Projet des écoles intermédiaires : familles et écoles travaillant ensemble pour les enfants et les quartiers
ISBN: 978-0-662-05567-9
Table des matières
Le projet des écoles intermédiaires prévoyait la mise en œuvre d'une adaptation du modèle Familles et écoles travaillant ensemble (FETE). Ce programme est destiné aux préadolescents (de 9 à 12 ans) qui présentent des problèmes liés à des facteurs de risque tels une famille dysfonctionnelle et de l'isolement, des difficultés scolaires et un comportement agressif. Il a été offert dans six écoles réparties dans quatre provinces canadiennes sur une période de trois ans, à compter de 2002-2003.
L'objectif consistait à aider les enfants à devenir résilients et à établir des facteurs de protection destinés à réduire les risques de violence et de comportement criminel éventuels. Au nombre des résultats prévus, mentionnons les suivants :
- réduire les problèmes de comportement à la maison, à l'école et dans la collectivité;
- acquérir des compétences sociales;
- améliorer la cohésion et la faculté d'adaptation familiales;
- élargir les réseaux de soutien;
- accroître l'interaction avec l'école et la collectivité et l'attachement à celles-ci;
- améliorer la stabilité de la famille;
- améliorer le rendement scolaire de l'enfant.
Une équipe de collaborateurs, se composant notamment de membres du personnel de l'école, de représentants d'organismes communautaires, de parents et de jeunes, a été formée dans chaque école afin de planifier et d'offrir des séances hebdomadaires pour les familles et leurs enfants au cours d'une période de 11 semaines. Les activités du programme comprenaient un repas familial, des jeux de communication familiaux, des périodes pour que les enfants puissent tisser des liens sociaux entre eux, un groupe de soutien des parents et des séances individualisées entre un parent et son enfant. Au bout des 11 semaines, les parents pouvaient se joindre à FETENCORE et assister à des réunions de soutien mensuelles pendant deux autres années. Au cours du projet, 206 familles ont suivi le programme jusqu'au bout.
Évaluation du projet
On a eu recours à un modèle quasi expérimental pour l'évaluation. Des données ont été recueillies auprès des participants pendant une période de non-intervention de 11 semaines précédant le début du programme, puis, de nouveau, à l'admission, ce qui a permis à l'évaluateur de comparer les changements intervenus pendant les 11 semaines du programme avec ceux qui s'étaient produits pendant la période antérieure. Des données ont été recueillies à des intervalles d'un et de deux ans après le programme pour déterminer si les objectifs avaient été atteints et soutenus. On a utilisé des instruments normalisés pour recueillir des données sur le comportement des enfants, le soutien social des parents et les caractéristiques familiales. Des renseignements sur la mise en œuvre du programme, la satisfaction des parents et les incidents comportementaux à l'école ont été obtenus au moyen de questionnaires additionnels, de relevés scolaires, d'observations, de groupes témoins et d'entrevues.
Principaux résultats
L'évaluation des processus a révélé que :
- Lors de leur admission au programme, plus de 30 % des enfants avaient un rendement scolaire inférieur à la norme.
- 89,5 % d'entre eux avaient déjà reçu ou recevaient à ce moment-là des services spéciaux (p. ex. aide à l'apprentissage, orthophonie, services psychologiques) du système d'éducation.
- 45 % des familles qui se sont inscrites au programme ont fait état de revenus inférieurs à 30 000 $ par année.
- Lors de leur admission, les enfants présentaient des aptitudes sociales inférieures à la moyenne, selon l'évaluation effectuée par les parents et les enseignants au moyen de l'échelle d'évaluation des aptitudes sociales.
- La plupart des familles ont assisté aux neuf séances familiales; la moyenne des familles ayant suivi le programme jusqu'au bout était de 8,4.
L'évaluation des résultats a révélé que :
- En moyenne, les parents ont donné une note de 8,7/10, ce qui révèle un taux de satisfaction élevé. La majorité d'entre eux ont aussi indiqué qu'ils avaient amélioré les rapports avec leur enfant, le personnel de l'école et les autres parents.
- Les instruments normalisés n'ont révélé aucun changement au chapitre de l'adaptation familiale. La cohésion familiale s'est accrue légèrement au fil du temps. Il n'y a pas eu de changement statistiquement significatif quant au niveau de l'isolement social au fil du temps, selon l'étude sur la participation et le soutien des parents.
- Les cotes concernant les aptitudes sociales des enfants se sont améliorées après le programme, mais un an plus tard, les résultats sont revenus à ce qu'ils étaient au moment de l'admission.
- Il n'y avait pas de résultats positifs statistiquement significatifs en ce qui concerne les cotes attribuées aux comportements problématiques, à l'hyperactivité ou à l'attention au fil du temps.
- Un écart peu important, mais statistiquement significatif, a été observé dans les cotes accordées par les enseignants au chapitre des compétences scolaires entre l'admission et le suivi, un an plus tard.
- Une réduction importante du nombre de renvois au bureau de la direction de l'école a été observée chez certains enfants.
Leçons apprises
- Le projet des écoles intermédiaires des FETE a ciblé certaines familles à risque très élevé, dont les difficultés étaient à ce point profondément enracinées qu'un programme de prévention n'aurait vraisemblablement pas eu les résultats escomptés. Un programme d'une intensité plus élevée et d'une durée plus longue pourrait être plus approprié.
- Dans le programme des années intermédiaires, l'éventail de l'âge des enfants et de leurs frères et sœurs est plus large que dans le programme initial des FETE pour les jeunes familles. Il faut en tenir compte dans les activités du programme.
- À moins qu'il y ait un nombre suffisant d'inscriptions (une douzaine de familles), les coûts liés à la mise en œuvre du programme pour chacune des familles augmentent de façon substantielle.
- Il faut prévoir des allocations pour la planification pluriannuelle des changements de personnel qui se produisent au fil du temps, tant sur le plan de l'équipe que de l'organisme parrain.
- Il faut accorder plus d'attention aux liens à long terme avec les familles une fois qu'elles ont suivi le programme des FETE, compte tenu de ce que l'on sait déjà des changements de comportement à long terme et de la dynamique familiale profondément enracinée une fois que l'enfant arrive à la préadolescence.
- L'épuisement professionnel était un facteur imprévu dans plusieurs écoles. Il est essentiel d'offrir un soutien administratif pour alléger le fardeau imposé au personnel scolaire, et il semble que la plupart des écoles ne devraient pas tenter de mettre en œuvre le programme des années intermédiaires pendant plus d'un cycle par année.
Conclusion
Le programme des années intermédiaires des FETE est très bien reçu par les familles participantes. Certains progrès à court terme sont évidents; toutefois, pour la majorité des familles, un bon nombre de ces progrès ne semblent pas être permanents. Les différences entre les résultats quantitatifs signalés par les familles, qui ont été très positifs, et les données statistiques pourraient être attribuables aux limites des instruments ou aux effets de l'attention axée sur les familles (effet Hawthorne), ou encore aux deux.
Compte tenu des différences par rapport aux résultats de l'évaluation antérieure du programme destiné aux jeunes enfants – où des changements plus importants étaient signalés après le programme –, le modèle sur lequel le programme des années intermédiaires des FETE est fondé pourrait convenir davantage à un groupe d'âge plus jeune.
Pour obtenir de plus amples renseignements ou un exemplaire du rapport final d'évaluation, veuillez communiquer avec le Centre national de prévention du crime au 1-800-830-3118 ou consulter notre site Web à l'adresse suivante : www.securitepublique.gc.ca/cnpc.
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