (PAPA) est un programme d’intervention précoce visant à susciter le désir d’apprendre chez les enfants d’âge préscolaire autochtones (Capobianco et Shaw, 2003; Linden, 2001). Le programme « Sporting Chance » en Australie a permis à des élèves autochtones de participer à des apprentissages scolaires et sportifs afin d’améliorer leurs possibilités éducatives et professionnelles (Osborne et coll., 2013). Le programme « Strengths in Motion » au Canada vise à offrir aux enfants autochtones placés dans les organismes de protection de la jeunesse des mesures de soutien fondées sur les forces et culturellement adaptées dans l’environnement scolaire (Bania, 2017; Brownlee et coll., 2012).
Les programmes axés sur les facteurs de risque et de protection communautaires visent à renforcer les capacités et la mobilisation de la communauté. Il s’agit notamment des programmes qui s’emploient à renforcer les capacités et à mobiliser les communautés autochtones dans l’élaboration de solutions contre le crime, qui offrent une approche coordonnée pour régler les problèmes sociaux et qui se concentrent sur la réduction du crime. Par exemple, les patrouilles de nuit font partie des programmes de prévention du crime les plus anciens dans les communautés autochtones, et elles ont été mises en œuvre en Australie, au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande (Cunneen, 2001; Jones et coll., 2014; Ryan et coll., 2006). Ces programmes mobilisent des fonctionnaires qui patrouillent dans les communautés la nuit et offrent une aide culturellement adaptée aux membres de la communauté susceptibles de commettre des méfaits ou d’en être victimes. De la même manière, le modèle de service de police communautaire autochtone, utilisé au Mexique, en Australie et au Canada, offre une solution de rechange aux services de police provinciaux ou étatiques établis en intégrant les coutumes et les pratiques autochtones. Les groupes de justice offrent un autre exemple de programme de prévention du crime de longue date en Australie (Cunneen, 2001; Jones et coll., 2014; Ryan et coll., 2006). Il s’agit de groupes autochtones organisés qui se rencontrent pour élaborer des solutions globales à la criminalité.
Les programmes axés sur des facteurs propres aux autochtones comprennent les programmes qui visent à reconnecter les peuples autochtones à leur culture. Par exemple, le « Coyote Pride Mentoring Program » favorise le développement culturel sain des jeunes en faisant appel à des mentors et à des aînés autochtones (Bania, 2017; Bent Arrow Traditional Healing Society, 2021). Le Fagfaga System aux Philippines (Vicente et Codmor, 2019) recourt aux aînés pour sensibiliser les jeunes aux pratiques autochtones dans le but de favoriser le respect des règlements. D’autres programmes, comme « Indigenous Traditional Games » en Australie qui utilise les sports (Higgins et Davis, 2014) et « Applied Theatre Engagement » au Canada qui utilise les arts (Conrad, 2020), aident les jeunes autochtones à acquérir des connaissances sur leur héritage culturel. Enfin, certains programmes visent à lutter contre les traumatismes causés par le colonialisme et à promouvoir l’autodétermination. Par exemple, le We-Al-Li Program en Australie (Franks et coll., 2001) consiste à aider les participants autochtones à composer avec les effets des traumatismes transgénérationnels en participant à des cercles de la parole.
D’autres programmes qui mettent l’accent sur les facteurs de risque propres aux autochtones proposent des approches de justice réparatrice pour modifier les processus judiciaires existants, dans le but d’améliorer l’accès des autochtones aux services judiciaires et d’offrir une approche holistique pour réparer les dommages causés par un crime. Par exemple, les auxiliaires de justice autochtones au Canada (Clark, 2011) et en Australie (Battams et coll., 2021) établissent un lien entre l’accusé autochtone et le tribunal, ainsi qu’apportent du soutien tout le long du processus judiciaire. Citons par exemple le modèle communautaire de justice réparatrice « Biidaaban » qui est fondé sur les principes juridiques anichinabés et sur l’hypothèse que la justice réparatrice exige une guérison holistique non seulement entre le délinquant et la victime, mais dans l’ensemble de la communauté (Hewitt, 2016). De plus, les tribunaux Gladue utilisés au Canada viennent en aide aux accusés et aux délinquants autochtones en tenant compte de leur héritage autochtone et en leur fournissant les services de personnes de soutien autochtones (Campbell Research Associates, 2008; Rudin, 2019). Des conférences sur la justice pour les jeunes en Australie réunissent des policiers, de jeunes délinquants, des victimes et les familles pour discuter des crimes, encourager les délinquants à accepter leur responsabilité et à présenter des excuses, et conclure des ententes sur les indemnisations (Higgins et Davis, 2014).
Niveau des programmes de prévention du crime
Les 162 programmes ont été classés selon s’ils ciblaient un niveau de prévention du crime primaire, secondaire ou tertiaire. Dix (10) programmes ciblaient plus d’un niveau de prévention de la criminalité et ont donc été comptés plusieurs fois. Environ la moitié (46 %) des programmes étaient axés sur des facteurs sociaux et situationnels pouvant mener à la criminalité (prévention du crime primaire). Il s’agissait notamment de programmes visant à sensibiliser les jeunes aux gangs ou à la toxicomanie; axés sur le développement de compétences en résolution de problèmes, l’établissement de relations et l’acquisition de compétences en leadership; offrant des activités pour tenir les jeunes occupés de manière prosociale. D’autres programmes de prévention du crime primaire offraient du soutien aux nouvelles mères ou préparaient les jeunes enfants à la maternelle.
Environ la moitié (41 %) des programmes étaient axés sur la prévention du crime secondaire, soit les programmes identifiant les jeunes qui quittent les organismes de protection de la jeunesse ou qui présentent des risques de toxicomanie, d’adhésion à des gangs ou de démêlés avec le système de justice pénale, aux fins d’interventions ciblées. Les exemples d’interventions comprennent les approches visant à renforcer les relations familiales et les compétences parentales pour traiter les problèmes de comportement; les programmes visant à réduire la violence familiale et à interrompre le cycle de la violence; l’offre de foyers sécuritaires aux jeunes souhaitant quitter les gangs; la gestion des cas à multiples facettes pour régler les problèmes individuels (p. ex. approche Wraparound); l’amélioration des compétences en gestion des conflits et des agressions; et les programmes de préparation à l’emploi. Au niveau communautaire, les programmes de prévention du crime secondaire comprenaient les patrouilles de nuit (pour aider les personnes à risque).
Un cinquième (20 %) des programmes offraient une prévention tertiaire conçue pour éviter le recours au système correctionnel pour les personnes ayant commis un acte criminel. Il s’agissait notamment de services de counseling et de traitement en matière de toxicomanie ordonnés par les tribunaux; de programmes de gestion de la colère cognitivo-comportementaux; de programmes de gestion de cas individuels; de services de consultation et de traitement en matière de violence familiale; et de camps forestiers et de bien-être. De plus, un grand nombre de ces programmes offrent des solutions de rechange au système judiciaire (p. ex. cercles de détermination de la peine, tribunal Gladue, conférences sur la justice pour les jeunes, modèles de justice réparatrice) ou du soutien aux personnes qui ont commis des actes criminels (p. ex. agent de liaison autochtone, services d’interprète).
Sexe
Lorsque le sexe des participants était identifié, la plupart des programmes (89 %) indiquaient qu’ils étaient conçus pour des participants masculins et féminins. Environ 9 % des programmes indiquaient qu’ils étaient précisément conçus pour les femmes et 2 % pour les hommes.
Sur les 13 programmes conçus pour les femmes, 4 offraient du soutien aux femmes enceintes ou aux nouvelles mères autochtones et à leurs bébés dans le but d’améliorer les résultats en matière de santé et le lien parental qui sont des facteurs de protection importants (Ngumytji Tji Pirni; Service de santé maternelle et infantile autochtone; programme prénatal; Family Spirit®). Un cinquième programme, le « Taonga Education Trust » en Nouvelle-Zélande, aide les mères adolescentes maories à poursuivre leurs études secondaires.
Cinq (5) programmes indiquaient un objectif de réduction de la violence familiale. Trois (3) programmes (Aboriginal Specific Programming for Women Dealing with Anger and Violence; Far West Area Rural Crisis Intervention Projects Australia; Alice Springs Domestic and Family Violence Outreach Service) visent l’acquisition de compétences d’adaptation et le soutien aux femmes autochtones, notamment dans les communautés rurales. Un autre programme (Aboriginal Women Against Violence Project) en Australie forme les femmes autochtones aux rôles de formatrice, de mentore et de militante dans leurs communautés. De plus, le programme « Children’s Aid Society (CAS)/Violence Against Women (VAW) Counsellor and Advocate » au Canada offre du soutien aux femmes inuites et à leurs enfants qui ont recours à une société d’aide à l’enfance ou qui sont victimes de violence.
Enfin, 3 programmes visent à réduire la violence en général. Deux (2) de ces programmes sont offerts en Australie (Aboriginal Girls’ Circle; Balgo Women’s Law Camp) et fournissent du soutien aux femmes autochtones, leur offrent des moyens pour être résiliente et gérer les conflits et consolident les forces de la culture et de la communauté. Le troisième programme « With a Little Help from My Friends » au Canada met l’accent sur les personnes atteintes du syndrome d’alcoolisation fœtale, syndrome associé à une grande vulnérabilité à la victimisation, à la violence et au crime.
Parmi les 3 programmes destinés aux hommes, l’un est un refuge pour les hommes jeunes et adultes qui souhaitent quitter un gang (Paa Pii Wak Safe Haven for Men), l’autre offre des services de counseling pour les auteurs d’actes de violence familiale (A New Day) et le dernier est un camp de bien-être pour les hommes ayant commis ou subi des méfaits (Men’s Wellness Program).
De plus, deux programmes indiquaient viser les personnes 2SLGBTQI+. Le programme « Akwe:go » mentionnait soutenir les personnes 2SLGBTQI+ et le programme « Youth Circle After School Program » évoquait une soirée bispirituelle.
Âge
Les programmes ciblaient souvent un éventail de groupes d’âge. Quand l’âge était mentionné, plus de deux tiers (68 %) des programmes indiquaient cibler les jeunes (12 à 17 ans). Environ la moitié (45 %) visaient les jeunes adultes (18 à 30 ans) et 39 % les adultes (plus de 30 ans). Environ le quart (23 %) des programmes visaient les enfants de moins de 12 ans.
La plupart des programmes destinés aux enfants étaient axés sur les facteurs de risque individuels ou familiaux. Par exemple, les programmes de visites à domicile se concentrent sur le développement des nourrissons et des jeunes enfants, et les programmes comme « Familles et écoles travaillant ensemble » (FETE) au Canada visent à renforcer le lien parents-enfants. L’objectif d’autres programmes consistait à réduire la violence familiale, comme le programme « Walking the Path Together ». D’autres sont des programmes d’intervention précoce souvent offerts dans les écoles, comme le Programme EMPATHIC pour les autochtones conçu pour développer la conscience émotionnelle et le contrôle des impulsions chez les jeunes autochtones de la 1ère à la 5e année.
Les programmes pour les jeunes couvrent toutes les catégories, le plus grand nombre étant axés sur les facteurs de risque ou de protection individuels. Par exemple, le programme « Storytelling » aux États-Unis vise à accroître la force émotionnelle et l’estime de soi et à réduire la consommation de substances grâce à une intervention axée sur le récit, et le programme « Eastside Aboriginal Space for Youth » (EASY) au Canada enseigne des compétences socio-récréatives et des aptitudes à la vie quotidienne aux jeunes autochtones qui présentent des risques élevés d’adhésion à un gang. Il existe également des programmes liés aux pairs qui mettent l’accent sur l’établissement de relations saines. Par exemple, le « Spirit Movers and Fire Keepers Youth Program » au Canada offre une sensibilisation, des connaissances et des enseignements sur la culture autochtone et favorise et lance l’établissement de relations d’amitié et de relations saines avec d’autres jeunes exemptes de violence et d’abus (Bania, 2017). De plus, certains programmes s’attaquent aux facteurs de risque et de protection scolaires, comme le « Swan Nyungar Sports Education Program » en Australie, qui combine le sport et un programme d’enseignement traditionnel dans le but d’améliorer la fréquentation scolaire, de développer la confiance et les compétences en leadership et de mettre en lien les jeunes avec des possibilités professionnelles locales. D’autres programmes destinés aux jeunes portaient spécifiquement sur les éléments culturels autochtones, comme le « Tapwe Youth Warrior Program » en Alberta, Canada, qui aide les jeunes autochtones à trouver leur moi intérieur en réapprenant le concept de guerrier.
Les programmes destinés aux jeunes adultes axés sur les facteurs familiaux étaient les plus nombreux. Un grand nombre de ces programmes sont destinés aux jeunes, mais visent également les personnes de 18 ans et plus, par exemple les programmes de lutte contre les gangs (p. ex. « Warrior Spirit Walking » et « Regina Anti-Gang Service Project » au Canada). D’autres sont classés dans les programmes pour les adultes, mais visent également les jeunes adultes (p. ex. programmes pour les nouvelles mères). Un programme, le « Taita Project » en Nouvelle-Zélande, utilise une approche fondée sur les forces pour encourager les étudiants collégiaux à participer à des activités proactives et à s’engager dans la communauté scolaire. Certains programmes sont également propres aux autochtones, comme le « Aboriginal Cultural Immersion Program » en Australie qui permet aux autochtones ayant commis des actes criminels de mieux connaître et de mieux comprendre leur identité culturelle.
La plupart des programmes qui ciblent les adultes s’attaquent aux facteurs familiaux, comme les programmes de visites à domicile pour les femmes enceintes ou les nouvelles mères autochtones ou d’amélioration des compétences parentales (p. ex. le programme Triple P utilisé au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande). D’autres programmes visent à réduire la violence familiale et à améliorer le fonctionnement de la famille (p. ex. Atawhaingia te pa harakeke en Nouvelle-Zélande).
Groupes autochtones
La plupart des programmes examinés étaient panautochtones (c.-à-d. axés sur les peuples autochtones en général). Ceux-ci comprennent les peuples autochtones du Canada (Premières Nations, Métis, Inuits); les Aborigènes et les peuples insulaires du détroit de Torres en Australie; les Maoris en Nouvelle-Zélande; les Amérindiens aux États-Unis; les Khoisans en Afrique du Sud; les Indigènes du Mexique ou les peuples autochtones du Mexique; les Samis en Norvège; les Igorots aux Philippines et les Roms en Hongrie.
Vingt et un (21) programmes canadiens (25 %) mentionnaient explicitement cibler les membres des Premières Nations et 5 programmes (6 %) être propres aux Inuits. Aucun programme n’indiquait cibler les Métis seulement. Certains programmes incluaient des participants autochtones et non autochtones.
Pratiques, traditions et activités culturelles autochtones dans les programmes de prévention du crime
La plupart des programmes de prévention du crime évoquaient l’utilisation de certaines pratiques, traditions ou activités culturelles – seulement 11 % ne se réclamaient d’aucune pratique culturelle. Quelques programmes semblent être des programmes génériques utilisés avec des participants autochtones et non autochtones. Par exemple, le programme « Racines de l’empathie » est un programme scolaire destiné aux enfants de l’école primaire qui vise à promouvoir l’empathie et à prévenir la violence. Bien qu’il soit désigné comme un programme de prévention du crime pour les enfants autochtones (ASPC, 2016n), le programme ne semble pas être adapté spécifiquement aux enfants autochtones. De même, certains programmes de visites à domicile ne semblent pas faire appel à du personnel infirmier ou à des travailleurs de soutien autochtones.
Certains des programmes examinés indiquent qu’ils ont été adaptés de programmes non autochtones. Par exemple, le programme « Regina Anti-Gang Service » (RAGS) est adapté des programmes Thérapie multisystémique et Wraparound (Sécurité publique Canada, 2012 c). De même, les programmes Bii-Zin-Da-De-Dah et Thiwáhe Gluwáš’akapi ont été adaptés du Programme de renforcement des familles (SFP) (SFP; Ivanich et coll., 2018).
Les programmes examinés reposaient sur une combinaison d’éléments culturels qui peuvent être répartis en quatre grandes catégories : conception du programme culturellement adaptée; engagement communautaire; concepts culturels traditionnels; activités et expériences propres aux autochtones. Le tableau 3 offre des exemples de pratiques, de traditions et d’activités culturelles mentionnées.
Aspect culturel | Exemples |
---|---|
Conception du programme culturellement adaptée |
Conception autochtone Concept culturellement adapté (p. ex. lentille autochtone, éclairé par la culture autochtone, fondé sur des bases culturelles) Adapté pour les personnes autochtones Approche holistique Utilise des concepts traditionnels (p. ex. système de justice traditionnel, principes juridiques autochtones, justice réparatrice, conférences sur la justice pour les jeunes, prise de décisions culturellement acceptée, décolonisation) Approches ou services culturellement adaptés (p. ex. modèle de soins autochtones, guérison, counseling culturellement adapté, thérapies autochtones, école culturelle, immersion culturelle, plans d’action culturellement adaptés) Personnel/soutien culturellement adapté (p. ex. aînés, animateurs, conseillers culturels, agents autochtones, travailleurs sociaux auprès des tribunaux, interprètes et travailleurs de soutien) |
Engagement communautaire |
Programme élaboré en partenariat avec les communautés autochtones Gestion autochtone (p. ex. propriété locale; programme communautaire) Participation des dirigeants communautaires autochtones Participation des aînés Participation des membres de la communauté (p. ex. mentors, patrouilles communautaires, agents, animateurs) |
Philosophies culturelles traditionnelles |
Philosophies, valeurs et croyances traditionnelles Transmission des connaissances et de la sagesse des cultures autochtones (p. ex. enseignements sacrés et culturels, récits, légendes, mythes locaux) Traditions, coutumes et pratiques autochtones Histoire autochtone Lien avec le monde naturel Spiritualité Langues autochtones Symboles culturels |
Activités et expériences propres aux autochtones |
Cercles (parole, partage, enseignement, guérison, famille, conférence en groupe familial) Cérémonies (danse du soleil, pow-wow, prière cérémoniale, purification par la fumée, huttes de sudation) Enseignements et compétences autochtones traditionnels (enseignements dans la nature, techniques de survie, chasse, médecine forestière, enseignement sur les tipis, mâts des Premières Nations, récits, roue de médecine) Activités autochtones traditionnelles (jeux, art, artisanat, hula, tambours, danses et chants traditionnels) Activités de plein air autochtones (voyages/camps forestiers, activités en milieu sauvage, classes en plein air, visites de sites ancestraux) Soirées bispirituelles Élaboration de livres de récits (cartographie culturelle) |
Conception du programme culturellement adaptée
Certains programmes mentionnaient avoir été conçus par des communautés ou des personnes autochtones. Par exemple, le « Family Well Being Empowerment Course » en Australie indique être un programme principalement élaboré par les autochtones et axé sur l’autonomisation individuelle pour améliorer les compétences en résolution de problèmes, la résilience et le bien-être (Franks et coll., 2001). De même, le « Hard to Reach Youth Project » est une approche conçue par les Maoris pour traiter les problèmes de gangs de jeunes. D’autres programmes, même s’ils n’ont pas nécessairement été élaborés par les autochtones, indiquaient être éclairés par la culture autochtone ou adaptés pour intégrer des aspects culturels. Par exemple, le programme « Dakotah Pride » qui a modifié l’approche des Alcooliques anonymes à l’aide d’un programme Red Road (Joe et coll., 2008).
La conception de nombreux programmes comprenait des concepts traditionnels, comme une approche traditionnelle de justice réparatrice ou des principes juridiques autochtones. Par exemple, « Biidaaban » est un modèle communautaire de justice réparatrice au Canada qui repose sur les principes juridiques anichinabés. Le système « Ator » aux Philippines utilise des techniques autochtones de règlement des différends entre une victime et un accusé (Vicente et Codmor, 2019).
Plusieurs programmes ont intégré des approches culturellement adaptées (p. ex. les thérapies autochtones). Par exemple, le « Youth Circle After School Program » du centre Wabano utilise un modèle de soins autochtone. Le programme « We-Al-Li » en Australie fait appel à des thérapies autochtones pour traiter les effets des traumatismes transgénérationnels.
Le recours à du personnel culturellement adapté a également été souligné comme une composante essentielle des programmes. Cela comprend le recours à du personnel, à des aînés, à des interprètes, à la police autochtones, etc.
Fait important, de nombreux programmes soulignent l’importance d’une approche holistique. Par exemple, le projet « Education as a Vehicle for Holistic Learning » comprend une nouvelle école pour la bande de Coté au Canada qui enseigne les exigences formelles par l’entremise des compétences à la vie scolaire en milieu local (Schissel, 2010). Le « Community Holistic Circle Healing Program » de la Première Nation de Hollow Water repose sur systèmes de valeurs et les « modes de connaissance » culturels des Anichinabés, selon lesquels les processus de guérison sont intégrés dans le cercle holistique communautaire utilisé pour entretenir la bonne relation avec le monde spirituel, la terre et les être qui souffrent, définir et soutenir une orientation communautaire et des savoir-faire traditionnels, utiliser la guérison pour rendre la justice et les processus communautaires comme moyen d’envisager un paradigme de justice par la guérison (Ministère de la Justice Canada, 2015).
Engagement communautaire
Un autre élément important qui était souligné était la participation des communautés autochtones. Celle-ci comprenait l’élaboration du programme en partenariat avec les communautés autochtones et l’utilisation de programmes communautaires ou gérés par la communauté. Par exemple, l’« Urban Extrajudicial Measures Program » est géré par le Saskatoon Tribal Council au Canada (Hansen, 2015). De la même manière, le programme « Best Start » en Australie appartient à la communauté locale et est géré par elle (Franks et coll., 2001).
Certains programmes mobilisent des dirigeants communautaires, des aînés et des citoyens dans les activités (p. ex. animateurs, personnel, mentors). Par exemple, le « Hobbema Community Cadet Corps Program » au Canada est une approche positive de réduction du crime qui comporte des stratégies d’application de la loi et de prévention visant à engager, à habiliter et à mobiliser les membres de la communauté contre les activités des gangs et de la drogue. Le programme fait appel à des mentors qui enseignent aux jeunes cadets des Premières Nations à se concentrer sur les attitudes, les capacités et les réalisations positives plutôt que sur les obstacles négatifs qui nuisent à la réussite (ASPC, 2016i). De même, le « Coyote Pride Mentoring Program » associe des jeunes autochtones à des mentors autochtones de la communauté qui mettent l’accent sur l’importance de l’éducation et des valeurs culturelles.
Philosophies culturelles traditionnelles
La plupart des programmes décrivent l’importance de l’utilisation des philosophies, des valeurs et des croyances culturelles. Il s’agit souvent de transmettre les connaissances et la sagesse traditionnelles par le biais de récits et d’enseignements sacrés, de symboles culturels et de la spiritualité. Par exemple, le modèle « Atawhaingia te pa harakeke » (Nourrir la famille) en Nouvelle-Zélande utilise un processus de décolonisation pour permettre aux Maoris de mieux comprendre comment ils se sont retrouvés dans la situation actuelle et de reconnaître différents facteurs externes qui ont contribué à leurs problèmes (Capobianco et Shaw, 2003). De même, le « Spirit Movers and Fire Keepers Youth Program » au Canada offre aux jeunes une sensibilisation, des connaissances et des enseignements sur la culture autochtone et soutient la création de liens avec la culture par le biais d’enseignements sacrés et en promouvant la guérison holistique.
De plus, certains programmes soulignaient l’utilisation des langues autochtones. La « Youth Project Team » aux États-Unis offre un mélange d’enseignement et d’activités axés sur la culture et la langue (Pearson, 2009). Le « Yiriman Youth Justice Diversion Program » en Australie est offert dans les langues traditionnelles par des aînés dans des régions reculées culturellement importantes.
Activités et expériences propres aux autochtones
La plupart des programmes disaient intégrer des activités et des expériences propres aux autochtones. Celles-ci comprenaient une grande variété de composantes, comme les cérémonies (p. ex. purification par la fumée, prières, pow-wow) et les cercles de la parole ou de guérison. Par exemple, les activités d’intervention du programme « Walking the Path Together » comprennent des cercles de la parole, des discussions avec les aînés et des conférences en groupe familial. Le programme « Oskâyi Kiskinotahn » (Renforcer l’esprit) au Canada utilise les cérémonies, les huttes de sudation et la purification par la fumée dans des séances de groupe (Sécurité publique Canada, 2014).
Les autres activités propres aux autochtones abordées dans les programmes comprennent l’utilisation d’enseignements autochtones traditionnels (p. ex. enseignements dans la nature, récits, roue de médecine), d’activités (p. ex. art, danses et chants traditionnels) et d’initiatives de plein air (p. ex. camps forestiers, activités en milieu sauvage, sites ancestraux). Par exemple, le « Projet de classe en plein air de Gwich’in » au Canada et en Australie offre aux jeunes autochtones l’occasion de s’immerger dans les enseignements traditionnels axés sur la terre (ASPC, 2016h). Le « Yiriman Project » intègre des voyages et des camps en région éloignée pour acquérir des compétences traditionnelles. La « Youth Project Team » comprend des activités de préparation à une excursion en canot, comme le tissage de bandes de cèdre pour fabriquer des cordes, la confection de châles, la pratique de la danse, du chant et des tambours.
Utilisation différente des composantes culturelles par niveau de programme
Certaines différences sont apparues en fonction du niveau du programme. Par exemple, les programmes de prévention primaire tendent à mettre l’accent sur l’apprentissage de la culture autochtone et l’établissement de liens avec celle-ci; la création de relations au sein de la communauté; et la guérison (p. ex. traiter les répercussions intergénérationnelles des pensionnats). D’autres approches de prévention primaire du crime comprenaient des approches de justice communautaire, comme le recours à une police ou à des conseils de justice autochtones pour prévenir la criminalité.
Les programmes de prévention secondaire et tertiaire qui s’efforcent de réorienter les personnes à risque ou de s’occuper des personnes accusées de délit tendent à inclure des activités traditionnelles sur les terres et le recours aux aînés pour rétablir des liens avec la terre et la culture autochtone; le recours à des conseillers ou à des mentors autochtones pour mettre en place des facteurs de protection; et l’utilisation d’une justice réparatrice et d’approches holistiques pour répondre à de multiples niveaux de marginalité.
Rôle de la culture dans l’amélioration des facteurs de protection et la réduction des facteurs de risque
Comme mentionné précédemment dans le présent rapport et illustré dans l’examen des programmes propres aux autochtones, non autochtones et autochtones sont influencés par les mêmes types de facteurs de risque et de protection. Toutefois, les autochtones vivent plusieurs niveaux de marginalité, font face à des risques uniques et peuvent être exposés à un moins grand nombre de facteurs de protection, ce qui peut expliquer en partie leur surreprésentation dans le système de justice pénale.
Au cours des vingt dernières années, la documentation a porté de plus en plus attention à l’importance de la culture dans la prévention du crime. Des études ont mis l’accent sur la nécessité de tenir compte des facteurs de risque uniques auxquels font face les peuples autochtones, dont les effets de la colonisation, des pensionnats et de la rafle des années soixante, la discrimination systémique et la marginalisation socioéconomique (Clark, 2019; Cunneen, 2001; Lafontaine et coll., 2005; Philpott, 2017; Trevethan, 2003). Les programmes de prévention du crime peuvent être plus constructifs et efficaces s’ils sont culturellement adaptés; toutefois, l’utilisation de programmes culturellement adaptés est encore relativement nouvelle et les recherches empiriques sur l’efficacité de ces programmes sont encore peu nombreuses (Bania, 2017).
Les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones dans le cadre du présent examen ont été analysés pour déterminer comment les pratiques, les traditions et les activités culturelles utilisées ont amélioré les facteurs de protection et réduit les facteurs de risque. Certains articles présentaient des données sur les résultats des programmes, mais le rôle joué par les approches culturelles dans le traitement des facteurs de risque ou de protection et la mesure dans laquelle les éléments culturels ont fait une différence ont été très peu documentés. De plus, les méthodes d’évaluation des résultats des programmes étaient variées (p. ex. renseignements anecdotiques, entrevues avec les participants, utilisation d’évaluations, comparaison avec des groupes témoins), ce qui complique la tâche d’évaluation de l’efficacité des composantes culturelles des programmes. Le tableau 4 décrit les résultats des programmes qui ont déclaré utiliser des composantes culturelles et qui ont fourni des données sur les résultats.
Programme |
Composantes culturelles |
Résultats |
---|---|---|
Hobbema Community Cadet Corps Program |
Activités menées par les cadets fortement axées sur la culture autochtone, la langue, l’éducation, les sports et les modes de vie sains; développement des jeunes avec l’aide des familles, de l’école, des dirigeants communautaires et de la police. |
Augmentation des atouts personnels des jeunes à risque et des atouts externes (p. ex. soutien communautaire). |
Programme Cercle de courage® |
Modèle de développement positif et d’autonomisation des jeunes qui intègre les philosophies autochtones en matière d’éducation des enfants, l’héritage de l’éducation et le travail des jeunes et les recherches sur la résilience; qui utilise une roue de médecine divisée en quatre valeurs fondamentales (appartenance, maîtrise, indépendance, générosité); qui met l’accent sur l’importance d’une approche holistique à laquelle participent la famille, l’école et la communauté. |
Une étude menée auprès des jeunes en établissement suggère que ceux qui ont adopté l’approche du Cercle de courage ont réussi à intégrer les quatre valeurs fondamentales à leur cheminement de croissance personnel. |
Récits |
Accroître la force émotionnelle et l’estime de soi et réduire la consommation de substances en utilisant une intervention fondée sur les récits intégrant les symboles culturels. |
Renforcement des compétences en résolution de problèmes, de l’image de soi positive et des attitudes défavorables aux drogues; diminution de la consommation de substances. |
Programme autochtone EMPATHIC |
Programme modifié pour refléter les valeurs et les enseignements culturels des Micmacs dans le but d’aider les jeunes autochtones à acquérir une conscience émotionnelle et une capacité de contrôle des impulsions pour réduire les risques de violence et de criminalisation. |
Les élèves ont déclaré être mieux en mesure de gérer leurs émotions; les enseignants ont déclaré que les élèves se préoccupaient davantage les uns des autres, étaient plus susceptibles d’éviter les conflits et manifestaient des comportements moins agressifs. |
Maskwacis Life Skills Training (LST) |
Adaptation du programme LST à l’aide de contextes culturels, de concepts spirituels et d’aînés pour accroître la pertinence et la participation; vise à prévenir la consommation de substances et la violence chez les enfants d’âge scolaire au moyen d’une formation à la résistance; d’information sur les risques associés à consommation de drogues et d’alcool; de compétences sociales et de maîtrise de soi. |
Version adaptée qui a amélioré les connaissances, les attitudes et les compétences des élèves; qui a renforcé le sentiment d’identité crie; qui a augmenté la présence des aînés dans les écoles; qui a favorisé l’acceptation et l’utilisation du programme dans les écoles. |
Caring for the Circle Within |
Programme de guérison axé sur la terre (camps) qui combine les approches cliniques occidentales et les approches de guérison des Premières Nations pour aider les adultes à composer avec les traumatismes intergénérationnels. |
La majorité des participants ont montré des améliorations un mois après le programme; preuves de résilience (plus prononcées chez les femmes). |
Projet S.T.E.P. (soutien, traitement, éducation et prévention) |
Projet de soutien, de traitement, d’éducation et de prévention en matière de dépendance chez les jeunes, qui comprend des services de counseling individuel, des cercles de la parole, l’enseignement des aptitudes à la vie quotidienne et des activités culturelles pour créer un environnement auquel les jeunes se sentent appartenir et développer le courage et les compétences requises pour relever les défis de la vie. |
École : 50 % ont réduit ou cessé la consommation de drogues; amélioration de la santé et du bien-être; 95 % ont terminé l’année scolaire. Spécialisée : 79 % ont réduit la fréquence de la consommation de drogues; 81 % ont estimé que le programme les aidait à entretenir des relations saines; 91 % ont obtenu une réussite scolaire ou professionnelle; 84 % ont déclaré avoir moins de pensées suicidaires. |
Cherokee Talking Circle (CTC) |
Intervention axée sur la culture visant la consommation de substances chez les adolescents amérindiens et autochtones d’Amérique; intègre les valeurs des Keetoowah-Cherokee et le concept d’autonomie des Cherokees. |
Le CTC est beaucoup plus efficace pour réduire la consommation de substances et les problèmes connexes que les interventions non adaptées à la culture. |
Nimi Icinohabi Program |
Programme de prévention de la toxicomanie adapté pour les enfants autochtones, qui intègre les croyances culturelles, les valeurs, la langue et les images visuelles de la Nation sioux des Nakota d’Alexis. |
Le programme a produit des changements positifs dans les comportements individuels et dans la communauté. |
Community Initiatives for Māori Youth at Risk |
Programmes pour les Maoris à risque de commettre un délit ou de récidiver fondés sur des valeurs et des principes culturels; conçus pour procurer un sentiment d’appartenance et de confiance au moyen d’aptitudes à la vie quotidienne, de développement personnel, de soutien familial (whanau), de mentorat, de renforcement de l’estime de soi, d’expériences de plein air. |
Niveaux élevés de sortie de la délinquance; augmentation de la fréquentation scolaire et des résultats scolaires; jeunes déclarant être plus heureux et donner une nouvelle orientation à leur vie. |
Youth Project Team (YPT) |
Intervention intensive après l’école/le weekend pour les jeunes présentant des risques de toxicomanie ou de délinquance; vise à accroître l’estime de soi, à améliorer les relations avec les pairs et à renforcer le sentiment d’identité au moyen de rencontres communautaires, d’activités (p. ex. fabrication de cordes de cèdre, confection de châles, danse, chant, tambour, excursion en canot), de l’enseignement de compétences en survie (chasse, pêche, cueillette), de soirées familiales, de l’apprentissage de la langue et de la culture. |
Les jeunes ont déclaré que la participation au projet leur a permis d’utiliser le temps de manière productive; d’apprendre à connaître la culture; d’éviter les comportements négatifs; de gérer les problèmes; et d’améliorer leurs résultats scolaires. Le projet a contribué à réduire de manière importante les cas de délinquance juvénile. |
Yiriman Project |
Transmission par les aînés de la culture traditionnelle, des connaissances et de la guérison aux jeunes autochtones afin de réduire les comportements de prise de risque et d’automutilation et d’encourager les jeunes à occuper un emploi intéressant; le projet comprend : voyages dans des régions éloignées (aînés enseignant les techniques de survie, la culture, la langue, les bons comportements dans le monde); technologie numérique et musique; film et livre de récits (« cartographie culturelle ») du voyage; apprentissage de techniques de ranger. |
Les jeunes renforcent leur culture, leurs traditions et leur identité au moyen de relations avec les aînés; ils guérissent par l’entremis du lien avec la terre; ils acquièrent une culture, une langue et des techniques de survie; ils respectent les aînés; connaissances traditionnelles enseignées à l’aide de méthodes culturellement adaptées; compétences pour occuper un emploi durable. |
Family Spirit® |
Programme culturellement adapté de visites à domicile visant à promouvoir la santé et le bien-être optimaux des mères adolescentes et des enfants amérindiens; fait appel à des auxiliaires issus de la communauté et à un programme axé sur les forces et la culture. |
Répercussions positives sur les parents (connaissances sur le rôle parental, locus de contrôle, dépression, comportements d’externalisation); répercussions positives sur les enfants (diminution de l’externalisation, internalisation, comportements de dysrégulation). |
Aboriginal Maternal and Infant Health Service (AMIHS) |
Améliorer les résultats en matière de santé et offrir des soins de santé culturellement adaptés aux femmes enceintes autochtones et à leurs bébés; continuité des soins avec des travailleurs de la santé autochtones et des sages-femmes qui collaborent pour fournir des services culturellement adaptés. |
Proportion accrue de femmes qui effectuent une première visite prénatale avant 20 semaines; diminution des taux de nourrissons de poids insuffisant à la naissance, de naissances prématurées et de mortalité périnatale; augmentation des taux d’allaitement. |
Triple P (Programme de pratiques parentales positives) |
Intervention sur le rôle parental exécutée dans une perspective autochtone et visant à accroître les connaissances, les compétences et la confiance des parents et à réduire les problèmes de santé mentale, émotionnels et comportementaux chez les enfants et les adolescents; programme culturellement adapté en Nouvelle-Zélande pour les parents maoris de jeunes enfants. |
Les parents du groupe d’intervention ont indiqué des améliorations accrues aux problèmes de comportement des enfants et une réduction des conflits entre les parents au sujet de l’éducation des enfants (par rapport au groupe témoin); après 6 mois, les parents ont fait état d’une réduction accrue des réactions excessives dans leurs pratiques parentales et d’une amélioration de la confiance dans leur capacité de gérer les comportements difficiles chez les enfants (par rapport au groupe témoin). |
Dane-zaa Traditional Decision-Making Model (TDM) |
Intervention communautaire culturellement adaptée fondée sur les traditions et la culture dane-zaa pour favoriser des résultats positifs pour les enfants et les familles qui recourent aux organismes de protection de la jeunesse; cercle de 2 à 3 jours (familles, aînés, représentants de la protection de la jeunesse, tambours) pour déterminer la voie à suivre pour régler les problèmes immédiats et à long terme. |
Amélioration du niveau de soutien aux familles; les familles ont déclaré avoir une plus grande confiance dans le processus et l’espoir d’obtenir des résultats positifs. |
Strengthening Family Program |
Cours à l’intention des parents et des enfants amérindiens pour accroître le soutien familial et communautaire, renforcer les liens familiaux et l’identité culturelle afin d’aider les jeunes aux prises avec des problèmes de toxicomanie, de délinquance et de conflit familial. |
Réduction de la toxicomanie, de la délinquance et des conflits familiaux; amélioration de la communication familiale dans les familles ayant suivi le programme jusqu’au bout. |
Walking the Path Together |
Projet axé sur la culture visant à réduire le risque que les enfants autochtones grandissent en utilisant ou en acceptant la violence dans les relations intimes; sagesse de la culture des Premières Nations intégrée dans tous les aspects du programme; activités d’intervention comprenant la gestion de cas, le counseling individuel, les cercles de la parole, le counseling familial, les discussions avec les aînés et les conférences en groupe familial. |
Diminution des prises en charge des enfants par le gouvernement; fin ou diminution de l’exposition à la violence pour 50 % des participants primaires; 24 aidants sont retournés à l’école ou ont obtenu un emploi; 70 % des participants ont déclaré être prêts à passer à l’action, à demander de l’aide et à veiller à leur sécurité; économies financières de 5,42 $ pour chaque dollar dépensé. |
Oskâyi Kiskinotahn (Renforcer l’esprit) |
Programme de prévention à l’intention des familles autochtones présentant un risque élevé de comportement violent et de contact avec le système de justice pénale; comprend des séances de groupe animées (cérémonies, roue de médecine, huttes de sudation, purification par la fumée, jeux de rôles, jeux traditionnels et artisanat). |
Taux de récidive autodéclaré de 6 % chez les personnes qui ont terminé le traitement (34 % chez les personnes qui n’ont pas terminé le traitement); vaste soutien au projet pilote; variation des niveaux de participation locaux au fil du temps. |
Aboriginal Family and Community Healing Program |
Réponses culturellement éclairées à la violence familiale; activités comprenant : cours sur le bien-être familial; groupe de guérison des femmes (art, thérapie du récit); counseling individuel; groupe d’art hebdomadaire dirigé par des pairs; centre d’accueil pour les jeunes; services cliniques pour l’évaluation de la santé des adultes et des enfants; groupes d’hommes. |
Réussite dans le traitement des dimensions sociales, culturelles, spirituelles, émotionnelles et physiques du bien-être; efficace dans la mesure où les groupes se sont rencontrés régulièrement pendant une longue période (relations de confiance pour amorcer la guérison); environnement sécurisé pour parler de la violence familiale; dynamique de groupe (vieux/jeunes); holistique. |
Bicultural Competence Skills Approach |
Intervention pour prévenir la toxicomanie chez les adolescents amérindiens en leur enseignant des compétences sociales; méthodes cognitivo-comportementales adaptées aux prérogatives culturelles et à la réalité de la vie des jeunes amérindiens; les participants mettent en pratique les compétences en communication, en adaptation et de discrimination; comprend une discussion sur les valeurs, les légendes et les récits amérindiens. |
Après 6 mois, participants nettement mieux informés et manifestant des attitudes moins propices à la consommation de substances ou à la toxicomanie; obtention de scores plus élevés en matière de connaissances sur la toxicomanie, de maîtrise de soi, de propositions de rechange et d’assertivité; consommation de substances moins élevée au cours des 14 jours précédents (par rapport au groupe de contrôle); après 3 ans, diminution des taux de consommation de tabac sans fumée, d’alcool et de marijuana chez les personnes ayant suivi une formation en aptitudes à la vie quotidienne (par rapport au groupe de contrôle). |
Aboriginal Girls’ Circle (AGC) |
Intervention visant à accroître les liens sociaux, la participation et la confiance en soi des jeunes filles autochtones à l’école secondaire pour favoriser leur résilience sociale et émotionnelle et leur capacité à être des citoyennes actives de la communauté. |
Confiance accrue; attitudes positives; approche réfléchie à l’égard des conflits; sentiment accru de lien avec les autres; participation scolaire améliorée; corrélations importantes avec la résilience environnementale dans 8 des 10 dimensions de l’identité culturelle (lier la résilience et le bien-être à l’identité culturelle autochtone). |
Project Venture (PV) |
Programme de développement des jeunes axé sur l’expérimentation et le plein air visant à prévenir la toxicomanie chez les jeunes amérindiens à risque; activités de plein air axées sur les valeurs traditionnelles amérindiennes pour développer des relations positives avec les pairs et des compétences de groupe. |
Le groupe expérimental a fait état d’une initiation à la consommation de substances plus tardive; d’une diminution de la fréquence de la consommation de substances; d’une diminution de la dépression et des comportements agressifs; d’une amélioration en matière de fréquentation scolaire, de locus de contrôle interne et de résilience. |
Projet de classe en plein air de Gwich’in |
Cible les jeunes autochtones (6 à 12 ans) issus de communautés nordiques, éloignées et aux besoins élevés qui sont confrontés à de multiples facteurs de risque; immerge dans les enseignements traditionnels dans la nature (p. ex. classe en plein air). |
Plus efficace chez les garçons; différence importante dans les résultats scolaires du lieu d’intervention (par rapport au lieu de comparaison); le programme des petits-déjeuners a amélioré la fréquentation scolaire; les enseignants ont déclaré que 75 % des élèves qui avaient des résultats inférieurs à la moyenne dans une classe standard ont obtenu des résultats supérieurs à leurs pairs en apprenant des compétences culturelles dans une classe en plein air; réduction de 30 % des délits déclarés; amélioration des relations entre l’école et les parents, de la fréquentation scolaire et du comportement en classe. |
Taonga Education Trust |
Programme local géré par les Maoris pour aider les mères adolescentes à poursuivre leurs études et favoriser le soutien de la famille élargie (whanau). |
À mesure que les filles gagnaient en confiance pour réaliser leur potentiel, elles terminaient souvent leurs travaux aussi rapidement et avec de meilleures notes que les élèves de l’école ordinaire. |
Swan Nyungar Sports Education Program |
Programme d’études culturellement adapté pour les jeunes filles et garçons nyungar (autochtones) dispensé par les aînés et d’autres intervenants; intègre le sport à un programme d’études traditionnel. |
L’évaluation a révélé de bons résultats en matière de persévérance scolaire, mais des résultats mitigés pour ce qui est des notes. |
Strengths in Motion |
Offre aux enfants autochtones qui ont recours aux organismes de protection de la jeunesse du soutien culturellement adapté et fondé sur les forces dans le cadre scolaire; comprend un inventaire d’évaluation des forces; un centre de bon départ; du temps de récupération/prévention; un cercle de la parole/de guérison comme solution de rechange à la suspension; un club d’ambassadeurs; des ateliers réunissant les enfants et les parents; des enseignements culturels. |
Comparativement aux écoles n’offrant pas le programme : les élèves mettent davantage d’efforts sur l’aide aux autres; ils ont une meilleure opinion d’eux-mêmes, de leurs compétences et de la classe; ils déclarent faire de meilleurs choix; leurs résultats scolaires s’améliorent; les parents estiment que leurs enfants ont acquis de la confiance et une meilleure estime de soi, se sont améliorés sur le plan scolaire et participent à des activités parascolaires; réduction de la victimisation; le personnel de l’école fait état d’un sentiment accru de confiance et de compétence; diminution de l’intimidation. |
Neighbourhood Support |
Initiative de justice locale appuyée par la police pour accroître la cohésion communautaire dans le contexte de la prévention du crime. |
Efficacité modérée pour réduire la criminalité locale et renforcer le soutien communautaire. |
Groupes de justice |
Groupes de peuples autochtones organisés qui se réunissent pour discuter de questions de droit et de justice ou qui offrent une approche globale et pangouvernementale pour l’élaboration d’initiatives en matière de droit et de justice autochtones. |
Réduction des conflits familiaux et du niveau de violence dans les communautés; amélioration de l’image de la communauté; contribution importante à la réduction du crime et des manquements aux ordres des services correctionnels. |
Akeyulerre |
Permet aux jeunes autochtones d’accéder à leurs systèmes de connaissances à leur manière, afin qu’ils se sentent fiers de leur culture et sachent que leur culture et leurs connaissances sont solides. |
Engagement, apprentissages et fierté accrus; amélioration de la santé mentale et de l’inclusion sociale; soutien aux soins aux personnes âgées, aux services aux personnes handicapées, à la prévention du crime et à la prévention de la toxicomanie. |
Indigenous Traditional Games |
Développer les connaissances que les jeunes autochtones ont de leur héritage culturel; former aux jeux traditionnels; tisser des liens avec les écoles et les communautés par le biais d’activités culturelles et physiques communes. |
Amélioration importante des liens avec la culture. |
Culturally Appropriate Program (CAP) |
Programme offert aux jeunes et aux adultes autochtones ayant des démêlés avec le système de justice pénale ou à risque d’en avoir; programme de décolonisation et de guérison favorisant la conscience de soi, l’autodétermination et la réconciliation; cadre de la roue de médecine pour faciliter l’apprentissage de l’histoire préeuropéenne, des répercussions du contact avec une autre culture, des conditions actuelles créées par la colonisation et de la guérison. |
Les répondants ont déclaré que le programme avait amélioré leur conscience de soi; leur développement personnel; leur sentiment de compétence; leur autodétermination; leurs connaissances dans des domaines liés aux thèmes du programme (p. ex. histoire préeuropéenne, répercussions du contact avec une autre culture, colonisation, guérison). |
Vancouver Aboriginal Transformative Justice Services Society (VATJS) Community Council Forum |
Équivalent autochtone d’un tribunal qui adopte une approche de guérison en matière de justice en mobilisant le délinquant, la victime, un aîné, l’animateur du conseil et 2 ou 3 autres bénévoles; élabore des plans de guérison. |
Taux élevés d’achèvement des plans de guérison/d’action; nombre croissant d’autoaiguillages; utilisation des services après la fin du programme; rétroaction positive des partenaires communautaires; résultats positifs aux indicateurs propres au programme (p. ex. logement, itinérance). |
Biidaaban |
Modèle communautaire de justice réparatrice fondé sur les principes juridiques anichinabés; et sur l’hypothèse que la justice réparatrice exige une guérison holistique non seulement entre le délinquant et la victime, mais dans l’ensemble de la communauté. |
Taux de récidive (tout retour en détention) inférieur à 5 %; coûts extraordinairement faibles comparativement aux coûts annuels de détention. |
Hollow Water Community Holistic Circle Healing (CHCH) Project |
Repose sur les systèmes de valeurs et les « modes de connaissance » culturels régionaux des anichinabés; processus de guérison intégrés à la guérison par le cercle holistique utilisée pour nourrir la bonne relation avec le monde spirituel, la terre et les personnes qui souffrent; soutient l’orientation communautaire et les savoir-faire traditionnels; utilise la guérison pour trouver la justice et les processus communautaires comme moyen d’envisager un paradigme de justice de guérison. |
Économique par rapport à l’incarcération des délinquants. |
Les évaluations ou les examens du programme ont principalement conclu à une amélioration des facteurs de protection propres aux autochtones, notamment une meilleure compréhension de la culture traditionnelle ainsi que des répercussions de la colonisation et de l’expérience des pensionnats sur les peuples autochtones. Par exemple, le « Culturally Appropriate Program » (PAC) a permis d’accroître les connaissances des participants sur l’histoire préeuropéenne, les répercussions du contact avec une autre culture, la colonisation et la guérison. L’approche « Cercle de courage® » obtient de bons résultats pour ce qui est de l’intégration des valeurs fondamentales aux parcours de croissance personnelle. Les programmes ont également permis d’améliorer les liens avec la culture, les valeurs autochtones et la communauté. Par exemple, le « Yiriman Project » a permis la création d’un lien renforcé avec la culture, les traditions et l’identité chez les adolescents et les jeunes adultes par l’entremise de relations avec les aînés; la guérison par l’entremise de liens avec la terre; et l’acquisition de la culture, de la langue et des techniques de survie. Enfin, certains programmes ont déclaré avoir renforcé l’identité culturelle et les aspects du bien-être chez les participants (p. ex. Aboriginal Girls’ Circle; Aboriginal Family and Community Healing Program).
Un grand nombre de programmes ont également montré de bons résultats dans le traitement des facteurs de risque et de protection individuels. Il s’agissait d’améliorations des dispositions psychologiques (p. ex. estime de soi, sentiment de compétence, pensées suicidaires, santé mentale) et des attitudes prosociales (p. ex. en lien avec la consommation de substances). Il s’agissait également d’une amélioration des compétences (p. ex. résolution de problèmes, maîtrise de soi, emploi). Certains programmes ont également relevé des améliorations dans le comportement (p. ex. prévention/réduction de la toxicomanie, réduction du recours aux organismes de protection de la jeunesse, réussite professionnelle, diminution des problèmes de comportement et des comportements criminels). Par exemple, l’intervention « Storytelling » a permis d’améliorer l’image de soi des jeunes, leurs compétences en résolution de problèmes et leurs attitudes prosociales à l’égard des drogues ainsi que de diminuer leur consommation de substances. Lowe et coll. (2012) ont également constaté que le « Cherokee Talking Circle » aux États-Unis était beaucoup plus efficace pour réduire la consommation de substances et d’autres comportements problématiques connexes chez les adolescents amérindiens que les programmes d’éducation en toxicomanie standards non culturels.
Plusieurs programmes ont montré qu’ils amélioraient les facteurs familiaux, notamment les connaissances et les compétences en éducation des enfants (p. ex. plus grande confiance dans la capacité à gérer les comportements difficiles chez l’enfant, moins de réactions excessives) et les liens pourvoyeur de soins-enfant. Certains programmes ont observé des améliorations au fonctionnement des familles (p. ex. meilleure communication, réduction des conflits et de la violence). De plus, certains programmes ont aidé les pourvoyeurs de soins à retourner à l’école ou au travail, ce qui a procuré un environnement plus stable pour les enfants. Par exemple, les parents dans le groupe d’intervention du Programme de pratiques parentales positives (Triple P) ont signalé des améliorations accrues dans le traitement des problèmes de comportement des enfants et une réduction des conflits entre les parents concernant l’éducation des enfants par rapport à un groupe témoin de parents. De plus, après 6 mois, les parents participant à l’intervention ont signalé une réduction plus importante des réactions excessives des parents et une plus grande confiance dans la gestion des comportements difficiles des enfants par rapport au groupe témoin.
Certains programmes ont pointé une amélioration des facteurs scolaires, dont un environnement scolaire positif et le lien avec l’école, comme le montre la participation aux activités parascolaires. Les résultats du programme « Strengths in Motion » ont indiqué que les élèves participant au programme se sentaient mieux dans leur peau et étaient plus à l’aise en classe et s’adonnaient plus fréquemment à des activités parascolaires que les élèves dans les écoles n’offrant pas le programme. De plus, certaines études ont révélé des améliorations à la performance scolaire, comme une augmentation de la fréquentation scolaire et de meilleures notes. En outre, certains programmes ont déclaré une amélioration du comportement en classe, une diminution du nombre de délits à l’école et une réduction de la victimisation et de l’intimidation. Par exemple, les jeunes qui ont participé au « Projet de classe en plein air de Gwich’in » ont dépassé le groupe de comparaison de pairs pour ce qui est des de la fréquentation et des résultats scolaires.
Quelques programmes soulignent l’amélioration des facteurs liés aux pairs, notamment les normes prosociales et l’attachement à des pairs positifs (p. ex. se préoccuper davantage des autres, établir des liens avec des pairs positifs). De plus, certains résultats mentionnent la participation à des activités prosociales (p. ex. aider d’autres élèves, engagement dans des activités scolaires, sportives, de plein air). Par exemple, le « projet S.T.E.P. » indique que les jeunes ont senti que le programme les avait aidé à établir des relations saines.
Enfin, quelques programmes ont communiqué des résultats relatifs aux facteurs communautaires. Il s’agissait du lien avec les influences positives dans la communauté (p. ex. aînés, dirigeants communautaires, mentors) et l’amélioration des normes prosociales au sein de la communauté (p. ex. image de la communauté). Les programmes ont montré des améliorations dans la capacité communautaire (p. ex. logement), la mobilisation et les résultats (p. ex. réduction de la criminalité et de la violence). Enfin, certains programmes ont montré qu’ils étaient rentables. Par exemple, le programme de justice réparatrice « Biidaaban » a montré que ses coûts étaient extraordinairement faibles comparativement aux coûts de détention des délinquants.
La plupart des programmes ont attribué le succès, au moins en partie, à leurs composantes culturelles. Cependant, peu d’entre eux ont examiné avec précision les composantes faisant la différence et les raisons à cela. Les résultats du « Yiriman Project » ont mis en lumière l’importance de la propriété et de la participation de la communauté ainsi que l’importance des aînés. Les résultats de l’« Urban Extrajudicial Measures Program » ont indiqué une réponse positive des jeunes aux protocoles et aux enseignements culturels et leur fierté de comprendre les traditions des peuples autochtones. D’autres projets ont souligné l’importance des animateurs autochtones (Capobianco et Shaw, 2003). L’évaluation du « Projet de classe en plein air » a révélé que les valeurs culturelles autochtones renforcent les connaissances culturelles, l’image de soi et la fierté; créent un sentiment d’identité, d’appartenance et de confiance; éliminent les obstacles à l’apprentissage; améliorent la volonté d’acquérir d’autres compétences; et renforcent les attitudes positives. Enfin, dans une évaluation du « Cherokee Talking Circle » (CTC), Lowe et coll. (2012) ont constaté que l’intervention fondée sur la culture était beaucoup plus efficace pour réduire la toxicomanie et les problèmes connexes qu’une intervention non adaptée à la culture chez les adolescents amérindiens.
Possibilités et risques
La documentation désigne une variété de possibilités et de risques associés aux programmes de prévention du crime pour les autochtones. Les possibilités comprennent :
- Possibilité évidente de recherches supplémentaires sur les répercussions des pratiques, des traditions et des activités culturelles dans les programmes de prévention du crime propres aux autochtones. Si la documentation décrit l’importance d’intégrer des éléments culturels dans lesdits programmes et recense de nombreux programmes qui le font, peu de recherches montrent actuellement quels aspects font une différence (Cardinal et Pepler, 2021).
- L’intégration de composantes culturelles adaptées aux autochtones dans les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones offre des possibilités importantes pour s’attaquer plus efficacement aux facteurs de risque et de protection propres aux peuples autochtones (p. ex. répercussions de la colonisation, des pensionnats, des traumatismes intergénérationnels).
- Possibilité d’exécuter des évaluations communautaires pour cerner les forces et les secteurs de préoccupation des communautés et d’adapter les programmes de prévention du crime afin de traiter les problèmes et de tirer parti des forces. De plus, une telle approche pourrait renforcer les pratiques culturelles propres aux communautés, qui pourraient être plus intéressantes pour les participants.
- L’élaboration de programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones offre également la possibilité d’utiliser une approche holistique en prévention du crime et en sécurité communautaire. Une telle approche s’inscrit dans la philosophie autochtone qui consiste à traiter les multiples causes profondes des comportements, ainsi qu’à inclure les familles immédiate et élargie, l’école et la communauté.
- L’élaboration de programmes de prévention du crime offre une possibilité importante en matière de propriété et de contrôle de la communauté. Selon l’Institut de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines (IRSC, CRSNG et CRSH, 2018), les principes de propriété, contrôle, accessibilité et possession (PCAP®) portent sur les questions de protection des renseignements personnels, de propriété intellectuelle, de garde des données et d’utilisation secondaire des données. Si un programme appartient à une communauté et est géré par celle-ci, la participation au programme et la longévité du programme seront probablement supérieures (Cardinal et Pepler, 2021). La propriété et le contrôle peuvent également contribuer à renforcer la capacité communautaire.
- Dans la mesure où des communautés autochtones dans d’autres pays ont vécu des expériences similaires à celles vécues au Canada, il serait intéressant d’examiner les leçons apprises et les pratiques exemplaires en matière de programme de prévention du crime pour les peuples autochtones d’autres pays.
Les risques comprennent :
- Il peut être difficile d’adapter efficacement un programme qui a été élaboré pour des populations non autochtones. Si adaptation d’un programme en place peut sembler plus rapide, plus efficace et plus rentable que la création d’un nouveau programme, selon Ivanich et ses collègues (2018), les exemples de cas montrent que le processus d’adaptation n’est ni rapide ni facile. En outre, même si un programme adapté repose sur un programme éprouvé, les changements apportés au programme peuvent influer sur son efficacité. Si un programme doit être adapté, il est important d’utiliser un processus d’adaptation culturelle rigoureux qui intègre de nombreuses voix et une expertise diversifiée; les révisions doivent être documentées afin que les changements apparaissent clairement, et un examen systématique doit être entrepris pour s’assurer que le programme est culturellement approprié et atteint les résultats escomptés.
- L’importation dans une autre communauté d’un programme propre aux autochtones élaboré pour une communauté en particulier présente le risque de ne pas répondre aux besoins de la nouvelle communauté visée. Par exemple, le Canada compte plus de 630 communautés de Premières Nations, qui représentent plus de 50 Nations et 50 langues autochtones (Relations Couronne-autochtones et Affaires du Nord Canada, 2021). Les lois naturelles étant propres à chaque région ou à chaque Nation, il est peu probable que des programmes communs fonctionnent efficacement (City of Calgary, 2017).
- De nombreux programmes mettent l’accent sur des interventions personnalisées plutôt que sur une approche holistique qui prend en compte les aspects émotionnels, mentaux, spirituels et physiques d’une personne en lien avec la famille, la communauté et le milieu naturel (Firestone et coll., 2015). Cette situation présente le risque que le programme ne traite pas les causes profondes du comportement criminel. Par ailleurs, il est important qu’un programme ne s’attaque pas un aussi grand nombre de risques dans une intervention; ce n’est pas efficace. Il est important de cibler des facteurs de risque et de protection précis et de s’assurer que le programme est structuré pour atteindre efficacement les objectifs.
- Les programmes de prévention du crime propres aux autochtones sont confrontés au risque critique de savoir s’il existe des ressources adéquates pour concevoir, mettre en œuvre et surveiller le programme. Ces ressources comprennent un financement durable pour assurer le fonctionnement du programme à long terme. Il s’agit également de veiller à la présence des compétences et des capacités nécessaires dans la communauté pour exécuter le programme.
Leçons apprises
La documentation sur les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones présente certaines leçons apprises :
- Autonomisation des communautés : il est essentiel que les communautés autochtones participent à la conception et à la mise en œuvre des programmes de prévention du crime; que les programmes respectent les principes PCAP®, De plus, les programmes devraient faire appel à des concepteurs et des animateurs culturellement compétents et faisant preuve d’humilité culturelle (sensibilité; attitude exempte de jugement – Adams, 2016; Cardinal et Pepler, 2021; Memmott et coll., 2006).
- Type de programme : il est important de s’assurer que les programmes visent différents groupes au sein des populations autochtones et offrent du soutien à ces groupes au lieu d’utiliser des approches uniformes. La documentation décrit des programmes au Canada et à l’étranger, ainsi qu’en milieu urbain et dans des régions rurales et éloignées. La plupart des programmes visaient les peuples autochtones en général, même si quelques-uns ciblaient les Premières Nations ou les Inuits; aucun ne ciblait les Métis seulement. De plus, la plupart des programmes s’adressaient aux hommes et aux femmes; quelques-uns visaient spécifiquement les femmes ou les hommes et seulement deux (2) mentionnaient les personnes 2SLGBTQI+. Un seul programme visait expressément les personnes handicapées (c.-à-d. personnes atteintes du syndrome d’alcoolisation fœtale).
- Approche holistique de la guérison : les programmes devraient adopter une approche holistique, interdépendante et globale qui intègre la vision du monde autochtone pour traiter les causes profondes des comportements criminels et favoriser la guérison. L’approche devrait impliquer la personne, la famille et la communauté (Indigenous Corporate Training, 2016; Memmott et coll., 2006; Osborne et coll., 2013; Sécurité publique Canada, 2015b).
- Utiliser les forces : il est important de cerner les forces d’une personne et de miser sur elles afin d’augmenter la résilience face aux obstacles (Bania, 2017).
- Importance des éléments culturels : les recherches menées jusqu’à présent ont révélé l’importance d’inclure des éléments culturels dans les programmes de prévention du crime, en particulier des pratiques et des activités culturelles (p. ex. cérémonies, cercles de guérison, activités dans la nature, etc.), ainsi que la participation des animateurs et des personnes de soutien autochtones (p. ex. aînés) et reconnaître le contexte du colonialisme. Les éléments culturels peuvent favoriser la sécurité culturelle et la confiance dans le programme, renforcer l’identification culturelle et les liens avec la communauté (Cardinal et Pepler, 2021; Memmott et coll., 2006; Sanchez-Way et Johnson, 2000; Theriot et Parker, 2007).
- Ressources : il est important que les programmes de prévention du crime autochtone disposent d’un financement sûr et à long terme, notamment des animateurs et des travailleurs de soutien culturellement compétents (Bartels, 2011; City of Calgary, 2017; Memmott et coll., 2006; Osborne et coll., 2013; Ryan et coll., 2006).
- Résultat des programmes : il est clairement nécessaire d’effectuer des recherches supplémentaires sur le rôle et l’efficacité des composantes culturelles dans les programmes de prévention du crime pour les autochtones.
Partie 3 : Évaluation culturellement compétente
Évaluations existantes des programmes de prévention du crime culturellement adaptés
Le présent rapport comprend un inventaire de 55 évaluations existantes et accessibles des programmes de prévention du crime pour les peuples et les communautés autochtones (tableau 6). L’évaluation des programmes culturellement adaptée est relativement nouvelle (depuis 2000) et se limite à des programmes au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les évaluations culturellement compétentes sont encore plus difficiles à trouver. Comme nous le verrons plus loin dans la présente section, les premières méthodes d’évaluation occidentalisées continuent d’être les plus utilisées et il existe peu d’évaluations des résultats et des contributions spécifiques des composantes de programme culturellement adaptées relativement aux objectifs de prévention du crime.
Le tableau concernant les modèles d’évaluation et les méthodes de collecte des données présente certaines lacunes. Il est difficile d’obtenir de l’information sur les évaluations dans le contexte où les programmes de prévention du crime évalués ciblant les populations autochtones sont absents (Capobianco et coll. 2009); cette absence peut être attribuée à plusieurs facteurs : la jeunesse actuelle des approches d’évaluation utilisant des cadres autochtones ou tirant parti des formes de connaissances autochtones; le manque d’information accessible; l’absence de rapports d’évaluation publiés pour les programmes individuels (plusieurs rapports utilisés dans le cadre de la présente étude ont fourni des résultats agrégés tirés d’une série d’évaluations); et la possibilité d’interprétations différentes de ce en quoi consistent les activités de « prévention du crime ». Ces facteurs, et d’autres, sont examinés en détail dans la présente section. La section examine également les expériences et les conseils théoriques et empiriques des auteurs qui ont contribué au corpus des connaissances.
Approches et méthodes pour évaluer la mise en œuvre et l’atteinte des résultats
Bien que les évaluations des programmes de prévention du crime demeurent sommaires et relativement nouvelles, plusieurs articles provenant de sources universitaires et de la littérature grise traitent des pratiques exemplaires en matière d’approches et de méthodes pour évaluer la mise en œuvre et l’atteinte des résultats. Certaines de ces publications s’inspirent d’évaluations de programme existantes; d’autres demeurent théoriques ou empiriques.
Cadre autochtone
Les approches occidentales en matière d’évaluation mettent habituellement l’accent sur une évaluation de la pertinence et du rendement des programmes au moyen de la collecte et de l’analyse systématiques de données probantes, en commençant par le modèle logique et le cadre/la matrice d’évaluation et en se concentrant sur les résultats et les mesures. Les évaluations sont habituellement entreprises par l’organisme de financement ou le décideur et fondées sur leur point de vue; par conséquent la logique et les résultats du programme reposent sur un ensemble convenu de valeurs, de résultats et de règles. En réponse à cette tendance, les communautés autochtones et les organismes et intervenants clés ont parlé du manque d’harmonisation des méthodes et de la logique d’évaluation occidentales avec leur incapacité à mettre au jour des résultats intéressants du point de vue de la guérison communautaire et des résultats holistiques (Evans, 2020).
L’uniformité des méthodes de collecte de données et un cadre d’évaluation convenu sont des éléments clés qui augmentent la capacité d’un programme à être évalué dans le contexte des programmes gouvernementaux et de justice autochtones (Stewart et coll. 2014). À cet égard, l’intégration d’un cadre autochtone peut rendre l’évaluation plus adaptée à l’éthique et aux valeurs autochtones (Jones et coll., 2002). Intégrer un cadre autochtone à la conception de l’évaluation signifie :
- Veiller à ce que les formes de connaissances, de recherche et d’enquête autochtones aient un poids égal ou supérieur à celui des approches et des méthodes non autochtones (DeLancey, 2020).
- Décoloniser l’approche pour y inclure l’autodétermination et l’autogouvernance. Déterminer qui établira le programme de recherche de connaissances (notamment les questions et les méthodes d’évaluation), les méthodes qui seront utilisées pour recueillir l’information et les connaissances; l’utilisation et la diffusion finales des connaissances et des données; quelle voix dirigera le processus; et quelles sources de connaissances seront recherchées et valorisées (Evans, 2020).
- Tenir compte du contexte unique de la communauté (notamment les réalités économiques, environnementales, institutionnelles, spirituelles, sociales et politiques) et éviter les approches universelles et les généralisations (Evans, 2020).
- Élaborer une approche socioécologique en comprenant bien la complexité et la dynamique des contextes communautaire et de programme dans le but de concevoir une évaluation qui tient compte des histoires et des aspirations locales ainsi que des ontologies des communautés qui font l’objet du programme (Chouinard et Cram, 2020).
- Établir et maintenir des principes directeurs culturellement pertinents et adaptés (Evans, 2020).
- Intégrer des méthodes d’évaluation culturellement adaptées (p. ex. études de cas, observation des participants, dialogue; Evans, 2020).
- Tenir compte du but de l’évaluation et des résultats du processus d’évaluation. Comprendre que les approches d’évaluation autochtones permettent aux communautés de déterminer les résultats des programmes et communautés qui répondent à leurs besoins plutôt qu’aux besoins de l’organisme de financement ou du décideur. Voir l’évaluation comme une occasion (et un parcours continu) de donner de la place à la guérison, à la santé et au bien-être collectifs, ainsi que de déconstruire les vérités, les réalités et les traumatismes complexes (Evans, 2020).
Conception de l’évaluation
La conception de l’évaluation est le premier point critique de l’application pratique du cadre autochtone. Stewart et coll. (2014) décrivent leur expérience comme suit : « L’équipe d’évaluation devait trouver des moyens de s’assurer que l’évaluation privilégie les voix des personnes impliquées dans le soutien et la prestation des programmes, des communautés touchées par les résultats et, surtout, des jeunes qui bénéficient des programmes et contribuent par leur énergie à ce que les programmes atteignent les résultats souhaités. Le travail sur le terrain pour les évaluations a nécessité beaucoup de négociations, de déplacements et d’activités d’adaptation » (p. 97).
Il peut être difficile d’envisager une conception d’évaluation qui répond aux principes clés d’un cadre d’évaluation autochtone. Une approche qualitative et participativeNote de bas de page4 peut être une façon de réorienter l’évaluation sur les voix des participants au programme et de leur permettre de raconter leurs expériences. Il s’agit de méthodes de collecte de données comme les discussions de groupe informelles et animées, les études de cas, les séances de partage de récits communautaires et individuels et les analyses participatives en atelier (Redfern, 2017).
Chouinard et Cousins (2007) décrivent un ensemble d’évaluations de programme qui ont utilisé des approches participatives et la conception de méthodes collaboratives fondées sur les principes de la recherche-action pour ancrer culturellement l’évaluation et solliciter la participation des peuples autochtones au processus d’évaluation. Toutefois, les auteurs soulignent la présence d’une tension entre les besoins d’évaluation des communautés autochtones et les besoins des bailleurs de fonds gouvernementaux; tension qui mérite d’être mentionnée, mais qui a été sous-déclarée dans la documentation.
Cunneen (2001) a décrit deux approches clés pour les évaluations autochtones : l’évaluation de l’impact et l’évaluation des processus. Les évaluations d’impact sont axées sur les avantages mesurables des programmes de prévention du crime et des politiques pour réduire ou prévenir les délits. Les évaluations des processus sont une forme d’évaluation formative conçue pour déterminer les influences potentielles et réelles sur les progrès et l’efficacité des efforts de mise en œuvre. Les évaluations de processus peuvent être particulièrement importantes pour les communautés autochtones, dans la mesure où les résultats des programmes de prévention du crime peuvent avoir une forte incidence sur le sentiment de confiance de la communauté dans sa capacité à traiter la criminalité et les facteurs de risque (Cunneen, 2001). De plus, l’évaluation formative s’inscrit parfaitement dans le cadre d’évaluation autochtone : elle permet au processus d’évaluation de se concentrer sur la description du programme et sur la participation et l’expérience individuelles et communautaires relatives aux activités du programme. En effet, l’utilisation accrue d’activités d’évaluation formative, comme les évaluations de processus, peut aider à saisir les complexités et les réalités des efforts du programme, notamment l’adaptation culturelle, les efforts de recrutement, de mobilisation et de rétention, les initiatives de dotation, ainsi que les défis et les stratégies rencontrés par les programmes (Sécurité publique Canada, 2021 a).
Bowman, Francis et Tyndall (2015) décrivent un processus d’autochtonisation de l’évaluation. Ce processus comprend comme suit :
- Élaboration et utilisation d’un conseil du savoir traditionnel
- Utilisation des connaissances et des institutions autochtones pour enrichir la base de connaissances autochtones locale
- Intégration des cadeaux traditionnels dans le cadre du processus d’évaluation
- Contrôle et propriété des connaissances et des données autochtones et approbation du processus d’évaluation par la communauté autochtone (processus officialisé au moyen de protocoles d’entente avec l’évaluateur)
- Données de l’évaluation servant à éclairer et à améliorer la compréhension de la communauté et les processus de guérison et de bien-être
- Examen critique pour déterminer et interdire le racisme et les pratiques coloniales et pour promouvoir l’utilisation des connaissances et des approches autochtones
- Honorer les connaissances traditionnelles et faire en sorte que l’évaluation réponde aux besoins de la communauté
Élaboration de mesures
Après la conception de l’évaluation, l’étape suivante importante consiste à définir les mesures d’évaluation. Deux articles mentionnent que les mesures peuvent être élaborées conjointement par les évaluateurs/chercheurs et les membres de la communauté de manière à évaluer des résultats qui ont été définis par les intérêts de la communauté et qui répondent à ces intérêts. Les mesures d’évaluation doivent être réalisables et réalistes et doivent être culturellement adaptées et pertinentes (Hausman et al., 2013; Ville de Calgary, 2017). En effet, les mesures et les indicateurs doivent contribuer à l’objectif d’autonomisation des communautés (plutôt que d’être simplement utilisées pour assurer des responsabilités externes; Chouinard et Cousins, 2007).
Une étape importante de l’élaboration de mesures culturellement valides/adaptées peut consister à les comparer avec les mesures traditionnelles (c.-à-d. les mesures conçues en tenant compte des besoins et des résultats du bailleur de fonds ou du décideur) en vue de soupeser les avantages et les inconvénients des deux types de mesures (Hausman et coll., 2013; Ville de Calgary, 2017). Cette approche peut résoudre la tension susmentionnée entre les besoins des communautés autochtones et les besoins des bailleurs de fonds gouvernementaux.
Évaluations culturellement adaptées et localisées
Enfin, la conception de l’évaluation doit également être ancrée dans le contexte culturel de la communauté en accordant une importance fondamentale aux différences entre les communautés (p. ex. culturelles, linguistiques, historiques, de visions du monde), en permettant aux communautés autochtones d’élaborer une approche fondée sur les forces plutôt que de se replier sur les stéréotypes passés négatifs (Chouinard et Cousins, 2007). En outre, les résultats des évaluations ne peuvent pas être généralisés dans différentes communautés autochtones, comme le montre l’analyse de Cox et de ses collègues (2016) sur les évaluations des programmes de prévention de la violence chez les adolescents; « le succès de la prévention de la violence chez les adolescents ne doit pas être présumé sur la base d’études d’évaluations menées dans d’autres pays » (p. 220). Les évaluateurs doivent se demander pourquoi et comment les généralisations peuvent réduire la vérité et la valeur des efforts et des résultats d’une communauté. Ainsi, les évaluations adaptées et conçues individuellement (notamment les méthodes, les questions, les échéances, etc.) doivent être dictées par les aspects uniques de la communauté et du programme (Evans, 2020).
Approches efficaces
Les approches d’évaluation autochtones permettent aux communautés de déterminer des résultats pertinents au regard de leurs besoins et de leurs réalités plutôt que des besoins du bailleur de fonds ou du décideur. Elles éclairent également les processus et les mécanismes qui favorisent la guérison et le bien-être individuels et collectifs et accordent de la place au partage de récits dans un processus d’autogouvernance et d’autodétermination (Ministère de la Justice Canada, 2020).
Les auteurs décrivent plusieurs éléments d’approches d’évaluation culturellement adaptées efficaces :
- Renforcement des relations, notamment avec les aînés, les gardiens du savoir et les guérisseurs (Dodge-Francis, 2018; Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Réseaux (Dodge-Francis, 2018)
- Compréhension de la diversité des contextes autochtones (Dodge-Francis, 2018)
- Approche culturellement adaptée et axée sur la communauté (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Perspectives fondées sur les forces (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Respect de l’éthique (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Approche décolonisée (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Approche tenant compte des traumatismes (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Partage de récits et espaces sécurisés (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Échéanciers et ressources appropriés (Ministère de la Justice Canada, 2020)
- Confiance entre les évaluateurs et les animateurs communautaires (Native American Centre for Excellence, 2010)
- Lien entre les connaissances et les données recueillies et l’avantage communautaire direct (Chouinard et Cousins, 2007; Native American Centre for Excellence, 2010)
- Engagement envers le partage des connaissances, l’apprentissage et la formation (Native American Centre for Excellence, 2010)
- Ouverture à débattre des questions de dissonance culturelle qui pourraient se poser tout au long de l’évaluation (Native American Centre for Excellence, 2010)
- Élaboration de résultats, de mesures et d’indicateurs culturellement adaptés, allant au-delà de la conceptualisation traditionnelle de ce qui est considéré comme des recherches et des données d’évaluation exactes, fiables et valides (Chouinard et Cousins, 2007)
- Lier l’évaluation culturellement compétente à la documentation existante (p. ex. sur l’utilisation de l’évaluation, les approches participatives, le renforcement des capacités; Chouinard et Cousins, 2007)
- Dialogue concerté sur la confiance, la propriété des données et les droits souverains des peuples autochtones (Bowman et coll., 2015)
- Assurer des ressources financières (et autres) appropriées pour exécuter une évaluation mesurée, minutieuse et culturellement compétente (Bowman et coll. 2015)
Utilisation et efficacité des méthodes de collecte des données
Comme le montre le tableau 5, les évaluations existantes des programmes de prévention du crime pour les communautés autochtones se sont principalement appuyées sur les méthodes d’évaluation occidentales (données avant et après enquête; entrevues; groupes de discussion; conception de groupes expérimentaux témoins; questionnaires d’auto-évaluation) appliquées aux évaluations des résultats et des processus. Cinq (5) évaluations comprenaient des méthodes d’évaluation participatives : les évaluations des projets CIRCLE; Aboriginal Family and Community Healing Program; Sisseton Wahepton Oyate IASAP Demonstration Project; Balgo Women’s Law Campet Youth Build. Pour ces programmes, l’information sur l’efficacité des méthodes de collecte de données sélectionnées est actuellement inexistante ou limitée.
De plus, il est souvent difficile de trouver de l’information sur les méthodes utilisées pour évaluer les programmes en question. En effet, un grand nombre d’évaluations pourraient avoir été menées en privé ou ne pas être publiées auxquelles l’accès est limité.
Contribution des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones aux résultats des programmes de prévention du crime
En général, les données d’évaluation rigoureuses qui permettent de déterminer si les programmes de prévention du crime sont efficaces pour réduire la surreprésentation des jeunes et des adultes autochtones dans le système de justice pénale sont peu nombreuses. Peu de programmes ont fait l’objet d’une évaluation exhaustive et ont démontré leur efficacité (Higgins et Davis, 2014). Parmi les programmes évalués, ceux dont on a évalué la contribution des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones aux résultats en matière de prévention du crime sont encore moins nombreux.
En l’absence d’un solide corpus de connaissances sur le sujet, les programmes de prévention du crime s’inspirent souvent de ce qui fonctionne dans la société en général avant d’intégrer des rituels et des pratiques autochtones (Linden, 2001; Lowe et coll., 2012). Toutefois, comme l’indique l’évaluation du programme Tribal Strategies Against Violence (TSAV), certaines approches ne sont pas viables, car elles ne sont ni culturellement adaptées ou pertinentes ni adéquatement ancrées dans les récits, les visions du monde et les pratiques autochtones (Nichols et coll., 2002). Enfin, bien que peu d’études évaluent le lien précis entre les programmes culturellement adaptés et les résultats en matière de prévention du crime, une étude menée par Lowe et ses collègues (2012) a révélé qu’une intervention axée sur la culture pour les jeunes autochtones était beaucoup plus efficace qu’une intervention non culturelle.
Le tableau suivant présente les programmes dont l’évaluation mentionne expressément l’inclusion des activités, des valeurs, des visions du monde, des traditions et des pratiques culturelles autochtones.
Programme |
Source |
Contribution des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones aux résultats des programmes de prévention du crime |
---|---|---|
Cercle de courage |
CNPC (2011) |
Les jeunes qui ont adopté l’approche du programme ont réussi à intégrer les quatre valeurs fondamentales à leur cheminement de croissance personnelle (générosité accrue, communication). |
Aboriginal Family and Community Healing Program |
AIHW et AIFS (2016); Kowanko et coll. (2009) |
Approche holistique considérée comme vitale (traitement des dimensions sociales, culturelles, spirituelles, émotionnelles, physiques); format de groupe considéré comme efficace (relations de confiance, commencement du processus de guérison). |
Aggression Replacement Training |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Les jeunes autochtones profitent davantage du programme lorsqu’ils sont soutenus par des animateurs expérimentés qui dispensent le cours en fonction des besoins et des situations individuels. |
Akeyulerre |
Arnott et coll. (2010) |
Preuves de guérison par les activités du programme (excursions en région éloignée, récits, chants, danses, cérémonies, transmission des connaissances, langue). |
Balgo Women’s Law Camp |
AIHW et AIFS (2016); dé Ishtar, (2007) |
Participantes (femmes locales) connectées à l’héritage culturel, à la terre et à elles-mêmes. |
Cherokee Talking Circle |
Lowe et coll. (2012); OJJDP (2016) |
Le programme s’est révélé globalement beaucoup plus efficace pour réduire la consommation de substances et d’autres comportements problématiques connexes chez les adolescents amérindiens que les programmes d’éducation en toxicomanie non culturels standards. |
Indigenous Traditional Games |
Higgins et Davis (2014) |
Amélioration importante des liens avec la culture. |
Programme de justice réparatrice de la Nation crie d’Opaskwayak |
Hansen et Lancely (2016) |
L’inclusion des autochtones entraîne une diminution de la récidive. |
D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre les enjeux auxquels font face les jeunes autochtones ainsi que les effets et les répercussions des programmes de prévention du crime culturellement adaptés dans les communautés (Cox et coll., 2016; Morsette et coll., 2012; OJJDP, 2016). Malgré cela, Higgins et Davis (2014) présentent une liste des pratiques prometteuses relevées dans les évaluations :
- Interventions et évaluations disposant de ressources suffisantes et fondées sur une logique de programme claire
- Ensemble de la conception et du processus de l’évaluation culturellement adaptés et compétents
- Mobilisation des personnes, des communautés, des organismes et des partenaires autochtones et non autochtones et collaboration entre eux
- Élaboration et utilisation d’une approche holistique et globale pour répondre à des besoins multiples et complexes
Possibilités d’évaluation culturellement compétente
La documentation a révélé quatre possibilités clés des évaluations culturellement compétentes :
Renforcer les liens entre le gouvernement fédéral et les communautés : le fait de mettre l’accent sur l’évaluation culturellement compétente et d’élargir le corpus de connaissances permet aux bailleurs de fonds et aux décideurs d’envisager d’harmoniser les outils et les processus d’évaluation existants avec les besoins et les cadres autochtones, ainsi que d’élaborer et d’appliquer des possibilités de collaboration et d’harmonisation entre les partenaires communautaires et fédéraux (Sécurité publique Canada, 2019).
L’évaluateur en tant que défenseur : l’évaluateur peut devenir un défenseur important de la communauté lorsqu’il respecte les points de vue, les valeurs et les préoccupations communautaires. L’évaluateur peut devenir un point de liaison, en représentant les besoins des communautés auprès des bailleurs de fonds et des décideurs. Le rôle exige de la part de l’évaluateur de participer au programme dès le départ, de raconter des récits, d’honorer la communauté, son contexte et ses réalités, habiliter la communauté et d’utiliser des mesures culturellement valides (Grover, 2010).
Élaboration conjointe : l’évaluation – particulièrement l’évaluation qui repose sur le dialogue et les approches participatives – offre une occasion de partager des connaissances; d’enseignement; d’élaboration conjointe d’approches, de méthodes et de solutions; et de mobilisation des connaissances communautaires et acquises par l’expérience pour appuyer l’évaluation (Dodge-Francis, 2018).
S’inspirer des connaissances autochtones : contrairement aux formes du savoir scientifiques (qui sont habituellement générales et généralisables), le savoir autochtone est local et spécifique et peut s’appuyer sur une base d’information à très long terme. Il est possible de mêler les deux formes de savoir pour obtenir un portrait pertinent et constructif du programme et de son efficacité pour répondre aux besoins de la communauté (Emery, 2000).
Obstacles, limites et risques de l’évaluation culturellement compétente
La documentation souligne plusieurs obstacles, limites et risques associés à l’évaluation culturellement compétente.
Obstacles relationnels
Les problèmes de confiance constituent un obstacle important dans la relation entre les communautés autochtones, les participants au programme et les évaluateurs, les chercheurs, les organismes de financement et les décideurs. Par exemple, les problèmes de confiance ont été signalés comme l’un des obstacles à la participation à l’évaluation du programme Walking the Path Together. Cette question de confiance de la part des participants s’étend aux préoccupations relatives à la confidentialité et à la crainte de perdre la garde des enfants ou de répercussions possibles sur les prestations d’aide sociale suite à la participation au programme (Bania, 2017; Sécurité publique Canada, 2018b). Dans le cas de l’évaluation du programme SNAP, on a constaté que les parents de jeunes autochtones à risque qui résident dans des régions rurales étaient préoccupés par la stigmatisation associée au programme, et donc moins désireux de participer (Sécurité publique Canada, 2013). Le nombre de participants est donc plus faible, ce qui peut rendre l’analyse des données plus difficile lors de l’évaluation des programmes.
Un article évoque également l’obstacle relationnel constitué par les politiques et les approches paternalistes qui minent le leadership communautaire et le potentiel d’efficacité collective (Cooper et coll., 2016). De fait, on voit parfois s’exprimer une méfiance préexistante à l’égard des organismes gouvernementaux chargés des évaluations; un ressentiment à l’égard des processus imposés de l’extérieur; un sentiment que les bailleurs de fonds ne comprennent pas ou ne respectent pas les communautés et ne comprennent pas les approches d’évaluation autochtones; et une perception que les outils et les approches d’évaluation sont utilisés comme des « outils de gestion » pour « traiter » avec les communautés autochtones (Grover, 2010).
Obstacles liés à la planification
Les contraintes de ressources et de capacité limitent la capacité des communautés à procéder à une analyse détaillée des problèmes systémiques existants avant d’aller de l’avant avec les programmes de prévention, ce qui peut entraîner un écart entre les résultats des programmes et les besoins. De plus, les ressources limitées doivent être évaluées pour faire des choix, lesquels choix peuvent priver certains groupes ou intérêts d’une pleine représentation (Cooper et coll., 2016).
Par ailleurs, une évaluation a montré que les délais serrés (p. ex. pour les demandes de subventions) constituaient un obstacle à la participation, car les participants n’avaient pas le temps d’assimiler et de traiter l’information ni d’examiner comment les données s’inscrivent dans le portrait de leurs communautés. La même étude a révélé que le renforcement des capacités est un élément important de l’évaluation, et que les évaluations doivent prévoir du temps pour aider les participants à lire et à interpréter les données et les résultats. Enfin, l’étude a également révélé qu’une mauvaise planification du temps sur place constituait un obstacle au processus d’évaluation. En effet, l’évaluateur doit peut-être passer plus de temps sur place que pour les autres communautés, dans la mesure où les relations et la loyauté familiale sont souvent plus importantes que les valeurs occidentales d’efficacité, de rapidité et d’objectivité liées à l’évaluation (Grover, 2010).
Méthodes d’évaluation et obstacles liés aux données
L’intégration de cadres autochtones dans les processus d’évaluation initialement basés sur les principes de la recherche occidentale ou les besoins des bailleurs de fonds ou des décideurs gouvernementaux comporte sa part de défis, en particulier relativement à la tension entre les approches d’évaluation traditionnelles et les formes autochtones de connaissances et de création de connaissances.
Un auteur mentionne la difficulté de recueillir des données épidémiologiques dans les milieux autochtones, en raison du manque de données ou des lacunes dans les systèmes généraux de collecte et de déclaration de données qui peuvent, par exemple, ne pas inclure les données des réserves ou être incohérents entre les différentes administrations. Les méthodes qualitatives et le recours aux récits peuvent ne pas être considérés comme pertinents ou rigoureux par certains lecteurs des évaluations issus d’une vision du monde occidentale. En outre, la collecte et l’analyse de données quantitatives peuvent être limitées (Grover, 2010).
Les pratiques exemplaires recommandant une spécialisation et une adaptation des approches à chaque communauté et à chaque programme, les approches d’évaluation risquent de devenir extrêmement précises et exiger une expertise et des connaissances pour traiter les circonstances entourant les problèmes uniques de chaque communauté. L’évaluation en milieu autochtone alors hautement spécialisée donnerait lieu à des résultats difficiles à extrapoler pour les appliquer à d’autres situations (Linden, 2001). Le risque de la généralisation des résultats est que les connaissances acquises et recueillies dans le cadre d’un processus participatif soient diluées, ne conviennent pas à d’autres contextes ou situations et conduisent à la désautonomisation des autochtones.
Un article rapporte les difficultés des évaluateurs, des chercheurs et de l’organisme de financement à renoncer aux hypothèses et aux constructions scientifiques de ce qui est traditionnellement considéré comme une « bonne évaluation ». Dans ce cas particulier, les incertitudes et le malaise ont été résolus lorsque l’équipe d’évaluation a mis en place un dialogue continu avec la communauté locale, en valorisant les commentaires de la communauté, en entretenant une communication cohérente et en partageant les résultats dans un climat de respect mutuel. Ainsi, si les évaluateurs ont initialement vu les interactions étroites avec le programme comme une menace à l’objectivité de l’évaluation, les méthodes ont finalement répondu aux valeurs et aux contextes communautaires (Richmond et coll., 2008).
Les protocoles, les résultats et les mesures d’évaluation qui ne tiennent pas compte des réalités, des contextes, des connaissances, des besoins et des visions du monde autochtones empêchent les communautés et les évaluateurs d’élaborer un contenu et des connaissances utiles. En outre, les considérations politiques qui ignorent les conclusions clés des évaluations conduisent à des politiques inefficaces et au gaspillage financier, privant le leadership communautaire de sa capacité à devenir une force de changement (Cooper et coll., 2016).
Accès
Les obstacles à l’accès sont particulièrement importants pour les communautés éloignées ou qui manquent de ressources. Par exemple, l’évaluation du programme Walking the Path Together a révélé que la distance à parcourir constituait un obstacle à la participation (CNPC, 2014; Sécurité publique Canada, 2018b). De la même façon, les conclusions sur la mise en œuvre de l’évaluation du programme SNAP ont montré que les jeunes autochtones des communautés rurales peuvent avoir plus de difficulté que les autres à accéder aux programmes et que les jeunes autochtones ont parfois de la difficulté à comprendre le contenu des programmes en raison des barrières linguistiques ou si les normes culturelles n’ont pas été intégrées adéquatement (Sécurité publique Canada, 2013). Des problèmes similaires ont été constatés lorsque les employés ont des difficultés à remplir les instruments normalisés et à saisir les données pour l’évaluation. D’autres obstacles peuvent comprendre la difficulté à accéder à certains groupes de répondants (p. ex. les jeunes qui ne fréquentent pas l’école).
Leçons apprises
Enfin, la recherche offre un accès aux leçons tirées des évaluations antérieures des programmes de prévention du crime pour les autochtones :
- L’établissement de liens de confiance avec les communautés, les programmes et les participants peut prendre beaucoup de temps (p. ex. plus d’un an) et est un élément essentiel de réussite qui ne doit pas être négligé (Bania, 2017; Sécurité publique Canada, 2008; 2018b).
- Une approche collaborative peut favoriser la prise en charge (propriété) et la mobilisation des ressources communautaires même lorsqu’elles sont limitées. De plus, le leadership communautaire ne peut s’exprimer que par le biais de partenariats de prévention du crime sérieux (Cooper et coll., 2016; Sécurité publique Canada, 2008).
- Le projet d’évaluation doit prévoir une composante de renforcement des capacités pour assurer le partage des connaissances et l’élaboration conjointe des stratégies et des résultats d’évaluation et de recherche (Sécurité publique Canada, 2008).
- L’utilisation de conceptions de programme et d’évaluation uniques « universelles » devrait être remise en question; les conceptions devraient plutôt reposer sur les besoins, les forces, les circonstances et les réalités des différentes communautés (Cooper et coll., 2016).
- Les connaissances devraient être partagées dans différents formats, pour convenir à la diversité des utilisateurs et des participants (p. ex. les nouveaux médias peuvent inclure des illustrations graphiques, des vidéos, des récits; Emery, 2000).
- La préservation de l’autonomie, des partenariats et des intérêts des peuples autochtones est essentielle à une évaluation responsable (Emery, 2000).
- Le rôle de l’évaluateur est propre au contexte et à la culture; l’évaluateur doit donc aborder le processus en ayant à l’esprit les intérêts, les réalités et le contexte des communautés (Richmond et coll., 2008).
- La planification d’évaluations culturellement compétentes doit comprendre une affectation des ressources, une souplesse, une communication et une coordination appropriées avec et entre les communautés autochtones et les organismes gouvernementaux, et des systèmes compétents (p. ex. systèmes informatisés de collecte de données; Bania, 2017; Sécurité publique Canada, 2018b).
Programme |
Pays |
Source |
Méthodes d’évaluation |
Résultats d’évaluation |
---|---|---|---|---|
Programme autochtone EMPATHIC |
États-Unis, Canada |
Bania (2017); Educational Program Innovations Charity (2016); Sécurité publique Canada (2009b) |
Conception quasi expérimentale avec données avant et après enquête; sondages auprès du personnel, examen de dossiers, observation en classe, groupes de discussion composés d’élèves et entrevues auprès d’enseignants, de conseillers d’orientation, d’administrateurs scolaires, de représentants du programme, de membres de l’équipe de gestion, de membres de la communauté et de membres de la famille (Évaluation des processus et des résultats) |
Soutien des participants au programme Soutien aux résultats individuels (meilleure gestion de leurs émotions par les élèves; augmentation de l’estime de soi) Changement de comportement (utilisation appropriée de la langue; évitement des conflits; comportement moins agressif) |
Aboriginal Family and Community Healing Program |
Australie |
AIHW et AIFS (2016); Kowanko et coll. (2009) |
Méthodes participatives axées sur l’action |
Approche holistique considérée comme vitale (traitement des dimensions sociales, culturelles, spirituelles, émotionnelles et physiques) Format de groupe considéré comme efficace (relations de confiance, commencement du processus de guérison) |
Aboriginal Girls’ Circle (AGC) |
Australie |
Dobia et coll. (2013) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Amélioration des facteurs et des compétences individuels (estime de soi, capacité de leadership) Amélioration des compétences prosociales (approche réfléchie à l’égard des conflits; sentiment accru de lien avec les autres) Corrélations importantes avec la résilience environnementale |
Aboriginal Power Cup (Australie-Méridionale) |
Australie |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Élaboration de la logique du programme; méthodes de collecte des données quantitatives et qualitatives |
Amélioration des résultats individuels des élèves (connaissances, compétences, conscience de soi, confiance en soi) |
Aboriginal Women Against Violence Project |
Australie |
AIHW et AIFS (2016); Rawsthorne et coll. (2010) |
Questionnaires, groupes de discussion, art, entrevues, analyse documentaire |
Programme considéré comme une pratique exemplaire (réfléchi, respectueux, inclusif, espaces sécurisés pour explorer les traumatismes) Rejet de la violence par les femmes autochtones et détermination à lutter contre la violence dans la communauté |
Aggression Replacement Training |
Australie |
Stewart et coll. (2014) |
Élaboration de la logique du programme; entrevues qualitatives |
Changements de comportement positifs (apprendre à gérer les sentiments de colère, à résoudre les conflits et à trouver des façons constructives de se détendre) Niveaux positifs de confiance et d’estime de soi Amélioration des facteurs cognitifs qui contribuent aux comportements agressifs et violents Les jeunes autochtones profitent davantage du programme lorsqu’ils sont soutenus par des animateurs expérimentés qui dispensent le cours en fonction des situations et des besoins individuels. |
Akeyulerre |
Australie |
Arnott et coll. (2010) |
Entrevues, examen de photos/vidéos |
Le programme comble des lacunes (santé mentale, andragogie, inclusion sociale, services aux personnes handicapées, prévention du crime et de la consommation de substances) Preuve de guérison par le biais des activités du programme Amélioration de la santé mentale Processus engagé d’éducation et d’apprentissage pour les jeunes et les adultes, inclusion sociale, soutien aux soins aux personnes âgées et aux services aux personnes handicapées, prévention du crime et prévention de la toxicomanie |
Alice Springs Domestic and Family Violence Outreach Service |
Australie |
AIHW et AIFS (2016) |
Entrevues, analyse des données sur les mesures d’hébergement de crise (évaluation indépendante) |
Tous les participants ont signalé une amélioration de la sécurité Réduction du recours au service d’hébergement de crise |
American Indian Life Skills Development |
États-Unis |
Laframboise et Howard-Pitney (1995); OJJDP (2016) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Résultats mitigés concernant l’incidence du programme sur les élèves |
Balgo Women’s Law Camp |
Australie |
AIHW et AIFS (2016); dé Ishtar (2007) |
Recherche participative axée sur l’action; méthodes mixtes |
Participantes (femmes locales) en lien avec l’héritage culturel, la terre et elles-mêmes |
Bamboo Shield |
Canada (Alberta) |
Sécurité publique Canada (2016) |
Participation à des réunions et à des séances de formation; entrevues avec les participants et les parents; groupes de discussion avec le personnel, les directeurs d’établissement et les enseignants (évaluation des processus) |
Amélioration des compétences prosociales (compétences en communication) et engagement des jeunes participants dans les écoles, les familles et les communautés Collaboration des systèmes (école, services communautaires, foyers) pour soutenir les jeunes marginalisés |
Bibbulung Gnarneeep Project (Solid Kid project) |
Australie |
Franks et coll. 2001 |
Évaluations informelles |
Visites à domicile offrant aux participantes (femmes) un soutien social accru à l’appui ensuite de l’établissement de réseaux communautaires |
Bicultural Competence Skills Approach |
États-Unis |
OJJDP (2016); Schinke et coll. (1988) |
Méthodes cognitivo-comportementales adaptées aux prérogatives culturelles et à la réalité de la vie des jeunes amérindiens et autochtones de l’Alaska. |
Amélioration des connaissances des participants sur la consommation de substances et la toxicomanie et réduction des attitudes propices à la consommation de substances. Diminution de la consommation de substances après 3 ans |
Cherokee Talking Circle (CTC) |
États-Unis |
Lowe et coll. (2012); OJJDP (2016) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Le programme s’est révélé globalement beaucoup plus efficace pour réduire la consommation de substances et d’autres comportements problématiques connexes chez les adolescents amérindiens que les programmes d’éducation en toxicomanie non culturels standards. |
Cercle de courage |
Canada |
CNPC (2011) |
Sondage |
Les jeunes qui ont adopté l’approche du programme ont intégré avec succès les quatre valeurs fondamentales à leur cheminement de croissance personnelle (générosité accrue, communication) |
Initiatives communautaires pour les jeunes maoris à risque |
Nouvelle-Zélande |
Doone (2000) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Taux élevés de rétention des participants Niveaux élevés de sortie de la délinquance Amélioration des résultats scolaires (fréquentation et notes) Amélioration des facteurs individuels (jeunes déclarant être plus heureux et donner une nouvelle orientation à leur vie) Deux programmes ont atteint 90 % de cessation des actes criminels durant le projet |
Comprehensive Indian Resources for Community and Law Enforcement |
États-Unis |
Bowman et coll. (2015); Wakeling et Jorgensen (2008) |
Évaluation participative |
Le projet a aidé les groupes autochtones à apporter des améliorations à leurs systèmes de justice pénale (p. ex. systèmes de gestion de l’information) et a renforcé la relation entre les nations tribales et le gouvernement fédéral (p. ex. en intégrant la culture locale à l’élaboration des plans). |
Cross Borders Indigenous Family Violence Program |
Australie |
AIHW et AIFS (2016) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Preuve de résultats positifs en matière de comportement Indications que le programme contribue efficacement aux changements de comportement qui réduisent les niveaux de violence familiale chez les participants |
Culturally Appropriate Program (CAP) |
Canada (Manitoba) |
Bania (2017) |
Questionnaires d’auto-évaluation |
Amélioration des connaissances et des perceptions individuelles (conscience de soi; sentiment de compétence; autodétermination; connaissances) |
Projet Options de traitement en matière de violence familiale (OTVF) |
Canada (Whitehorse, Yukon) |
Hornick et coll. (2005) |
Évaluation des résultats |
Le projet OTVF et le programme SAP se sont avérés des interventions efficaces (diminution des taux de rechute) |
First Nations Cultural Leadership Course |
Canada |
Crooks et coll. (2010) |
Sondages, questionnaires normalisés, entrevues, groupes de discussion et examen de données scolaires officielles (évaluation formative) |
Résultats scolaires positifs (taux de rétention élevé dans les activités de mentorat par les pairs; performance scolaire accrue; engagement) Amélioration des facteurs individuels (diminution des niveaux d’anxiété; augmentation des niveaux d’optimisme et de confiance) |
Gang Intervention Through Targeted Outreach (GITTO) |
États-Unis |
Lafontaine et coll. (2005) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Le programme a atteint ses objectifs |
Gang Resistance Education and Training (GREAT) Program |
États-Unis |
Lafontaine et coll. (2005) |
Étude longitudinale |
Résultats partagés Projet GREAT perçu comme prometteur |
Programme d’assistance parajudiciaire Gladue |
Canada |
Campbell Research Associates (2008) |
Examen du processus devant un tribunal Gladue et un tribunal non spécialisé ayant utilisé des rapports Gladue pour déterminer la peine |
Sensibilisation accrue des juges, des procureurs et de la défense Attention à l’identité culturelle unique des peuples autochtones, aux antécédents et aux circonstances (vue complète de la situation du délinquant, fondée sur le contexte historique) |
Projet de classe en plein air de Gwich’in |
Canada (Fort McPherson et Aklavik, Territoire du Nord-Ouest) |
Sécurité publique Canada (2008). |
Évaluation des résultats |
Programme plus efficace auprès des garçons que des filles (acquisition accrue de compétences sociales positives) Différence importante dans les niveaux de réussite scolaire; taux de fréquentation scolaire des garçons et des filles |
Hard to Reach Youth Project |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Évaluations indépendantes et variées |
Intervention jugée hautement efficace |
Indian Country Justice Initiative |
États-Unis |
Lujan et coll. (2000) |
Évaluation du processus |
Initiative perçue comme une première étape positive pour améliorer la sécurité et la qualité de vie |
Thérapie multisystémique |
États-Unis |
Greenwood (2008) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Programme efficace pour réduire les taux de récidive et les placements des jeunes en dehors de la famille |
Opaskwayak Cree Nation’s Restorative Justice Program |
Canada (Saskatchewan) |
Hansen et Lancely (2016) |
Entrevues |
L’inclusion des autochtones entraîne une diminution de la récidive La possibilité de s’excuser favorise la guérison tant chez les victimes que chez les délinquants |
Projet S.T.E.P. |
Canada |
Bania (2017); Projet S.T.E.P. (2021) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Amélioration des facteurs individuels (jeunes se sentant mieux dans leur peau) Amélioration des compétences prosociales (établissement de relations plus saines) Réduction de la toxicomanie |
Project Venture |
États-Unis |
Bania (2017); Carter et coll. (2007); Sécurité publique Canada (2012b); Department of Health & Human Services, États-Unis (2010) |
Conception de groupes expérimentaux témoins |
Diminution de la toxicomanie Amélioration des facteurs et des compétences individuels (diminution de la dépression et des comportements agressifs; amélioration de la maîtrise et de la résilience) Augmentation de la fréquentation scolaire; diminution de la consommation de substances chez les participants au programme par rapport au groupe témoin |
Recidivist Offenders Programme (ROP) |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Entrevues; examen des documents (rapports d’étape) |
Intervention réussie qui a eu une incidence positive sur les taux de récidive Prestation de services pour accroître les compétences en communication |
REEL Connections |
Australie |
Bartels (2011); Cooper et Bahn (2010) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Projet hautement apprécié et respecté par divers intervenants et ayant gagné la confiance des dirigeants de nombreux groupes culturels variés |
Saskatoon Community Youth Arts Programming (SCYAP) |
Canada |
Takyi (2017) |
Entrevues |
Intervention artistique qui a encouragé les jeunes à s’éloigner de la criminalité en les occupant, en renforçant leur estime de soi, en développant leurs compétences, en améliorant leurs relations sociales et en les aidant à guérir. |
Sisseton Wahepton Oyate IASAP Demonstration Project |
États-Unis |
Joe et coll. (2008) |
Évaluation participative |
Manque chronique de ressources, notamment personnel insuffisant et installations de traitement et de détention inadéquates ou insuffisantes, amélioration de la surveillance des jeunes en probation Collaboration entre les organismes d’application de la loi et les organismes visant à renforcer la sensibilisation communautaire |
Programme de subventions STOP |
États-Unis |
Cunneen (2001); Luna-Firebaugh et coll. (2002) |
Évaluation de l’incidence |
Sans égard au lieu, à la culture et au droit, les programmes fructueux ont utilisé une approche communautaire coordonnée pour lutter contre la violence |
Stop Now and Plan (SNAP®) |
Canada |
Sécurité publique Canada (2013) |
Groupe de traitement différé |
Amélioration des interactions à la maison entre les enfants et les pourvoyeurs de soins (réduction du stress, augmentation de la confiance des pourvoyeurs de soins, amélioration des interactions) Développement des compétences prosociales avec les enseignants, les pairs et les membres de la famille Recherches longitudinales offrant des preuves de résultats en prévention du crime Leçons apprises et recommandations Les jeunes autochtones qui résident dans des communautés rurales peuvent avoir plus de difficulté à accéder aux programmes Les jeunes autochtones ont parfois de la difficulté à comprendre le contenu des programmes en raison des barrières linguistiques ou si les normes culturelles n’ont pas été intégrées adéquatement. Les parents de jeunes autochtones à risque qui résident dans des communautés rurales souffrent davantage des stigmates, et leur participation à des groupes parentaux pourrait donc être considérablement réduite |
Strengthening Families Program (SFP) |
Canada |
Sécurité publique Canada (2012b) |
Études non expérimentales et quasi expérimentales de 17 pays; essais contrôlés randomisés dans 9 pays |
Réduction importante de la consommation de substances Amélioration des facteurs de protection chez les jeunes (en particulier habiletés sociales et à la vie quotidienne, résistance à la pression des pairs et meilleure communication) Amélioration des interactions à la maison et de la cohésion familiale Diminution des problèmes émotionnels Diminution de la violence envers les enfants |
Oskâyi Kiskinotahn (Renforcer l’esprit) |
Canada |
Sécurité publique Canada (2014) |
Tests avant et après |
Effets positifs du programme sur les taux de récidive Mobilisation complète des organisations autochtones Participation souhaitée des adultes atteinte ou dépassée Participation souhaitée des enfants et des jeunes non atteinte Les animateurs des groupes communautaires ont déclaré des niveaux élevés de satisfaction à l’égard du modèle de formation des mentors Obtention d’un vaste soutien au projet pilote Niveaux de participation locaux qui ont varié au fil du temps, en raison en partie des demandes de services et du temps nécessaire pour répondre aux communautés, aux familles et aux personnes en situation de crise Forces du modèle : compétences et connaissances des animateurs, processus de groupe et contenu axé sur les autochtones Le transport et les services de garde ont également été indiqués dans les facteurs de réussite importants pour favoriser la participation |
Strengths in Motion |
Canada (Thunder Bay) |
Bania (2017); Brownlee et coll. (2012); Probizanski (2010); Rawana et coll. (2009) |
Méthodes mixtes |
Amélioration des comportements prosociaux (aider les autres) Amélioration des facteurs et des compétences individuels (estime de soi; prise de décisions améliorée; performance scolaire; engagement) |
Swan Nyungar Sports Education Program |
Australie (Australie-Occidentale) |
Elderfield et Louden (2005); Higgins et Davis (2014) |
Évaluation officielle |
Amélioration de la fréquentation scolaire Résultats mitigés pour ce qui est des notes |
Taita Project |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Amélioration des résultats scolaires (diminution des exclusions et des expulsions; arrêt du port de couleurs des gangs à l’école; graffitis dans l’école pratiquement disparus; augmentation de la participation et de la persévérance des élèves) |
Taonga Education Trust |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Amélioration des facteurs individuels (confiance, estime de soi, réalisation du potentiel) entraînant une amélioration des résultats scolaires |
Tiwi Islands Youth Development and Diversion Unit |
Australie (Territoire du Nord) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Élaboration de la logique du programme; entrevues en personne |
Responsabilisation et adoption de comportements prosociaux (remords face aux crimes; désir d’éviter les difficultés futures; diminution du taux de récidive) |
Indigenous Traditional Games |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014); Taylor (2005) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Amélioration importante des liens avec la culture La revitalisation des jeux culturels valorise beaucoup les autochtones, en particulier les jeunes. |
Tribal Strategies Against Violence (TSAV) |
États-Unis |
Nichols et coll. (2002) |
Évaluations des processus et de l’incidence |
Modèle des TSAV jugé non viable (ni adapté ni pertinent culturellement, tenant compte d’éléments culturels au niveau des activités à court terme seulement) |
Programme Tupiq |
Canada |
Stewart et coll. (2015) |
Conception de groupes expérimentaux témoins |
Baisse importante des taux de récidive générale et de récidive violente |
Walking the Path Together |
Canada |
CNPC (2014) |
Étude du rendement social des investissements (RSI) Évaluation de l’incidence |
Incidence positive sur le retour aux études; retour sur le marché du travail Valeur sociale globale/économies financières pour chaque dollar investi Obstacles à la participation : Distance à parcourir Manque de confiance Craintes relatives à la confidentialité Crainte de perdre la garde des enfants ou de répercussions possibles sur les prestations d’aide sociale Leçons apprises : L’établissement d’un lien de confiance avec les participants peut prendre une année ou plus et est un élément essentiel de réussite. Les activités et les événements familiaux offrent d’importantes occasions d’établir ce lien. |
Woorabinda Early Intervention Coordination Panel |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Élaboration de la logique du programme; évaluation qualitative |
Changements de comportement positifs (p. ex. les participants font preuve d’un plus grand respect les uns envers les autres, prennent en charge de nouvelles responsabilités, communiquent de manière plus constructive; amélioration et renforcement des relations familiales; amélioration au sein de la famille des connaissances sur les ressources auxquelles s’adresser pour obtenir de l’aide et des compétences pour mieux soutenir leurs enfants Une certaine continuation de la récidive, mais pas d’augmentation |
Working with Aboriginal Families Program |
Australie |
AIHW et AIFS (2016); Yarram et Yarram (2012) |
Recherche participative axée sur l’action; méthodes mixtes |
Le programme laisse entrevoir des stratégies prometteuses |
Projet pilote X-Roads |
Canada |
Bania (2017); Sécurité publique Canada (2018a) |
Description des méthodes d’évaluation non trouvée pour cette évaluation |
Les participants comptaient les personnes les préoccupantes pour la communauté et les personnes ciblées par le projet Le niveau élevé des risques et des besoins des enfants et des jeunes a nécessité des interventions plus intensives que prévu Le nombre de participants a été moins élevé que prévu Réalisation clé : offrir un espace sécurisé Rapports empiriques fréquents sur l’amélioration du respect et de la coopération, de la concentration en classe et de la réceptivité et de la productivité scolaires et sur la réduction des comportements de prise de risques Le projet a favorisé de nombreux facteurs de protection, notamment : participation accrue aux activités prosociales et aux modes de vie sains; possibilités accrues d’engagement positif auprès des pairs et de la communauté; augmentation du sentiment de soutien social de la part des adultes et des pairs; choix de vie plus sains; compétences sociales et compétences en résolution de problèmes accrues; mobilisation et réseaux accrus au sein de la communauté des parents, des organisations, des organismes de services, des écoles, des clubs, des ministères et d’autres groupes visant directement le bien-être des enfants et des jeunes. |
Yiriman Youth Justice Diversion Program (YYJDP) |
Australie |
Osborne et coll. (2013); Palmer (2013); Redfern (2017) |
Examen de la documentation; évaluation des articles et des analyses des médias; rétroaction écrite et verbale des membres de la communauté; participation et observations directes dans les voyages, les ateliers, etc.; entrevues |
Le programme atteint les buts et les objectifs Corrélation directe entre les activités et les pratiques culturelles « sur le terrain » et la prévention du crime |
Youth Build |
États-Unis |
Joe et coll. (2008) |
Évaluation participative; données recueillies dans des enquêtes, des entrevues et des sources de données secondaires |
Le programme a pris fin en 2007 en raison du non-renouvellement du financement fédéral dû au nombre insuffisant de diplômés placés dans un emploi rémunérateur (résultat que le groupe autochtone a jugé difficile à atteindre compte tenu du manque d’emplois dans les réserves) |
Youth in Communities |
Australie |
Courage Partners (2011) |
Visites sur place (rencontre avec le personnel; observation); analyse des rapports de rendement des fournisseurs de services; sondage électronique |
Augmentation importante de l’engagement dans les activités et de la participation aux événements communautaires Résultats minimes dans les domaines de l’engagement constructif auprès des pairs, de la contribution au bien-être communautaire, des soins personnels (hygiène, sécurité personnelle, santé, nutrition) et de l’estime de soi Aucun changement dans les domaines de l’automutilation et des suicides, des démêlés avec le système de justice, de la fréquentation scolaire, de l’abus de substances volatiles et de la consommation d’alcool et de drogues Légère diminution des comportements antisociaux, de l’abus d’alcool ou de drogues, de l’abus de substances volatiles et des démêlés avec le système de justice Diminution importante des comportements antisociaux, de la consommation d’alcool et de drogues, des démêlés avec le système de justice et de l’abus de substances volatiles De données probantes fiables indiquent que les projets YIC affichent des progrès importants dans les résultats immédiats pour les participants et commencent à afficher des progrès dans les résultats intermédiaires. |
Conclusions
Les autochtones sont surreprésentés à toutes les étapes du système de justice pénale, notamment parmi les victimes d’actes criminels, les personnes accusées d’une infraction criminelle, les personnes incarcérées dans des établissements correctionnels et les personnes réincarcérées après une libération. Les raisons de la surreprésentation s’inscrivent dans l’histoire de la colonisation des peuples autochtones, notamment les conséquences du colonialisme, des pensionnats et de la rafle des années soixante, la discrimination systémique, les différences dans les répercussions des politiques de justice pénale et la marginalisation socioéconomique.
En général, la recherche a permis de déterminer que les facteurs de risque individuels, familiaux, scolaires et communautaires pour les comportements criminels sont semblables pour les autochtones et les non autochtones (p. ex. la jeunesse, le sexe masculin, des relations malsaines, un statut socioéconomique faible, un bas niveau de scolarité, le chômage et la consommation de substances, etc.). L’incidence plus élevée de ces facteurs de risque au sein des populations autochtones explique en grande partie les taux élevés de délinquance, même si les facteurs de risque propres aux peuples autochtones doivent également être pris en compte (p. ex. effets du colonialisme). La recherche a montré que les peuples autochtones ont tendance à vivre plusieurs niveaux de marginalité, à faire face à des problèmes sociaux uniques qui peuvent contribuer à leurs démêlés avec le système de justice pénale et à être exposés à un moins grand nombre de facteurs de protection que les autres. Il existe en revanche plusieurs facteurs de protection propres aux peuples autochtones, dont la participation à des pratiques traditionnelles et culturelles, l’identité culturelle positive, la solidité de la famille élargie et l’engagement communautaire.
Le présent examen de la documentation visait principalement à répondre à deux questions de recherche :
- Comment les pratiques, les traditions et les activités culturelles autochtones ont-elles été incluses dans les programmes de prévention du crime et quel est leur lien avec la prévention du crime?
- Comment les programmes de prévention du crime culturellement adaptés ont-ils été évalués et quelle est leur contribution aux résultats de la prévention du crime?
Voici un résumé des résultats de l’examen.
Programmes culturellement adaptés
La multiplicité des niveaux de marginalité des peuples autochtones et les facteurs de protection propres aux peuples autochtones soulignent la nécessité d’adopter des approches de prévention du crime différentes. En effet, d’après l’examen de la documentation, de nombreux programmes autochtones existants sont holistiques et multidimensionnels dans le but de traiter plusieurs problèmes au sein d’une approche de prévention du crime (p. ex. augmentation des liens culturels, renforcement de la cohésion familiale, amélioration des compétences en résolution de problèmes). Certains des programmes examinés tentaient de s’attaquer aux facteurs de risque précoces susceptibles de conduire à des problèmes de comportement chez les jeunes (p. ex. violence familiale, compétences parentales); d’autres axaient leurs actions sur l’amélioration des facteurs de protection chez les jeunes à risque; et d’autres encore proposaient des mécanismes pour réduire la criminalité dans les communautés en utilisant un modèle de déjudiciarisation (p. ex. justice réparatrice).
En reliant les programmes existants aux facteurs de risque, de nombreux programmes autochtones poursuivent les mêmes buts que les programmes de prévention du crime non autochtones (p. ex. améliorer les facteurs individuels comme les attitudes prosociales; soutenir les familles; aider les jeunes à établir des relations saines avec leurs pairs; améliorer le milieu scolaire et la performance scolaire; renforcer la capacité et la mobilisation communautaires). Toutefois, la plupart des programmes propres aux autochtones comprenaient également une variété d’éléments culturels pour aider les participants à établir des liens avec leur culture, assurer la pertinence du contenu du programme, impliquer la communauté et inclure la spiritualité et la guérison.
Les auteurs ont relevé dans la documentation les composantes clés suivantes des programmes culturels : 1) une conception de programme culturellement adaptée (c.-à-d. programmes holistiques conçus par et pour les communautés ou les personnes autochtones, intégrant des concepts, des approches et du personnel culturellement compétents); 2) la participation de la communauté à la conception, à la mise en œuvre et à la gestion des programmes; 3) l’intégration des philosophies, des connaissances et de la sagesse culturelles traditionnelles (c.-à-d. enseignements sacrés, symboles culturels, spiritualisme, langues traditionnelles); 4) des activités et des expériences propres aux autochtones (p. ex. activités autochtones traditionnelles, cérémonies, expériences sur les terres).
Dans la conceptualisation du rôle et des objectifs des programmes de prévention du crime, des études ont mis l’accent sur la nécessité de tenir compte des facteurs de risque uniques auxquels sont confrontés les peuples autochtones, notamment les effets de la colonisation, des pensionnats et de la rafle des années soixante, la discrimination systémique et la marginalisation socioéconomique. Certains articles ont fourni des données sur les résultats des programmes, soulignant souvent le succès du renforcement des liens avec la culture et la communauté, et les facteurs de protection individuels. Malheureusement, l’information sur le rôle joué par les approches culturelles sur les facteurs de risque ou de protection et la mesure dans laquelle les éléments culturels ont fait une différence était très limitée.
Possibilités
La documentation a relevé plusieurs possibilités associées aux programmes de prévention du crime pour les autochtones. Ces possibilités comprennent : 1) possibilité de recherches supplémentaires sur les répercussions des pratiques, des traditions et des activités culturelles dans les programmes de prévention du crime propres aux autochtones; 2) intégration de composantes culturelles adaptées aux autochtones dans les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones pour s’attaquer plus efficacement aux facteurs de risque et de protection propres aux peuples autochtones (p. ex. répercussions de la colonisation, des pensionnats, des traumatismes intergénérationnels); 3) réalisation d’évaluations communautaires pour cerner les forces et les secteurs de préoccupation des communautés et adapter les programmes de prévention du crime afin de traiter les problèmes et de tirer parti des forces; 4) élaboration de programmes de prévention du crime propres aux autochtones en utilisant une approche holistique en prévention du crime et en sécurité communautaire; 5) inscription des travaux dans les principes de propriété et de contrôle de la communauté (conformément aux principes PCAP®); 6) examen des leçons apprises et des pratiques exemplaires en matière de programme de prévention du crime pour les peuples autochtones d’autres pays.
Risques
Par contre, les risques associés aux programmes culturellement adaptés comprennent : 1) tentatives d’adaptation des programmes élaborés pour les populations non autochtones aux contextes autochtones sont susceptibles d’être moins efficaces ou moins pertinentes qu’un programme entièrement conçu pour les autochtones; 2) importation dans une autre communauté d’un programme propre aux autochtones élaboré pour une communauté en particulier susceptible de ne pas fonctionner efficacement; 3) accent mis sur des interventions personnalisées plutôt que sur une approche holistique qui prend en compte les aspects émotionnels, mentaux, spirituels et physiques d’une personne en lien avec la famille, la communauté et le milieu naturel susceptible de ne pas être efficace; 4) programmes susceptibles d’échouer s’ils ne disposent pas des ressources adéquates pour concevoir, mettre en œuvre et surveiller le programme. Ces ressources comprennent un financement durable pour assurer le fonctionnement du programme à long terme, ainsi que les compétences et les capacités requises dans la communauté pour exécuter le programme.
Leçons apprises
La documentation sur les programmes de prévention du crime pour les peuples autochtones offre certaines leçons apprises : Il est essentiel que les communautés autochtones participent à la conception et à la mise en œuvre des programmes de prévention du crime; que les programmes respectent les principes PCAP®; et que les concepteurs et les animateurs de programmes fassent preuve d’humilité culturelle (sensibilité et attitudes exemptes de jugement). Les programmes devraient également adopter une approche holistique, interdépendante et globale, qui intègre la vision du monde autochtone pour traiter les causes profondes des comportements criminels et favoriser la guérison et qui mobilise les forces individuelles, familiales et communautaires. Les programmes devraient disposer de ressources suffisantes, notamment un financement sûr et à long terme et bien éclairé; et des ressources et du personnel bien informés et équipés, en plus du personnel et des dirigeants autochtones. Enfin, il est important que les éléments culturellement pertinents des programmes de prévention du crime soient à la fois planifiés et évalués. Cela comprend l’utilisation de pratiques et d’activités culturelles; la participation des dirigeants et des membres de la communauté autochtone; l’utilisation des formes de connaissances et de sagesse autochtones dans l’élaboration du programme; et le lancement du programme dans un lieu où les participants ont confiance dans le programme avec l’objectif de renforcer l’identification culturelle et d’établir des liens avec la communauté.
Évaluation culturellement compétente
L’évaluation des programmes culturellement adaptée est relativement nouvelle (depuis 2000) et se limite à des programmes au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les évaluations culturellement compétentes sont encore plus difficiles à trouver.
Pratiques exemplaires
Malgré l’absence d’évaluations de programmes de prévention du crime axés sur les populations autochtones, plusieurs articles traitent des pratiques exemplaires pour l’évaluation (future) des programmes. Les auteurs préconisent l’utilisation de cadres autochtones et un effort d’évaluation concerté à l’aide d’approches propres aux autochtones en : 1) élaborant une conception d’évaluation qui réponde aux principes clés d’un cadre d’évaluation autochtone (par exemple, en utilisant une approche qualitative et participative; en concevant des évaluations des résultats et des processus; en utilisant le savoir et les institutions autochtones, etc.); 2) élaborant conjointement des mesures d’évaluation avec les communautés et les dirigeants autochtones en veillant à ce que les mesures contribuent à l’objectif d’autonomisation de la communauté; 3) ancrant la conception et la conduite de l’évaluation dans le contexte culturel de la communauté en accordant une importance fondamentale aux différences entre les communautés et en leur permettant d’élaborer une approche fondée sur les forces; 4) veillant à ce que des composantes d’évaluation culturellement adaptée soient présentes (p. ex. établissement de relations, respect de l’éthique, partage de récits et espaces sécurisés, échéanciers et ressources appropriés, confiance, engagement à l’égard du partage des connaissances, apprentissage et formation, débat sur les dissonances, etc.).
Méthodes de collecte des données
Jusqu’à aujourd’hui, la plupart des évaluations se sont principalement appuyées sur les méthodes d’évaluation traditionnelles/occidentales (p. ex. données avant et après enquête; entrevues; groupes de discussion) appliquées aux évaluations des résultats et des processus et il existe peu d’évaluations des résultats et des contributions spécifiques des composantes de programme culturellement adaptées relativement aux objectifs de prévention du crime. Cinq évaluations seulement ont utilisé des méthodes d’évaluation participative (c.-à-d. fondées sur la méthode de recherche participative communautaire), mais sans information sur l’efficacité de ces méthodes.
Efficacité des approches culturellement adaptées
Les résultats des programmes culturellement adaptés montrent qu’en général les données d’évaluation rigoureuses qui permettent de déterminer si les programmes de prévention du crime sont efficaces pour réduire la surreprésentation des jeunes et des adultes autochtones dans le système de justice pénale sont peu nombreuses. Peu de programmes ont fait l’objet d’une évaluation exhaustive et ont démontré leur efficacité. Parmi les programmes évalués, ceux dont on a évalué la contribution des pratiques, des traditions et des activités culturelles autochtones aux résultats en matière de prévention du crime sont encore moins nombreux, bien que des données probantes provenant de plusieurs évaluations existantes indiquent que les approches et les activités holistiques et culturellement adaptées contribuent à la guérison, à la réduction de la toxicomanie et au soutien des jeunes dans leur développement personnel et culturel. En l’absence d’un solide corpus de connaissances sur le sujet, les programmes de prévention du crime s’inspirent souvent de ce qui fonctionne dans la société en général avant d’intégrer des rituels et des pratiques autochtones. D’autres recherches et évaluations sont nécessaires pour comprendre le lien entre les programmes culturellement adaptés et la prévention du crime.
Possibilités
Quatre possibilités clés ont émergé relativement aux évaluations culturellement compétentes : 1) renforcer le lien entre les gouvernements fédéraux et les communautés (c.-à-d. collaboration et harmonisation entre les partenaires communautaires et fédéraux dans le cadre de leur travail conjoint pour élaborer des approches et des méthodes d’évaluation conformes aux besoins et aux cadres autochtones); 2) renforcer le rôle de l’évaluateur en tant que défenseur de la communauté et de ses points de vue, des ses valeurs et de ses préoccupations et qu’agent de liaison entre les communautés et les bailleurs de fonds/décideurs; 3) élaborer conjointement des approches d’évaluation ancrées dans le dialogue et la participation égale, dans la perspective de mobiliser les forces de la communauté; 4) utiliser les connaissances autochtones et mêler la sagesse traditionnelle à long terme et les approches d’évaluation éprouvées.
Obstacles
La documentation souligne plusieurs obstacles, limites et risques associés à l’évaluation culturellement compétente : 1) les obstacles relationnels (en particulier lorsqu’il s’agit d’établir un lien de confiance et de s’attaquer aux répercussions durables des politiques et des approches paternalistes); 2) les obstacles liés à la planification, notamment les contraintes en matière de ressources et de capacité et les délais serrés qui vont à l’encontre des objectifs et des défis des méthodes d’évaluation autochtones; 3) les obstacles liés aux méthodes d’évaluation et aux données (recours à des conceptions de recherche et à des méthodes de collecte de données occidentalisées; manque de données ou données incohérentes entre les administrations; opinion selon laquelle les méthodes qualitatives ne sont pas « aussi rigoureuses » et évaluateurs mal à l’aise pour utiliser les nouvelles approches; protocoles d’évaluation, résultats et mesures non ancrés dans les réalités, les contextes, les connaissances, les besoins et les visions du monde autochtones); et 4) les obstacles à l’accès, en particulier pour les communautés reculées ou manquant de ressources.
Leçons apprises
La documentation sur l’évaluation des programmes de prévention du crime pour les autochtones révèle huit grandes leçons apprises :
- L’établissement de liens de confiance avec les communautés, les programmes et les participants peut prendre beaucoup de temps (p. ex. plus d’un an) et est un élément essentiel de réussite qui ne doit pas être négligé.
- Une approche collaborative peut favoriser la prise en charge (propriété) et la mobilisation des ressources communautaires même lorsqu’elles sont limitées. De plus, le leadership communautaire ne peut s’exprimer que par le biais de partenariats de prévention du crime sérieux.
- Le projet d’évaluation doit prévoir une composante de renforcement des capacités pour assurer le partage des connaissances et l’élaboration conjointe des stratégies et des résultats d’évaluation et de recherche.
- L’utilisation de conceptions de programme et d’évaluation uniques « universelles » devrait être remise en question; les conceptions devraient plutôt reposer sur les besoins, les forces, les circonstances et les réalités des différentes communautés.
- Les connaissances devraient être partagées dans différents formats pour convenir à la diversité des utilisateurs et des participants (p. ex. les nouveaux médias peuvent inclure des illustrations graphiques, des vidéos, des récits).
- La préservation de l’autonomie, des partenariats et des intérêts des peuples autochtones est essentielle à une évaluation responsable.
- Le rôle de l’évaluateur est propre au contexte et à la culture; l’évaluateur doit donc aborder le processus en ayant à l’esprit les intérêts, les réalités et le contexte des communautés.
- La planification d’évaluations culturellement compétentes doit comprendre une affectation des ressources, une souplesse, une communication et une coordination appropriées avec et entre les communautés autochtones et les organismes gouvernementaux, ainsi que des systèmes compétents (p. ex. systèmes informatisés de collecte de données).
Contributions de la documentation au domaine
La documentation offre d’abord une vue d’ensemble des facteurs de risque et de protection – facteurs généraux et facteurs qui s’appliquent spécifiquement aux communautés et aux peuples autochtones. De plus, la documentation recueille et offre des renseignements sur les programmes de prévention du crime existants dans les communautés autochtones, en faisant ressortir les programmes culturellement adaptés et les programmes évalués. La section sur l’évaluation comprend une description des méthodes d’évaluation et des résultats à ce jour. La recherche a principalement fait ressortir : des pratiques exemplaires et les conseils pour faire progresser l’élaboration des programmes culturellement adaptés; les modes d’utilisation des approches d’évaluation autochtones; et les leçons apprises et les domaines d’amélioration future.
Forces globales
Le présent examen de la documentation s’est appuyé sur une approche méthodologique exhaustive et rigoureuse appliquée à un corpus de connaissances relativement nouveau (qui offre un indicateur utile de l’intérêt dans le domaine). L’examen présente une analyse exhaustive et séquentielle de la surreprésentation des peuples autochtones à toutes les étapes du système de justice pénale; les facteurs de risque et de protection auxquels sont confrontés les peuples autochtones en matière de prévention du crime; et les programmes existants de prévention du crime pour les peuples et les communautés autochtones et les évaluations de ces programmes.
Faiblesses globales
Dans l’ensemble, la recherche sur ce sujet est nouvelle et peu étendue. Plusieurs faiblesses ont été relevées :
- Dans l’ensemble, la recherche est très récente; la majorité des articles datent de 2014 à 2021 et offrent de nombreux résultats préliminaires sur les programmes.
- La majorité de la documentation trouvée appartenait à la littérature grise (par opposition à la recherche universitaire et évaluée par les pairs); il n’est donc pas possible de rendre compte de résultats d’études longitudinales, ce qui rend la causalité difficile à établir.
- Les évaluations des programmes de prévention du crime dans les communautés autochtones sont limitées et les évaluations culturellement compétentes encore plus rares. Les conclusions sur les approches, les méthodes et les pratiques exemplaires en matière d’évaluation découlent par conséquent de preuves empiriques et de suggestions de recherche spéculative formulées par les auteurs.
- À ce jour, les composantes culturellement adaptées n’ont jamais été examinées.
- Il semble que très peu d’articles et de rapports examinés ont été écrits par des auteurs autochtones – il serait important d’entendre les points de vue des chercheurs et des communautés autochtones.
- La majeure partie de la documentation repose sur des recherches effectuées au Canada, en Australie, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Une quantité limitée d’information provient des Philippines, de l’Afrique du Sud, de la Hongrie, du Mexique et de la Norvège.
- L’examen a été effectué sur des articles et des rapports en anglais seulement.
Possibilités et lacunes pour les recherches futures
Plusieurs possibilités et lacunes pour les recherches futures sont ressorties du présent examen de la documentation :
- Appuyer la recherche longitudinale pour examiner le rôle des activités culturellement adaptées.
- Mener des recherches à partir des points de vue autochtones, fondés sur les connaissances et la sagesse autochtones.
- Mener des recherches intersectionnelles pour mieux comprendre les facteurs de risque multidimensionnels auxquels sont confrontés les peuples autochtones au Canada et à l’étranger.
- Conception conjointe de programmes et de recherches sur la prévention du crime avec les membres et les dirigeants des communautés autochtones; mise à profit des connaissances locales et traditionnelles; partage des apprentissages et de l’information; et établissement de relations de confiance pour les futures recherches.
- Évaluer séparément l’efficacité des pratiques, des traditions et des activités culturelles afin de comprendre les liens entre les composantes culturelles et la prévention du crime et les effets spécifiques des composantes culturelles.
- Utiliser des méthodes, des approches et des protocoles d’évaluation autochtones.
Recommandations et prochaines étapes de la recherche
D’après les résultats du présent examen de la documentation, nous recommandons que Sécurité publique Canada et son réseau de partenaires gouvernementaux, universitaires et communautaires :
- Appuient la recherche longitudinale pour comprendre le rôle des programmes culturellement adaptés à l’égard des objectifs et des résultats en prévention du crime.
- Créent des possibilités de financement à l’appui d’autres recherches pour répondre aux possibilités et aux lacunes de la recherche recensées plus haut, notamment la collecte de renseignements auprès des communautés et des organisations autochtones.
- Élaborent, mettent en œuvre et évaluent conjointement avec les communautés autochtones des programmes de prévention du crime culturellement adaptés pour les communautés autochtones au Canada et à l’étranger.
- Collaborent avec les communautés autochtones pour élaborer des guides et des protocoles pour des méthodes et des approches d’évaluation autochtones. Mettent en œuvre l’utilisation des approches d’évaluation autochtones et en rendent compte.
Références
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Wabano Centre (2021a). Advocacy and support – Youth support. https://wabano.com/advocacy-and-support/youth-support/.
Wabano Centre (2021b). Programs and events. https://wabano.com/programs-and-events/.
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Whitbeck, L.B., Yu, M., Johnson, K., Hoyt, D.R., & Walls, M.L. (2008). Diagnostic prevalence rates from early to mid adolescence among Indigenous adolescents: First results from a longitudinal study. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry, 47(8), 890–900. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2643437/pdf/nihms82577.pdf.
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Youth Achievement Program (2021). Our approach. https://youthachievementprogram.com/our-approach.
Annexe A : Glossaire
Le suivant décrit les principaux concepts et thèmes relevés dans le présent rapport.
- 2SLGBTQI+
- Signifie « bispirituel, lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer, et intersexe plus »; le « + » est un moyen d’être inclusif, d’honorer et de célébrer la mesure dans laquelle nos langues se développent et offrent des choix d’identification pour nos proches d’orientation sexuelle et de genre différents (Missing and Murdered Indigenous Women & Girls Core Working Group, 2021 ).
- Soirée bispirituelle
- Renvoie aux soirées où les personnes 2SLGBTQI+ se réunissent pour parler, partager des récits, rétablir des liens culturels et célébrer leur diversité.
- Cérémonies
- S’entend des actes ou des rituels spirituels formels exécutés conformément à la coutume, à la loi ou à toute autre autorité autochtone pour offrir des remerciements, purifier l’âme des pensées négatives ou maintenir l’harmonie et l’équilibre entre les humains et le reste de la création (Government of Alberta, 2004) – peut comprendre les danses du soleil, les pow-wow, les prières cérémonielles, la purification par la fumée, les huttes de sudation, etc.
- Cercles
- Différents types de cercles sont intégrés aux pratiques traditionnelles des communautés autochtones, comme les cercles de la parole, les cercles du partage, les cercles d’apprentissage, les cercles de guérison, les cercles familiaux et les conférences en groupe familial; les cercles prennent différentes formes, mais ils font habituellement intervenir des membres de la communauté assis en cercle dans le but d’examiner un problème ou une question ou de donner une leçon, et font souvent appel à des aînés, à des prières et parfois à des objets spirituels pour désigner la personne qui parle (Mehl-Madrona et Mainguy, 2014).
- Colonialisme
- S’entend des politiques ou des pratiques visant à prendre le contrôle politique complet ou partiel d’un autre pays, de l’occuper avec des colons et de l’exploiter économiquement (University of Saskatchewan, 2021).
- Colonisation
- Action ou processus d’installation au sein des populations autochtones d’une région et d’établissement d’un contrôle sur ces populations (University of Saskatchewan, 2021).
- Prévention du crime
-
Toute action visant à réduire le niveau d’activité criminelle et les préjudices qui en résultent ou le nombre de délinquants et de leurs victimes. Types d’initiatives de prévention du crime :
Prévention du crime primaire : axée sur la cessation de la criminalité avant qu’elle se produise en s’attaquant aux facteurs sociaux et situationnels propices au crime
Prévention du crime secondaire : axée sur l’intervention précoce auprès des groupes de population considérés comme présentant un risque élevé de comportement criminel dans le but d’empêcher le crime de se produire
Prévention du crime tertiaire : axée sur les efforts de déjudiciarisation pour empêcher l’incarcération des personnes qui ont commis des crimes (adapté de l’Australian Institute of Criminology, 2003; Battams et coll., 2021)
- Facteurs de risque criminogènes
- Caractéristiques qui augmentent la probabilité qu’une personne commette un crime (Sécurité publique Canada, 2009a).
- Humilité culturelle
- Processus d’autoréflexion visant à comprendre les préjugés personnels et systémiques et à créer et maintenir des relations et des processus respectueux fondés sur la confiance mutuelle (First Nations Health Authority, 2021).
- Résilience culturelle
- Tient compte de la manière dont les antécédents culturels (c.-à-d. culture, valeurs culturelles, langue, coutumes et normes) aident les personnes et les communautés à surmonter l’adversité (Clauss-Ehlers, 2010).
- Sécurité culturelle
- Consiste à reconnaître que nous sommes tous porteurs d’une culture et que nous devons connaître et contester les relations de pouvoir inégales au niveau individuel, familial, communautaire et sociétal (Adams, 2016; University of Victoria, 2009).
- Décolonisation
- Désigne la remise en question des influences coloniales et la déconstruction et le remplacement des structures qui perpétuent le statu quo à l’aide des perspectives autochtones.
- Principes Gladue
- Renvoie à une approche pour les audiences de détermination de la peine et sur la libération sous caution qui permet aux juges d’envisager des solutions de rechange à l’incarcération, le cas échéant. Ces principes ou rapports permettent à un juge de tenir compte de l’histoire coloniale des peuples autochtones lorsqu’ils sont confrontés au système de justice pénale. Cette initiative vise à réduire le nombre d’autochtones incarcérés.
- Activités de plein air autochtones
- Activités menées sur les terres qui offrent des occasions de partager des récits, d’enseigner des leçons, de cueillir de la nourriture et des médicaments et de rétablir les liens avec les terres et la culture autochtones (p. ex. voyages/camp forestiers, activités en milieu sauvage, classes en plein air, visites de sites ancestraux).
- Visions du monde autochtones
- Ensemble unique de valeurs et de comportements qui visent à favoriser un sentiment d’unicité et d’unité avec le monde (Indigenous Corporate Training, 2016; Royal, 2002).
- Traumatisme intergénérationnel
- Effets historiques et continus de la colonisation et du système des pensionnats au Canada qui continuent d’avoir des répercussions sur les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis sur plusieurs générations (Santé Canada, 2018).
- Marginalisé
- Relégué à une position minimale au sein d’une société ou d’un groupe.
- Principes PCAP®
- Signifie propriété, contrôle, accessibilité et possession des processus de recherche qui concernent les communautés participantes et des données générées par ces recherches. Les principes PCAP portent sur les questions de protection des renseignements personnels, de propriété intellectuelle, de garde des données et d’utilisation secondaire des données (IRSC, CRSNG et CRSH, 2018).
- Facteurs de protection
- Caractéristiques de l’enfant, de la famille et de l’environnement élargi qui réduisent la probabilité d’adversité menant à des résultats et à des comportements négatifs, comme la délinquance et la criminalité à l’âge adulte (Development Services Group, Inc., 2013).
- Pensionnats
- Écoles religieuses financées par le gouvernement du Canada établies dans le but d’assimiler les enfants autochtones à la culture eurocanadienne.
- Résilience
- Capacité à réussir malgré l’adversité (Kirmayer et coll., 2011).
- Justice réparatrice
- Processus de guérison fondé sur les traditions juridiques autochtones qui vise à obtenir des résultats axés sur le processus pour les victimes et les auteurs d’actes criminels (Hewitt, 2016).
- Facteurs de risque
- Traits personnels, caractéristiques de l’environnement ou conditions familiales, scolaires ou communautaires qui sont reliés à la probabilité qu’une personne commette un acte de délinquance et adoptent d’autres comportements problématiques (Murray et Farrington, 2010).
- Déterminants sociaux de la santé
- Vaste éventail de facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent la santé d’une personne ou d’une population (Santé Canada, 2018).
- Livre de récits
- Moyen pour cartographier et intégrer culturellement les connaissances et l’expérience traditionnelles, les sites patrimoniaux et les zones importantes pour les communautés autochtones.
- Approche axée sur les forces
- Déterminer et soutenir les différentes forces, motivations, façons de penser et de se comporter ainsi que les facteurs de protection – de la personne ou dans l’environnement – qui aident les personnes dans leur cheminement vers le bien-être (First Nations Information Governance Centre, 2020).
- Discrimination systémique
- Lorsque l’application d’une norme ou d’un critère ou l’utilisation d’une « pratique courante » ont un effet préjudiciable sur un groupe identifiable qui n’est pas consciemment visé (Aboriginal Justice Implementation Commission, 1999).
- Activités autochtones traditionnelles
- Activités récréatives qui proviennent d’un groupe culturel, d’une communauté ou d’un peuple en particulier et qui préservent des traditions et des récits anciens – par exemple, jeux, art, artisanat, tambours, chants et danses autochtones (Ndiko, 2018)
- Enseignements/compétences autochtones traditionnels
- Enseignements ou compétences qui ont été transmis sur des générations de peuples autochtones par des guérisseurs ou des aînés traditionnels et qui peuvent comprendre les enseignements dans la nature, les techniques de survie, la chasse, les herbes médicinales, les enseignements sur le tipi, le totem des Premières Nations, les récits, les enseignements sur la roue de médecine, etc.
- Services Wraparound
- Services personnalisés additionnels qui aident à soutenir efficacement une personne pendant un traitement (p. ex. garde d’enfants, éducation et formation professionnelle, logement, transport et aide sur les questions financières ou juridiques; Santé Canada, 2018).
Annexe B : Descriptions des programmes
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Améliorer les forces (33) |
|||||||||
Hobbema Community Cadet Corps Program |
Canada (Alberta) |
Hobbema Community Cadets Corp (2010); Preston et coll. (2009); Agence de la santé publique du Canada (2016i) |
En 2005, la GRC à Hobbema a lancé une vaste initiative de réduction de la criminalité pour mettre fin aux activités des gangs, à la toxicomanie et à la violence connexe, et pour sensibiliser les jeunes autochtones aux dangers de ces activités dans la communauté des Premières Nations cries de Hobbema. Le programme consiste en une approche positive de réduction de la criminalité qui implique un certain nombre de stratégies d’application de la loi et de prévention visant à habiliter et à mobiliser les membres de la communauté dans la lutte contre les activités de gang et de drogue. Le programme offre des mentors qui enseignent aux jeunes cadets des Premières Nations à se concentrer sur les attitudes, les capacités et les réalisations positives plutôt que sur les obstacles négatifs qui nuisent à la réussite. Les activités des cadets sont spécialement adaptées aux besoins et aux préoccupations des jeunes autochtones dans la réserve en mettant un accent marqué sur la culture autochtone, la langue, l’éducation, les sports et un mode de vie sain. Programme axé sur le développement des jeunes avec l’aide de leur famille, de l’école, des dirigeants communautaires et de la police. |
Primaire |
Attitudes, capacités et réalisations positives |
M/F |
Jeunes |
Accent marqué sur la culture autochtone et la langue; participation des dirigeants communautaires |
Info sur le programme : bien que le taux de participation au programme ait été médiocre, le projet a entraîné une nette amélioration à la fois des atouts personnels chez les jeunes à risque, et des atouts externes, tels que le soutien de la communauté |
Programme Cercle de courage ® |
Canada (Manitoba, Saskatchewan) États-Unis et Australie Nouvelle-Zélande Afrique du Sud |
Monchalin (2012); Centre national de prévention du crime (2011); Sécurité publique Canada (2018b) |
Modèle de développement positif et de responsabilisation des jeunes qui intègre les philosophies autochtones en matière d’éducation des enfants, l’héritage de l’éducation et le travail des jeunes et les dernières recherches sur la résilience (élaboré par Brendtro, Brokenleg et Van Bockern). Modèle appliqué à l’échelle mondiale (Canada, États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud) dans les écoles, les milieux de traitement et les programmes de développement de la famille et des jeunes. L’approche est représentée par un cercle (roue de médecine) divisé en quadrants qui correspondent à 4 valeurs fondamentales (appartenance, maîtrise, indépendance, générosité). L’approche met l’accent sur l’importance d’une approche globale et holistique où les membres de la famille, de l’école et de la communauté participent ensemble. Principaux objectifs : aider les jeunes à devenir plus résilients, promouvoir l’autonomisation et apporter des changements dans le milieu de vie. Organisations autochtones : Youth Alliance Against Gang Violence (YAAGV) (aussi appelée Warrior Spirit Walking Program) (PA Outreach Program Inc.); Winnipeg YGPF Project – Cercle de courage® (Ka Ni Kanichihk Inc.). |
Secondaire (à risque, gang) |
Valeurs fondamentales, résilience, attitudes prosociales, réduction de l’adhésion à des gangs |
M/F |
Jeunes |
Philosophies autochtones traditionnelles; roue de médecine; approche holistique |
Survey of Youth in Residential Care : suggère que les participants qui ont adopté l’approche du Cercle de courage ont intégré avec succès les 4 valeurs fondamentales à leur cheminement de croissance personnelle – après 12 semaines de placement, les corrélations les plus positives étaient avec la générosité, après 24 semaines avec la maîtrise; après 24 semaines, les jeunes utilisaient davantage le vocabulaire de la roue traditionnelle et des 4 quadrants. |
Warrior Spirit Walking Project |
Canada (Saskatchewan) |
Totten (2009) |
Offert par Prince Albert Outreach Program inc., vise les membres de gangs autochtones âgés de 12 à 20 ans et les jeunes qui présentent un risque élevé d’adhésion à un gang. Le modèle du Cercle de courage (Brendtro, Brokenleg et Van Bockern, 2002) est le fondement de ce programme et intègre les philosophies autochtones en matière d’éducation des enfants, l’héritage de l’éducation et le travail des jeunes. |
Secondaire (gang) |
Dissuasion de l’adhésion à un gang |
M/F |
12 à 20 ans Jeunes Jeunes adultes |
Philosophies autochtones en matière d’éducation des enfants, héritage de l’éducation et travail des jeunes |
Non indiqués |
Regina Anti-Gang Service (RAGS) Project |
Canada (Saskatchewan) |
Sécurité publique Canada (2012 c); Totten (2009) |
Programme élaboré en 2007 qui cible les gangs actuels ou anciens formés de jeunes de 16 à 30 ans ou les femmes appartenant aux gangs par l’entremise de leur petit ami (principalement autochtone) et de leurs partenaires ou famille. Vise à aider les jeunes impliqués dans des gangs à quitter leurs gangs en toute sécurité. Vise à : accroître l’attachement au marché du travail, à l’école et à la rééducation professionnelle; accroître l’attachement aux modèles de comportement d’adultes en bonne santé; réduire la participation à la violence et au crime liés aux gangs; diminuer le commerce du sexe lié aux gangs. S’appuie sur des modèles fondés sur des preuves comme Wraparound et Thérapie multisystémique, mais est adapté pour mieux répondre aux besoins des jeunes autochtones. Axé sur le contexte social dans lequel naissent les comportements associés aux gangs tout en ciblant le changement individuel; interventions visant la famille comme domaine de travail principal dans le but d’améliorer les forces des jeunes et de la famille. Modèle de gestion intensive des cas utilisé pour cibler les problèmes annonciateurs des risques connus et les facteurs de protection. 4 activités de base : programmes d’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne pour les jeunes hommes; programme de gardienne du cercle pour les jeunes femmes; sensibilisation dans les écoles et les établissements; mobilisation de participants potentiels à RAGS dans les écoles, les centres correctionnels, les tribunaux et dans la rue. |
Secondaire (gang) |
Dissuasion de l’adhésion à un gang |
M/F |
16 à 30 ans Jeunes Jeunes adultes |
Adapté aux besoins des jeunes autochtones; programme des gardiennes du cercle |
Évaluation : RAGS a réussi à atteindre la population ciblée et à aider les participantes à sortir des gangs; elle n’est pas concluante pour ce qui est d’aider les femmes appartenant aux gangs à arrêter le commerce du sexe. Le programme a eu une influence positive sur les croyances des participants au sujet des conflits et a amélioré les attitudes envers les agressions, les représailles et les armes à feu; a considérablement réduit les niveaux de risque globaux; a influé sur les résultats comportementaux clés comme les taux d’adhésion à un gang, les crimes non violents et peut-être les crimes violents. Toutefois, les effets sur l’emploi, la consommation de substances et la dépression ont été moins importants ou peu probants. |
Spirit Keepers Youth Society (SKYS) |
Canada (Alberta) |
Lafontaine et coll. (2005) |
Programme de sensibilisation pour les jeunes autochtones créé à Edmonton (Alberta) en 2004 (Collison, 2004). Offre un certain nombre de services, notamment des foyers sécurisés, des possibilités d’emploi pour les jeunes autochtones qui veulent quitter leur gang, des efforts d’intervention visant à dissuader les jeunes d’adhérer à un gang (p. ex. des ateliers pour révéler le mauvais côté de la vie dans un gang) et la « prévention des rechutes » visant à s’assurer que les personnes qui quittent un gang ne retombent pas dans un style de vie de gang. |
Secondaire : (gang) |
Résistance aux gangs; sortie des gangs |
M/F |
Jeunes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Paa Pii Wak Safe Haven for Men |
Canada (Manitoba) |
Chambre des communes du Canada (2010); Lafontaine et coll. (2005) |
L’organisme Circle of Life Thunderbird House à Winnipeg (Manitoba) a élaboré le programme afin d’offrir « un foyer sécurisé » aux hommes qui souhaitent quitter leur gang. Dans le foyer sécurisé, l’ex-membre d’un gang peut recevoir le soutien supplémentaire (counseling dans les domaines de la famille ou de la toxicomanie) dont il pourrait avoir besoin pour éviter de retomber dans un style de vie de gang. Selon le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, la question de disposer d’un lieu sûr peut être particulièrement importante pour les jeunes autochtones susceptibles de trouver le monde conventionnel/non autochtone particulièrement peu accueillant. |
Secondaire (gang) |
Sortie des gangs |
M |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Programme autochtone |
Enquête des services policiers de Winnipeg : le financement gouvernemental du programme a été retiré après qu’une enquête policière a révélé que des membres du gang de rue le plus connu au Manitoba avaient infiltré l’organisation et travaillaient dans le programme pour aider des membres du gang à sortir de prison et à poursuivre leurs activités criminelles (Chambre des communes du Canada, 2010). |
Récits |
États-Unis |
Sanchez-Way et Johnson (2000) |
Mis en œuvre en 1995-1996, axé sur l’établissement d’une identité biculturelle à titre de stratégie de prévention. Visant à accroître la force émotionnelle et l’estime de soi et à diminuer la consommation de substances au moyen d’une intervention centrée sur les récits qui intègre les symboles culturels (Nelson, 1999). La population examinée comprenait plus de 200 élèves à l’école intermédiaire résidant dans une réserve rurale amérindienne dans le sud-ouest des États-Unis. Les 27 leçons du programme portaient sur la physiologie du cerveau, les compétences décisionnelles et les récits multiculturels. |
Primaire |
Force émotionnelle; estime de soi; diminution de la consommation de substances; identité biculturelle |
M/F |
Jeunes (école intermédiaire) |
Récits; symboles culturels |
Étude : augmentation des compétences en résolution de problèmes, de la perception positive de soi, des attitudes défavorables aux drogues; diminution de la consommation de substances inhalées, d’alcool et de marijuana; à mesure que l’exposition au programme augmentait, la consommation de drogues diminuait (diminution particulièrement importante de la consommation d’alcool chez les hommes amérindiens) |
Aboriginal Emotional Maturity Problem-Solving & Awareness Targeting Higher Impulse Control (EMPATHIC) |
Canada (Nouvelle-Écosse) États-Unis |
Bania (2017); Sécurité publique Canada (2009b) |
Adaptation du programme Promoting Alternative Thinking Strategies (PATHS) pour refléter les valeurs et les enseignements culturels autochtones, en particulier des Micmacs. L’objectif est d’aider les jeunes autochtones à acquérir une conscience émotionnelle et une maîtrise des impulsions afin de réduire les risques de violence et de criminalisation. Le programme est offert en milieu scolaire et vise à apprendre aux enfants (1er à 5e année) à comprendre et à gérer leurs émotions et à résoudre les problèmes de façon positive. Activités : jeux de rôles, rédaction de journaux, scénarios fondés sur des photos, récits; et visites à domicile par un représentant du programme chaque semaine pour mettre un accent positif sur l’enfant. |
Primaire |
Conscience émotionnelle; maîtrise des impulsions |
M/F |
6 à 10 ans (1er à 5e année) Enfants |
Valeurs et enseignements culturels autochtones; roue de médecine; cercles de la parole, langue micmaque |
Évaluation des processus et des résultats : les élèves ont déclaré que le programme les avait aidés à mieux gérer leurs émotions; les enseignants ont déclaré que les élèves se préoccupaient davantage les uns des autres, qu’ils étaient plus susceptibles de s’éloigner d’un conflit, qu’ils avaient un comportement moins agressif en classe; certains parents ont déclaré que leurs enfants avaient une meilleure estime de soi; largement reconnu aux États-Unis comme un programme éprouvé pour prévenir ou réduire la violence, la criminalité ou la consommation de drogues |
Stop Now and Plan (SNAP) |
Canada (Ontario) |
Sécurité publique Canada (2012b; 2013) |
Conçu il y a plus de 25 ans au Child Development Institute (CDI) de Toronto, SNAP est un modèle à composantes multiples, axé sur la famille, fondé sur des preuves, adapté aux différences entre les sexes et cognitivo-comportemental. Le modèle SNAP offre un cadre permettant d’enseigner de manière efficace aux enfants et à leurs parents des compétences de maîtrise de soi et de résolution de problèmes. La population ciblée est constituée des jeunes et des enfants qui obtiennent des résultats dans les limites des niveaux cliniques sur les échelles du comportement, de l’opposition ou de l’extériorisation selon des mesures normalisées, des listes de contrôle adaptées ou une évaluation clinique. À l’heure actuelle, un certain nombre de programmes SNAP® sont mis à l’essai et donnent des résultats prometteurs, comme le programme SNAP® pour les communautés autochtones/des Premières Nations. |
Secondaire (problèmes de comportement) |
Maîtrise de soi; compétences en résolution de problèmes |
M/F |
Enfants Adultes |
Mis à l’essai dans les communautés autochtones/des Premières Nations |
Évaluation : gains du traitement maintenus après 6 mois, 12 mois et 18 mois; les parents déclarent moins de stress dans les interactions avec les enfants et une confiance accrue dans la gestion du comportement des enfants; les enfants déclarent une amélioration de la qualité des interactions avec les parents, des attitudes plus positives et des compétences prosociales avec les enseignants, les pairs et la famille; une analyse longitudinale a révélé que 91 % des garçons et 97 % des filles n’avaient pas d’antécédents criminels à 14 ans; environ 68 % des enfants n’auront pas de casier judiciaire à 19 ans |
Maskwacis Life Skills Training (LST) |
Canada (Alberta) |
Agence de la santé publique du Canada (2016l). |
Ce programme adapté culturellement de la Life Skills Training for Prevention Research est offert en milieu scolaire à des élèves de l’école primaire (3e à 5e année) et du premier cycle de l’école secondaire (6e à 8e année) dans les quatre Nations des Maskwacis (anciennement Hobbema). Le programme vise à prévenir la consommation de substances et la violence chez les enfants d’âge scolaire par l’intégration de trois étapes du savoir : i) formation à la résistance pour aider les enfants à dire « non » à la consommation d’alcool et de drogues; ii) renseignements factuels sur les risques associés à la consommation d’alcool et de drogues; iii) compétences sociales et de maîtrise de soi à l’appui de l’esprit intérieur de l’enfant. Le programme LST comprend de 10 à 12 séances en salle de classe, où les élèves participent avec des animateurs du programme et des employés de soutien à des leçons traitant de sujets comme la consommation de substances, l’estime de soi, la prise de décisions, la communication et les compétences sociales, l’affirmation de soi, la publicité et la gestion du stress. La version adaptée de ce programme utilise des contextes culturels et spirituels pour accroître la pertinence et l’adhésion et est approuvée par des aînés de la communauté. |
Primaire |
Prévenir la consommation de substances et la violence |
M/F |
(3e à 5e année; 6e à 8e année) Enfants Jeunes |
Contextes culturels; concepts spirituels; aînés |
Évaluation : les conclusions sont très positives et indiquent que la version adaptée du LST a progressivement amélioré les connaissances, les attitudes et les compétences des élèves à tous les niveaux; les élèves ont un sentiment accru de leur identité crie et les aînés une plus grande présence dans les écoles; acceptation et intégration accrues du programme au sein des écoles; solide soutien à la version adaptée du LST |
Social Cognitive Theory (SCT) and Problem-Solving Skills (PSS) Program |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Intervention fondée sur la théorie sociocognitive pour mettre en œuvre le programme PSS auprès des élèves de 6e année (notamment les enfants autochtones). Les compétences, lorsqu’elles sont développées chez les écoliers, peuvent être considérées comme une capacité de santé de base puisqu’elles permettent aux enfants de prendre des décisions éclairées sur leur santé et d’agir en fonction de ces décisions dans un contexte social. La capacité d’apprendre à reconnaître le stress émotionnel et à composer avec de manière compétente à l’aide des compétences en résolution de problèmes peut contribuer à la réussite scolaire générale. De plus, le programme PSS peut contribuer à améliorer la santé mentale positive et être utilisé comme une stratégie primaire de prévention de la dépression et du suicide. |
Primaire |
Développement des compétences en résolution des problèmes |
M/F |
(6e année) Enfants |
Non indiqués |
Non indiqués |
Eastside Aboriginal Space for Youth (EASY) (aussi appelé Creating Healthy Aboriginal Role Models [CHARM]) |
Canada (Columbie-Britannique) |
Sécurité publique Canada (2021 b); Totten (2009) |
Conçu pour enseigner des compétences socio-récréatives et les aptitudes à la vie quotidienne aux jeunes autochtones (14 à 21 ans) qui présentent un risque élevé d’adhésion à un gang. Principaux objectifs : accroître la sensibilisation aux répercussions négatives de l’adhésion à un gang en jumelant les jeunes à des mentors adultes qui ont de l’expérience et une connaissance directe des réalités de l’adhésion à un gang; favoriser l’honneur et le respect à l’égard de la culture autochtone traditionnelle; et accroître les solutions de rechange au mode de vie de gang. Le programme est axé sur la mobilisation communautaire, la résolution de conflits, le counseling et le travail social, la thérapie familiale, le leadership et le perfectionnement des jeunes, la formation technique et l’apprentissage social et émotionnel. Le programme comprend : des ressources et des activités de nuit (accent mis sur le perfectionnement personnel et professionnel, notamment un contenu de lutte contre la violence); des activités sportives; des forums communautaires (sensibiliser aux dangers d’adhérer à des gangs, examiner les facteurs qui exposent les jeunes autochtones au risque d’adhérer à des gangs, définir des stratégies de prévention, préparer le terrain pour la guérison). |
Secondaire (gang) |
Résistance aux gangs; renforcement des atouts |
M/F |
14 à 21 ans Jeunes Jeunes adultes |
Culture traditionnelle |
Évaluation avant après : acquisition positive d’atouts en matière de développement entre 1 et 2, sauf pour l’autonomisation, l’utilisation constructive du temps et l’engagement envers l’apprentissage; le personnel a noté des changements positifs dans les comportements des jeunes (p. ex. lire davantage, exprimer moins de colère) |
Caring for the Circle Within |
Canada (Yukon) |
Agence de la santé publique du Canada (2016e). |
Programme de guérison à temps plein se déroulant dans la nature et alliant l’approche clinique occidentale et l’approche de guérison des Premières Nations pour soutenir les adultes aux prises avec les séquelles d’un traumatisme (généralement le traumatisme intergénérationnel associé aux pensionnats autochtones). Soutien additionnel qui vise à ce que les participants aient des interactions plus positives avec leur famille et leur communauté et à ce qu’ils acquièrent des connaissances et des compétences (traditionnelles et générales) pouvant être appliquées pour surmonter les difficultés de la vie quotidienne. Organisation de deux (2) camps pour les femmes et d’un (1) camp pour les hommes. De manière générale, les participants souffraient de problèmes de toxicomanie ou liés à une incarcération. |
Secondaire (traumatisme) |
Améliorer les interactions familiales; les aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
Adultes |
Activités dans la nature; approches de guérison des Premières Nations; camps |
Évaluation : niveau élevé de satisfaction à l’égard du programme indiqué par les participants et taux de rétention de plus de 80 %; résultats mitigés des mesures du comportement et de l’attitude effectuées avant et après le programme; améliorations continues observées par la majorité des participants un (1) mois après le programme; preuve de résilience dans les trois (3) évaluations (effets plus prononcés chez les femmes) |
Gang Prevention Through Targeted Outreach (GPTTO); Gang Intervention Through Targeted Outreach (GITTO) |
États-Unis |
Arbreton et McClanahan (2002); Lafontaine et coll. (2005); Theriot et Parker (2007) |
Programme d’intervention et de prévention des gangs offert par le Boys and Girls Club of America qui vise à développer les compétences des adolescents en résolution de conflits, à renforcer leur caractère et à offrir des activités éducatives, professionnelles et récréatives. Les services comprennent le traitement de la toxicomanie, l’enlèvement des tatouages, l’enseignement correctif, l’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne et de compétences professionnelles; des occasions de participer à des activités sont offertes aux jeunes (p. ex. sports, sorties éducatives, billard, jeux, réunions de groupe); les adultes jouent le rôle de mentor et prodiguent des conseils sur diverses questions importantes pour les recrues. Les sujets abordés comprennent les techniques de recherche d’emploi, la localisation des services, la gestion des conflits avec les pairs et la capacité à composer avec les pressions scolaires. Le personnel amène les jeunes aux audiences des tribunaux et aux entrevues d’emploi et aide à organiser des réunions familiales. L’environnement de club offre aux jeunes un endroit où ils se sentent en sécurité. Mise en œuvre dans des communautés autochtones dans le Montana, dans le Dakota du Sud et au Nouveau-Mexique (OJJDP, 2000a) |
Primaire Tertiaire (gang) |
Acquisition de compétences en résolution de conflits; résistance aux gangs |
M/F |
Jeunes |
Non indiqués |
Évaluation : programmes ayant atteint leurs buts – les clubs ont attiré et retenu les jeunes présentant un risque élevé d’adhésion à des gangs; les jeunes ont reçu du soutien clé en matière de développement dans des environnements de club qui aurait autrement pu être recherché en adhérant à des gangs; les participants ont obtenu des résultats positifs plus fréquemment que les autres; le coût supplémentaire estimatif par jeune par année est nettement inférieur au coût de la suppression des gangs. |
Gang Resistance Education and Training (GREAT) Program |
Canada; États-Unis |
Lafontaine et coll. (2005); Preston et coll. (2009) |
Programme cognitif qui aide les élèves à l’école intermédiaire à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour résister à l’adhésion à des gangs. Programme dispensé par des agents d’application de la loi et offert en neuf (9) leçons d’une (1) heure. Comprend : introduction; crimes/victimes et vos droits; sensibilité/préjugés culturels; résolution de conflits; satisfaction des besoins fondamentaux; drogues/quartiers; responsabilité; établissement d’objectifs. Mise en œuvre dans sept communautés autochtones aux États-Unis. |
Primaire |
Outils pour résister aux gangs |
M/F |
12 à 15 ans École intermédiaire Jeunes |
Sensibilité et préjugés culturels |
Étude longitudinale : résultats mitigés, mais jugés prometteurs par l’OJJDP; en attente de résultats des programmes autochtones |
Youth Gang Awareness Cultural Camp |
Canada (Saskatchewan) |
Lafontaine et coll. (2005) |
Youth Gang Awareness Cultural Camp (Dolha, 2004) : créé par la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan (FNIS), ce camp donne aux jeunes autochtones l’occasion d’interagir avec des aînés et des modèles de rôle qui s’efforcent de désidéaliser la vie dans les gangs. |
Primaire |
Désidéaliser la vie dans les gangs |
M/F |
Jeunes |
Créé par la FNIS; aînés |
Non indiqués |
Tsi Tionkwatention A’non:wara Rason:ne (My Home on Turtle Island) Youth Lodge |
Canada (Ontario) |
Agence de la santé publique du Canada (2016p). |
Résidence mixte de 8 lits pour les jeunes (12 à 17 ans) qui éprouvent de graves difficultés dans leur vie dans la communauté Six Nations de Grand River. La résidence adopte une approche thérapeutique qui tient compte des différences culturelles et qui englobe les sphères mentale, physique, spirituelle et émotionnelle. Tous les aspects de la vie au sein de la résidence, notamment les règles et l’approche de gestion du comportement, font partie d’un programme holistique intégré. Celui-ci a pour but d’aider les participants à reconnaître leurs comportements les moins efficaces et, par un processus d’auto-évaluation, à apprendre à faire des choix plus efficaces pour répondre à leurs besoins. |
Secondaire (graves difficultés) |
Apprendre à faire des choix plus efficaces |
M/F |
12 à 17 ans Jeunes |
Tientcompte des différences culturelles; holistique |
Non indiqués |
Projet S.T.E.P. (soutien, traitement, éducation et prévention) |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Project S.T.E.P. (2021) |
Partenariat local visant à offrir des services de counseling, de soutien, d’éducation et de prévention en matière de dépendances chez les jeunes à Ottawa. Un volet culturellement adapté du projet offre aux jeunes autochtones du counseling individuel, des cercles de la parole, un enseignement des aptitudes à la vie quotidienne et des activités culturelles pour créer un environnement auquel les jeunes se sentent appartenir et pour qu’ils acquièrent le courage et les compétences nécessaires pour relever les défis de la vie. |
Secondaire (dépendance) |
Compétences pour relever les défis de la vie |
M/F |
Jeunes |
Counseling individuel adapté à la culture; cercles de la parole; activités culturelles d’enseignement des aptitudes à la vie quotidienne |
Évaluation du programme de counseling en milieu scolaire : 2 élèves sur 4 du groupe de l’échantillon ont réussi à réduire ou à cesser la consommation d’une ou de plusieurs drogues pendant la période d’évaluation; la consommation de cannabis a diminué de 71 %; les élèves éprouvant des difficultés modérées ou graves à leur arrivée dans le programme ont montré des améliorations de leur santé et de leur bien-être; 95 % des élèves participant au programme ont terminé l’année scolaire. Évaluation du programme spécialisé : 79 % des jeunes ayant déclaré consommer de la drogue ont réduit la fréquence de leur consommation; 81 % ont déclaré que le programme les aidait à établir ou à renforcer des relations saines avec leur famille, leur partenaire ou la communauté; 91 % ont obtenu une réussite scolaire ou professionnelle; 84 % ont déclaré une diminution des pensées suicidaires. |
Cherokee Talking Circle (CTC) |
États-Unis (Oklahoma) |
Lowe et coll. (2012); Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention (2016) |
Intervention culturellement adaptée de 10 séances conçue pour les élèves keetoowah-cherokee aux premiers stades de la toxicomanie aux prises avec des conséquences négatives. But : réduire la toxicomanie, l’abstinence étant le résultat idéal. Participation à un cercle de la parole dirigé par un conseiller et un expert culturel; intégration des valeurs des Keetoowah-Cherokee et programme fondé sur le concept d’autonomie des Cherokee. |
Secondaire (consommation de substances) |
Réduire la consommation de substances; autonomie |
M/F |
Jeunes |
Cercle de la parole; expert culturel; axé sur la culture; concept d’autonomie des Cherokee |
Évaluation : intervention culturellement adaptée nettement plus efficace pour réduire la toxicomanie et les problèmes connexes qu’une intervention non culturellement adaptée pour les adolescents amérindiens |
Nimi Icinohabi Program |
Canada (Alberta) |
Agence de la santé publique du Canada (2016m). |
Programme de prévention de la toxicomanie fondé sur des données probantes pour les jeunes autochtones (3e à 9e année), examiné et adapté par la Nation sioux des Nakota d’Alexis de manière à intégrer leurs croyances culturelles, valeurs, langue et images visuelles. Programme adapté offert aux élèves de la Nation sioux des Nakota d’Alexis Un programme complémentaire pour les parents est en cours d’élaboration, et des plans sont en place pour étendre le programme à d’autres communautés autochtones en Alberta. |
Primaire |
Prévention de la toxicomanie |
M/F |
8 à 14 ans (3e à 9e année) Enfants Jeunes |
Programme adapté pour inclure les croyances culturelles, les valeurs, la langue et les images visuelles |
Mesure du programme : l’école et les changements dans les connaissances, les attitudes, les capacités de refus et les croyances des participants ont révélé un comportement individuel positif et des changements communautaires apportés par le programme. |
Community Initiatives For Māori Youth at Risk |
Nouvelle-Zélande |
Capobianco et Shaw (2003); Oranga Tamariki Ministry for Children (2019) |
Programmes parrainés par la police ciblant les jeunes à risque de délit et de récidive (maoris et non maoris) financés en 1997. Projets nécessitant la collaboration entre la police, la famille, l’école et la communauté. Jeunes à risque (8 à 17 ans) aiguillés vers le programme par la police ou l’école. Pour les clients maoris, programmes axés sur les valeurs et principes culturels des Maoris et conçus principalement pour leur procurer un sentiment d’appartenance et de confiance. Activités clés : aptitudes à la vie quotidienne, développement personnel et soutien de la famille (whanau), mentorat, renforcement de l’estime de soi et expériences de plein air. |
Secondaire (jeunes à risque de commettre un délit) |
Sentiment d’appartenance; confiance en soi |
M/F |
8 à 17 ans Enfants Jeunes |
Fondé sur les valeurs et les principes culturels maoris |
Évaluation : taux élevés de rétention des participants; niveau élevé des sorties de la délinquance; fréquentation scolaire accrue et amélioration des résultats scolaires; jeunes déclarant être plus heureux et donner une nouvelle orientation à leur vie; deux (2) programmes ont atteint un taux de cessation de la délinquance pendant le projet de plus de 90 % |
Therapeutic Adventure for Native American Youth (TANAY) |
États-Unis |
Sécurité publique Canada (2012b) |
Programme pour les jeunes présentant des risques élevés dans les centres de détention juvénile, les programmes de traitement, les écoles alternatives, à l’extérieur de l’école, etc., mis en œuvre dans l’un des centres régionaux de traitement des jeunes du Indian Health Service. Ce programme comprend du contenu d’apprentissage par l’expérience et un apprentissage par le service, mais comporte également une composante de thérapie équine, un volet complet de perfectionnement du personnel et des services de santé mentale culturellement adaptés. |
Secondaire (jeunes à risque élevé) |
Apprentissage par l’expérience |
M/F |
Jeunes |
Services de santé mentale culturellement adaptés |
Info sur le programme : le programme a été mis en œuvre avec succès dans l’un des centres régionaux de traitement des jeunes du Indian Health Service et a récemment obtenu une subvention sur 3 ans pour devenir un programme fondé sur des preuves. |
Dakotah Pride |
États-Unis |
Joe et coll. (2008) |
Offre des services résidentiels et ambulatoires de traitement de la toxicomanie à des clients adultes, la plupart étant admis par ordonnance du tribunal, en particulier les clients ayant des démêlés avec un tribunal consacré aux drogues; il offre également des services ambulatoires limités à des jeunes référés par un tribunal. Utilise des approches occidentales et traditionnelles, notamment une approche AA modifiée qui intègre le programme Red Road, la roue de médecine, les huttes de sudation, les cercles de la parole et la participation aux cérémonies de Danse du soleil (Lewis et coll., 2005). La tribu exploite également un centre pour femmes victimes de violence familiale et d’agression sexuelle (« Women’s Circle ») qui offre un refuge temporaire et aide les clientes à accéder aux services appropriés. |
Tertiaire (toxicomanie) |
Réduire la consommation de substances |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Approche AA adaptée à l’aide du programme Red Road; roue de médecine; huttes de sudation; cercles de la parole; cérémonies de Danse du soleil |
Non indiqués |
Youth Project Team (YPT) |
États-Unis (Oregon, Minnesota, Alaska, Oklahoma, Nouveau-Mexique) |
Pearson (2009) |
La YPT offre des services aux jeunes à risque dans différentes communautés. La YPT de Grande Rode offre des services intensifs après l’école et le weekend aux jeunes présentant des risques de démêlés avec la justice. Comprend des réunions communautaires, des activités (p. ex. excursion dans la nature avec discussion sur la consommation de drogues ou les relations saines; club de canotage), des soirées familiales, l’apprentissage de la culture/langue chinook. Le club de canotage comprend des activités pour se préparer au voyage (p. ex. tissage de bandes de cèdre pour fabriquer des cordes, confection de châles, danse, chant, tambours). Vise à accroître l’estime de soi, à améliorer les relations avec les pairs et à développer un sentiment d’identité. La YPT des Ojibwés de Mille Lacs offre des services de prévention pour les jeunes après l’école et le weekend afin de réduire les facteurs de risque de délinquance et de toxicomanie (jugement, placement). Mélange d’enseignements et d’activités avec un accent sur la culture et la langue. La YPT de Old Harbor est axée sur les valeurs familiales, les traditions culturelles des autochtones de l’Alaska, les techniques de survie (chasse, transformation du gibier, pêche, cueillette) et le développement des jeunes. Intègre les valeurs et les traditions culturelles des Alutiiq pour réduire la prévalence de la délinquance juvénile et augmenter et améliorer les services de counseling en santé mentale et en toxicomanie dans le village. La YPT de Two Stars offre des traitements intensifs (p. ex. toxicomanie, counseling en maîtrise de la colère, réunions de groupes d’utilisateurs, activités supervisées pour rediriger les énergies négatives) et travaille directement à l’école, après l’école et à la maison. Le camp de leadership d’été offre un enseignement des aptitudes à la vie quotidienne à titre de service de prévention, et les adolescents plus âgés (au moins 16 ans) peuvent occuper les fonctions de conseillers du camp. Le personnel met en place des interventions en santé mentale pour les jeunes ayant des démêlés avec les tribunaux dans le cadre d’un programme volontaire d’intervention auprès des mineurs de 10 semaines ouvert seulement aux jeunes amérindiens. La YPT des Mescaleros Apaches offre des cours d’aptitudes à la vie quotidienne bimensuels, un programme parascolaire, des excursions éducatives le weekend, l’attribution de crédits de service communautaire contre l’enlèvement des ordures, un programme d’été (Youth Impacting Youth [YIY]) pour produire des vidéos professionnelles sur la prévention du crime. |
Secondaire Tertiaire (jeunes à risque; démêlés avec la justice) |
Accroître l’estime de soi; amélioration des relations avec les pairs; sentiment d’identité; valeurs familiales; culture; techniques de survie; amélioration de la santé mentale; gestion de la colère; aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
Jeunes |
Langue et culture autochtones; tissage de bandes de cèdre pour fabriquer des cordes; confection de châles; danse; chant; tambours; aînés; conseillers culturels; mentors communautaires; camps sacrés |
Entrevues : les jeunes ont déclaré que le programme leur a permis d’utiliser le temps de façon productive, d’en apprendre davantage sur la culture, d’éviter les comportements négatifs, de gérer les problèmes et d’améliorer leurs résultats scolaires. Le personnel a désigné des thèmes de réussite : renforcement des capacités, augmentation des services, coordination des ressources dans le cadre de partenariats, financement et durabilité, restauration de l’identité autochtone en honorant la culture et la tradition. Info sur le programme : La YPT de Mille Lacs montre que les cas de délinquance juvénile ont considérablement diminué (de 270 en 2004 à 44 en 2007) Évaluation : les jeunes de la YPT des Mescaleros, contrairement aux jeunes des autres YPT, ont affiché des niveaux beaucoup plus faibles pour les facteurs de risque (perception du préjudice, soutien des adultes non parents, offre de drogues dans la communauté, etc.) et des niveaux plus élevés pour les facteurs de résilience. |
Restitution Peace Project |
Canada (Territoires du Nord-Ouest, Nunavut) |
Capobianco et Shaw (2003); City of Calgary (2017) |
Projet d’intervention précoce en milieu scolaire pour les enfants et les jeunes (5 ans et plus) axé sur les communautés autochtones. Vise à aider les communautés à élaborer et à mettre en œuvre une solution communautaire aux problèmes qui contribuent à la criminalité et à la victimisation, en particulier les problèmes qui touchent les enfants, les jeunes et les autochtones; et vise à améliorer les résultats scolaires. Le modèle de cercle de paix traite les comportements difficiles en réponse à un conflit et à une cause de conflit; aide les personnes à comprendre les causes sous-jacentes de leur comportement; et enseigne des aptitudes à la vie quotidienne pour la gestion de soi, la résolution des conflits et une plus grande réussite. Le concept de restauration intègre une philosophie de la guérison des Premières Nations pour rétablir les aspects physiques, sociaux, émotionnels et spirituels des personnes et des communautés. |
Primaire |
Traiter les problèmes qui contribuent à la criminalité et à la victimisation |
M/F |
5 ans et plus Enfants Jeunes |
Intègre une philosophie de la guérison des Premières Nations |
Évaluation des processus et des résultats : succès mesuré de l’établissement des modèles de cercle de paix dans chacune des dix (10) collectivités du Nord et efficacité du modèle pour lutter contre la criminalité et la victimisation |
Balgo Women’s Law Camp |
Australie (Australie-Occidentale) |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016) |
Le camp sur le droit traditionnel tenu à Balgo (région reculée de l’Australie-Occidentale) en 2007 a accru la compréhension et les capacités des jeunes femmes à gérer les conflits et la violence, tout en renforçant les forces culturelles et communautaires. |
Secondaire |
Renforcer les capacités de gestion des conflits |
F |
Jeunes adultes |
Culture; communauté |
Info sur le programme : le camp a été une initiative positive qui a permis aux femmes de la région de nouer des liens avec leur héritage culturel, leurs terres et elles-mêmes |
Aggression Replacement Training |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Programme cognitivo-comportemental de groupe structuré de 10 semaines pour maîtriser la colère et acquérir des compétences prosociales. Offert aux jeunes autochtones et non autochtones du système de justice pénale du Queensland, conçu pour enseigner aux jeunes des techniques de rechange dans des situations où ils pourraient autrement se tourner vers la violence ou l’agression. |
Tertiaire (système de justice pénale) |
Maîtrise de la colère, compétences prosociales, réduction des agressions et de la violence |
M/F |
Jeunes |
Accent mis sur les besoins individuels et la situation des autochtones |
Entrevues : les jeunes ont attribué au programme des changements de comportement positifs (p. ex. apprendre à gérer la colère, à résoudre les conflits, à se détendre de façon constructive); les animateurs ont rapporté des changements positifs dans la confiance et l’estime de soi des jeunes, l’amélioration des facteurs cognitifs qui contribuent aux comportements agressifs/violents, la réduction des pensées et des comportements agressifs (plus importante chez les non autochtones); les autochtones tirent davantage profit du programme lorsqu’ils sont soutenus par des animateurs expérimentés qui dispensent le cours en fonction des besoins individuels et de la situation des jeunes autochtones |
Hard to Reach Youth Project |
Nouvelle-Zélande (Sud d’Auckland) |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Approche conçue par les Maoris pour traiter les problèmes de gangs de jeunes. La première étape consiste à « apprendre à se connaître » (établir des relations, tisser des liens de confiance et surmonter les obstacles défensifs pour créer un dialogue honnête et ouvert); la deuxième à passer à un « plan individuel » qui permet à chaque personne de se découvrir (cerner ses compétences et ses forces, parler des situations rencontrées dans la vie et proposer des stratégies de rechange au crime et à la violence); utilisation d’activités sportives et culturelles pour acquérir des connaissances et une expérience relativement aux relations interpersonnelles et à l’empathie. |
Secondaire (gang) |
Solutions de rechange au crime et à la violence, relations, empathie |
M/F |
Jeunes |
Approche conçue par les Maoris |
Évaluation : des évaluations indépendantes et diversifiées ont conclu que l’intervention était hautement efficace – cessation des problèmes |
Racines de l’empathie |
Canada |
Agence de la santé publique du Canada (2016n). |
Programme scolaire pour les enfants à l’école primaire (notamment les enfants autochtones) qui vise à promouvoir la santé mentale et à prévenir la violence. Le cœur du programme réside dans la visite d’un parent et d’un bébé du voisinage dans la classe pendant l’année scolaire. Un instructeur formé du programme Racines de l’empathie aide les élèves à observer le développement du bébé et à nommer ses sentiments. Dans le cadre de cet apprentissage par l’expérience, le bébé est l’« enseignant » et le levier utilisé par l’instructeur pour aider les enfants à définir et à analyser leurs propres sentiments et ceux des autres. Le programme développe les compétences sociales et émotionnelles, l’autorégulation et la fonction exécutive. |
Primaire |
Compétences sociales et émotionnelles; autorégulation |
M/F |
Enfants |
Non indiqués |
Non indiqués |
Akwe:go |
Canada |
Monchalin et Marques (2013); Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres (2021) |
Accent mis sur les traditions culturelles qui suscitent un sentiment d’appartenance chez les enfants autochtones en milieu urbain (7 à 12 ans). Offre une variété d’activités de développement social, notamment l’enseignement des aptitudes à la vie quotidienne, une formation sur la gestion de la colère, du soutien social, afin de résoudre les problèmes d’estime de soi liés à la pauvreté et d’offrir des conseils pour réduire la victimisation et éviter la pression des pairs. Le programme offre également du soutien aux enfants placés, favorise la santé et l’éducation physique, soutient les enfants atteints du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale et appuie les personnes 2SLGBTQI+. Comprend des activités individuelles, des activités de groupe et des cercles familiaux pour encourager les comportements positifs et le bien-être |
Primaire Secondaire (enfants placés; TSAF) |
Aptitudes à la vie quotidienne, maîtrise de la colère, estime de soi, éviter la pression des pairs |
M/F |
7 à 12 ans Enfants |
Ancré dans les traditions culturelles, les cercles familiaux |
Non indiqués |
Approche Wraparound |
Canada et États-Unis |
Sécurité publique Canada (2018b) |
Mis en œuvre aux États-Unis et au Canada pendant les années 1990 et plus récemment (Debicki, 2011). Programme intensif et individualisé de gestion des soins conçu pour les jeunes qui ont des problèmes émotionnels ou comportementaux graves ou complexes. Conçu pour prévenir la fragmentation et les « lacunes » des services que connaissent souvent les jeunes et leurs familles. Vise à offrir des communications plus approfondies et proactives entre les jeunes, la famille et d’autres parties (p. ex. conseillers des tribunaux, travailleurs sociaux, etc.). Offre un continuum de services et des réseaux de soutien assortis d’une coordination de la gestion des cas. Utilise une variété d’interventions établies : formation technique; compétences cognitives en résolution de problèmes; stratégies de maîtrise de soi; formation en gestion familiale; formation sur les compétences parentales, etc. Les stratégies Wraparound permettent de travailler avec les jeunes et les familles pour élaborer un système de soins adapté à chaque participant (Snider et coll., nd). Les organisations autochtones utilisent l’approche Wraparound (Changing Direction in Support of Aboriginal Youth). |
Secondaires (problèmes émotionnels ou de comportement) |
Traiter les problèmes émotionnels et de comportement |
M/F |
Jeunes |
Organisations autochtones utilisant l’approche Wraparound |
Non indiqués |
Woorabinda Early Intervention Coordination Panel |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Réunit des représentants gouvernementaux, non gouvernementaux et communautaires aux réunions du panel interorganisme afin d’offrir une approche coordonnée de soins et de soutien aux jeunes et aux familles autochtones qui présentent des risquent de commettre des délits ou qui ont participé à des délits et dont les besoins sont multiples et complexes. Les rôles clés du panel consistent à évaluer les besoins des personnes et des familles référées et à planifier, à mettre en œuvre et à examiner une gamme d’interventions. Les interventions sont élaborées par des organismes représentés au sein du panel interorganisme ou par du personnel directement employé dans le panel (p. ex. counseling régulier, soutien individuel en classe, activités récréatives parascolaires, promotion de la santé, soutien familial). |
Secondaire (jeunes à risque de commettre un délit) |
Approche coordonnée des soins et du soutien |
M/F |
Jeunes |
Représentants des communautés autochtones concernées |
Évaluations : changements de comportement positifs (p. ex. plus grand respect envers les autres, prise en charge de nouvelles responsabilités, communications plus constructives; amélioration des relations familiales; meilleure connaissance au sein de la famille pour savoir à qui s’adresser pour obtenir de l’aide et quelles compétences mobiliser pour soutenir les enfants; 13 jeunes sur 18 ont continué de commettre des délits dans les années qui ont suivi la participation, mais les délits n’ont pas augmenté de façon constante ou continue |
Centres d’amitié autochtones |
Canada |
Monchalin et Marques (2013); Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres (2021) |
Il existe 119 centres d’amitié au Canada, créés et gérés par les autochtones et pour les autochtones Offrent une variété de programmes sociaux pour les enfants, les jeunes et les familles (p. ex. sports, loisirs, éducation culturelle, compétences parentales avec les adolescents, intervention en matière de violence familiale, programmes de soutien familial, intervention en toxicomanie, formation professionnelle). Programmes appelés « prévention du crime par le développement social » (Hastings et Jamieson, 2002; Waller, Sansfaçon et Welsh, 1999; Waller et Weiler 1984) – accent mis sur la détection et l’intervention précoces dans la vie des personnes ou des groupes considérés à risque. De nombreux centres d’amitié offrent un Aboriginal Healthy Babies Program qui aide les mères avec des nourrissons (information sur les soins aux bébés culturellement adaptés). |
Primaire Secondaire (personnes à risque) |
Éducation culturelle, compétences parentales, violence familiale, toxicomanie, compétences professionnelles |
M/F |
Enfants Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Éducation culturelle |
Non indiqués |
Améliorer les aptitudes à la vie quotidienne et l’emploi (15) |
|||||||||
Wasa-Nabin Urban Youth Program |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Wabano Centre (2021 b) |
À l’aide d’un modèle de soins autochtone, le centre Wabano offre chaque semaine du soutien personnalisé, des ateliers, du soutien à la préparation à l’emploi et un enseignement des aptitudes à la vie quotidienne pour les jeunes autochtones (12 à 18 ans). Comprend un programme culturel pratique avec des animateurs pour acquérir de l’expérience dans les arts, l’artisanat et la culture autochtones. |
Primaire |
Préparation à l’emploi; aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
12 à 18 ans Jeunes |
Modèle de soins autochtone; expérience dans les arts, l’artisanat et la culture autochtones |
Non indiqués |
Yiriman Project |
Australie (Australie-Occidentale) |
Osborne et coll. (2013); Palmer (2013); Redfern (2017) |
Projet lancé par les aînés dans le but de transmettre la culture traditionnelle, les connaissances et la guérison aux jeunes autochtones (jusqu’à 30 ans) afin de réduire les comportements de prise de risques et d’automutilation et d’encourager les jeunes à trouver un emploi valorisant. Quatre stratégies principales : voyages dans des régions éloignées avec des aînés (nature du voyage déterminée par le droit traditionnel; aînés enseignant de manière informelle; transmission des techniques de survie, de la culture, de la langue, des bons comportements à adopter dans le monde); technologie numérique et musique utilisées comme outils pour recruter des participants aux voyages; chaque voyage est filmé, photographié et un livre de récits est compilé (« cartographie culturelle » constituant un aspect clé du projet); jeunes leaders invités à communiquer leurs connaissances sur les difficultés des jeunes dans les communautés et à apporter un soutien logistique aux voyages, à planifier et à animer des activités pendant les voyages (renforcement des capacités, des compétences et du leadership); création de possibilités d’emploi intéressantes et culturellement adaptées en offrant aux jeunes des occasions d’acquérir des compétences professionnelles et personnelles et des compétences particulièrement adaptées aux postes de rangers. |
Secondaire (prise de risque, automutilation) |
Guérison, réduction des comportements de prise de risques et d’automutilation, possibilités d’emploi |
M/F |
Jusqu’à 30 ans Jeunes Jeunes adultes |
Aînés, culture traditionnelle et connaissances; techniques de survie; langue; bons comportements dans le monde; livre de récits (cartographie culturelle) |
Étude : les résultats positifs comprenaient le renforcement de la culture, des traditions et de l’identité chez les jeunes dans le cadre des relations avec les aînés; la guérison grâce au lien avec la nature; l’acquisition de compétences culturelles, linguistiques et de survie; le renforcement du respect des aînés; l’enseignement des connaissances traditionnelles de manière culturellement adaptée; les compétences pour un emploi durable. Principaux facteurs contribuant au succès : propriété et gouvernance de la communauté; participation de la génération intermédiaire entre les aînés et les jeunes servant de pont entre les deux groupes; participants tirant profit du projet |
Police and Citizens Youth Clubs (PCYC) |
Australie |
Cooper et coll. (2016) |
PCYC aide les jeunes à être actifs; à développer leurs compétences, leur caractère et leur leadership; et aide à prévenir et à réduire la criminalité chez les jeunes et contre les jeunes. L’organisme communautaire offre des activités structurées à faible coût pour les enfants et les adultes défavorisés dans la communauté (notamment les autochtones). |
Primaire |
Développement des compétences; leadership |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Programme communautaire |
Non indiqués |
Youth Councils |
États-Unis |
Capobianco et Shaw (2003); City of Calgary (2017); Sagiri (2001) |
Promeut le développement personnel et les compétences en leadership chez les jeunes amérindiens et autochtones de l’Alaska aux fins du développement spirituel, physique et social. Offre une variété d’activités, notamment des conférences sur le leadership, des séminaires, des publications et des activités sportives pour préparer les jeunes à devenir des membres informés et engagés dans leur tribu, leur village, leur communauté, leur État et leur pays. Les Youth Councils comprennent des jeunes amérindiens (de 15 à 24 ans) qui participent à une vaste gamme d’activités (p. ex. préservation culturelle, questions environnementales, service communautaire, etc.) favorisant les compétences en leadership et promouvant de saines habitudes de vie. |
Primaire |
Compétences en leadership |
M/F |
15 à 24 ans Jeunes Jeunes adultes |
Préservation culturelle; questions environnementales |
Info sur le programme : projet couronné de succès; l’un des résultats est une augmentation marquée de l’estime de soi manifestée par les participants. |
Youth Build |
États-Unis |
Joe et coll. (2008) |
Programme de compagnie de travailleurs avec des conseillers en dépendance chimique et un programme de cours théoriques ainsi qu’une thérapie comprenant des activités traditionnelles et culturelles comme des cercles de la parole. Le programme est également utilisé pour suivre les personnes qui ont reçu des services de traitement. |
Secondaire (consommation de substances) |
Emploi |
M/F |
Jeunes |
Activités culturelles; cercles de la parole |
Examen : le programme a pris fin en 2007 en raison du non-renouvellement du financement fédéral dû au nombre insuffisant de diplômés placés dans un emploi rémunérateur; résultat que la tribu a jugé difficile à atteindre compte tenu du manque d’emplois dans la réserve |
Bent Arrow Program |
Canada (Alberta) |
Linden (2001) |
Programme de 16 semaines pour les peuples des Premières Nations âgés de 16 à 24 ans. Destiné aux jeunes qui ne travaillent pas, ne vont pas à l’école ou ne sont pas en situation de formation. Conçu pour développer les compétences et les connaissances nécessaires pour changer et maintenir des changements de mode de vie positifs en utilisant les conseils et les enseignements des aînés autochtones et de la roue de médecine. |
Secondaire (jeunes ne travaillant pas ou n’allant pas à l’école) |
Acquérir des aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
16 à 24 ans Jeunes Jeunes adultes |
Aînés; roue de médecine |
Pas encore évalué |
Community Development Employment Program (CDEP) – ATSIC Many Rivers |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Projet communautaire d’emploi et de perfectionnement faisant appel à des organisations communautaires autochtones pour contribuer au développement de la communauté au moyen de programmes de travail destinés aux autochtones sans emploi. Aide les personnes à acquérir des compétences qui profitent à la personne et à la communauté. Les participants reçoivent un salaire rémunéré des organisations du CDEP pour occuper un emploi ou entreprendre une formation pour contribuer au développement de leur communauté. Aide également les participants à se réorienter vers le marché du travail conventionnel. |
Primaire |
Emploi |
M/F |
Non indiqués |
Organisateurs communautaires autochtones |
Non indiqués |
Saskatoon Community Youth Arts Programming (SCYAP) |
Canada (Saskatchewan) |
SCYAP (2021); Takyi (2017) |
Saskatoon Community Youth Arts Programming (SCYAP) est un organisme de bienfaisance sans but lucratif qui utilise des programmes artistiques et culturels pour améliorer la vie des jeunes autochtones à risque et leur donner des outils pour réussir. |
Secondaire (jeunes à risque) |
Compétences professionnelles (art); relations sociales |
M/F |
Jeunes |
Culture |
Entrevues avec les participants (n=8) : les participants ont déclaré que le programme d’intervention artistique leur a permis de s’éloigner de la criminalité en occupant leur temps; en renforçant leur estime de soi; en développant leurs compétences; en améliorant leurs relations sociales et en les aidant à guérir |
“Knowledge = Power” and “Respect Yourself” Camps |
Australie (Territoire du Nord) |
Bartels (2011) |
Projet de quatre (4) camps de 3 jours organisés en 2007 et en 2008 (34 autochtones; 15 Africains). Les activités des camps comprenaient des randonnées, de l’escalade et des ateliers sur la santé, la nutrition et la toxicomanie, ainsi que des aspects du droit et des forums intitulés « Men’s and Women’s Business ». |
Primaire |
Aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
Non indiqués |
Randonnée |
Info sur le programme : les contacts continus entre les participants et la police ont montré une amélioration de l’éducation et de l’emploi pour certains participants |
Aboriginal Youth Cultural Camp and Leadership Training Program |
Canada (Alberta) |
Linden (2001) |
Camps d’été pour les jeunes destinés aux hommes et aux femmes autochtones vivant en milieu urbain de 13 à 24 ans (camps séparés). Comprend des activités culturelles et récréatives en plein air avec des aînés qui offrent des conseils et des connaissances traditionnelles. Dans le cadre du projet pilote, un programme de compétences en formation en leadership et d’éducation en plein air de 8 semaines a été offert aux jeunes autochtones de 16 à 18 ans (chefs de groupe). |
Primaire |
Leadership |
M/F |
13 à 24 ans Jeunes Jeunes adultes |
Activités culturelles; aînés; connaissances traditionnelles |
Commentaire : aucune évaluation de ce projet n’a été rapportée, mais les activités sont suffisamment intensives pour qu’il ait des chances de réussir. |
Youth Achievement Program (YAP) |
Canada (Manitoba) |
Agence de la santé publique du Canada (2016r); Youth Achievement Program (2021) |
Lancé en 2000, ce programme primé a pour mission de favoriser les changements sociaux chez les jeunes autochtones par la pratique de sports et de loisirs. Le programme a été élargi en 2008 à trois (3) communautés de Premières Nations du Nord. Les jeunes qui réussissent le programme travaillent avec des mentors et du personnel pour offrir des activités parascolaires et des camps d’été à des enfants autochtones et non autochtones dans l’ensemble de la ville. En plus d’offrir aux jeunes leaders un emploi rémunéré, le programme leur donne une occasion importante de montrer l’exemple et de participer à un projet de mentorat par les pairs auprès des autres enfants de leur communauté. Les sports et les activités du programme sont principalement établis en fonction des jeunes leaders et des enfants qui y participent. L’accent est mis sur les sources de la culture, les émotions, les croyances, la réalisation de la santé et l’autonomisation communautaire. Le programme YAP vise à répondre aux préoccupations et aux besoins des familles et des jeunes. |
Primaire |
Leadership |
M/F |
Jeunes |
Accent mis sur la culture; autonomisation de la communauté |
Non indiqués |
Youth Transition Program “Rekindling Youth Spirit” |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Wabano Centre (2021a) |
À l’aide d’un modèle de soins autochtone, le centre Wabano aide les jeunes autochtones (16 à 24 ans) à quitter les Services de protection de la jeunesse ou à améliorer leur vie d’adulte après une enfance sous la protection de l’État. Grâce à des services individuels de gestion de cas, d’éducation et d’intervention, le programme guide les jeunes à travers les étapes du développement autochtone traditionnel afin de rétablir leur fierté culturelle. Le centre aide également les jeunes à comprendre ce dont ils ont besoin pour se construire une bonne vie, qu’il s’agisse de finir leurs études, d’obtenir un emploi, de trouver un appartement et de trouver des conseils sur le soutien financier et communautaire qui leur est offert. |
Secondaire (jeunes quittant les services de protection de la jeunesse) |
Aptitudes à la vie quotidienne; fierté culturelle |
M/F |
16 à 24 ans Jeunes Jeunes adultes |
Modèle de soins autochtone; développement autochtone traditionnel |
Non indiqués |
Youth in Transition (YIT) |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Tungasuvvingat Inuit Centre (2021) |
Par l’entremise du centre Tungasuvvingat Inuit, le programme offre du soutien pour aider les jeunes qui ont recours aux services d’une société de protection de l’enfance ou qui s’apprêtent à quitter une telle société. L’intervenant du programme YIT du centre TI aide les jeunes inuits à établir des liens avec des ressources de soutien en éducation, en emploi, en logement, en aptitudes à la vie quotidienne, en santé mentale, etc., dans leur communauté et les aide à se repérer dans le processus de transition d’une situation de placement à la vie d’adulte. |
Secondaire (enfants placés) |
Passer d’une situation de placement à la vie d’adulte |
M/F |
Jeunes |
Culture inuite |
Non indiqués |
Wabano Youth Diversion Program |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Wabano Centre (2021a) |
À l’aide d’un modèle de soins autochtone, le centre Wabano offre du soutien culturellement adapté aux jeunes autochtones (de 13 à 29 ans) en conflit avec la loi. Le programme appuie les jeunes contrevenants dans leur guérison en leur offrant des programmes culturellement adaptés pour les éloigner du système judiciaire. Avec un intervenant de gestion des cas, les jeunes élaborent un plan d’action personnalisé axé sur la culture et accèdent à des services qui répondent à leurs besoins particuliers. Une fois le plan accepté, aucune autre action n’est poursuivie par la police ou les autorités et les jeunes autochtones sont les bienvenus dans la communauté. |
Tertiaire (conflit avec la loi) |
Aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
13 à 29 ans Jeunes Jeunes adultes |
Modèle de soins autochtone; programmes culturellement adaptés; plan d’action axé sur la culture |
Non indiqués |
Yiriman Youth Justice Diversion Program (YYJDP) |
Australie (Australie-Occidentale) |
Palmer (2013); Redfern (2017) |
Programme communautaire de déjudiciarisation qui cible les jeunes à risque ayant eu des démêlés avec le système de justice et tente de les orienter vers des comportements et des modes de vie plus sains au moyen de pratiques traditionnelles axées sur la culture. Le projet YYJDP est une extension du très fructueux « Yiriman Project », mais vise plus particulièrement à détourner les jeunes des conséquences et des objectifs négatifs de la justice. Le programme « On-Country » est offert dans les langues traditionnelles dans des endroits reculés culturellement importants. Les activités comprennent une randonnée dans la nature de 5 jours et un programme de camp « Care for Country » de 6 semaines pour développer des compétences professionnelles en gestion des terres. Les randonnées sont effectuées en grand groupe (de 50 à 100 personnes) composé de personnes appartenant à au moins trois générations et consistent à parcourir jusqu’à 20 kilomètres par jour. Au cours de ces camps et de ces randonnées sur le terrain, les jeunes apprennent leurs langues et visitent des sites ancestraux, se font raconter des récits, participent à des chants et à des danses traditionnelles… à des pratiques cérémoniales et juridiques, à l’enseignement de l’artisanat traditionnel, au pistage, à la chasse et à la préparation des mets traditionnels, à la pratique de la médecine par les plantes et à la transmission des connaissances aux jeunes générations. |
Tertiaire (démêlés avec le système de justice) |
Guérison; comportement et mode de vie sains; emploi |
M/F |
Jeunes |
Pratique traditionnelle axée sur la culture; langues traditionnelles; camp dans le bush; sites ancestraux; récits; chant et danse traditionnels; cérémonie; artisanat traditionnel; chasse; médecine par les plantes; transmission des connaissances |
Non indiqués |
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Améliorer les compétences parentales (23) |
|||||||||
Visites à domicile |
Australie (Australie-Méridionale) |
City of Calgary (2017) |
Offrir un soutien proactif aux parents et aux pourvoyeurs de soins dans les premières années de la vie d’un enfant. Programme familial de visites à domicile instauré en 2004 pour les familles autochtones avec des nouveau-nés dans le cadre duquel une infirmière rendait visite à toutes les familles autochtones de la communauté pendant les quatre (4) premières semaines de la vie du nourrisson. Services familiaux de visites à domicile étendus également offerts sur une base plus ciblée jusqu’à ce que les enfants atteignent l’âge de 2 ans. |
Primaire |
Soutien aux parents pendant les premières années de la vie de l’enfant |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Family Spirit® |
États-Unis |
Agence de la santé publique du Canada (2016g). |
Programme culturellement adapté de visites à domicile visant à promouvoir la santé et le bien-être optimaux des mères adolescentes et des enfants amérindiens Combine le recours à des auxiliaires de la communauté pour les visites à domicile et un programme axé sur les forces et la culture comme stratégie de base pour soutenir les jeunes familles. Les parents acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour favoriser un développement sain et des modes de vie positifs pour eux-mêmes et leurs enfants. Programme conçu pour accroître les compétences parentales (p. ex. connaissances parentales et sentiment d’efficacité personnelle), réduire les risques psychosociaux et comportementaux chez la mère qui pourraient nuire à l’efficacité du rôle parental (p. ex. consommation de drogues et d’alcool, dépression, troubles d’extériorisation) et promouvoir une adaptation émotionnelle et sociale saine chez les nourrissons et les tout-petits (c.-à-d. comportements d’intériorisation et d’extériorisation). Il vise également à préparer les tout-petits à réussir dès les premières années d’école, à promouvoir des compétences à la vie quotidienne et d’adaptation chez les parents et à orienter les familles vers les services communautaires appropriés. Comprend 63 leçons structurées dispensées en personne par les éducateurs de la santé au domicile des participants. |
Primaire |
Compétences parentales; réduction des risques psychosociaux et comportementaux chez la mère; adaptation émotionnelle et sociale saine des nourrissons et des tout-petits |
Primaire |
Enfants Jeunes adultes |
Programme axé sur la culture, fondé sur les forces |
Évaluation : effets positifs constatés sur les connaissances parentales, le locus de contrôle, les symptômes de dépression et les comportements d’externalisation; effets positifs sur les enfants, dont une diminution des comportements d’externalisation, d’internalisation et de dysrégulation |
KidsFirst |
Canada (Saskatchewan) |
Agence de la santé publique du Canada (2016j). |
Programme volontaire qui aide les familles vulnérables (notamment les familles autochtones) à devenir les meilleurs parents possible et à avoir des enfants en meilleure santé possible. Le programme améliore les connaissances, offre du soutien et renforce les forces de la famille. |
Secondaire (familles vulnérables) |
Forces de la famille |
M/F |
Enfants Adultes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Listening to One Another |
Canada |
Agence de la santé publique du Canada (2016k). |
Élaboré à l’origine aux États-Unis avec des résultats modérément positifs, le programme destiné aux jeunes (10 à 14 ans) et à leurs familles a été culturellement adapté par des partenaires des Premières Nations. Ce programme de prévention de la toxicomanie et de l’alcoolisme axé sur la famille comprend ١٥ séances hebdomadaires d’apprentissage par l’expérience portant sur des thèmes qui touchent les adolescents et leur famille afin de promouvoir le bien-être familial et les valeurs autochtones. |
Secondaire (toxicomanie) |
Bien-être des familles; valeurs autochtones |
M/F |
10 à 14 ans Jeunes |
Culturellement adapté; valeurs autochtones |
Info sur le programme : les résultats de la version adaptés du programme indiquent un taux élevé de rétention des familles participantes par rapport à d’autres programmes ayant fait l’objet d’une adaptation culturelle, un taux élevé de participation familiale et des résultats importants sur le comportement des jeunes. |
Bibbulung Gnarneeep Project (Solid Kid Project) |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Met l’accent sur les communautés autochtones et combine un programme de visites à domicile avec une étude longitudinale qui documente les caractéristiques des familles autochtones qui favorisent un fonctionnement familial sain. Vise à évaluer les caractéristiques prénatales, périnatales et infantiles des enfants en bonne santé, à documenter la mortalité et la morbidité, et à former des autochtones pour gérer le programme. |
Primaire |
Soutien aux parents; fonctionnement familial sain |
M/F |
Enfants Jeunes adultes |
Former les autochtones à la gestion du programme |
Évaluations informelles : indiquent que les visites à domicile offrent aux femmes un meilleur soutien social qui à son tour favorise l’établissement de réseaux communautaires |
Ngumytju TjiTji Pirni (NTP) |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Programme de visites prénatales et postnatales pour les mères et les enfants autochtones. Projet de l’Australie-Occidentale qui vise à améliorer la santé des autochtones et des habitants des îles du détroit de Torres en améliorant la santé maternelle. Coordonné par des travailleurs de la santé autochtones qui parlent la langue des mères. Les visites visent à donner les moyens aux femmes de faire des choix éclairés au sujet de leurs propres soins et des soins aux enfants, et à réduire les taux de maladie et de décès en fournissant des soins de santé maternelle et infantile de grande qualité. |
Primaire |
Améliorer les soins de santé maternelle et infantile |
Primaire |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Travailleurs de la santé autochtones; langue |
Évaluation : données pas encore publiées |
Aboriginal Maternal and Infant Health Service (AMIHS) |
Australie (Nouvelle-Galles-du-Sud) |
Osborne et coll. (2013) |
Conçu pour améliorer les résultats en matière de santé et offrir des soins de santé culturellement adaptés aux femmes enceintes autochtones et à leurs bébés. Assure la continuité des soins aux femmes autochtones grâce à la collaboration entre les travailleurs de la santé autochtones et les sages-femmes pour offrir un service culturellement adapté, fondé sur les principes des soins de santé primaires et offert en partenariat avec les Australiens autochtones, en lien avec les services de maternité généraux. Comprend : consultation communautaire, partenariat avec d’autres services, transition des soins aux nourrissons après 8 semaines vers les services de santé à l’enfance et à la famille (pour la continuité des soins jusqu’à l’âge scolaire) et formation/soutien aux travailleurs de l’AHMIHS. |
Primaire |
Améliorer les soins de santé pour les femmes enceintes |
Primaire |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Soins de santé culturellement adaptés; offerts en partenariat avec les peuples autochtones |
Évaluation : proportion accrue de femmes qui effectuent une première visite prénatale avant 20 semaines; diminution des taux de nourrissons de poids insuffisant à la naissance, de naissances prématurées et de mortalité périnatale; augmentation des taux d’allaitement; les femmes autochtones ont fait confiance au service et l’ont soutenu, ont désigné les visites à domicile, les contacts avec les travailleurs de la santé autochtones et le transport aux rendez-vous prénataux comme les aspects clés du programme dont elles sont satisfaites. Points forts : collaboration entre les travailleurs de la santé autochtones et les sages-femmes dans le cadre d’une approche de soins de santé primaires; personnel qualifié et engagé ayant de bonnes relations avec les communautés autochtones et les services de santé; formation et soutien aux travailleurs |
Canada Pre-Natal Program (CPNP) |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); centre Tungasuvvingat Inuit (2021) |
Par l’entremise du Centre inuit Tungasuvvingat, le PCNP offre un soutien individuel aux femmes enceintes et aux nouvelles mères inuites et à leurs bébés jusqu’à l’âge de 18 mois. |
Primaire (mères) |
Soutien aux mères et aux bébés |
F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Culture inuite |
Non indiqués |
Programme de pratiques parentales positives (Triple P) |
Australie Canada Nouvelle-Zélande (et d’autres pays) |
Houlding et coll. (2012); Keown et coll. (2018); Agence de la santé publique du Canada (2016o); Turner et coll. (2007) |
Intervention auprès des parents fondée sur l’apprentissage social et les principes cognitivo-comportementaux qui vise principalement à accroître les connaissances, les compétences et la confiance des parents et à réduire la prévalence des problèmes de santé mentale, émotionnels et comportementaux chez les enfants et les adolescents. Ce programme repose sur cinq (5) principes de base de pratiques parentales positives qui traitent de facteurs de risque et de protection spécifiques connus pour favoriser une santé mentale et un développement positifs chez les enfants : rendre le foyer sûr et intéressant; créer un environnement d’apprentissage positif; avoir une discipline affirmée; avoir des attentes réalistes; et prendre soin de soi-même en tant que parent. Programme utilisé dans le monde entier et offert dans une perspective autochtone (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande). En Nouvelle-Zélande, un modèle Collaborative Participation Adaptation Model (CPAM) a été utilisé pour adapter culturellement une version de groupe à faible intensité de deux (2) séances du Triple P pour les parents maoris de jeunes enfants. Nous avons collaboré étroitement avec les aînés tribaux, les praticiens et les parents maoris dans le cadre d’un processus participatif pour déterminer le contenu et le processus de prestation du programme qui assureraient l’intégration des valeurs culturelles traditionnelles maories. |
Secondaire (parents en difficulté) |
Améliorer les compétences parentales (connaissances, compétences, confiance) |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Perspective autochtone; valeurs culturelles |
Étude qualitative – Canada : améliorations perçues des compétences parentales, du comportement et des compétences de l’enfant et des relations parents-enfants. Évaluation – Nouvelle-Zélande : les parents du groupe d’intervention ont indiqué de plus grandes améliorations aux problèmes de comportement des enfants et une réduction des conflits entre les parents au sujet de l’éducation des enfants par rapport au groupe témoin après l’intervention; les effets de l’intervention ont été maintenus ou améliorés pendant le suivi; après 6 mois, les parents ont fait état d’une réduction accrue des réactions excessives dans leurs pratiques parentales et d’une amélioration de la confiance dans leur capacité de gérer les comportements difficiles chez les enfants par rapport au groupe témoin; programme culturellement adapté associé à des niveaux élevés de satisfaction parentale |
Families and Schools Together Canada (FAST) |
Canada (Nouvelle-Écosse) |
Preston et coll. (2009) |
Programme mis en œuvre dans plus d’une centaine d’écoles dans l’ensemble du pays. Utilisé pour renforcer l’unité familiale en s’attaquant au lien parent-enfant au moyen de trois (3) composantes principales : établir une relation triangulaire entre les parents, les enfants et l’école; traiter les questions de valeurs personnelles, de responsabilité personnelle et de gestion familiale; donner aux parents les moyens de devenir les principaux protecteurs des enfants. |
Primaire |
Lien parent-enfant |
M/F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Multisystemic Therapy (MST) |
États-Unis Canada |
Greenwood (2008); Sécurité publique Canada (2017b) |
Conçue pour aider les parents à gérer efficacement les problèmes de comportement des jeunes, notamment les relations avec des pairs déviants et les mauvais résultats scolaires. La thérapie multisystémique s’attaque aux obstacles à l’efficacité parentale et aide la famille à mettre en place un réseau de soutien social autochtone. La thérapie est habituellement offerte à la maison, à l’école et dans d’autres lieux communautaires. Les thérapeutes du programme travaillent également sur appel pour offrir des services d’urgence. La thérapie multisystémique est adaptée aux autochtones. |
Secondaire (problèmes de comportement) |
Gestion des problèmes de comportement |
M/F |
Jeunes adultes
Adultes |
Adapté aux autochtones |
Évaluations : efficacité démontrée de la MST pour réduire les taux de récidive et les placements en dehors de la famille pour une grande variété de jeunes à problèmes qui ont affaire aux systèmes de justice juvénile et de services sociaux |
Kwanlin Dun First Nations Healthy Families Program |
Canada (Yukon) |
Linden (2001) |
Cible les enfants (0 à 6 ans) autochtones à risque élevé et leurs parents afin de réduire les multiples facteurs de risque associés aux comportements antisociaux, à la délinquance et aux comportements criminels. Les parents qui participent au programme bénéficient du soutien intégré et culturellement adapté nécessaire pour réduire l’incidence des mauvais traitements/de la négligence envers les enfants et de la violence familiale. L’accent est mis sur l’acquisition de compétences pratiques pour les parents, notamment les soins primaires aux nourrissons, l’accès à l’information, l’aiguillage vers les programmes et services existants et le renforcement du réseau de soutien entourant les nourrissons et les parents. Une fois les problèmes initiaux de santé et de soutien réglés, les parents sont invités à participer au programme de planification de carrière. |
Secondaire (enfants à risque élevé) |
Compétences parentales pour réduire les mauvais traitements/la négligence envers les enfants et la violence familiale |
M/F |
0 à 6 ans Enfants Jeunes adultes Adultes |
Soutien culturellement adapté |
Non indiqués |
Strengthening Families Program (SFP) |
États-Unis |
Sécurité publique Canada (2012b); Whitbeck et coll. (2008) |
Programme de renforcement des compétences parentales et de la famille reconnu à l’échelle internationale pour les familles de tous les niveaux de risque. La population cible des programmes SFP 6 à 11 ans et SFP 12 à 16 ans est constituée d’enfants et de jeunes de 6 à 16 ans à risque élevé et de leurs parents ou pourvoyeurs de soins (parents biologiques, beaux-parents, parents adoptifs, parents de famille d’accueil et grands-parents). Les tribus amérindiennes en milieu urbain et rural et les familles des Premières Nations utilisent des versions culturellement adaptées du SFP. Par exemple, le SFP 10 à 14 ans a été conçu pour prévenir l’initiation précoce à la consommation de substances en mobilisant les adolescents et leurs parents, en améliorant la communication familiale et en réduisant les conflits familiaux, et en enseignant les compétences de résistance à la consommation de substances. |
Secondaire (jeunes à risque élevé) |
Renforcement des compétences parentales; réduction de la toxicomanie |
M/F |
6 à 16 ans Enfants Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Version culturellement adaptée |
Évaluation : réduction importante de l’initiation au tabagisme, à la consommation d’alcool et à la consommation de drogues ou de la consommation de ces substances chez les enfants plus âgés de toxicomanes et de l’initiation à la consommation de drogues ou de la consommation de drogues chez les parents; diminution de la consommation ou de l’intention de consommation d’alcool, de tabac et de drogues; renforcement des facteurs de protection chez les jeunes (compétences sociales et à la vie quotidienne, résistance à la pression des pairs, communication); amélioration de la relation parent-enfant et de la cohésion, de la communication et de l’organisation familiales; amélioration des compétences parentales; diminution des problèmes de comportement et émotionnels chez les jeunes; diminution de la maltraitance des enfants |
Programmes Bii-Zin-Da-De-Dah (BZDDD) & Thiwáhe Gluwáš’akapi (TG) |
États-Unis, Canada |
Ivanich et coll. (2018) |
Deux programmes culturellement adaptés du programme « Strengthening Families Program for Parents and Youth 10-14 » (SFP 10 à 14 ans) conçu pour prévenir l’initiation précoce à la consommation de substances en mobilisant les jeunes adolescents autochtones et leurs parents, en améliorant la communication familiale, en réduisant les conflits familiaux et en enseignant les compétences de résistance à la consommation de substances. |
Secondaire (jeunes à risque) |
Amélioration des relations familiales; réduction des conflits familiaux; compétences de résistance à la consommation de substances |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Programme SFP 10 à 14 ans culturellement adapté |
Commentaire : bien qu’on ait suggéré que l’adaptation d’un programme existant était plus rapide et plus efficace que la création d’un nouveau programme, les exemples de cas ne sont pas convaincants à certains égards; ils illustrent un processus rigoureux d’adaptation culturelle qui intègre de nombreuses voix, une expertise diversifiée et un examen systématique; si le processus n’est ni rapide ni facile, il est efficace |
Rekindling the Spirit |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Programme autochtone comportant une approche holistique aux problèmes sociaux comme la violence familiale, la toxicomanie et l’alcoolisme. Aide les familles à gérer ces problèmes d’une manière culturellement adaptée. L’objectif principal est de maintenir les familles unies, de les rendre fortes et de briser le cycle de la violence familiale, de la toxicomanie et de l’alcoolisme. |
Secondaire (problèmes sociaux) |
Maintenir les familles unies; lutter contre la violence familiale et la consommation de substances |
M/F |
Enfants Jeunes adultes |
Approche holistique |
Non indiqués |
Children’s Aid Society (CAS)/Violence Against Women (VAW) Counsellor and Advocate |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); centre Tungasuvvingat Inuit (2021) |
Par l’entremise du centre Tungasuvvingat Inuit, le programme offre du soutien aux femmes inuites de 16 ans et plus et à leurs enfants qui utilisent les services d’aide à l’enfance ou qui sont victimes de violence. |
Secondaire (enfants placés) |
Soutien aux personnes qui recourent aux services d’aide à l’enfance ou qui sont victimes de violence |
F |
16 ans et plus Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Culture inuite |
Non indiqués |
Dane-zaa Traditional Decision-Making Model (TDM) |
Canada (Columbie-Britannique) |
Agence de la santé publique du Canada (2016f) |
Outil d’intervention en matière de protection de la jeunesse, culturellement sécuritaire et fondé sur les traditions et la culture dane-zaa. Vise à améliorer les résultats positifs pour les enfants et les familles pris en charge par le système de protection de la jeunesse. Organisation d’un cercle de 2 à 3 jours avec les familles, des aînés, des représentants des services de protection de la jeunesse et des joueurs de tambours traditionnels pour déterminer la voie à suivre pour régler les problèmes immédiats et à long terme. Dans le contexte de la vision du monde dane-zaa, la communication, la collaboration et la guérison sont au cœur du travail. |
Secondaire (système de protection de la jeunesse) |
Résultats positifs pour les enfants et les familles qui recourent au système de protection de la jeunesse |
M/F |
Enfants Jeunes adultes |
Traditions et culture autochtones; aînés; tambours; guérison |
Info sur le programme : les résultats préliminaires suggèrent que le modèle TDM a offert un niveau supérieur de soutien aux familles; les familles ont déclaré avoir une plus grande confiance dans le processus et l’espoir d’obtenir des résultats positifs |
Family Well Being Empowerment Course |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Élaboré principalement par les autochtones et fondé sur le principe que tous les humains ont des besoins fondamentaux (physiques, émotionnels, mentaux, spirituels). Le défaut de répondre à ces besoins entraîne des problèmes de comportement. Le cours vise à offrir aux participants et à leur famille un plus grand contrôle sur les conditions qui influencent leur vie. L’accent est mis sur les compétences parentales et relationnelles. Ce cours accrédité à l’échelle nationale aide les personnes à améliorer leurs capacités au moyen d’un enrichissement personnel – en augmentant les connaissances, la résilience et la capacité de résolution de problèmes et en améliorant le sentiment général de bien-être des personnes. |
Primaire |
Compétences parentales et relationnelles; autonomisation |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Cours élaboré principalement par les autochtones |
Non indiqués |
Malanee Bugilmah |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
L’Intensive Family Based Service (IFBS) autochtone offre un soutien intensif et une aide thérapeutique aux familles dans lesquelles au moins un enfant présente un risque imminent de placement (famille d’accueil) aux fins de protection. Offre du soutien à la réunification de l’enfant avec la famille. Objectifs : prévenir le placement des enfants dans un foyer de substitution au motif de la sécurité; aider la réunification des familles dont les enfants sont pris en charge; protéger les enfants autochtones contre les mauvais traitements; prévenir la rupture des familles autochtones; donner des moyens aux parents pour créer un environnement sécuritaire; réduire la probabilité de nouvel avis de mauvais traitements et de négligence envers les enfants. |
Secondaire (risque de placement) |
Soutenir la réunification des enfants avec leur famille |
M/F |
Enfants Jeunes Jeunes adultes Adultes |
IFBS autochtone |
Non indiqués |
Resourceful Adolescent Parent (RAP-P) Program |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Programme en 3 volets : Parents Are People Too; Families Are Important; and Culture and Community. Ressources du RAP mises en place dans le cadre d’un processus de consultation auprès des communautés autochtones qui comprend une vidéo et un manuel du chef de groupe. Les connaissances et les compétences des autochtones qui suivent le programme RAP ont également été intégrées. Pour le premier volet du programme, des groupes communautaires et un animateur formé visionnent chacune des sections de la vidéo et exécutent une série d’exercices et de discussions. Le deuxième volet consiste dans le partage de récits d’expériences vécues dans l’enfance par des aînés autochtones, qui traitent du rôle vital de la famille élargie pour offrir aux enfants un environnement sécuritaire pour grandir. Les discussions consistent à déterminer comment les participants peuvent aider les enfants à se sentir bien dans leur peau et à accroître leur confiance et leur estime de soi. Le troisième volet offre aux participants l’occasion d’aborder la question des rôles culturels dans leur propre vie. La culture autochtone, fondée sur de fortes valeurs familiales, est un élément essentiel du processus de mieux-être familial et communautaire. |
Primaire |
Accroître la participation de la famille |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Culture autochtone intégrée; aînés |
Non indiqués |
Strengthening Families Program |
États-Unis |
Theriot et Parker (2007) |
Cours de 7 semaines pour les familles amérindiennes (les parents et leurs enfants). Programme conçu pour accroître le soutien familial et communautaire, renforcer les liens familiaux et renforcer l’identité culturelle dans le but d’aider les jeunes amérindiens aux prises avec des problèmes de toxicomanie, de délinquance et de conflit familial. |
Secondaire |
Améliorer la communication et les liens familiaux; réduire la toxicomanie, la délinquance et les conflits |
M/F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Identification culturelle |
Info sur le programme : réduction de la toxicomanie, de la délinquance et des conflits familiaux et amélioration de la communication familiale dans les familles amérindiennes qui ont suivi le programme |
Family Well-Being Centre |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); centre Tungasuvvingat Inuit (2021) |
Le centre Tungasuvvingat Inuit offre du soutien social, des activités culturelles, du counseling et des interventions de crise à la population inuite urbaine d’Ottawa. Le centre a été créé pour répondre aux besoins des familles inuites urbaines en offrant des services, des activités et des programmes individuels ou en groupe visant à promouvoir le bien-être des hommes, des femmes et des enfants. Les travailleurs du bien-être des familles soutiennent les familles à risque de recourir aux services d’aide à l’enfance, victimes de violence, qui ont besoin d’aide pour s’y retrouver dans les systèmes urbains ou qui souhaitent établir des liens avec les Inuits dans un environnement culturellement positif et riche. |
Primaire Secondaire (aide à l’enfance, violence) |
Bien-être de la famille |
M/F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Activités culturelles |
Non indiqués |
Urban Extrajudicial Measures Program |
Canada (Saskatchewan) |
Hansen (2015); Saskatoon Tribal Council (2021) |
Géré par le Saskatoon Tribal Council dans le but d’offrir du soutien et de l’aide aux jeunes et aux adultes autochtones et à leurs familles pendant la durée de leurs démêlés avec le système de justice. Pour ce faire, le programme offre des services intégrés au moyen d’un modèle de gestion des cas axé sur la famille et des services de médiation aux jeunes de 12 à 17 ans (pour les premiers délits moins graves). |
Tertiaire (accusés) |
Soutien aux jeunes ayant des démêlés avec la justice |
M/F |
12 à 17 ans Jeunes |
Géré par le conseil tribal |
Entrevues avec les participants : augmentation du sentiment de responsabilisation, réduction de l’anxiété, satisfaction accrue des victimes et des délinquants, sensibilisation accrue à l’impact du crime, sens des responsabilités accru, importance d’établir des relations avec les jeunes pour créer un sentiment d’appartenance, réaction positive des jeunes t aux protocoles et aux enseignements culturels et sentiment de fierté de comprendre les traditions des peuples autochtones |
Réduire la violence familiale (13) |
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Walking the Path Together |
Canada (Alberta) |
Centre national de prévention du crime (2014); Agence de la santé publique du Canada (2016q) |
Projet pilote novateur sur 5 ans axé sur la culture visant à réduire la probabilité que les enfants autochtones (6 à 11 ans) grandissent en utilisant ou en acceptant la violence dans les relations intimes. Programme qui traite la violence familiale chronique, les fondements de la violence intergénérationnelle, ainsi que les futurs comportements délinquants. Mise en œuvre dans cinq (5) communautés des Premières Nations en Alberta (Wabasca, Morley, Hobbema, Fort Chipewyan, Enilda). Objectifs : s’assurer que les enfants participants ne vivent pas des situations de violence à la maison; n’adoptent pas des comportements qui seraient jugés criminels si les enfants avaient 12 ans ou plus. Les participants primaires sont des garçons et des filles qui ont été témoins de violence familiale, qui ont vécu dans un refuge et qui vivent dans une réserve (participants secondaires : frères et sœurs, autres membres de la famille). La sagesse de la culture des Premières Nations est intégrée à toutes les facettes du programme. Les activités d’intervention comprennent la gestion de cas, le counseling individuel, les cercles de la parole, le counseling familial, les discussions avec les aînés et les conférences en groupe familial. |
Secondaire (témoins de violence familiale) |
Réduire la violence familiale |
M/F |
6 à 11 ans Enfants |
Axé sur la culture; sagesse issue de la culture des Premières Nations; cercles de la parole; aînés; conférences en groupe familial |
Évaluation de l’incidence : 82 enfants des groupes de participants primaires et secondaires ont évité la prise en charge dans un système gouvernemental; cessation ou diminution de l’exposition à la violence pour 50 % des participants primaires; retour à l’école ou obtention d’un emploi pour 24 pourvoyeurs de soins; 70 % déclarent être prêts à passer à l’action, à demander de l’aide et à veiller à leur sécurité. Étude du rendement social des investissements (RSI) : valeur sociale globale ou économie financière de 5,42 $ pour chaque dollar dépensé |
Oskâyi Kiskinotahn (Renforcer l’esprit) |
Canada (Alberta) |
Sécurité publique Canada (2014) |
Programme de prévention pour les familles autochtones qui présentent un risque élevé de comportement violent et de démêlés avec le système de justice pénale. Projet conçu pour réduire l’incidence de la violence familiale dans les familles, atténuer le risque de violence à l’égard des enfants et soutenir la guérison et le bien-être des familles. Comprenait des programmes pour les adultes et les enfants (séances de groupe animées sur les facteurs de risque, notamment cérémonies, roue de médecine, huttes de sudation, purification par la fumée, jeux de rôles, jeux traditionnels et artisanat). |
Secondaire (risque de comportement violent) |
Réduire la violence familiale |
M/F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Cérémonies, roue de médecine, huttes de sudation, purification par la fumée, jeux traditionnels et artisanat |
Info sur le programme : taux de récidive autodéclaré de 6 % chez les personnes qui ont terminé les groupes de traitement (contre 34 % chez les personnes qui n’ont pas suivi le programme); vaste soutien au projet pilote; variation des taux de participation locaux au fil du temps. Forces du programme : compétences et connaissances des animateurs, processus de groupe, contenu axé sur les autochtones, transport, garde d’enfants |
Aboriginal Specific Programming for Women Dealing with Anger and Violence |
Canada (Manitoba) |
Capobianco et Shaw (2003) |
Projet sur 5 ans lancé en 2001 et finançant deux (2) organisations communautaires autochtones. Vise à réduire la violence familiale et le cycle de la victimisation et de la délinquance chez les femmes autochtones en enseignant des habiletés d’adaptation et en offrant des services de guérison, de soutien individuel et communautaire et du counseling. |
Secondaire (violence familiale) |
Réduction de la violence familiale; cycle de violence; habiletés d’adaptation; guérison |
F |
Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Far West Area Rural Crisis Intervention Projects |
Australie (Nouvelle-Galles du Sud) |
Capobianco et Shaw (2003); Department for Women, Nouvelle-Galles du Sud (2001) |
L’objectif était de s’attaquer à la forte incidence de la violence familiale dans certaines communautés autochtones rurales en déterminant les besoins des femmes marginalisées ou isolées et en répondant à ces besoins. Les travailleurs autochtones de la lutte contre la violence familiale fournissent de l’information et du soutien aux femmes et aux enfants victimes de violence dans les régions rurales; établissent et maintiennent des partenariats avec les services locaux, notamment policiers, de santé et communautaires; offrent des services aux femmes marginalisées ou isolées locales. |
Secondaire (victimes de violence) |
Lutter contre la violence familiale |
F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Évaluation des processus : les principaux facteurs pour évaluer les projets autochtones comprennent : la propriété de la communauté; l’aide aux communautés pour apporter des changements positifs; la collecte de données compatible avec l’expérience autochtone; la vérification et la présentation des données par la communauté. |
Aboriginal Family and Community Healing Program |
Australie (Australie-Méridionale) |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016); Osborne et coll. (2013) |
Établi pour élaborer des réponses culturellement éclairées et efficaces à la violence familiale dans la région métropolitaine nord d’Adélaïde. Le programme comprenait des activités de groupe interreliées pour les femmes, les hommes et les jeunes autochtones articulées autour de la mobilisation communautaire. Accent mis sur la guérison familiale et communautaire pour doter les personnes des compétences nécessaires pour communiquer efficacement et résoudre les conflits. Activités : cours sur le bien-être familial; groupe de guérison des femmes au moyen de thérapies artistique et narrative; counseling individuel; groupe d’art hebdomadaire dirigé par des pairs; halte-accueil pour les jeunes; services cliniques pour l’évaluation de la santé des adultes et des enfants; et groupes d’hommes. |
Secondaire (violence familiale) |
Réduction de la violence familiale; guérison; communication; résolution des conflits |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Réponses culturellement éclairées |
Évaluation : programme fructueux pour traiter les dimensions sociale, culturelle, spirituelle, émotionnelle et physique du bien-être; groupes efficaces, car se sont réunis régulièrement pendant une longue période (relations de confiance pour amorcer le processus de guérison); environnement sécuritaire pour parler de violence familiale; dynamique de groupe (personnes âgées et personnes plus jeunes); transport essentiel; approche holistique. Malgré une évaluation positive, le programme n’a pas reçu de fonds supplémentaires, ce qui illustre la nature à court terme et précaire du financement des programmes autochtones. |
A New Day |
Canada (Territoires Nord-Ouest) |
Agence de la santé publique du Canada (2016c). |
Programme de counseling communautaire à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, pour les hommes qui ont usé de violence dans leurs relations. Programme géré par le Tree of Peace Friendship Centre, une organisation à but non lucratif bien établie dirigée par des aînés et des membres de la communauté des Premières Nations locaux. Programme qui prévient la violence familiale en invitant les auteurs de cette violence à assumer la responsabilité de leur comportement passé, à créer des plans de prévention des rechutes, à réparer les torts causés et à utiliser leurs forces pour continuer de nouer des relations respectueuses avec eux-mêmes, leurs partenaires, leurs enfants et la communauté. Le tout s’inscrit dans un cadre de compétence culturelle, en tenant compte des répercussions et des origines du traumatisme sur les plans spirituel, physique, émotionnel et mental. |
Tertiaire (violence familiale) |
Prévenir la violence familiale |
M |
Adultes |
Aînés, compétence culturelle |
Non indiqués |
Alice Springs Domestic and Family Violence Outreach Service |
Australie |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016); Agence de la santé publique du Canada (2016b) |
Depuis 2009, le service offre un soutien ciblé aux femmes résidant à Alice Springs et dans les camps urbains environnants qui sont victimes de violence familiale. Gère également des groupes de soutien et d’éducation pour les femmes autochtones dans les camps urbains. |
Secondaire (violence familiale) |
Réduire la violence familiale |
F |
Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Évaluation : 100 % des 19 femmes interrogées ont déclaré que leur sécurité s’était améliorée grâce au soutien du programme; parmi les femmes ayant déjà eu recours à un service d’hébergement de crise, 42 % n’avaient pas utilisé ce service depuis qu’elles recevaient les services ciblés |
Aboriginal Women Against Violence Project |
Australie |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016) |
Lutter contre la violence familiale au moyen de deux (2) stratégies précises : former des femmes autochtones locales pour qu’elles deviennent des formatrices, des mentors et des ambassadrices dans leur propre communauté; et mettre sur pied un comité de femmes autochtones contre la violence (Aboriginal Women Against Violence Committ ee). |
Primaire |
Réduire la violence familiale |
F |
Jeunes adultes Adultes |
Femmes autochtones comme formatrices, mentors et ambassadrices |
Évaluation : le projet a offert des exemples de bonnes pratiques de collaboration avec les femmes autochtones pour prévenir en particulier la violence, dans la mesure où le programme était réfléchi, respectueux et inclusif; le mentorat a créé pour les femmes autochtones un espace sécurisé pour explorer la réalité douloureuse de la violence dans leur vie, leur famille et leur communauté; le programme a fait tomber les obstacles à l’éducation formelle et aux services de soutien généraux et a mis en lumière le rejet de la violence par les femmes autochtones et leur détermination à lutter contre la violence dans les communautés. |
Peepeekisis Project |
Canada |
City of Calgary (2017) |
Le projet, axé sur la violence conjugale, a pris fin en mars 2015. Il comprenait un programme de formation de 52 semaines pour les dirigeants des communautés autochtones et comptait un groupe consultatif d’aînés puissant et actif. Lien avec les tribunaux dans la mesure où certaines personnes en probation participaient au programme. |
Secondaire Tertiaire (violence conjugale) |
Lutter contre la violence conjugale |
M/F |
Adultes |
Aînés |
En cours d’évaluation |
Mildura Family Violence and Sexual Assault Campaign |
Australie |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016) |
La police et les dirigeants communautaires autochtones ont planifié et mis en œuvre une campagne de sensibilisation du public à la lutte contre la violence familiale et les agressions sexuelles (publicités télévisées, affiches). |
Primaire |
Réduire la violence familiale et les agressions sexuelles |
s.o. |
s.o. |
Participation des dirigeants communautaires autochtones |
Preuves empiriques : la campagne n’a pas été évaluée, mais les preuves empiriques sont très positives, indiquant que le programme a permis une meilleure reconnaissance de la violence familiale et des agressions sexuelles chez les résidents de Mildura et une augmentation des signalements de cas à la police |
Working with Aboriginal Families Program |
Australie |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016) |
Programme d’éducation, de soutien post-intervention et de prévention pour les familles autochtones |
Secondaire (violence familiale) |
Réduire la violence familiale |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Examen du programme : le programme laisse entrevoir des stratégies prometteuses |
Spirit of Peace Program |
Canada (Manitoba) |
Monchalin (2012) |
Géré par le Ma Mawi Wi Chi Itata Centre dans le but de mettre fin au cycle de la violence dans les familles autochtones. Le programme pour les hommes met l’accent sur les programmes éducatifs de prévention et d’intervention et les activités de mentorat adaptés à la situation particulière des hommes (p. ex. activités éducatives, intervention axée sur la lutte contre les facteurs de risque associés à l’agressivité, au dysfonctionnement familial et à la violence familiale et au crime). Les femmes bénéficient de programmes éducatifs de prévention et d’intervention et d’activités de mentorat adaptés à leur situation particulière (p. ex. des programmes éducatifs sur la sécurité pour s’assurer qu’elles disposent de plans de sécurité). Les enfants ont bénéficié de programmes éducatifs et de mentorat ainsi que de soutien. |
Secondaire (violence familiale) |
Mettre fin au cycle de la violence |
M/F |
Enfants Jeunes adultes Adultes |
Géré par une organisation autochtone |
Non indiqués |
Atawhaingia te pa harakeke (Nourrir la famille) |
Nouvelle-Zélande |
Capobianco et Shaw (2003) |
S’attaquer aux taux élevés de violence familiale chez les Maoris en examinant les effets de la colonisation sur les pratiques d’éducation des enfants et les structures familiales (whanau) maories, dans le cadre d’un modèle de soutien et de développement des compétences parentales. Le modèle utilise un processus de décolonisation pour permettre aux Maoris de mieux comprendre comment ils en sont arrivés là et de reconnaître les différents facteurs externes qui ont contribué à la situation actuelle. Offre aux participants de l’information préeuropéenne sur l’éducation des enfants : preuves historiques de la protection des enfants par les Maoris; exemples de prise de risque de l’enfance dans l’histoire des Maoris; examen du rôle des femmes dans la société classique des Maoris et de leur statut positif; examen du catalyseur des attitudes des Maoris envers les enfants, les femmes et la famille et des événements qui ont mené à des changements dans la structure familiale traditionnelle; examen de la manière dont ces processus ont mené à l’érosion de la capacité de la famille à prendre soin d’elle-même. |
Secondaire (violence familiale) |
Lutte contre la violence familiale; décolonisation; éducation traditionnelle des enfants |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Décolonisation; récits sur l’histoire des Maoris; animateurs maoris |
Info sur le programme : aucune évaluation formelle, bien que les réponses aient été très positives; deux critères importants pour la mise en œuvre ont été déterminés : une sensibilité et une attitude exempte de jugement doivent sous-tendre les compétences et l’approche des animateurs; les animateurs devraient être maoris |
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Relations saines (14) |
|||||||||
REEL Connections |
Australie |
Bartels (2011) |
Le programme offre une gamme de formations artistiques communautaires afin d’offrir aux jeunes autochtones et issus de la diversité culturelle et linguistique l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences, de rencontrer de nouvelles personnes et d’en apprendre davantage sur le droit en Australie. |
Primaire |
Nouvelles compétences; relations |
M/F |
Jeunes |
Non indiqués |
Évaluation : a conclu que le projet était très apprécié et respecté par différents intervenants et avait gagné la confiance des dirigeants de nombreux groupes culturels différents |
Spirit Movers & Fire Keepers Youth Program |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Ministère de la Justice Canada (2015) |
Géré depuis 1999 par la Minwaashin Lodge, le programme offre aux jeunes (7 à 18 ans) une sensibilisation, des connaissances et des enseignements relatifs à la culture autochtone; favorise et initie l’établissement d’amitiés et de relations saines avec d’autres jeunes exemptes de violence. Soutient les jeunes autochtones à risque en établissant des liens avec leur culture par le biais d’enseignements sacrés et de la promotion de la guérison holistique : offre des occasions de ressentir de la fierté et du respect pour la culture autochtone; promeut des relations saines entre les jeunes au moyen de modèles de rôle positifs, d’enseignements et d’activités sociales; promeut les liens et établit des connexions entre les organismes autochtones et non autochtones qui offrent des services aux jeunes dans la région d’Ottawa; encourage et facilite la guérison des relations entre les jeunes et leurs familles d’origine et élargies; maintient un contact continu avec les jeunes incarcérés afin de leur offrir des liens d’amitié, des enseignements autochtones et des cérémonies traditionnelles. |
Secondaire Tertiaire |
Relations saines; sensibilisation culturelle |
M/F |
7 à 18 ans Jeunes |
Culture autochtone; enseignements sacrés; guérison holistique |
Évaluation : non accessible au public |
Peer Mentoring Program de Uniting Our Nations |
Canada (Ontario) |
Crooks et coll. (2010) |
Favorise l’établissement de relations saines et positives entre les jeunes élèves à l’école secondaire et les pairs mentors des années supérieures. Réunions hebdomadaires des groupes d’élèves à l’heure du dîner et participation à une gamme d’activités, parfois axées sur la culture. Le programme comprend également un membre adulte de la communauté des Premières Nations qui anime un cercle d’enseignement plusieurs fois par semestre. |
Primaire |
Relations saines |
M/F |
Jeunes |
Activités culturelles; adulte d’une communauté des Premières Nations; cercle d’enseignement |
Non indiqués |
Kāholo Project |
États-Unis (Hawaï) |
Cortés-Kaplan et Dunbar (2021) |
Utilisation dans leurs programmes d’une forme d’activité physique culturellement acceptée appelée hula. Après une consultation directe des communautés autochtones qui pratiquent le hula, utilisation du hula comme principale composante d’intervention, qui favorise la cohésion sociale, les valeurs culturelles et la connexion avec le monde (Jernigan et coll., 2020). |
Primaire |
Cohésion sociale; connexion au monde |
M/F |
Non indiqués |
Hula; valeurs culturelles; connectivité au monde |
Non indiqués |
Bicultural Competence Skills Approach |
États-Unis |
Office of Justice and Delinquency Prevention, 2016 |
Intervention conçue pour prévenir l’abus de tabac, d’alcool et d’autres drogues chez les adolescents amérindiens en leur enseignant des compétences sociales. Grâce à des méthodes cognitivo-comportementales adaptées aux prérogatives culturelles et à la réalité de la vie des jeunes amérindiens, les participants sont initiés à des compétences dans les domaines de la communication, de l’adaptation et de la discrimination et les mettent en pratique. Toutes les séances comprennent des discussions sur les valeurs amérindiennes, des légendes et des récits. |
Primaire |
Prévenir la consommation de substances; compétences sociales |
M/F |
Jeunes |
Inclusion des valeurs amérindiennes, des légendes et des récits |
Évaluation : après 6 mois, les participants étaient nettement mieux informés sur consommation et l’abus de substances et manifestaient des attitudes moins favorables à la consommation de substances dans la culture amérindienne; scores supérieurs aux mesures des connaissances sur la toxicomanie, de la maîtrise de soi, des suggestions de rechange et de l’affirmation de soi; les participants ont déclaré avoir consommé moins de tabac, d’alcool, de marijuana et d’inhalants au cours des 14 jours précédents par rapport au groupe témoin. Après 3 ans, les taux de consommation de tabac sans fumée, d’alcool et de marijuana ont diminué de 43 %, 24 % et 53 % respectivement chez les personnes ayant suivi une formation en aptitudes à la vie quotidienne comparativement au groupe témoin. |
Wabano Youth Circle After School Program |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); centre Wabano (2021 b) |
À l’aide d’un modèle de soins autochtone, le centre Wabano gère un programme visant à aider les enfants et les jeunes autochtones (7 à 18 ans) à améliorer leur culture, leur bien-être, leur vie, leur nutrition et leur éducation dans un environnement sécuritaire avec leurs pairs. Le programme est offert trois (3) soirs par semaine pendant l’année scolaire et comprend des cercles de partage pour aider les jeunes à se rapprocher de leurs pairs et une soirée bispirituelle pour les jeunes. |
Primaire |
Établir des liens entre les jeunes et leurs pairs; améliorer la culture, le bien-être, la vie, la nutrition et l’éducation |
M/F |
7 à 18 ans Jeunes |
Modèle de soins autochtone; cercles de partage; soirée bispirituelle |
Non indiqués |
Aboriginal Girls’ Circle (AGC) |
Australie |
Dobia et coll. (2013) |
Intervention visant à accroître les liens sociaux, la participation et la confiance en soi des jeunes filles autochtones à l’école secondaire pour favoriser leur résilience sociale et émotionnelle et leur capacité à être des citoyennes actives de la communauté |
Primaire |
Liens sociaux; résilience |
F |
Jeunes (école secondaire) |
Identité culturelle |
Info sur le programme : confiance accrue (estime de soi, capacité de leadership); attitudes positives; capacité à adopter une approche réfléchie à l’égard des conflits; sentiment accru de lien avec les autres; participation scolaire améliorée; corrélations importantes avec la résilience environnementale dans 8 des 10 dimensions de l’identité culturelle qui appuient la vision liant la résilience et le bien-être à l’identité culturelle autochtone |
Prevention Program of Red Lake Band of Chippewa |
États-Unis |
Sanchez-Way et Johnson (2000) |
Selon les praticiens amérindiens, la prévention primaire fait partie d’un cycle qui passe par l’intervention, le traitement, le suivi/la réadaptation avant de revenir à la prévention primaire. L’un des volets du programme en vigueur depuis le début des années 1980 est un centre communautaire parascolaire pour les jeunes géré par le personnel amérindien du programme de traitement de la toxicomanie. Les jeunes participent à des activités, dont l’artisanat, la confection de tenues cérémonielles pour les pow-wow, le camping, le patin à roulettes (les parents sont tenus de participer aux activités de camping et de patin à roulettes). Un groupe de base de 20 à 25 jeunes forme le noyau d’un groupe de pairs non consommateurs; lorsque d’autres adolescents reviennent d’un traitement contre la toxicomanie, ils sont invités à participer aux activités du centre jeunesse dans le cadre du suivi de leur traitement. |
Primaire Secondaire (consommation de substances) |
Création de groupes de pairs; prévention de la toxicomanie |
M/F |
Jeunes |
Géré par le personnel amérindien du programme de traitement de la toxicomanie; artisanat; tenues cérémonielles pour les pow-wow |
Non indiqués |
Programme de prévention du crime X-Roads |
Canada (Manitoba) |
Sécurité publique Canada (2018a) |
Activités de prévention et d’intervention pour les enfants et les jeunes autochtones (6 à 18 ans) qui présentent des risques d’adhésion à des activités de gang, à The Pas, Manitoba. Programme axé sur des activités visant à réduire le risque et à renforcer les facteurs de protection propres à la situation de chaque participant. Activités : sports et conditionnement physique, arts, développement du caractère et du leadership, santé et aptitudes à la vie quotidienne, éducation. Gestion individuelle des cas axée sur l’application de la loi/la justice juvénile, l’école et la famille. Activités d’intervention : traitement de la toxicomanie, formation aux aptitudes à la vie quotidienne, soutien scolaire, etc. Toutes les activités étaient éclairées par la culture autochtone. But : voir les participants s’intégrer progressivement dans les écoles et les systèmes existants, les organisations et les programmes communautaires. |
Secondaire (gang) |
Résistance aux gangs; engagement positif auprès des pairs et dans la communauté; aptitudes à la vie quotidienne; école |
M/F |
6 à 18 ans Enfants Jeunes |
Activités adaptées à la culture autochtone |
Info sur le programme : le projet a favorisé de nombreux facteurs de protection – participation accrue aux activités prosociales et aux modes de vie sains; possibilités d’engagement positif auprès des pairs et de la communauté; perception du soutien social des adultes et des pairs; choix d’un mode de vie sain; compétences sociales et en résolution de problèmes; mobilisation et réseaux au sein de la communauté des parents, des organisations, des organismes de service, des écoles, des clubs, des ministères gouvernementaux et d’autres entités ayant un intérêt direct pour le bien-être des enfants et des jeunes; preuves empiriques venant des parents et des enseignants qui font état d’un respect et d’une coopération accrus, d’une meilleure concentration en classe, d’une réceptivité et d’une production scolaires plus importantes, d’une réduction des comportements de prise de risque |
Gang Resistance Education and Training (GREAT) |
États-Unis |
Theriot et Parker (2007) |
Programme de prévention des gangs. Programme scolaire dirigé par un agent d’application de la loi en uniforme dans le but d’établir des relations positives entre les jeunes et les services d’application de la loi, d’informer les élèves sur les gangs et de réduire l’adhésion des jeunes aux gangs. |
Primaire |
Résistance aux gangs; renforcement des relations positives |
M/F |
Jeunes |
Non indiqués |
Commentaire : l’importance du recours à des agents amérindiens (ou des agents sensibles à la culture indienne) dans les écoles indiennes n’a pas été évaluée; il pourrait s’agir d’un facteur important pour maximiser les avantages du programme pour les élèves amérindiens. |
Project Venture (PV) |
États-Unis Canada Hongrie |
Bania (2017); Carter et coll. (2007); Centre national de prévention du crime (2011); Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention (2016); Sécurité publique Canada (2012b) |
Programme de développement pour les jeunes axé sur l’expérimentation et le plein air conçu par le National Indian Youth Leadership Project (NIYLP) visant à prévenir la toxicomanie chez les jeunes amérindiens à risque. Le programme organise des activités de plein air axées sur des valeurs traditionnelles amérindiennes pour favoriser l’établissement de relations positives avec les pairs et l’acquisition d’habiletés de groupe. Buts : prévenir la toxicomanie chez les jeunes amérindiens; mobiliser les jeunes dans des projets positifs; acquérir des compétences en leadership; acquérir et améliorer les compétences sociales, de prise de décisions et de résolution de problèmes. Quatre (4) composantes : activités en classe; activités extérieures; camps d’aventures et randonnées; apprentissage par le service axé sur la communauté. Depuis 1990, le programme a été mis en œuvre dans plus de 70 sites dans plus de 23 États américains, ainsi qu’au Canada et en Hongrie. Le projet Venture a été adapté aux jeunes autochtones hawaïens, aux jeunes autochtones d’Alaska, aux jeunes hispaniques et non hispaniques, ainsi qu’aux jeunes d’origine multiethnique. Le programme a également été adapté pour s’adresser particulièrement aux adolescentes. |
Secondaire (jeunes à risque de toxicomanie) |
Prévenir la toxicomanie; relations positives avec les pairs; acquisition de compétences |
M/F |
10 à 13 ans (5e à 9e année) Enfants Jeunes |
Activités de plein air axées sur les valeurs traditionnelles amérindiennes |
Évaluation : la comparaison entre un groupe expérimental et un groupe témoin a montré une initiation plus tardive à la consommation de substances; une réduction de la fréquence de la consommation d’inhalants, d’alcool et de drogues illicites; une diminution de la dépression et des comportements agressifs chez les participants au programme; une amélioration de la persévérance scolaire, du locus de contrôle interne et de la résilience |
Programme Youth in Communities (YIC) |
Australie (Territoire du Nord) |
Courage Partners (2011); Osborne et coll. (2013) |
Cible les jeunes autochtones vivant dans des communautés éloignées. Stratégie globale pour les jeunes : offre des moyens efficaces de détournement des jeunes autochtones des comportements à risque; améliore les choix de vie et les résultats des jeunes autochtones en les mobilisant dans des activités positives qui favorisent une meilleure santé et un plus grand bien-être, le renforcement des capacités communautaires et la participation à l’école, au travail et aux réseaux sociaux; et renforce et améliore l’infrastructure des services à la jeunesse (travailleurs auprès des jeunes, installations disponibles). |
Secondaire (comportements à risque) |
Amélioration des choix de vie et des résultats |
M/F |
10 à 20 ans Enfants Jeunes Jeunes adultes |
Non indiqués |
Évaluation : augmentation importante de la participation aux activités et aux événements communautaires du programme YIC; résultats minimes dans les domaines de l’engagement constructif auprès des pairs, de la contribution au bien-être communautaire, des soins personnels et de l’estime de soi; légère diminution des comportements antisociaux, de l’abus d’alcool ou de drogues, de l’abus de substances volatiles et des démêlés avec le système de justice; diminution importante des comportements antisociaux, de la consommation d’alcool et de drogues, des démêlés avec le système de justice et de l’abus de substances volatiles |
With a Little Help from My Friends |
Canada (Yukon) |
Capobianco et Shaw (2003) |
Projet de soutien aux femmes et aux filles (membres ou non des Premières Nations) souffrant du syndrome d’alcoolisation fœtale compte tenu de leur grande vulnérabilité à la victimisation et à un cycle continu de violence et de criminalité. Les principaux éléments du programme sont le soutien durable par les pairs, l’apprentissage par l’expérience (p. ex. expéditions en milieu sauvage, sports, jeux) et la formation familiale et communautaire. |
Secondaire (SAF) |
Lutte contre la violence |
F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Expéditions en milieu sauvage |
Non indiqués |
LOVE BiTES |
Australie |
Australian Institute of Health & Welfare et Australian Institute of Family Studies (2016) |
Programme d’éducation aux relations respectueuses à l’intention des adolescents (14 à 17 ans) qui met l’accent sur la prévention de la violence familiale et des agressions sexuelles en aidant les jeunes à établir des relations saines et respectueuses (ACSSA 2013). Le programme comprend deux ateliers éducatifs interactifs sur la violence familiale et les agressions sexuelles suivis d’ateliers créatifs pour renforcer l’information couverte précédemment. LOVE BiTES a été adapté et mis en œuvre dans plus d’une centaine de communautés métropolitaines, régionales et reculées en Australie, notamment des communautés autochtones (NAPCAN 2014). Participation de coordonnateurs de programme qui travaillent en partenariat avec les services autochtones pour exécuter les programmes LOVE BiTES propres aux autochtones. Les versions adaptées comprenaient l’utilisation de la langue et des mythes locaux, la mise en œuvre du programme dans des groupes distincts pour les hommes et les femmes et le recours à des animateurs ayant des connaissances culturelles (ACSSA 2013). |
Primaire |
Prévention de la violence familiale et des agressions sexuelles; relations respectueuses |
M/F |
14 à 17 ans Jeunes |
Adapté aux jeunes autochtones; langue et mythes locaux; animateurs ayant des connaissances culturelles |
Commentaire : l’incidence du programme sur les attitudes et les compétences des jeunes autochtones australiens n’a pas été évaluée |
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Améliorer l’environnement scolaire/les résultats scolaires (19) | |||||||||
Programme d’aide préscolaire aux autochtones |
Canada |
Capobianco et Shaw (2003); Linden (2001); Agence de la santé publique du Canada (2016a) |
Programme national d’intervention précoce pour les enfants d’âge préscolaire des Premières Nations, inuits et métis vivant dans des communautés urbaines et nordiques. Conçu en consultation avec les groupes autochtones locaux, le Programme d’aide préscolaire aux autochtones tente de démontrer que des stratégies d’intervention précoce conçues et contrôlées localement et mises en œuvre principalement par les parents et la communauté locale peuvent procurer aux enfants autochtones un fort sentiment d’identité et un désir d’apprendre et des occasions d’épanouissement optimal. Le programme offre du soutien aux parents, un accès aux services sociaux et de santé communautaires et une coordination des services. En plus des activités préscolaires régulières, le programme met l’accent sur le processus d’apprentissage actif, les compétences en résolution de problèmes et encourage le personnel à établir des relations et à partager le contrôle avec les enfants ainsi qu’à agir comme des animateurs plutôt que comme des instructeurs. Pendant la phase pilote initiale sur 4 ans, 83,7 millions de dollars ont été investis dans environ une centaine de projets partout au Canada. En 1998, le programme a élargi son programme hors réserve pour inclure les familles et les enfants autochtones vivant hors des réserves. |
Primaire |
Sentiment d’identité; désir d’apprendre |
M/F |
Préscolaire Enfants |
Conçu et contrôlé localement |
Non indiqués |
Best Start |
Australie (Australie-Occidentale) |
Franks et coll. (2001) |
Conçu pour améliorer le bien-être des enfants autochtones de 0 à 5 ans afin de mieux les préparer à la période préscolaire et à la première année. Projet pilote sur 3 ans qui offre une gamme de services, notamment des groupes de jeu, un programme de nutrition pour les parents, des centres familiaux et des cliniques de vaccination. Propriété et gestion de chaque programme Best Start détenues par la communauté locale. |
Primaire |
Préparation à la période préscolaire |
M/F |
0 à 5 ans Enfants |
Programme géré par la communauté locale |
Non indiqués |
Projet de classe en plein air de Gwich’in |
Canada (Territoires du Nord-Ouest ) Australie |
Capobianco et Shaw (2003); Linden (2001); Centre national de prévention du crime (2008); Agence de la santé publique du Canada (2016h) |
Le Gwich’in Tribal Council a établi un programme qui cible les jeunes autochtones (6 à 12 ans) issus de communautés nordiques et éloignées aux besoins élevés qui font face à de multiples facteurs de risque. Offre aux jeunes autochtones des occasions de s’immerger dans les enseignements traditionnels axés sur la terre. Quatre composantes : salle de classe extérieure traditionnelle (environnement d’enseignement alternatif combinant des cours, des activités traditionnelles, des stratégies de prévention du crime efficaces); orientation (orientation et soutien des enseignants, des parents et d’autres personnes-ressources sur l’intégration des stratégies de prévention du crime à la maison, à l’école, dans la communauté); enseignement de compétences sociales pour les enfants à risque de délinquance (art, théâtre, thérapie par le jeu pour l’expression de soi et la gestion de la colère); intégration dans les programmes (interventions de prévention du crime pour les enfants et les familles intégrées aux programmes communautaires existants). Programmes similaires dans les communautés autochtones du Queensland dont l’objectif est de rassembler les membres de la communauté dans le cadre d’activités traditionnelles visant à renforcer l’identité culturelle ou à interagir avec les jeunes, à renforcer le tissu social de la communauté ou à donner des choses à faire aux jeunes. |
Secondaire (facteurs de risque multiples) |
Habiletés sociales; performance scolaire; comportement |
M/F |
6 à 12 ans Enfants |
Enseignement axé sur la terre; salle de classe traditionnelle en plein air; activités traditionnelles |
Évaluation des processus et des résultats : classe en plein air plus efficace chez les garçons que chez les filles (augmentation des habiletés sociales positives chez les garçons de 6 à 9 ans); différence nette dans la performance scolaire (lecture, mathématiques, orthographe) chez les garçons et les filles sur le site d’intervention (par rapport au site de comparaison); le programme des petits déjeuners a amélioré la fréquentation scolaire (différence de 20 % dans la fréquentation scolaire entre le groupe témoin et le groupe expérimental); les enseignants du site d’intervention ont déclaré que 75 % des élèves qui obtenaient des notes inférieures à la moyenne en classe standard étaient plus performants que leurs pairs dans l’apprentissage des compétences culturelles dans une classe en plein air; réduction de 30 % des signalements d’infraction; amélioration des relations entre l’école et les parents, de la fréquentation scolaire et du comportement en classe |
Programme « idaji Tibeninadāgwaz Ondaje » (Je suis à ma place) |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Wabano Centre (2021 a) |
S’appuyant sur une base culturelle, le centre Wabano gère un programme avec des agents de liaison scolaire autochtones qui agissent à titre de défenseurs des élèves (de la maternelle à la 12e année) et des familles entre la maison et l’école; ces agents de liaison offrent un soutien culturel à l’école; améliorent la performance scolaire; offrent une sensibilisation et du soutien en matière d’auto-identification comme membre d’une Première Nation, Inuit et Métis à l’école; fournissent des ressources pour aider à accroître la sensibilisation aux cultures et la compréhension des cultures des enseignants, des élèves et des conseils scolaires. |
Primaire |
Amélioration de la performance scolaire; identité; sensibilisation aux cultures |
M/F |
5 à 18 ans (maternelle à la 12e année) Enfants Jeunes |
Fondements culturels |
Non indiqués |
Transition Conferences |
Canada (Ontario) |
Crooks et coll. (2010) |
Préparer les élèves de l’école primaire à une transition réussie vers l’école secondaire. Accent mis sur la participation aux activités parascolaires, le renforcement de la confiance et les choix positifs. Chaque conférence comprenait une importante composante culturelle, consistant à inviter des aînés et des conférenciers de la communauté pour diriger des pratiques de purification par la fumée, de chant et de prière cérémoniale, faire des démonstrations de danse autochtone et présenter des œuvres artistiques autochtones. Deux trousses de ressources ont été créées et fournies aux élèves de la 8e année et à leurs éducateurs. Un coordonnateur de liaison avec les jeunes des Premières Nations s’est rendu dans les écoles primaires ayant envoyé des élèves de 8e année à la conférence de transition pour mener des activités de suivi; un manuel organisationnel de la conférence de transition a été créé. |
Primaire |
Réussite de la transition vers l’école secondaire |
M/F |
13 ans (8e année) Jeunes |
Composante culturelle; aînés; purification par la fumée; chant; prière cérémoniale; danse autochtone; art autochtone |
Non indiqués |
Anido Onji « Lieu de l’esprit » |
Canada (Ontario) |
Bania (2017) |
L’Aboriginal Learning Centre de l’Ottawa Carleton District School Board vise trois objectifs principaux : offrir un espace aux programmes éducatifs pour les Premières Nations, les Métis et les Inuits (PNMI) à l’échelle des écoles locales; des programmes de perfectionnement professionnel et des programmes éducatifs pour les PNMI dans l’ensemble des conseils scolaires; un espace culturellement sécuritaire et adapté pouvant être utilisé par la communauté autochtone dans le cadre d’événements. Possède une salle réservée à la purification par la fumée. |
Primaire |
Éducation; perfectionnement professionnel |
M/F |
Jeunes |
Espace culturellement sécuritaire et adapté; purification par la fumée |
Non indiqués |
Programmes Eco Kids; Eco-U; Enviro Tech; Shine On |
Canada (Manitoba) |
Monchalin (2012) |
Le Winnipeg Aboriginal Sports Achievement Centre (WASAC) et l’Innovative Learning Centre (ILC) de l’Université de Winnipeg offrent des programmes axés sur les autochtones qui ne ciblent pas directement la criminalité, mais s’attaquent à de nombreux facteurs de risque liés à la criminalité qui touchent les autochtones. Programmes : Programmes Eco Kids, Eco-U, Enviro Tech, Shine On et Model School. L’objectif final est que les participants obtiennent un diplôme universitaire. L’accent est donc mis sur la réussite des jeunes à l’école primaire et secondaire et sur la préparation à l’université après l’obtention de leur diplôme d’études secondaires. |
Primaire |
Réussite scolaire |
M/F |
Jeunes |
Programmes axés sur les autochtones |
Non indiqués |
Sporting Chance Program |
Australie |
Osborne et coll. (2013) |
Améliorer les résultats scolaires des élèves autochtones grâce au sport et aux loisirs – deux (2) volets : Académies sportives à l’école (School-Based Sports Academies) pour les élèves du secondaire (activités sportives et récréatives comme moyen de renforcer la participation des élèves à l’apprentissage scolaire et sportif pour améliorer les possibilités d’éducation et de carrière); stratégies d’engagement scolaire (Education Engagement Strategies [EES]) pour les élèves de l’école primaire et secondaire (envoi de personnel sur les lieux et mobilisation d’athlètes populaires comme modèles de mode de vie sain, d’aptitudes à la vie quotidienne et d’amélioration de l’estime de soi) (Lonsdale et coll., 2011). |
Primaire |
Améliorer les résultats scolaires |
M/F |
Jeunes |
Non indiqués |
Évaluation : plus de 90 % des élèves déclarent des attitudes positives à l’égard de l’école et de l’identité personnelle, un sentiment de fierté d’être autochtone et un sentiment d’efficacité personnelle comme apprenant; les enseignants indiquent une amélioration modérée de la fréquentation, de l’engagement, de la performance, de la persévérance et de l’implication des parents et de la communauté; fierté des familles à l’égard des réalisations des élèves dans le programme; amélioration du sentiment d’estime de soi et de confiance en soi des élèves; négatif – déséquilibre entre les sexes et nombre disproportionné de garçons dans les académies. Le programme atteint l’objectif de résultats éducatifs positifs pour les élèves autochtones – le plus évident est l’amélioration de l’engagement et de la fréquentation chez les élèves; résultats moins probants concernant l’amélioration de l’assiduité, de l’implication des parents et de la communauté; difficile d’établir un lien entre le programme et l’amélioration des résultats d’apprentissage |
Won Ska Cultural Public School |
Canada |
Schissel (2010) |
S’occupe des enfants des rues et des adultes des Premières Nations qui ont eu des démêlés avec la justice et qui ont été identifiés par les services sociaux comme étant « à risque ». Won Ska obtient de bons résultats pour plusieurs raisons : pour de nombreux élèves qui ont eu des démêlés avec la justice, cette école est le seul endroit qui traite les causes de leurs problèmes judiciaires; l’école impose que la transition de l’enfance et l’adolescence à l’âge adulte soit une priorité fondamentale. L’école est administrée d’une manière démocratique, où les élèves ont pour l’essentiel le dernier mot concernant leur développement éducatif. L’enseignant en tant que mentor joue un rôle très important. |
Secondaire (enfants des rues, démêlés avec la justice) |
Développement éducatif |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
École culturelle |
Info sur le programme : malgré le succès avec des élèves très perturbés, le programme se bat pour obtenir suffisamment de ressources et prouver sa crédibilité |
Education as a Vehicle for Holistic Healing |
Canada (Saskatchewan) |
Schissel (2010) |
Taux de décrochage à l’école secondaire et jeunes ayant des démêlés avec la justice dans la réserve de Côté (communauté éloignée). La nouvelle école de la réserve est devenue le centre du projet de guérison. Jours d’école pour enseigner les exigences officielles et environnement local pour enseigner les aptitudes à la vie quotidienne. Temps passé à l’extérieur de l’école formelle : travail sur des projets environnementaux dans la réserve, apprentissage des connaissances et des langues traditionnelles, conception et mise en œuvre de nouveaux projets impliquant la restauration des terres, participation à des activités physiques pour améliorer la condition physique. Les enseignants partageaient les tâches d’enseignement avec les aînés dans le but d’enseigner aux élèves les connaissances traditionnelles et contemporaines. Les élèves apprennent la « science » de l’horticulture, mais également la spiritualité associée à l’affinité des humains avec la terre; sont exposés à l’histoire culturelle et immergés dans la langue anichinabés dans le cadre de leurs interactions avec les aînés. Objectif : enseigner aux élèves des compétences scolaires et des aptitudes à la vie quotidienne pour leur permettre d’être des citoyens heureux et productifs; apprentissage mutuel des générations (mentorat plus important que l’enseignement magistral); susciter l’appréciation de l’environnement social et physique, surtout en ce qui a trait à la santé personnelle. |
Primaire |
Compétences scolaires et aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
Jeunes |
Connaissances et langues traditionnelles; aînés; spiritualité; histoire culturelle; apprentissage sur la terre |
Non indiqués |
Taita Project |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Environ 50 % des étudiants maoris du Taita College étaient issus de familles associées à des gangs et les Maoris représentaient environ 40 % de la population étudiante, mais 85 % des cas disciplinaires avec violence, consommation de drogues, etc. Utilisation d’une approche fondée sur les forces (réinsertion réparatrice) pour offrir un environnement inclusif des whanau (famille élargie) « difficiles à atteindre » et encourager leur engagement complet auprès de la communauté scolaire. Principes : mettre l’accent sur les qualités positives (p. ex. acquisition de compétences); mettre l’accent sur l’interaction de l’éducation avec le renforcement de la vie familiale; une réintégration réussie dans la whanau implique l’inclusion complète dans une communauté morale élargie (la communauté et l’école sont les principaux agents de la réinsertion). |
Secondaire (gang) |
Participation des élèves à l’école |
M/F |
Jeune adulte (collège) |
Réinsertion réparatrice |
Info sur le programme : diminution des exclusions et des expulsions au cours des trois (3) dernières années; arrêt du port de couleurs des gangs à l’école; graffitis dans l’école disparus; certaines whanau ont commencé à participer à des activités proactives; changement majeur de la participation des whanau au cours des trois (3) dernières années; augmentation de la participation des élèves et du nombre d’élèves qui restent à l’école; groupe kapa haka multiplié par 4; impact positif d’un enseignant de te reo (langue Maori) |
Taonga Education Trust |
Nouvelle-Zélande (Sud d’Auckland) |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Basé dans une communauté très défavorisée, Taonga est un programme pilote qui travaille au niveau local pour aider les mères adolescentes (12 à 18 ans) à poursuivre leurs études et pour soutenir leur whanau (famille élargie). Le programme exige une collaboration avec de nombreux autres organismes et est entièrement géré par les Maoris. À l’heure actuelle, la Teen Parent Unit compte 30 bébés et l’Early Childhood Centre 42. |
Primaire |
Terminer l’école |
F |
Jeunes (adolescents) |
Gestion par les Maoris |
Info sur le programme : il était prévu que les filles terminent l’équivalent d’une année d’école en 18 mois, mais à mesure que leur confiance augmentait un grand nombre d’entre elles ont terminé leur année aussi vite et avec des notes plus élevées que les élèves de l’école ordinaire |
Swan Nyungar Sports Education Program |
Australie (Australie-Occidentale) |
Higgins et Davis (2014) |
L’école secondaire de deuxième cycle de Balga a élaboré une approche préventive novatrice en travaillant en partenariat avec deux aînés respectés et d’autres intervenants pour offrir un programme parallèle culturellement adapté pour les jeunes filles et garçons de la communauté des Noongar (autochtones). Le programme combine le sport à un programme scolaire traditionnel. Objectif : améliorer la fréquentation scolaire; renforcer la confiance et les compétences en leadership; mettre en lien les jeunes avec les débouchés professionnels locaux (grâce à des partenariats avec des entreprises locales). |
Primaire |
Améliorer la fréquentation scolaire; compétences en leadership; emploi |
M/F |
Jeunes |
Aînés; programme d’études culturellement adapté |
Évaluation officielle : bons résultats pour la persévérance scolaire, résultats mitigés pour la performance scolaire (littératie et numératie) (site Web de Balga) |
Aboriginal Power Cup |
Australie (Australie-Méridionale) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Utilise le football comme outil pour mobiliser les élèves autochtones de l’école secondaire dans l’éducation et offrir des modèles de rôle positifs et des voies vers la participation au marché du travail. Le programme comprend un tournoi de football à 9 et d’autres activités, dont des ateliers sur le leadership, la santé, les cheminements de carrière et la culture autochtone. Les élèves doivent avoir un bon dossier de fréquentation scolaire et participer à l’ensemble du programme scolaire pour pouvoir participer au tournoi de football. Le programme vise à accroître la fréquentation, la persévérance et le niveau de scolarité; à renforcer la résilience; et à offrir des options de vie. |
Primaire |
Éducation; résilience; options de vie |
M/F |
Jeunes (école secondaire) |
Culture autochtone |
Info sur le programme : de nombreux élèves ont déclaré avoir acquis un éventail de connaissances et de compétences; les parents et les enseignants ont affirmé que les élèves avaient amélioré leur conscience de soi et leur confiance en soi, s’engageaient davantage dans les options scolaires et professionnelles et avaient acquis des connaissances et des compétences dans différents domaines (p. ex. nutrition). |
Strengths in Motion |
Canada (Ontario) |
Bania (2017); Brownlee et coll. 2012. |
L’intervention vise à promouvoir une culture de forces à l’école (intermédiaire et secondaire). But : fournir aux enfants autochtones qui ont recours aux services de protection de la jeunesse du soutien culturellement adapté fondé sur les forces en milieu scolaire. Donne aux élèves l’occasion d’acquérir une vision positive de soi, des compétences en leadership, des compétences en résolution de problèmes, des compétences sociales, un but précis et de l’espoir pour l’avenir. Comprend un inventaire d’évaluation des forces; un centre de bon départ (orientation); du temps de récupération/prévention; des solutions de rechange à la suspension (cercle de la parole/de guérison); un club d’ambassadeurs (compétences en leadership); un programme de nouvelles expériences (ateliers avec les enfants et les parents sur des problèmes particuliers – enseignements culturels). |
Secondaire (recours au système de protection de la jeunesse) |
Perception positive de soi; environnement de classe; performance scolaire |
M/F |
Jeunes (école intermédiaire, secondaire) |
Pratiques réparatrices (cercle de la parole/de guérison); enseignements culturels |
Évaluation : comparativement aux écoles n’offrant pas le programme : les élèves mettent davantage d’efforts sur l’aide aux autres; ils ont une meilleure opinion d’eux-mêmes, de leurs compétences et de la classe; ils déclarent faire de meilleurs choix; leurs résultats scolaires s’améliorent; les parents estiment que leurs enfants ont acquis de la confiance et une meilleure estime de soi, se sont améliorés sur le plan scolaire et participent à des activités parascolaires; moins d’inquiétude sur la victimisation des enfants; le personnel scolaire estime que le programme accroît le sentiment de confiance et de compétence des élèves (en particulier la communication) et que l’intimidation est moins problématique |
Puawaitanga Takaro Maorie |
Nouvelle-Zélande |
Te Puni Kōkiri (2010) |
Utilisation de l’approche whanau ora (santé familiale), approche holistique du bien-être des familles axée sur le travail avec les familles maories. Les cibles primaires se situent dans trois groupes d’âge et sont les enfants de la « zone grise » (enfants et jeunes qui ne font pas partie de l’élite ni des jeunes « à risque » – peuvent évoluer dans un sens ou dans l’autre). Le programme de premier cycle est un programme de leadership qui travaille avec des enfants scolarisés (10 à 13 ans). Les jeunes du programme de l’école secondaire (13 à 18 ans) peuvent participer à tous les sports. Les sortants (16 à 25 ans) sont associés à des compétences dans le cadre de leur programme d’études secondaires et de fin d’études en se concentrant sur une carrière. |
Secondaire (jeunes à risque) |
Compétences en leadership |
M/F |
13 à 18 ans 16 à 25 ans Jeunes Jeunes adultes |
Approche holistique |
Non indiqués |
First Nations Cultural Leadership Course |
Canada (Ontario) |
Crooks et coll. (2010) |
Le but consistait à créer un cours intégrant les forces du mentorat par les pairs dans un environnement de classe où les jeunes ne subiraient pas les exigences supplémentaires d’un programme parascolaire et pourraient obtenir des crédits scolaires pour leur travail (en tant que mentor ou mentoré). |
Primaire |
Développement des compétences; leadership |
M/F |
Jeunes |
Cours sur le leadership culturel |
Non indiqués |
Bamboo Shield Program |
Canada (Alberta) |
Sécurité publique Canada (2016). |
Travaille auprès de jeunes autochtones et immigrants de 13 à 17 ans à risque élevé dans trois écoles d’Edmonton (Alberta) dans le but de leur offrir des compétences pour réduire leur participation actuelle et future à des activités criminelles. Les écoles sélectionnent les jeunes qui participeront au programme Bamboo Shield en fonction de l’évaluation des facteurs de risque (p. ex. consommation de drogues et d’alcool connue, démêlés avec le système de justice pénale, problèmes de comportement, éclatement de la famille ou problèmes de délinquance). Une fois sélectionnés et évalués, les jeunes participent à un programme structuré couvrant 8 domaines principaux (auto-évaluation et établissement d’objectifs; relations saines; prise de décisions saines; compétences interpersonnelles et en communication; réussite scolaire; mentorat; résolution de conflits; service communautaire). Le programme est offert pendant l’année scolaire et peut commencer lorsque les jeunes sont en 7e année et se poursuivre jusqu’à la 8e et 9e année; des activités familiales sont organisées deux fois par mois et des activités communautaires sont planifiées de façon continue; les participants se rencontrent quatre (4) fois pendant l’été. |
Secondaire (jeunes à risque) |
Réduire la participation à la criminalité; compétences |
M/F |
13 à 17 ans Jeunes |
Non indiqués |
Évaluation préliminaire : les participants se sentent plus engagés à l’école; présence accrue des parents, meilleure communication pour soutenir les jeunes; les jeunes mettent en application de nouvelles compétences sociales et de communication positives à la maison, dans la communauté et à l’école; les services scolaires et communautaires et les membres de la communauté rapportent une collaboration accrue pour soutenir les jeunes culturellement marginalisés. |
Positive Role Models, Academic Tutoring, Leisure and Physical Activity (PALS) |
Canada (Nouvelle-Écosse) |
Preston et coll. (2009) |
Le programme offre un service d’autobus pour les enfants (5 à 23 ans) et de nombreuses activités en lien avec les jeunes. Le programme vise cinq domaines clés pour le développement positif des enfants : éducation/développement scolaire; développement des aptitudes sociales et à la vie quotidienne/du comportement; activité physique et amélioration de la santé; mentors et modèles de rôle positifs; rôle parental efficace et environnement social enrichissant. |
Primaire |
Éducation; compétences sociales/aptitudes à la vie quotidienne; activité physique; modèles de rôle positifs |
M/F |
5 à 23 ans Enfants Jeunes Jeunes adultes |
Non indiqués |
Non indiqués |
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Capacité et mobilisation communautaires (16) |
|||||||||
Patrouilles de nuit |
Australie Canada États-Unis Nouvelle-Zélande |
Cunneen (2001); Jones et coll. (2014); Ryan et coll. (2006) |
Il s’agit de l’un des plus anciens programmes de prévention du crime dans les communautés autochtones (depuis environ 20 ans, a commencé comme une initiative locale). Des agents patrouillent les communautés la nuit et aident les membres de la communauté qui risquent de commettre des délits ou d’être victimes délits (Barclay et Scott, 2013). L’approche est non coercitive, vise à être culturellement adaptée et offre une solution de rechange à l’intervention de la police. Formes d’aide courantes : transport dans un endroit sûr ou un centre de dégrisement; médiation dans les situations potentiellement violentes; éloignement des jeunes de la rue; aiguillage des clients vers d’autres services de soutien communautaires; liaison avec la police, les tribunaux, les cliniques et la famille. |
Secondaire (à risque d’activités nuisibles) |
Réduire les contacts avec la police, les conflits, la criminalité et la victimisation |
s.o. |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Communautés autochtones; adaptation culturelle |
Évaluations : le succès à long terme des patrouilles de nuit suggère que les agents répondent à des besoins de la communauté non satisfaits; les chiffres des gardes à vue ont diminué de moitié en deux (2) ans et les délits liés à l’alcool de 43 %. Capacité : réduire des taux de criminalité juvénile pendant les patrouilles de nuit; améliorer le sentiment de sécurité; minimiser les préjudices associés à la toxicomanie et à l’alcoolisme; encourager le leadership, la gestion communautaire et l’autodétermination autochtones; favoriser les partenariats et la compréhension culturelle entre les communautés autochtones et non autochtones. Limite : faible niveau de financement |
Safe Aboriginal Youth (SAY) Patrouille |
Australie |
Cooper et coll. (2016) |
La patrouille SAY est un programme financé par le ministère du Procureur général (Attorney General Department) pour le transport sécuritaire des jeunes autochtones à leur domicile, à des événements sportifs, dans des centres jeunesse ou dans un endroit sûr la nuit. Objectif : assurer la sécurité des jeunes à risque de danger ou de comportement antisocial. |
Primaire |
Transport sécuritaire |
M/F |
Jeunes |
Patrouille autochtone |
Non indiqués |
Service de police communautaire autochtone |
Mexique Australie Canada |
Capobianco et coll. (2009); Clairmont (2006); Ryan et coll. (2006) |
Services d’autosurveillance communautaire pour régler un éventail de problèmes sociaux perçus, comme l’abus de solvants, l’abus d’alcool, l’école buissonnière et le flânage. Harding (1997) cite le programme Narrogin Street Patrol qui ramène à la maison les jeunes trouvés dans la rue après 21 h 30 et la patrouille Mirriwong à Kununurra qui vérifie la fréquentation scolaire des jeunes ramenés à la maison la veille. En 1995, des communautés autochtones au Mexique ont établi un modèle de police communautaire autochtone conforme à leurs coutumes et à leurs pratiques. Ce modèle joue le rôle de solution de rechange à la police municipale et à la police d’État établies. |
Primaire |
Solution de rechange à la police |
s.o. |
s.o. |
Coutumes et pratiques autochtones; agents autochtones |
Examen : à partir des données recueillies sur 3 ans sur les initiatives d’autosurveillance en Australie-Occidentale, Harding (1997) souligne les répercussions positives de ces approches |
Indigenous Police Liaison Officers (APLO) |
Australie |
Eversole et coll. 2004 |
Les activités des agents de liaison de la police autochtone comprennent les visites à l’école et à domicile; la liaison avec la communauté autochtone et le travail préventif; l’aide en cas d’incidents de criminalité et de violence impliquant des autochtones, notamment le suivi auprès des familles touchées, le rôle d’aiguillage, la communication d’information aux membres de la communauté au sujet d’autres organismes et de leurs services. |
Primaire |
Sécurité communautaire |
s.o. |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Assurer la liaison avec la communauté autochtone |
Sondage : problèmes relevés – trop peu d’APLO; manque de ressources; incapacité à compenser le manque de communication et de compréhension avec les autres membres des forces policières; les APLO sont trop occupés pour mener des activités de prévention du crime exigeant beaucoup de temps et de relations et qui correspondent à la vision holistique de la prévention du crime de la communauté autochtone |
Neighbourhood Support |
Nouvelle-Zélande |
Jones et coll. (2014) |
Initiative de justice locale appuyée par la police de la Nouvelle-Zélande pour accroître la cohésion communautaire dans le contexte de la prévention du crime. Des groupes communautaires bénévoles sans but lucratif participent à une gamme d’activités visant à : minimiser les cambriolages et les délits automobiles dans la zone locale; réduire les graffitis, le vandalisme, la violence et les désordres; prendre des décisions sur les moyens à employer pour gérer les urgences civiles éventuelles; soutenir les victimes d’actes criminels; améliorer les dispositifs de sécurité et l’apparence du quartier; assurer la liaison et coopérer avec d’autres groupes communautaires. |
Primaire |
Réduction de la criminalité |
s.o. |
s.o. |
Implication de la communauté |
Info sur le programme : les participants indiquent que le programme Neighbourhood Support est modérément efficace pour réduire la criminalité locale et renforcer le soutien communautaire |
EagleHEART : Mettre en place une réponse communautaire à la violence |
Canada (Colombie-Britannique) |
Capobianco et Shaw (2003) |
Projet pluriannuel pour les jeunes autochtones (12 à 24 ans) qui a débuté en 2002. Comprend des équipes d’intervention communautaire pour répondre aux situations et aux besoins de la communauté et réduire les facteurs de risque de délinquance et de victimisation. |
Secondaire |
Réduction des facteurs de risque |
M/F |
12 à 24 ans Jeunes Jeunes adultes |
Implication de la communauté autochtone |
Non indiqués |
San Reservists |
Afrique du Sud (Cap-Nord) |
Capobianco et coll. (2009) |
Le service de police sud-africain du Cap-Nord a employé de jeunes dirigeants sans comme réservistes dans le cadre d’efforts de collaboration pour réduire et prévenir la criminalité dans la communauté. |
Primaire |
Réduire et prévenir la criminalité |
M/F |
Jeunes |
Dirigeants sans comme réservistes |
Non indiqués |
Aboriginal Strategic Direction (ASD) |
Australie (Nouvelle-Galles du Sud) |
Capobianco et coll. (2009) |
Le service de police de la Nouvelle-Galles du Sud a lancé l’ADS, politique qui vise à négocier avec les autochtones le mode de surveillance de leur communauté conformément aux normes attendues par tous les citoyens (Police de la Nouvelles-Galles du Sud, 2007). |
Primaire |
Nouveau modèle de service de police |
s.o. |
s.o. |
Négociation avec les autochtones |
Non indiqués |
Justice Groups |
Australie |
Cunneen (2001); Jones et coll. (2014); Ryan et coll. (2006) |
L’un des programmes de prévention du crime les plus anciens dans les communautés autochtones. Inclut des groupes organisés d’autochtones qui se réunissent sur des questions de droit et de justice, ou des groupes qui offrent une approche pangouvernementale globale pour l’élaboration d’initiatives de droit et de justice autochtones. Par exemple, les groupes Local Area Command Aboriginal Consultative Committees (LACACCs) et Aboriginal Community Justice Groups (ACJG) mobilisent les autochtones pour élaborer des solutions globales à la criminalité. Les ACJG « sont des groupes représentatifs des autochtones qui se réunissent pour examiner les problèmes de criminalité et d’infraction dans leurs communautés et trouver des façons de régler ces problèmes » (gouvernement australien, 2010). |
Primaire |
Implication des autochtones dans les solutions contre la criminalité |
s.o. |
s.o. |
Implication des membres des communautés autochtones |
Évaluations : Les ACJG sont efficaces pour défendre les intérêts des Aborigènes afin que le système de justice pénale fonctionne mieux pour leurs membres et leurs communautés; incidence presque immédiate sur les communautés selon les examens et les évaluations précoces très positifs qui ont conclu à : réduction des conflits familiaux et du niveau de violence dans les communautés; augmentation de l’estime de soi dans la communauté; contribution importante à la réduction de la criminalité et du non-respect des ordonnances correctionnelles, en particulier pour les jeunes contrevenants; prestation des services gouvernementaux plus efficace; économies de temps et d’argent; résultats négatifs : punitions plus sévères; ponction possible sur les ressources communautaires; action sans autorisation législative; absence d’indemnisation pour les membres |
Safer Community Councils |
Nouvelle-Zélande |
Jones et coll. (2014) |
Favoriser la sécurité communautaire au moyen d’initiatives de planification et de soutien visant à réduire les problèmes de criminalité et de toxicomanie. Les conseils communautaires représentent les districts néo-zélandais locaux et collaborent étroitement avec les principaux intervenants pour élaborer et mettre en œuvre des plans de prévention du crime. Les intervenants comprennent la police de la Nouvelle-Zélande, le programme Neighbourhood Support, le ministère de la Justice, les écoles locales et les organismes de justice communautaire (Rotorua District Council, 2012). |
Primaire |
Réduire la criminalité et la toxicomanie |
s.o. |
s.o. |
Conseils communautaires |
Non indiqués |
Safer Cities and Shires |
Australie |
Cherney (2004) |
Programme fondé sur le principe selon lequel les interventions en matière de criminalité et de sécurité communautaire doivent être holistiques. Le programme a invité les autorités locales nouvellement fusionnées à devenir des « organismes responsables » dans la prévention du crime et la sécurité communautaire et leur a confié la responsabilité de réunir des équipes de gestionnaires supérieurs (Senior Management Teams [SMTs]). |
Primaire |
Initiatives holistiques de prévention du crime |
s.o. |
s.o. |
Approche holistique |
Non indiqués |
Walking the Prevention Circle (WTPC) |
Canada |
Agence de la santé publique du Canada (2016d) |
Fournit à la communauté un cadre et une feuille de route pour prévenir les mauvais traitements et la violence. Le cercle repose sur un modèle de renforcement des capacités visant à former les éducateurs en prévention au sein de leur propre communauté. Une partie essentielle du cadre vise à fournir aux communautés le langage et le contexte permettant d’examiner les expériences très difficiles vécues par leurs membres, afin de trouver la voie de la guérison et d’un avenir sain. Par exemple, en replaçant les expériences actuelles de violence et de mauvais traitements dans un contexte historique qui tient compte des facteurs de contact, de la Loi sur les Indiens et des pensionnats autochtones, une communauté est en mesure de mieux cerner l’origine de ses expériences de violence pour se doter des outils lui permettant de trouver des solutions. Le cercle est un programme communautaire intensif de trois jours. En plus de présenter un langage et un contexte de la violence et des mauvais traitements, l’atelier permet de lancer l’élaboration d’une feuille de route comptant 10 étapes pour la création de communautés sécuritaires. |
Primaire |
Renforcement des capacités communautaires |
s.o. |
s.o. |
Implication des communautés |
Non indiqués |
Thompson Project |
Canada |
City of Calgary (2017) |
Liens étroits du projet avec un comité directeur établi de dirigeants communautaires autochtones et non autochtones et de fournisseurs de services, et des représentants gouvernementaux. Possibilité de lier le projet aux initiatives existantes de renforcement des capacités dans la communauté. |
Primaire |
Renforcement des capacités communautaires |
s.o. |
s.o. |
Dirigeants communautaires autochtones |
Non indiqués |
Tribal Strategies Against Violence (TSAV) |
États-Unis |
Nichols et coll. (2002) |
Initiative conçue pour permettre aux tribus amérindiennes d’améliorer la qualité de vie dans leur communauté en favorisant la planification stratégique pour déterminer les problèmes communautaires et mettre en œuvre des partenariats conçus localement pour régler les problèmes. Buts : améliorer la capacité de la communauté à s’attaquer de manière globale aux problèmes de criminalité et de violence et à la réduction de la demande de drogue; promouvoir l’élaboration de programmes communautaires faisant appel à la participation active des jeunes, des résidents de la communauté, des éducateurs, des chefs spirituels, des entreprises, des services sociaux, des représentants de la justice pénale et des élus; élaborer un modèle de programme efficace culturellement adapté pouvant être reproduit par d’autres communautés amérindiennes. |
Primaire |
Amélioration de la capacité à lutter contre la criminalité |
s.o. |
s.o. |
Programme adapté à la culture |
Évaluations : le modèle VSAV n’est pas viable – offre un certain nombre de stratégies de réduction de la criminalité à court terme, mais n’est pas adapté sur le plan culturel |
Pechen System |
Philippines |
Vicente et Codmor (2019) |
« Pacte de paix » entre les membres tribaux ou les villageois de différents barangays pour préserver la paix et l’ordre entre eux. Réalisé grâce à une série de rencontres pour convenir de que les tribus d’un barangay et d’autres lieux des Bontoc ne devraient pas être en conflit ou devraient éviter les conflits entre elles. La mise en œuvre du « pechen » (contrat oral) est considérée comme un moyen proactif d’empêcher la perpétration de crimes. |
Primaire |
Préservation de la paix |
s.o. |
s.o. |
Implication des membres tribaux |
Non indiqués |
Culture samie |
Norvège |
Capobianco et coll. (2009) |
Le Parlement sami a déterminé que la police, les services correctionnels et les travailleurs de la santé devaient parler la langue samie et comprendre la culture samie afin d’améliorer l’accès à la justice et la confiance dans le système de justice pénale. |
Primaire |
Comprendre la culture samie |
M/F |
s.o. |
Culture samie |
Non indiqués |
Programme |
Lieu |
Référence |
Description |
Niveau |
Accent |
M/F |
Âge |
Pratiques culturelles |
Résultats |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Reconnexion culturelle (10) |
|||||||||
Aboriginal Cultural Immersion Program |
Australie (Victoria) |
Battams et coll. (2021) |
Programme qui permet aux prisonniers autochtones et aux personnes ayant commis des crimes de mieux connaître et comprendre leur identité culturelle. |
Tertiaire (personnes ayant commis des crimes) |
Connaissance et compréhension de l’identité culturelle |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Identité culturelle |
Non indiqués |
Coyote Pride Mentoring Program |
Canada (Alberta) |
Bania (2017); Bent Arrow Traditional Healing Society (2021) |
Jumelle des jeunes autochtones (7e à 9e année; garçons/filles) et des mentors autochtones qui mettent l’accent sur l’importance de l’éducation et des valeurs culturelles. Le but principal est de promouvoir le développement culturel sain des jeunes. Axé sur le partage des enseignements culturels, les récits autochtones, la vérité des pensionnats, les effets des traumatismes intergénérationnels et l’importance et l’incidence de la réconciliation dans la perspective des Premiers Peuples. Des groupes sont mis sur pied dans chaque école (qui se réunissent une fois par semaine) – les activités comprennent : recrutement et soutien des autochtones de la communauté pour qu’ils deviennent des mentors; formation et ressources pour les mentors; enseignements traditionnels sur les valeurs, les croyances, les cérémonies et renforcement de la fierté à l’égard de la culture; établissement de liens entre les conseillers culturels et les aînés qui appuient le programme et y participent. |
Primaire |
Éducation; valeurs culturelles |
M/F |
12 à 14 ans (7e à 9e année) Jeunes |
Membres de la communauté dans le rôle de mentor; enseignements traditionnels; conseillers culturels; aînés |
Commentaire : l’efficacité du programme n’a pas encore été analysée en profondeur; toutefois, le mentorat est considéré comme une stratégie prometteuse pour soutenir les jeunes autochtones – éléments considérés comme ayant permis de rendre le mentorat plus efficace pour les jeunes autochtones : jumelage naturel contre jumelage formel; mentorat en petits groupes plutôt que jumelage de deux personnes seulement; jumelage fondé sur les similarités et le respect des différences |
Strengthening Our Circle: A Model of Community Support |
Canada (Saskatchewan) |
Capobianco et Shaw (2003) |
Projet pluriannuel de démonstration de prévention du crime pour les enfants et les jeunes (maternelle à 9e année) utilisant un modèle de soutien par les pairs en milieu scolaire qui met l’accent sur la bienveillance, le respect, la responsabilité et un soutien communautaire fort. Des modules d’apprentissage sont en cours d’élaboration autour des enseignements sur les perches de tipi des Premières Nations (« First Nation Teepee Pole Teachings ») pour chaque école et feront participer des aînés autochtones et des anciens afin de promouvoir la compréhension intergénérationnelle et interculturelle. Un institut d’été pour les jeunes en 9e année sera mis sur pied. |
Primaire |
Compréhension intergénérationnelle et interculturelle |
M/F |
6 à 14 ans (maternelle à 9e année) Enfants Jeunes |
Enseignement sur les perches de tipi des Premières Nations; aînés autochtones; anciens |
Non indiqués |
Akeyulerre |
Australie (Alice Springs) |
Arnott et coll. (2010) |
Établi comme un lieu permettant aux Arrernte et à d’autres autochtones de se livrer à leur vie et à leurs pratiques culturelles. Conçu pour donner aux autochtones le droit d’accéder à leurs systèmes de connaissances à leur manière afin que les jeunes ressentent de la fierté pour leur culture et réalisent que leur culture et leurs connaissances sont solides. Établi pour travailler en partenariat avec les systèmes occidentaux conventionnels afin d’assurer une compréhension solide des systèmes de connaissances culturelles. La guérison est définie en termes de bien-être spirituel, social, physique et émotionnel relié à la famille, à la culture, à la langue et au pays; elle est réalisée au moyen d’une combinaison d’activités (p. ex. voyages dans le bush, récits, chant, danse) et de dynamiques spirituelles (cérémonies, transmission des connaissances d’une génération à l’autre). |
Primaire |
Fierté culturelle |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Excursions dans le bush; récits; chant; danse; cérémonies; transmission des connaissances; langue |
Évaluation : mise en évidence d’une lacune importante comblée par le service auprès des Arrernte; résultats : participation accrue, apprentissages et fierté; amélioration de la santé mentale et de l’inclusion sociale; soutien aux soins aux personnes âgées, services aux personnes handicapées, prévention du crime, prévention de la toxicomanie |
Tapwe Youth Warrior Program |
Canada (Alberta) |
Hansen (2015) |
Programme de justice pour les jeunes autochtones qui les aide à trouver leur moi intérieur en réapprenant le concept de guerrier. Le programme s’appuie sur les enseignements traditionnels ou le droit naturel (bienveillance, bonté, respect, amour et moi) qui s’apprend dans le cadre des cérémonies et des rituels. Le programme Tapwe insiste sur la recherche de la conscience crie, la sensibilisation à la culture et l’expérience d’une bonne vie. Le programme aide les jeunes à trouver et à suivre une voie de guérison spirituelle – voie pour mener une bonne vie. |
Primaire |
Trouver son moi intérieur |
M/F |
Jeunes |
Enseignements traditionnels (droit naturel); cérémonies; rituels |
Non indiqués |
Fagfaga System |
Philippines |
Vicente et Codmor (2019) |
Moyens utilisés par les aînés ou les représentants pour éduquer ou conseiller les jeunes ou les nouveaux résidents dans le barangay de la communauté sur les pratiques autochtones afin que les règlements ou les pratiques autochtones visant à prévenir la perpétration des crimes soient observés sans plainte. Pratiques visant à éviter les multirécidivistes. |
Primaire |
Enseignement des pratiques autochtones |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Aînés; pratiques autochtones |
Non indiqués |
Traditional Indigenous Games |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014); Taylor (2005) |
Vise à développer les connaissances que les jeunes autochtones ont de leur héritage culturel; former aux jeux traditionnels; tisser des liens avec les écoles et les communautés par le biais d’activités culturelles et physiques communes. Les enseignants ont intégré les jeux traditionnels aux activités et aux programmes scolaires, offrant aux élèves des activités agréables et saines qui améliorent leur condition physique et leur niveau de compétence. |
Primaire |
Connaissances culturelles; aptitudes à la vie quotidienne |
M/F |
Jeunes |
Jeux traditionnels; activités culturelles |
Évaluation : résultats positifs en matière de transfert des connaissances et des compétences, exposition des jeunes autochtones à un élément positif de leur héritage culturel, validation de la culture autochtone, amélioration des liens avec la culture |
Applied Theatre Engagement |
Canada |
Conrad (2020) |
L’approche s’appuie sur trois (3) projets de recherche-action participative auprès de jeunes autochtones dans trois (3) contextes différents : milieu scolaire, prison pour jeunes contrevenants et organismes communautaires offrant des services aux jeunes de la rue. L’approche examine l’importance du théâtre appliqué auprès des jeunes autochtones pour éviter de reproduire les récits unidimensionnels axés sur les dommages à la faveur de processus inspirants de survie et de résurgence. |
Primaire Secondaire (jeunes de la rue) Tertiaire (jeunes en prison) |
Résilience; survie; résurgence |
M/F |
Jeunes |
Thèmes autochtones |
Non indiqués |
We-Al-Li Program |
Australie |
Franks et coll. (2001) |
Comprend des thérapies autochtones pour aider les autochtones à composer avec les effets des traumatismes transgénérationnels. Le processus de guérison commence lorsque les personnes reprennent possession de leurs récits traumatiques de perte, de deuil et de douleur résultant de relations brisées avec elles-mêmes, les autres et leur communauté. Le partage d’expériences au sein d’un groupe de parole aide la personne à guérir, en réduisant le sentiment d’isolement, et le fait d’être en compagnie de personnes ayant des expériences semblables permet la compréhension, le soutien et le respect de leurs expériences. |
Secondaire (traumatisme) |
Rétablissement après un traumatisme |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Thérapies autochtones; groupe de parole |
Non indiqués |
Culturally Appropriate Program (CAP) |
Canada (Manitoba) |
Bania (2017) |
Programme de 4 jours basé sur des DVD offert aux jeunes et aux adultes autochtones qui ont des démêlés avec le système de justice pénale (ou qui risquent d’en avoir). Programme de décolonisation et de guérison qui favorise la conscience de soi, l’autodétermination et la réconciliation (récupération de son identité). La roue de médecine est utilisée comme cadre de travail du programme pour faciliter la compréhension de la période préeuropéenne, les répercussions des premiers contacts avec une autre culture, les conditions actuelles découlant de la colonisation et la guérison après ces répercussions. |
Secondaire Tertiaire (à risque de ou ayant des démêlés avec le système de justice pénale) |
Récupération de son identité |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Roue de médecine |
Évaluation : les répondants ont estimé que le programme avait augmenté leur conscience de soi (97 %); leur développement personnel (97 %); le sentiment de compétence (98 %); l’autodétermination (95 %); les connaissances dans une variété de domaines liés aux thèmes du programme (93 % à 97 %) |
Approches de justice réparatrice (19) |
|||||||||
Vancouver Aboriginal Transform-ative Justice Services Society (VATJS) Community Council Forum |
Canada (Colombie-Britannique) |
City of Calgary (2017); Palys (2014) |
Le conseil communautaire du VATJS est l’équivalent autochtone d’un tribunal – les autorités communautaires prennent des décisions de manière culturellement acceptée au sujet des personnes qui comparaissent. La VATJS adopte une approche de guérison en matière de justice en faisant participer le délinquant, la victime, un aîné, un animateur du conseil du programme et souvent 2 ou 3 autres bénévoles qui ne sont pas des aînés. L’objectif est de comprendre les facteurs personnels et contextuels qui ont contribué à l’apparition des problèmes ayant amené la personne au cercle et d’élaborer un « plan de guérison » pour conduire la personne sur un meilleur chemin de vie. Bien qu’ils ne soient pas préventifs en général, les groupes de justice communautaire ou les cercles de détermination de la peine bénéficient d’un grand soutien des communautés autochtones à titre d’approche de prévention tertiaire pour traiter des problèmes pluridimensionnels et continus liés à la criminalité (mesures de rechange). |
Tertiaire (accusés) |
Approche de guérison en matière de justice |
s.o. |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Décisions prises de manière culturellement acceptée; approche de guérison; aîné |
Évaluation : taux élevés d’exécution complète (82 %) et partielle (10 %) de tous les types de plans de guérison/d’action; augmentation du nombre d’autoaiguillages; utilisation des services après la fin officielle du programme; rétroaction positive des partenaires communautaires; résultats positifs aux indicateurs propres au programme (p. ex. logement, itinérance) qui satisfont ou dépassent les définitions de réussite établies par l’autorisation de financement. |
Tribunal Gladue |
Canada (Ontario) |
Campbell Research Associates (2008); Rudin (2019) |
Contrairement aux tribunaux ordinaires, un tribunal Gladue s’occupe des libérations sous caution et des plaidoyers dans la même salle d’audience et il existe un programme de cautionnement autochtone (Aboriginal Bail Program) pour les accusés autochtones; l’accent est mis sur l’aide aux accusés et aux contrevenants autochtones en tenant compte de leur héritage autochtone; et une équipe de ressources appuie le processus Gladue (c.-à-d. Aboriginal Bail Program, travailleur en service social individualisé Gladue et préposé à l’assistance postpénale). |
Tertiaire (accusés) |
Tenir compte de l’héritage autochtone |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Tenir compte de l’héritage autochtone |
Évaluation : 80 % des peines des délinquants ayant bénéficié d’un rapport Gladue ont correspondu de près ou exactement aux plans établis dans les rapports |
People of the Longhouse of Kahnawake Mohawk Nation |
Canada |
Dickson-Gilmore (1992) |
Système de justice traditionnel proposé par le peuple de la maison longue de la Nation mohawk de Kahnawake qui combine le règlement des différends et les traditions politiques en valorisant autant que possible le rétablissement de l’harmonie entre les parties à un différend et en rejetant l’accent mis par le système accusatoire sur la détermination de la culpabilité d’une partie par rapport à une autre et l’attribution d’une peine. La justice du peuple de la maison longue part du principe qu’en exigeant et en respectant la participation maximale des deux parties au conflit et de leur communauté au processus de règlement et à la négociation de la restitution la probabilité que la justice soit rendue et qu’elle soit perçue comme telle est plus grande. |
Tertiaire (accusés) |
Restauration de l’harmonie |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Système de justice traditionnel |
Non indiqués |
Biidaaban |
Canada |
Hewitt (2016) |
Modèle communautaire de justice réparatrice fondé sur les principes juridiques anichinabés ouvert en 1993. Créé par la Première Nation Rama, ce modèle repose sur le principe que la justice réparatrice exige une guérison holistique non seulement entre le délinquant et la victime, mais également dans l’ensemble de la communauté. Dans ce processus, la réciprocité est fondamentale – les auteurs du préjudice doivent réparer le préjudice causé. |
Tertiaire (accusés) |
Guérison holistique |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Principes juridiques anichinabés |
Info sur le programme : taux de récidive (c.-à-d. tout retour en détention) inférieur à 5 %; coûts extraordinairement faibles comparativement aux coûts annuels de détention |
Opaskwayak Cree Nation’s Restorative Justice Program |
Canada (Saskatchewan) |
Hansen et Lancely (2016) |
Programme de justice réparatrice créé en réponse aux taux disproportionnés de jeunes autochtones incarcérés dans le système de justice. Le comité s’occupe principalement des infractions mineures et se concentre sur les jeunes; mais dans une moindre mesure, il s’occupe également des contrevenants adultes. |
Tertiaire (accusés) |
Justice réparatrice |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Approche réparatrice |
Évaluation : les participants ont déclaré que le taux de récidive avait diminué chez les délinquants qui ont fait l’objet d’un processus judiciaire Opaskwayak; la réparation des torts et la présentation d’excuses aux victimes sont des facteurs importants pour réduire les taux de récidive dans la communauté; le processus aide les victimes et les communautés à guérir du crime |
SWO Tribal Court |
États-Unis |
Joe et coll. (2008) |
Au cœur du système de justice tribale des SWO réside le tribunal tribal, dont le cadre philosophique central, en particulier le tribunal consacré aux drogues, relève de la justice réparatrice, moyen de résoudre les conflits et de prévenir le crime autrement que par l’approche accusatoire habituelle des tribunaux. Le tribunal tribal des SWO a mis sur pied en 1998 un programme de tribunal consacré aux drogues pour les adultes, d’une durée de 12 mois (tribunal de traitement) visant à offrir une solution de rechange à l’incarcération des personnes reconnues coupables d’incidents automobiles et de négligence d’enfants liés à la toxicomanie. |
Tertiaire (accusés) |
Mode alternatif de résolution des conflits |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Justice réparatrice |
Info sur le programme : même avec un manque chronique de ressources (c.-à-d. effectif faible, inadéquation/insuffisance des installations de traitement et de détention), les agents de probation des tribunaux sont en mesure d’améliorer la surveillance des jeunes en probation en établissant des liens et en collaborant avec les écoles et d’autres fournisseurs de soins; les agents d’application de la loi sont en mesure de collaborer avec les organismes communautaires pour améliorer la sensibilisation de la communauté. |
Options de traitement en matière de violence familiale (OTVF) |
Canada (Yukon) |
Centre national de prévention du crime (2008) |
Tribunal spécialisé et programme de traitement pour gérer les cas de violence familiale. Le tribunal du projet OTVF a cherché à mobiliser de multiples intervenants, dont la police, les agents de probation, les avocats de la Couronne spécialisés, les services aux victimes et les groupes de femmes. Dans les cas de violence conjugale, le projet offrait un système d’intervention global à la place des sentences traditionnelles d’un tribunal pénal. Il offrait également au délinquant et, indirectement, à la victime, la possibilité de choisir un programme de lutte contre la violence conjugale (Spousal Abuse Program [SAP]). |
Tertiaire (accusés) |
Solution de rechange pour les cas de violence familiale |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Non indiqués |
Évaluation des résultats : Réduction du taux de rechute de 28 % à 20 % chez les délinquants; 12 mois après la fin du programme, 9 % des clients ont récidivé (contre 10 % des clients visés par l’obligation de purger une peine; « autres » cas 0); 45 % des récidives se sont produites dans les 2 mois suivant la fermeture du cas; 15 mois après la fin du projet, taux de récidive similaires pour les deux groupes OTVF et Obligation de purger une peine (18 % contre 16 %; « autre » groupe 3 %). |
Ator System |
Philippines |
Vicente et Codmor (2019) |
Appliqué pour régler les différends entre les résidents ou les étrangers, la victime étant issue de la municipalité. C’est le groupe des aînés qui décide de la sanction à infliger. Ce moyen autochtone de régler les différends est généralement appliqué pour les affaires civiles et les différends sans introduction de procédure officielle devant les tribunaux. Les « multa » ou amendes sont généralement données à titre de sanction et leur montant dépend de la gravité de l’infraction commise. |
Tertiaire (accusés) |
Règlement des différends |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Aînés; moyens autochtones de régler les différends |
Non indiqués |
Restorative Justice |
Philippines |
Vicente et Codmor (2019) |
Les pratiques de prévention du crime autochtones relèvent en partie de la justice réparatrice selon laquelle le crime cause un préjudice et la justice doit concentrer ses efforts sur la réparation de ce préjudice. |
Tertiaire (accusés) |
Justice réparatrice |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Pratiques de prévention du crime autochtones |
Non indiqués |
Youth Justice Conferencing |
Australie (Queensland) |
Higgins et Davis (2014) |
Processus de justice réparatrice vers lequel la police et les tribunaux peuvent aiguiller un adolescent qui a commis une infraction. Les tribunaux envoient un adolescent à une conférence sur la justice pour la jeunesse soit à la place d’imposer une peine soit pour éclairer une décision sur la peine (Department of Communities, Queensland 2009). Les conférences sur la justice pour la jeunesse réunissent la police, les jeunes contrevenants, les victimes et les familles pour discuter de l’infraction, inviter le contrevenant à accepter sa responsabilité, lui demander de présenter des excuses et conclure une entente exigeant que le contrevenant indemnise la victime pour son crime (SCAG 2010). Au cours de la conférence sont abordées les questions de l’infraction et de ses effets sur la victime et la communauté dans son ensemble. Programme offert aux participants autochtones et non autochtones. Les agents de soutien autochtones offrent un soutien supplémentaire aux jeunes autochtones tout au long du processus de conférence (SCAG 2010). Important travail de préparation avant la conférence (p. ex. discussions avec les délinquants, les parents et les victimes, pour s’assurer que les participants sont bien informés et que le facilitateur est prêt) (Department of Communities, Queensland 2009). |
Tertiaire (jeunes accusés) |
Justice réparatrice |
M/F |
Jeunes |
Approche réparatrice; agents de soutien autochtones |
Évaluation : depuis son lancement, le programme de conférence du Queensland a fait état de résultats positifs et de la satisfaction des participants : 97 % des victimes et 97 % des jeunes qui ont commis des infractions ont estimé que la conférence était équitable; 97 % des victimes et 98 % des jeunes qui ont commis des infractions se sont déclarés satisfaits de l’accord; un accord a été conclu dans 98 % des conférences; la modélisation des données a montré que si les conférences ciblaient les jeunes autochtones, elles pourraient aider à réduire leur surreprésentation dans le système de justice pénale. |
Tiwi Islands Youth Development and Diversion Unit |
Australie (Territoire du Nord) |
Higgins et Davis (2014); Stewart et coll. (2014) |
Le personnel organise des conférences sur la justice pour les jeunes, évalue les besoins des jeunes et prépare et met en œuvre des plans de cas sur 12 semaines. Le programme recrute des jeunes tiwis, généralement des jeunes contrevenants qui ont commis un premier délit et qui risquent d’avoir affaire au système de justice pénale, pour effectuer des activités de prévention à l’avantage du délinquant, de la victime et de la communauté (p. ex. participation à une conférence sur le système de justice pour les jeunes, présentation d’excuses à la victime, fréquentation de l’école, participation à des activités culturelles, sportives et récréatives). Les circonstances et les problèmes qui ont contribué au délit sont déterminés et pris en compte; les soins et le soutien fournis sont culturellement adaptés, car ils reconnaissent, intègrent et respectent les valeurs et les compétences sociales et culturelles des Tiwis. |
Tertiaire (contrevenants à leur première infraction) |
Prévention |
M/F |
Jeunes |
Approche culturellement adaptée; valeurs des Tiwis |
Entrevues avec les participants : les jeunes ont exprimé des remords pour leurs crimes et le désir d’éviter des problèmes à l’avenir, en particulier avec le soutien des membres de leur famille; de 12 à 18 mois après la fin du programme, les participants ont systématiquement attribué au programme l’adoption de comportements prosociaux et un taux de récidive bien inférieur au taux attendu sans intervention dans cette population |
Hollow Water Community Holistic Circle Healing (CHCH) Project |
Canada |
City of Calgary (2017); Ministère de la Justice Canada (2015) |
Programme lancé au début des années 1980 axé d’abord sur les abus sexuels, qui s’est ensuite élargi pour inclure les cas de justice de jeunes et d’adultes. Le but du programme consiste à restaurer l’unité familiale traditionnelle et à favoriser des communautés saines fondées sur l’idée de réconciliation entre les délinquants et les victimes de violence. Le programme repose sur les systèmes de valeurs et les « modes de connaissance » culturels régionaux des anichinabés. Offre des services de counseling et des groupes de soutien. Les processus de guérison sont intégrés dans le cercle holistique communautaire utilisé pour entretenir la bonne relation avec le monde spirituel, la terre et les êtres qui souffrent, définir et soutenir une orientation communautaire et des savoir-faire traditionnels, utiliser la guérison pour rendre la justice et les processus communautaires comme moyen d’envisager un paradigme de justice par la guérison. La communauté oriente vers les travailleurs en service social individualisé qui travaillent avec la victime, le délinquant et les enfants – organisation de cercles de guérison pour la victime et le délinquant dans un but de réconciliation (aider les parents à établir et à entretenir des relations saines afin que la famille puisse rester aussi intacte que possible). |
Tertiaire (abus sexuels; toxicomanie) |
S’attaquer aux causes profondes des abus sexuels et de la toxicomanie |
M/F |
Jeunes Jeunes adultes Adultes |
Cercles de guérison |
Info sur le programme : le programme est économique si on compare ses coûts à ceux de l’incarcération des délinquants dans les pénitenciers; le gouvernement fédéral pourrait réaliser des économies plus importantes si un plus grand nombre de communautés pouvaient reproduire le succès d’Hollow Water. Le rôle de leadership, la création d’organismes et le renforcement des capacités communautaires pour soutenir la guérison, la collaboration et la participation sont essentiels à la réussite des programmes de guérison |
Maipaila System |
Philippines |
Vicente et Codmor (2019) |
Pourrait signifier « montrer une forme de dissuasion » aux autres. Par exemple en montrant au public la peine infligée à une personne coupable. La peine comprend en général de l’argent, des travaux forcés et d’autres sanctions jugées appropriées par les aînés. Certains barangays disposent d’un « comité éducatif » chargé du « fagfaga » pour changer la personne qui a commis des actes répréhensibles envers une autre. |
Tertiaire (accusés) |
Dissuasion |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Aînés |
Non indiqués |
Men’s Wellness Program |
Canada (Québec) |
City of Calgary (2017) |
Basé dans la Nation Akwesasne, programme communautaire comprenant des camps de mieux-être pour les hommes axés sur la culture. Le processus de guérison comprend des séances de counseling en équipe avec les personnes concernées – les victimes et les délinquants. Un cercle communautaire composé de la famille et de la communauté au sens large déterminait les mesures à prendre pour réparer les torts et rétablir l’harmonie, l’équilibre et la communauté. |
Tertiaire (ceux qui ont causé le préjudice) |
Restaurer l’harmonie et l’équilibre |
M |
Jeunes adultes Adultes |
Camps de mieux-être axés sur la culture |
Non indiqués |
Inuit Court Worker Program |
Canada |
Clark (2011) |
La Commission des services juridiques du Nunavut, par l’entremise de son programme d’assistance parajudiciaire aux Inuits, a pris des mesures importantes pour combler les lacunes linguistiques. Le programme, qui relève du mandat de la Commission des services juridiques du Nunavut, est financé par un accord de partage des coûts entre le ministère de la Justice fédéral et le ministère de la Justice du Nunavut. Idéalement, les travailleurs sociaux auprès des tribunaux doivent « maximiser l’efficacité des avocats à maints égards » en assurant une « communication efficace entre les avocats et leurs clients, la préparation et le suivi des dossiers ». |
Tertiaire (accusés) |
Collaboration efficace entre les avocats et les clients |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Assistance parajudiciaire aux Inuits; langue |
Non indiqués |
Koori Liaison Officers |
Australie (Australie-Occidentale) |
Battams et coll. (2021) |
Les agents de liaison Koori sont employés pour assurer l’accès et l’utilisation par les Kooris du programme de services intégrés des tribunaux (Courts Integrated Service Program) et pour renforcer les liens entre le programme et les tribunaux Koori. Veiller à ce que les modèles de médiation du programme de services intégrés des tribunaux mettent en lien les Koori en liberté sous caution avec les services qui traitent les facteurs sous-jacents de l’infraction, dont l’alcoolisme et la toxicomanie et les problèmes de santé mentale, notamment les services fournis par des organismes contrôlés par les communautés autochtones. |
Tertiaire (accusés) |
Accès aux services judiciaires |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Agents de liaison Koori; langue |
Non indiqués |
Aboriginal Local Justice Workers |
Australie (Australie-Occidentale) |
Battams et coll. (2021) |
Programme qui s’assure que les aînés Koori offrent un soutien local communautaire, des conseils et des liens culturels aux personnes qui ont commis des crimes, et qui supervise ces personnes dans l’exécution des travaux communautaires obligatoires dans des lieux culturellement adaptés. |
Tertiaire (accusés) |
Exécution des sanctions; soutien; liens culturels |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Aînés; lieux de travail culturellement adaptés |
Évaluation : le programme d’aides juridiques local et le programme de soutien et de mentorat pour les délinquants Koori se sont révélés efficaces pour aider les Koori à payer les amendes et à exécuter les ordonnances communautaires et pour réduire les taux de violation. |
Aboriginal Interpreter Service (AIS) |
Australie (Territoire du Nord) |
Capobianco et Shaw (2003) |
Afin d’atténuer les barrières linguistiques auxquelles font face les autochtones dans le système de justice juvénile, un service d’interprètes autochtones a été mis en place. |
Tertiaire (accusés) |
Réduire les barrières linguistiques |
M/F |
Jeunes |
Interprètes autochtones |
Non indiqués |
Outstations/Homelands |
Australie |
Ryan et coll. (2006) |
La combinaison de la culture, de la tradition, de l’isolement et de l’absence d’alcool a permis d’étendre la portée des « oustations » (homelands) pour y inclure des options de déjudiciarisation ou de peines alternatives, notamment des peines carcérales alternatives. |
Tertiaire (accusés) |
Déjudiciarisation |
M/F |
Jeunes adultes Adultes |
Culture, tradition |
Commentaire : bien qu’elles ne soient pas officiellement évaluées d’un autre point de vue que celui de la santé, les « outstations » sont intuitivement très intéressantes à titre d’interventions correctionnelles et sont largement perçues comme des options de déjudiciarisation communautaires positives ou des solutions de rechange à l’incarcération. |
Notes
- 1
Remarque : certains articles portaient sur plusieurs pays.
- 2
Selon une décision rendue dans R c. Gladue (1999), les juges devraient tenir compte des antécédents des délinquants autochtones et imposer les peines en conséquence, en vertu de l’alinéa 718.2 e) du Code criminel.
- 3
La Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition prévoit des ententes avec les communautés autochtones pour fournir des services correctionnels (article 81) et des services de mise en liberté sous condition (article 81) aux délinquants autochtones (SCC, 2019a).
- 4
La recherche participative communautaire souligne l’importance des partenariats entre l’évaluateur et les utilisateurs des connaissances (personnes pour lesquelles la recherche sera utile en dernier ressort). En tant que philosophie, cette méthode met en lumière le renforcement des relations entre différentes communautés; l’autosuffisance; et une compréhension des inégalités fondamentales entre les personnes. Les principes de base du travail avec les communautés autochtones sont les suivants : 1. Prendre conscience et corriger le déséquilibre des pouvoirs entre les communautés autochtones; l’État et ses institutions; les universités et les chercheurs; 2. Axer la recherche sur les questions importantes pour les membres de la communauté; 3. Accepter la diversité des manières de voir et de comprendre le monde comme positive; 4. Favoriser le développement de l’autonomie locale au sein de la communauté et au-delà; 5. Renforcer au sein de la communauté les capacités qui contribuent à l’autosuffisance et à l’autodétermination; 6. Mobiliser les membres de la communauté comme des intervenants égaux dans le processus de recherche; 7. Encourager le développement équitable et durable dans le cadre de la recherche; 8. Aborder la recherche comme une occasion de sensibiliser le public à la recherche en général et aux questions examinées; 9. Respecter les guides d’éthique établis par les organismes qui représentent les intérêts des peuples autochtones (Fletcher, 2003, p. 37-38).
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