Évaluation des délinquants et gestion de cas

Recherche en bref
Vol. 11, No. 2
mars 2006

Question

Comment pouvons-nous améliorer les liens entre l'évaluation des délinquants et la gestion des cas?

Contexte

L'évaluation du risque de récidive d'un délinquant est une préoccupation importante des professionnels des services correctionnels. Ces évaluations sont nécessaires pour assurer la sécurité, puisqu'elles orientent les décisions concernant le placement en établissement, la libération et les niveaux appropriés de surveillance dans la collectivité. L'évaluation du risque est habituellement effectuée à l'aide d'instruments d'évaluation des facteurs de risque fondés sur des preuves.

Plusieurs instruments d'évaluation des facteurs de risque se penchent également sur les besoins des délinquants. L'évaluation fiable des besoins aide à déterminer les programmes de traitement à offrir aux délinquants et, également, à gérer les cas de façon quotidienne. Pour cette raison, une bonne évaluation peut être utile de plusieurs façons, et elle ne servira pas qu'à aider à la prise de décisions relatives à la sécurité. Il faut perfectionner continuellement les évaluations des délinquants pour en tirer le maximum de profits en ce qui a trait à la planification et à la gestion des cas.

Méthode

On a examiné en profondeur la documentation sur l'évaluation des risques des délinquants, en portant particulièrement attention à la relation entre l'évaluation et la gestion des cas.

Réponse

Des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de l'évaluation des délinquants. Dans les 20 dernières années, des stratégies d'évaluation ont été élaborées, ce qui a permis d'améliorer les instruments d'évaluation des délinquants.

La première génération d'instruments d'évaluation des délinquants, largement utilisée des années 1950 à 1970, consistait en des jugements non structurés visant les risques que présentent les délinquants. C'est-à-dire que pour évaluer le risque de récidive d'un délinquant, on se fondait uniquement sur des opinions de professionnels qui se sont révélées non fiables, et souvent inexactes et inutiles en ce qui concerne la gestion des cas. Dans les années 1970 et 1980, on a mis au point des instruments d'évaluation des risques basés sur des preuves. Ces instruments de deuxième génération étaient fiables, et ils permettaient de faire des prévisions plus fiables que leurs prédécesseurs. Cependant, les échelles de risque utilisées dans ces instruments étaient basées principalement sur des facteurs statiques et immuables, et elles n'offraient que peu d'information sur les besoins des délinquants.

Les instruments d'évaluation des délinquants de troisième génération, connus sous le nom d'échelles de risque et des besoins, sont devenus les instruments habituellement utilisés dans les années 1990, et elles servent encore beaucoup aujourd'hui. Ces échelles de risque comprennent l'évaluation des besoins des délinquants, et elles sont conçues de façon à donner de l'information sur les changements qui doivent être apportés afin de réduire le risque de récidive des délinquants.

Une quatrième génération d'instruments d'évaluation des délinquants est en train de faire son apparition. Ces nouveaux instruments évaluent non seulement les risques et les besoins des délinquants, mais aussi les facteurs qui jouent un rôle important dans la gestion des cas (l'évaluation des forces, par exemple). De plus, ces instruments fournissent des plans d'intervention structurés pour surveiller les délinquants, qui sont créés à partir de ces évaluations, ce que les instruments de troisième génération n'offraient pas.

Incidences sur les politiques :

  1. Étant donné les preuves amassées, l'utilisation de jugements non structurés sur le risque que posent les délinquants n'est pas une politique ou une pratique valable.
  2. On devrait porter une attention particulière à l'évaluation des besoins des délinquants, ainsi qu'à leurs risques et à leurs besoins; ce à quoi peuvent être utiles les instruments d'évaluation de troisième génération.
  3. Il faut faire un meilleur usage des instruments d'évaluation des délinquants en précisant comment l'évaluation est liée à la surveillance des délinquants. Pour cette raison, les instruments d'évaluation de quatrième génération sont prometteurs.

Source

Pour plus de renseignement

James Bonta, Ph.D.
Recherche correctionnelle
Sécurité publique Canada
340, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario) K1A 0P8
Tél. : 613-991-2831
Téléc. : 613-990-8295
Courriel : Jim.Bonta@ps-sp.gc.ca

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