Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence
Table des matières
- Introduction
- Sommaire
- Centre canadien d'engagement communautaire et de prévention de la violence
- Comprendre la radicalisation menant à la violence
- Approche du gouvernement du Canada en matière de lutte contre la radicalisation menant à la violence
- Priorité 1 : Acquérir, communiquer et mettre en application des connaissances
- Priorité 2 : S'attaquer à la radicalisation menant à la violence en ligne
- Priorité 3 : Soutenir les interventions
- Conclusion
- Annexe
Introduction
Le Canada fait face à la menace de violence que représente un petit nombre de personnes ayant sombré dans la radicalisation pour des raisons politiques, religieuses ou pour d'autres motifs idéologiques. Le gouvernement du Canada est préoccupé par toutes les formes d'extrémisme violent, sans associer ce phénomène à un groupe religieux, politique, national, ethnique ou culturel particulier. Alors que le Canada a fait face à diverses menaces découlant de l'extrémisme violent au cours des dernières décennies, la principale menace terroriste pour le Canada continue de provenir d'extrémistes violents motivés par des groupes terroristes, dont Daech et al-Qaïda. Toutefois, les personnes qui prônent la violence et qui y ont recours peuvent être motivées par n'importe quel groupe extrémiste qui fait la promotion des comportements violents. À titre d'exemple, des personnes faisant partie du mouvement d'extrême droite ont prôné, glorifié, et favorisé la violence et y ont même eu recours. Aussi, historiquement, des extrémistes de gauche ont pris part à des actes violents, dont des attentats à la bombe contre des pipelines. Le gouvernement du Canada est également prévenu des dangers de formes moins connues de l'extrémisme violent.
Dans le cadre de ses efforts continus pour assurer la sécurité des Canadiens, le gouvernement du Canada transforme la façon dont il répond à l'extrémisme violent en augmentant le nombre de mesures. En particulier, le gouvernement fédéral investit dans la prévention de la radicalisation menant à la violence comme il est décrit dans la Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence. La prévention vise à empêcher la radicalisation violente de se produire et à intervenir le plus tôt possible lorsqu'elle se produit. La prévention et la lutte contre l'extrémisme violent constituent un complément efficace aux méthodes traditionnelles des organismes de sécurité visant à assurer la sécurité nationale.
Le gouvernement du Canada se concentre sur la prévention de la radicalisation menant à la violence et reconnaît également l'inquiétude croissante que suscitent les manifestations d'intolérance et de haine dans les sphères publique et en ligne. Pendant que la Stratégie nationale est mise en œuvre, le gouvernement du Canada examinera les façons d'accroître la résilience des personnes et des groupes face aux manifestations extrémistes d'intolérance et de haine et les façons d'éviter que les manifestations d'intolérance et de haine dégénèrent en incidents de violence.
La Stratégie nationale énonce clairement l'approche adoptée par le gouvernement du Canada pour lutter contre la radicalisation menant à la violence et sert d'outil de discussion sur le sujet avec des partenaires clés et avec les Canadiens. Le contexte de la menace est en constante évolution, à l'instar des réalités locales et globales. Par conséquent, le gouvernement du Canada cherche à ce que la Stratégie nationale demeure ajustable et réceptive à la situation dans le but d'accroître notre force collective, afin de prévenir la radicalisation menant à la violence et les préjudices qu'elle peut causer.
Sommaire
La Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence mobilise divers intervenants, allant de la police aux organismes communautaires afin de cerner et de prévenir la radicalisation menant à la violence avant que des tragédies ne surviennent. On peut s'appuyer sur des connaissances, une expérience, une expertise et des données probantes substantielles aux échelons local, national et international pour élaborer des approches de lutte contre la radicalisation menant à la violence. Dans ce contexte, la Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence permet de cerner les secteurs où l'expertise et la capacité sont présentes et de déterminer la façon dont le gouvernement du Canada et ses partenaires investissent pour accroître nos forces collectives.
Les trois (3) principaux objectifs de la Stratégie nationale sont les suivants :
- expliquer la radicalisation menant à la violence et les comportements destructeurs et préjudiciables adoptés, y compris leurs répercussions sur les Canadiens et les collectivités;
- présenter l'approche du gouvernement à l'égard de la prévention et de lutte contre la radicalisation menant à la violence au moyen de la prévention précoce, de la prévention auprès des personnes à risque et du désengagement des idéologies violentes;
- exposer les trois (3) priorités déterminées par le Centre canadien d'engagement communautaire et de prévention de la violence (Centre canadien) à la suite des consultations menées auprès des intervenants, du public et des experts internationaux, qui aideront à orienter les activités et les investissements du Centre canadien :
- acquérir, communiquer et mettre en application des connaissances;
- s'attaquer à la radicalisation menant à la violence en ligne;
- soutenir les interventions.
Centre canadien d'engagement communautaire et de prévention de la violence
La lutte contre la radicalisation menant à la violence est une priorité absolue du gouvernement du Canada. En 2015, le premier ministre a donné au ministre de Sécurité publique Canada le mandat d'établir le Centre canadien. Le budget de 2016 a attribué 35 millions de dollars sur cinq (5) ans et 10 millions de dollars par année subséquente pour mettre le Centre sur pied et pour appuyer ses travaux.
Le Centre canadien a été lancé officiellement en 2017. Situé à l'administration centrale de Sécurité publique Canada à Ottawa, le Centre canadien est formé d'un groupe de professionnels ayant une expertise en matière de lutte contre la radicalisation menant à la violence. À titre de centre d'excellence, le Centre canadien exerce un leadership national dans les efforts déployés par le Canada pour lutter contre la radicalisation menant à la violence. Ces travaux comprennent les suivants :
Fonds pour la résilience communautaire : Le Centre canadien administre le Fonds pour la résilience communautaire pour appuyer la recherche et les programmes permettant d'établir une base de données probantes et de renforcer la capacité locale de lutte contre la radicalisation menant à la violence au Canada. Pour 2019-2020 et pour les années à venir, le Fonds consacrera sept (7) millions de dollars par année à des projets actuels et nouveaux. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Fonds pour la résilience communautaire, veuillez consulter le site Web de Sécurité publique Canada (securitepublique.gc.ca).
- une orientation stratégique y compris sur l'élaboration de la Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence;
- la promotion de la coordination et de la collaboration auprès de différents acteurs afin de tenir compte des réalités locales et de prévenir la radicalisation menant à la violence. Ces partenariats comprennent tous les ordres de gouvernement, des collectivités, des organismes communautaires, des travailleurs et des praticiens de première ligne, des universitaires et de la police;
- le financement, la planification et la coordination de la recherche pour mieux comprendre la radicalisation menant à la violence et pour trouver le meilleur moyen de la contrer, ainsi que la mobilisation des données probantes pour atteindre les travailleurs et les praticiens de première ligne qui travaillent à prévenir la radicalisation menant à la violence;
- l'établissement de programmes ciblés dans le cadre du Fonds pour la résilience communautaire du Centre canadien afin de soutenir financièrement les initiatives qui visent à prévenir la radicalisation menant à la violence au Canada.
En raison de la dimension internationale de la menace découlant de l'extrémisme violent, le Centre canadien œuvre en étroite collaboration avec des partenaires du Groupe des cinq (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande), du Groupe des sept (G7) et de l'Union européenne.
Également, le Centre canadien participe activement à des forums multilatéraux, dont les Nations Unies et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (FMLT), qui visent à renforcer et à coordonner les efforts déployés à l'échelon international et à développer la capacité civile de lutte contre le terrorisme, y compris les efforts visant à prévenir et à contrer l'extrémisme violent. Le gouvernement du Canada prend également part à la Coalition mondiale contre Daech, un partenariat de 79 pays ayant uni leurs efforts pour vaincre Daech sur plusieurs fronts, afin, entre autres, de mettre fin au flot de combattants étrangers aux frontières et contrecarrer les communications du groupe.
Comprendre la radicalisation menant à la violence
Lexique
- La radicalisation est un processus par lequel un individu ou un groupe adopte graduellement des positions ou des idéologies extrêmes qui s'opposent au statu quo et qui remettent en question des idées courantes.
- La radicalisation menant à la violence est le processus par lequel des personnes et des groupes adoptent une idéologie ou un système de croyances qui justifie le recours à la violence pour faire avancer leur cause.
- L'extrémisme violent est une expression décrivant les croyances et les actions de personnes qui appuient ou utilisent la violence pour atteindre des objectifs idéologiques, religieux ou politiques extrêmes.
Il est important de reconnaître que la radicalisation, ou le fait d'avoir des pensées radicales, n'est pas illégal ou nécessairement problématique en soi. La Constitution canadienne, en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, protège la liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression des Canadiens.
La radicalisation menant à la violence se produit lorsqu'une personne ou un groupe met de l'avant des idées extrêmes, et commence à croire qu'il devrait recourir à la violence pour soutenir ses idées et croyances ou pour les faire avancer. Ces croyances peuvent englober un large éventail d'idéologies, dont des idéologies politiques et religieuses.
Le Canada a été secoué par plusieurs attentats violents fomentés par des personnes radicalisées. Bien que les attaques violentes soient le résultat extrême de la radicalisation menant à la violence, des Canadiens adoptent un éventail de comportements non violents, hors ligne et en ligne, en appui à l'extrémisme violent :
- financement de groupes extrémistes ou terroristes violents;
- diffusion de messages et de textes incitant à la violence et à la haine;
- recrutement de personnes pour faire partie d'un groupe extrémiste ou terroriste violent;
- déplacements à l'étranger pour s'enrôler dans des groupes extrémistes ou terroristes violents;
- manifestation d'un appui à un groupe terroriste.
Pourquoi et comment des personnes se radicalisent à la violence au Canada
La radicalisation menant à la violence n'est pas un phénomène qui touche uniquement les personnes ayant des antécédents, une culture ou une religion en particulier. Les circonstances socioéconomiques, le niveau de scolarité, les expériences en matière de marginalisation et les affiliations religieuses de personnes ayant sombré dans la radicalisation menant à la violence au Canada sont extrêmement diversifiés.
Néanmoins, un certain nombre de facteurs peut influer sur le parcours d'une personne vers la radicalisation menant à la violence. Ces facteurs peuvent être propres à la personne ou se trouver dans son environnement immédiat ou dans la société en général. Cependant, dans tous les cas, une certaine forme d'idéologie extrémiste ou un système de croyances justifie le recours à la violence.
Un seul facteur en soi ne suffit pas à motiver une personne à commettre un acte violent. En règle générale, de nombreux facteurs interagissent pour pousser les personnes à se tourner vers la radicalisation menant à la violence. Voici des exemples de facteurs :
Dynamique sexospécifique : Selon la recherche, les hommes et les femmes ont en commun de nombreux facteurs qui les incitent à se joindre à des groupes extrémistes violents : désir d'aventure, pouvoir de contrôler sa vie, sentiment d'appartenance, se sentir utile et affirmer une identité perçue comme étant marginalisée. Cependant, les hommes et les femmes peuvent vivre ces facteurs différemment. Les organisations extrémistes violentes et terroristes exploitent délibérément les normes propres à chaque sexe et les dynamiques entre les sexes pour recruter des membres et les conserver. Il est essentiel de comprendre cette dynamique pour concevoir et mettre en œuvre des mesures efficaces de lutte contre ces efforts.
- Réseaux sociaux : Des amis intimes et des membres de la famille peuvent susciter chez la personne un intérêt pour une idéologie extrémiste faisant appel à la violence. Des groupes en ligne peuvent exercer une influence analogue.
- Griefs : Des personnes deviennent tellement préoccupées par une injustice sociale, réelle ou perçue, qu'elles rejoignent un groupe extrémiste qui s'est engagé à la corriger par la violence. Ces griefs peuvent aller d'un sentiment de discrimination personnelle à la perception d'injustices commises à l'étranger.
- Vulnérabilités : Dans certains cas, des personnes peuvent vouloir fuir des problèmes personnels ou les régler (p. ex. piètres relations familiales, dettes).
- Sentiment d'appartenance : À l'instar des personnes qui se joignent à des gangs de criminels, les personnes qui se joignent à des groupes extrémistes violents ou embrassent des causes extrémistes veulent avoir un sentiment d'appartenance à un groupe.
- Inclination à la violence : Certaines personnes sont simplement attirées par la violence alors que d'autres sont attirées par la promesse d'être perçu comme un héros s'ils rejoignent des groupes extrémistes ou terroristes violents.
La question de savoir si diverses influences contribuent à un comportement destructeur dans un cas donné et de quelle façon est également déterminée par la présence ou l'absence de facteurs de protection, qui comprennent notamment :
- l'influence positive d'amis, de membres de la famille ou de mentors crédibles;
- systèmes de croyances qui rejettent la violence comme solution aux problèmes;
- une raison d'être et un sentiment d'appartenance sociale que procurent d'autres sources, comme l'emploi, l'école, les sports ou les activités culturelles;
- des moyens fiables permettant aux amis, aux membres de la famille, aux praticiens de première ligne et aux membres de la collectivité qui sont inquiets de chercher de l'aide pour comprendre les signes préoccupants et en tenir compte;
- les professionnels qui sont formés pour évaluer les risques et effectuer des interventions adaptées.
Radicalisation menant à la violence d'un étudiant du secondaire
Mise en situation A : Alex, un étudiant du secondaire, a une discussion orageuse avec un autre étudiant, un immigrant arrivé récemment au pays, au sujet de l'aide étrangère apportée par le Canada. Alex est furieux que le Canada aide des étrangers alors que tant de Canadiens sont dans le besoin. Cet incident l'amène à croire que les immigrants ne devraient pas avoir leur mot à dire sur les politiques du Canada. Ayant remarqué cette indignation, un ami amène Alex à une manifestation organisée par un groupe d'extrême droite, qui proclame des croyances contre les immigrants. Après la manifestation, les organisateurs invitent Alex à passer du temps avec eux, qui lui souhaite en apprendre davantage au sujet du groupe. Il commence à suivre ces personnes sur les médias sociaux, où elles affichent leurs idées et les manifestations futures. Après avoir participé à quelques manifestations, Alex commence à aider le groupe à organiser ses rassemblements et il sollicite du soutien pour la cause sur les médias sociaux, ce qui amène le leader du groupe à lui confier un poste important. En tant que membre à part entière de ce groupe, Alex commence à vandaliser les lieux de culte des immigrants, et à prendre part à des actes violents en attaquant des minorités visibles dans les rues. Alex devient rapidement connu des policiers, qui recueillent des éléments de preuve en vue de l'arrêter et de porter des accusations criminelles contre lui.
Pourquoi et comment des groupes et des réseaux sociaux se tournent vers l'extrémisme violent
La dynamique de groupe joue un rôle important pour façonner la participation individuelle aux actes extrémistes violents. Les relations avec des groupes et des réseaux sociaux, en personne et en ligne, dictent souvent les gestes des extrémistes violents, même ceux qui semblent agir seuls.
Les processus de mobilisation à la violence de groupes et sur les réseaux sociaux comprennent les suivants :
- Influences au sein des groupes : Les groupes peuvent exercer d'importantes influences sur leurs membres. À titre d'exemple, des études ont démontré que les membres d'un groupe ressentent souvent une pression pour se conformer et assurer la cohésion du groupe, ce qui les rend réticents à s'opposer aux autres. Les gens ont également tendance à croire qu'il y a unanimité au sein du groupe, peu importe que ce soit vrai ou non. De plus, les discussions en groupe peuvent amener les membres à camper sur leurs positions préexistantes et à les rendre plus ouverts à prendre des décisions plus risquées.
- Concurrence au sein des groupes et des réseaux : Parfois, des groupes se font concurrence, même s'ils embrassent la même idéologie, pour démontrer leur crédibilité ou leur supériorité en ayant recours à la violence. Il se peut aussi que des membres se détachent du groupe, ce dernier refusant de recourir à la violence, pour former un groupe de dissidents prêts à user de violence.
- Isolement et séparation : Des études démontrent que les membres du même groupe sont perçus comme étant plus convaincants tandis que les gens de l'extérieur sont perçus comme ayant des intentions cachées. Ainsi, des groupes, surtout ceux auxquels la société en général s'oppose, s'isolent et se fient de plus en plus à leurs membres pour obtenir de l'information, une confirmation et une justification. En faisant fi des voix extérieures, les groupes extrémistes peuvent tendre davantage vers l'extrémisme et sombrer finalement dans la violence.
- Histoire et expérience passée : Des groupes ou des réseaux sociaux peuvent parfois s'inspirer d'expériences passées pour trouver des moyens de régler leurs griefs actuels. Voilà pourquoi la violence alimentée par une idéologie est souvent liée à des endroits et à des individus ou des groupes victimes de violences antérieures ou de traumatismes collectifs.
- Perception d'une menace : Les groupes ont parfois recours à la violence lorsque les membres croient qu'ils sont menacés. La menace peut être précise lorsque, par exemple, les groupes se sentent attaqués par la société en général, le gouvernement, les médias ou la police. La menace peut aussi être plus diffuse lorsque, par exemple, les groupes ont l'impression que leurs valeurs et leurs traditions sont en perte, ou en période de difficultés économiques et de taux de chômage élevés, ou encore en temps de changement politique et social important.
Comme pour les individus, le fait qu'un groupe se livre ou non à des actes de violence est également déterminé par la présence de dynamiques proactives, qui comprennent notamment les éléments suivants :
- des personnes et des organisations qui travaillent activement à contrer les influences menant à la violence;
- des discours et des pratiques communautaires et sociétaux qui discréditent la violence et valorisent d'autres formes d'engagements sociaux et politiques;
- des relations solides au sein des collectivités et entre elles qui favorisent des normes et des discours positifs;
- la confiance à l'égard des institutions étatiques et sociales pertinentes, dont le système éducatif, les services sociaux et les services de santé, le système de justice pénale, les organismes de sécurité et du renseignement, les médias et la société dans son ensemble;
- les personnes formées pour mener des interventions efficaces afin d'interrompre les actes de violence ou de calmer la situation.
Répercussions négatives de la radicalisation menant à la violence sur les collectivités et la société
Comme l'indiquent les différents moyens utilisés par les individus, les groupes et les réseaux sociaux qui se livrent à l'extrémisme violent et au terrorisme, il y a diverses façons de porter préjudice aux individus, aux familles, aux collectivités et à la société dans son ensemble, lesquelles comprennent les suivantes :
- Incidence physique, émotionnelle et psychologique : Le préjudice le plus manifeste est la victimisation directe des personnes qui sont victimes ou témoins d'attentats. L'extrémisme violent peut également semer la peur et accroître le sentiment d'insécurité chez les membres de la société dans son ensemble.
- Normalisation de l'action et du discours violents : Il y a des données probantes selon lesquelles l'exposition à des formes de violence extrémiste et terroriste peut conduire à la perpétuation de la violence.
- Polarisation : Il est particulièrement inquiétant que les actions destructrices de certaines personnes ou certains groupes alimentent des stéréotypes et incitent à la radicalisation « réciproque » à la violence chez des personnes ou des groupes opposants. Cette dynamique peut avoir pour effet d'aggraver les divisions et les griefs à plus grande échelle.
- Baisse du niveau de confiance : Certaines études sur les répercussions du terrorisme révèlent que les attentats terroristes sont associés à des niveaux plus faibles de confiance à l'égard des concitoyens, des institutions nationales et du système juridique.
Encore une fois, il existe des données probantes sur les mesures qu'on peut prendre pour protéger les personnes et la société des répercussions préjudiciables de la violence extrémiste et terroriste, notamment :
- un appui efficace et approprié aux victimes d'attentats à court, moyen et long terme;
- des moyens judicieux et non violents de régler les griefs et les conflits et de prôner le changement social;
- des valeurs sociales positives, y compris le respect mutuel et le sentiment d'appartenance pour tous;
- des moyens permettant de désamorcer, de contrer et de marginaliser les discours destructeurs dans la sphère médiatique et publique;
- l'efficacité de l'État, des institutions sociales et des plateformes de médias, ainsi que des moyens d'expression considérés comme étant équitables sur le plan procédural.
Approche en matière de lutte contre la radicalisation menant à la violence du gouvernement du Canada
Collaborer pour prévenir la radicalisation menant à la violence : Le gouvernement du Canada et ses partenaires établissent des liens dans divers domaines afin de prévenir plus efficacement la radicalisation menant à la violence au Canada, notamment plusieurs ordres de gouvernement et un éventail d'intervenants sociaux au Canada. À titre d'exemple, de nombreux efforts sont en cours pour contrer les facteurs pouvant pousser une personne à s'engager sur la voie de la radicalisation menant à la violence, comme la participation ou l'exposition à des discours haineux, les conflits communautaires et les problèmes de santé mentale. En même temps, au sein du gouvernement du Canada et des gouvernements provinciaux et territoriaux, de nombreux ministères, dont Immigration, Réfugiés Citoyenneté Canada, établissent des programmes sociaux qui contribuent à renforcer la résilience des collectivités et des personnes et à favoriser la cohésion sociale. Ces programmes appuient indirectement l'approche de prévention de la radicalisation menant à la violence.
À titre de centre d'excellence, le Centre canadien développe une expertise afin de comprendre la radicalisation menant à la violence dans le contexte canadien et de se doter des meilleurs moyens pour la contrer. Pour ce faire, il prête une oreille attentive aux collectivités, aux principaux partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, à la police et aux experts nationaux et internationaux et apprendre d'eux. En se basant sur les pratiques exemplaires de lutte contre la radicalisation menant à la violence qui sont connues, le Centre canadien accorde la priorité aux efforts qui relèvent de trois (3) catégories générales : prévention précoce, prévention des risques et désengagement des idéologies violentes.
Les efforts de prévention précoce touchent le grand public et ont pour objectif de prévenir l'apparition d'un comportement préjudiciable. En voici des exemples :
- accroître la sensibilisation à la radicalisation menant à la violence de sorte que les personnes puissent la distinguer des points de vue extrêmes et identifier les personnes à risque d'avoir recours à la violence;
- améliorer les compétences en matière de réflexion critique et la culture numérique de sorte que les personnes soient moins vulnérables à la manipulation et à l'influence des discours terroriste et extrémiste violent en ligne;
- favoriser les discours qui remettent en question l'extrémisme violent, et qui font la promotion de l'engagement social positif;
- favoriser les moyens permettant un dialogue et une action sociale respectueux et judicieux de façon à régler les griefs à l'aide de moyens non violents;
- favoriser l'élaboration de programmes et de séances de formation à l'intention des enseignants, qui favorisent le dialogue ouvert en classe sur des enjeux complexes et fournissent aux élèves des moyens prosociaux de discuter de leurs griefs.
Les efforts de prévention des risques visent surtout les personnes ou les groupes vulnérables qui en sont aux premières étapes de la radicalisation menant à la violence. En voici des exemples :
- des interventions auprès de personnes qui présentent des signes de vulnérabilité ou des risques afin de renforcer les facteurs de protection et de détourner ces personnes de la voie menant à l'extrémisme violent;
- des outils appropriés pour les membres de famille, les pairs et les travailleurs et les praticiens de première ligne, dont des policiers et des professionnels de la santé mentale, qui interviennent auprès des personnes à risque;
- des outils et des stratégies visant à mobiliser des personnes qui sont vulnérables au contenu préjudiciable en ligne et qui sont susceptibles de sombrer dans la radicalisation menant à la violence.
Les efforts de désengagement visent les personnes qui sont directement impliquées dans la violence motivée par une idéologie. Cela comprend des personnes visées par un engagement de ne pas troubler l'ordre public, incarcérées pour une infraction de terrorisme ou qui reviennent d'une zone de conflit. Les programmes de désengagement viennent s'ajouter au travail des services canadiens de police et de sécurité en matière de surveillance, d'enquête et d'établissement de la preuve pour les poursuites pénales. Ces programmes, qui comprennent des initiatives visant à aider des personnes à quitter des groupes extrémistes violents, sont un autre moyen d'atténuer la menace potentielle que présentent ces personnes.
Établissement de priorités à l'appui de l'approche du gouvernement du Canada
Approche pangouvernementale : Le Centre canadien reconnaît les contributions d'autres ministères fédéraux et collabore étroitement avec eux pour veiller à ce que les efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence se complètent sur le plan stratégique. À titre d'exemple, la Gendarmerie royale du Canada appuie la mobilisation communautaire et la formation des premiers intervenants pour accroître la sensibilisation à la sécurité nationale. Sur le plan international, par l'entremise du Programme d'aide au renforcement des capacités antiterroristes (PARCA), Affaires mondiales Canada soutient les programmes locaux et régionaux visant à lutter contre l'extrémisme violent. De plus, le ministère de la Défense nationale aide à instaurer un environnement sûr qui permet aux efforts non militaires de briser le cycle du recrutement et de la radicalisation menant à la violence. Pour plus d'information sur d'autres initiatives horizontales pertinentes, voir l'annexe.
La lutte contre la radicalisation menant à la violence est un engagement relativement nouveau du gouvernement du Canada. Partout au pays, il reste beaucoup à faire pour renforcer la résilience contre l'extrémisme violent, ainsi que la capacité d'intervention auprès des personnes qui risquent de se radicaliser jusqu'à la violence ou qui le sont déjà.
Pour entreprendre ces activités, plusieurs priorités ont été définies à l'appui de l'approche du Canada en matière de lutte contre la radicalisation menant à la violence, dont les suivantes :
- acquérir, communiquer et mettre en application des connaissances;
- s'attaquer à la radicalisation menant à la violence en ligne;
- soutenir les interventions.
Chacune des priorités comprend des activités et des investissements qui s'harmonisent avec l'approche du gouvernement du Canada en matière de lutte contre la radicalisation au moyen de mesures de prévention précoce, de prévention des risques et de désengagement des idéologies violentes. Les investissements dans les programmes sont axés sur des domaines où des données probantes sont présentes et où des pratiques exemplaires ont été élaborées. Dans d'autres domaines, la recherche et l'évaluation sont prévues ou sont en cours pour acquérir des connaissances et mesurer les progrès réalisés de façon à déterminer de quelle façon le gouvernement du Canada peut plus efficacement lutter contre radicalisation menant à la violence.
À lui seul, le gouvernement du Canada n'établit pas de priorités. Le Centre canadien mobilise constamment des intervenants pour orienter l'établissement de priorités permanentes à l'appui des efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence du Canada, dont les partenaires communautaires locaux, les travailleurs et les praticiens de première ligne, les représentants de plusieurs gouvernements, de même que les réseaux de recherche, comme le Réseau canadien de recherche sur le terrorisme, la sécurité et la société.
De plus, le gouvernement du Canada mène activement des activités à l'échelon international pour obtenir les connaissances et les pratiques exemplaires qui permettent d'orienter l'approche de lutte contre la radicalisation menant à la violence. Le Centre canadien tire parti de l'expertise mondiale et y contribue grâce à des forums comme les Nations Unies et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, et à des initiatives telles que l'Institute for Strategic Dialogue (Institut pour le dialogue stratégique), le centre Hedayah et le Centre for Research and Evidence on Security Threats (CREST) (Centre de recherche et de preuve sur les menaces pour la sécurité).
Priorité 1 : Acquérir, communiquer et mettre en application des connaissances
Objectifs
- Acquérir des connaissances sur des indicateurs de radicalisation menant à la violence et des facteurs de protection fiables et significatifs.
- Acquérir des connaissances sur les méthodes de mesure et d'évaluation de l'efficacité des programmes qui visent à lutter contre la radicalisation menant à la violence.
- Échanger les connaissances en établissant des liens entre les chercheurs et les praticiens d'un bout à l'autre du Canada afin qu'ils échangent des pratiques exemplaires dans le cadre de conférences et d'événements.
Établissement d'une base de connaissances
Appuyer la recherche : Dans le cadre du Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien dirige, appuie et planifie plusieurs projets de recherche clés sur des sujets permettant notamment de comprendre les voies de la radicalisation menant à la violence en ce qui concerne les Canadiens qui se sont rendus à l'étranger pour se joindre à des organisations terroristes, ainsi que le portrait des groupes extrémistes d'extrême droite au Canada et la possibilité que ces groupes adhèrent à la violence. De plus, toujours à l'aide du Fonds, le Centre canadien finance des projets visant à comprendre les liens entre les crimes motivés par la haine et la radicalisation menant à la violence, et à déterminer les moyens de les prévenir et de les contrer.
Appuyer le centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) : Dans le cadre du Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien appuie le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, situé à Montréal, qui mène des recherches afin de mieux comprendre les facteurs de risque et de protection au sein des familles dont un membre se radicalise et devient violent, ainsi que le rôle que peuvent jouer les familles et les collectivités pour atténuer la radicalisation menant à la violence. La compréhension des facteurs de risque et du rôle des familles et leur prise en compte peuvent aider à l'adoption de stratégies de prévention efficaces. Le projet vise également à améliorer les stratégies de soutien et de soins à l'intention des familles touchées par la radicalisation menant à la violence.
Prise de décisions fondée sur des connaissance
Certaines décisions visant à gérer la radicalisation menant à la violence ont des conséquences non voulues. À titre d'exemple, une école décide d'expulser un jeune parce qu'on croit qu'il embrasse des opinions d'extrémisme violent. Alors que cette mesure peut donner l'impression de protéger les autres élèves contre l'exposition à l'extrémisme violent, le fait d'éloigner le jeune de facteurs de protection importants fournis par le milieu scolaire pourrait en réalité augmenter le risque qu'il sombre davantage dans la radicalisation menant à la violence. C'est pourquoi il est fondamental d'évaluer et de mesurer l'efficacité des interventions pour les programmes de lutte contre la radicalisation menant à la violence au Canada.
La lutte contre la radicalisation menant à la violence est un domaine relativement jeune comparativement à d'autres secteurs de prévention. Par conséquent, il est prioritaire pour le gouvernement du Canada d'établir une base de connaissances afin de s'assurer que les preuves orientent les politiques ainsi que la création et la mise en œuvre de programmes visant à prévenir et à combattre la radicalisation menant à la violence au Canada.
Même si la preuve est essentielle pour guider les pratiques exemplaires, il est également primordial d'éviter les conséquences involontaires — ou même les préjudices — possibles des efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence. Les connaissances, qui sont fondées sur la recherche, la surveillance, la mesure et l'évaluation, sont une mesure de précaution qui peut aider à prévenir les conséquences potentiellement dommageables des programmes même les mieux intentionnés.
Dans le cadre de ses efforts visant à établir une base de connaissances, le Centre canadien se concentre sur plusieurs sujets de recherche clés. Notamment, il tente de mieux comprendre les indicateurs significatifs de la radicalisation menant à la violence. Il est important de pouvoir reconnaître les cas où le comportement ou la motivation de personnes ou de groupes s'aggrave au point de devenir dangereux ou destructeur. De nombreux chercheurs s'affairent à déceler les signes avant‑coureurs de la transition vers la violence, mais il s'est avéré difficile d'établir ces indicateurs. Certains indicateurs, comme l'utilisation accrue d'un vocabulaire déshumanisant ou la visualisation continue de vidéos violentes en ligne, apparaissent souvent lorsqu'une personne sombre dans la radicalisation menant à la violence. Malgré cela, il se peut que des personnes qui ne se radicaliseront jamais adoptent ces comportements. Dire qu'elles se radicalisent alors que ce n'est pas le cas peut entraîner de graves conséquences non voulues.
D'une part, le fait ne pas reconnaître qu'une personne sombre dans la radicalisation menant à la violence représente une occasion d'intervention ratée. D'autre part, le fait de déterminer incorrectement qu'une personne se radicalise peut nuire à sa réputation et risque de stigmatiser ses amis, sa famille et des communautés entières. D'ailleurs, le Centre canadien investit dans la recherche pour déterminer quels indicateurs de radicalisation menant à la violence sont fiables.
De plus, le Centre canadien concentre aussi ses efforts d'acquisition de connaissances sur la mesure et l'évaluation de programmes. Les pratiques relatives à la mesure et à l'évaluation de l'efficacité des projets de lutte contre la radicalisation menant à la violence ne sont pas aussi perfectionnées que celles d'autres domaines. Le gouvernement du Canada accorde la priorité aux efforts visant à intégrer l'évaluation à la conception et à la prestation de programmes afin d'établir une base de données probantes sur ce qui fonctionne — et ce qui ne fonctionne pas — pour prévenir et combattre la radicalisation menant à la violence.
Communication des connaissances
Afin que la base de connaissances soit utile, les pratiques exemplaires sur la lutte contre la radicalisation menant à la violence doivent être échangées avec les bonnes personnes et de la bonne manière. Particulièrement dans le cas de la prévention précoce et du renforcement de la résilience, les connaissances doivent atteindre un public très diversifié : les travailleurs de première ligne, comme les fournisseurs de services de santé ou de services sociaux, les enseignants et d'autres professionnels du système d'éducation, les chefs religieux ainsi que les parents, les amis et les membres de la collectivité pouvant côtoyer une personne qui sombre dans la radicalisation menant à la violence. Les connaissances doivent être utiles et s'aligner sur les points de vue de ces intervenants.
Certains projets de lutte contre la radicalisation menant à la violence exigent la participation de groupes précis, comme les jeunes, ou mettent l'accent sur l'importance des familles, particulièrement des femmes, dans la prévention. Toutefois, ces groupes sont souvent très diversifiés, c'est-à-dire que certains segments de la population possèdent des opinions sociales, politiques et idéologiques très différentes les uns des autres. Sans la recherche qui permet de mieux comprendre les publics pertinents, les efforts d'échange de connaissances peuvent s'avérer inefficaces ou, pire encore, entraîner des conséquences négatives involontaires comme un sentiment de méfiance accru, un sentiment d'aliénation ou l'alimentation de stéréotypes selon lesquels des groupes seraient liés à l'extrémisme violent.
Par conséquent, le gouvernement du Canada s'assurera que les recherches universitaires et leurs résultats sont accessibles et adaptés aux diverses populations qui en ont besoin, partout au Canada. Pour ce faire, le Centre canadien établira des liens entre les chercheurs et les praticiens d'un bout à l'autre du pays afin qu'ils échangent des pratiques exemplaires dans le cadre de conférences et d'événements. De plus, le Centre canadien continuera de rendre la recherche accessible en appuyant financièrement des experts universitaires dans le domaine de la radicalisation menant à la violence afin qu'ils participent à des événements publics et fassent des apparitions dans les médias pour répondre à des questions et accroître la sensibilisation à ce sujet. Le Centre canadien produira aussi des résumés de recherche, des documents stratégiques et des tableaux pour les praticiens, la société civile et les dirigeants communautaires ainsi que la population générale.
Priorité 2 : S'attaquer à la radicalisation menant à la violence en ligne
Objectifs
- Appuyer la société civile dans l'élaboration de lignes directrices sur la culture numérique et des discours alternatifs.
- Collaborer avec les entreprises de technologie et les partenaires à l'étranger pour poursuivre les efforts visant à réduire les effets du contenu terroriste et extrémiste violent en ligne.
- Soutenir la recherche pour mieux comprendre comment les terroristes et les extrémistes violents mènent leurs activités dans l'espace en ligne et comment y faire face.
Aaron Driver : Aaron Driver était très présent en ligne, manifestait son appui à Daech sur Twitter et nouait des relations avec des partisans de Daech en ligne. Le jour de sa mort, Driver a diffusé en ligne une vidéo de martyre dans laquelle il prêtait allégeance à Daech et annonçait son intention de commettre une attaque. Par la suite, après un échange avec la GRC au cours duquel Driver a déclenché un engin explosif et a refusé de se plier aux ordres des agents de la GRC, ils ont dû recourir à une force mortelle.
Alexandre Bissonnette : Alexandre Bissonnette a perpétré un attentat dans une mosquée à Sainte‑Foy, au Québec, qui a fait six morts. Auparavant, Bissonnette consommait du contenu d'extrême droite en ligne.
Les organisations extrémistes violentes et terroristes ont recours à Internet et aux médias sociaux de différentes façons pour faire avancer leur cause. Entre autres, elles endoctrinent les personnes pour adopter leurs idéologies et recrutent des gens pour qu'ils se joignent à l'organisation ou fournissent un soutien financier. L'espace virtuel sert également à inspirer, à encourager, à organiser, à financer et à planifier des gestes de violence. À titre d'exemple, al-Qaïda et Daech affichent du matériel en ligne, sous forme de magazines et de vidéos, dans lesquels ils donnent des instructions sur la façon de commettre des actes de violence, des conseils sur l'utilisation d'armes légères, de véhicules et d'armes blanches, ainsi que des suggestions sur la façon de maximiser les dommages.
Les médias sociaux ont permis à des extrémistes violents et à des terroristes de cibler des segments précis de la population avec du matériel et des discours adaptés dans un but de recrutement, d'incitation et de création de clivages sociaux. À titre d'exemple, les recruteurs de Daech, membres en règle et volontaires, préparent leurs cibles, les coupent des influences sociales positives et les encouragent à poser un geste dans le monde réel. Une fois la confiance établie, dans bien des cas, la communication se déplace vers des plateformes mieux protégées.
Les personnes ayant des opinions extrémistes violentes de l'extrême droite sont également très actives en ligne. Dans les forums de clavardage et sur les réseaux en ligne, elles font partie d'une communauté qui va au-delà des frontières. Les individus et les groupes ayant adopté les points de vue extrémistes violents de l'extrême droite se servent de l'espace en ligne pour légitimer et normaliser leurs points de vue et leurs discours. Elles exploitent les préoccupations de la population de façon à instaurer une culture de peur, de haine et de défiance et à promouvoir le recours à la violence.
Renforcement de la résilience pour lutter contre la radicalisation menant à la violence en ligne
À l'ère numérique, les identités et les activités en ligne des Canadiens se mélangent à leur vie hors ligne. Bien que les médias sociaux et Internet n'entraînent pas la radicalisation menant à la violence, les activités en ligne peuvent faciliter le processus de radicalisation menant à la violence ou servir aux personnes radicalisées pour faire avancer leur cause, recruter des gens ou diffuser de l'information sur les façons de perpétrer une attaque.
L'approche du gouvernement du Canada pour prévenir et lutter contre la radicalisation menant à la violence en ligne se fonde sur deux principes clés :
- un engagement envers la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales, y compris la liberté d'expression et le droit à la protection de la vie privée garantis par la Charte canadienne des droits et libertés;
- un engagement envers la diversité, de même que l'inclusion sociale et politique pour les Canadiens de tous les âges, genres, races, confessions, langues officielles et niveaux d'accessibilité. L'engagement de fournir des espaces sécuritaires afin que les Canadiens puissent participer pleinement à l'espace en ligne.
Ces engagements sont complémentaires et importants puisqu'ils appuient les efforts visant à régler ces problèmes de façon durable et à long terme.
La prévention et la lutte contre la radicalisation menant à la violence en ligne sont complexes et nécessitent une approche à intervenants multiples qui comprend une collaboration nationale et internationale avec des entreprises de technologie, des chercheurs universitaires et la société civile.
Grâce à ses activités et au Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien continuera de promouvoir les efforts fondés sur des données probantes qui visent à prévenir et à combattre la radicalisation menant à la violence en ligne en appuyant des projets, notamment :
- Culture numérique : Des lignes directrices peuvent aider les Canadiens de tous les groupes d'âge à aiguiser leur réflexion analytique et à renforcer leur résilience au contenu extrémiste violent et terroriste en ligne. Les jeunes, tout particulièrement, peuvent apprendre à dialoguer respectueusement en ligne, à comprendre les contextes du contenu qu'ils consultent et à créer, à consulter et à partager le contenu en ligne de façon responsable, sécuritaire et sécurisée.
- Discours alternatifs : Les meilleures façons de remettre en cause les messages extrémistes violents et terroristes comprennent l'utilisation d'autres points de vue développés et exposés par des sources de confiance et crédibles. Ces messages peuvent porter sur des sujets comme la participation au processus démocratique, la valeur et l'importance de l'inclusion et de la diversité, la consultation critique de médias ou les rôles positifs que jouent tous les Canadiens.
Mobilisation des jeunes
Une mobilisation efficace des jeunes est cruciale pour entraver l'utilisation d'Internet et des médias sociaux par des extrémistes violents et des terroristes. Les jeunes Canadiens comprennent l'environnement en ligne et la façon dont leurs pairs exploitent les nouvelles plateformes de médias sociaux. Les jeunes Canadiens interviennent et sont engagés; ils stimulent et soutiennent des mesures politiques et sociales et ils peuvent composer et diffuser des discours alternatifs efficaces qui font ressortir les erreurs, les mythes et les contradictions des messages d'extrémisme violent et de terrorisme. De plus, ils exercent des influences prosociales sur leurs pairs et peuvent diriger leur énergie vers des initiatives politiques et sociales.
Le Centre canadien priorise la collaboration avec les jeunes, finance des projets visant à mieux comprendre les risques auxquels les jeunes sont exposés en ligne et facilite le dialogue entre les jeunes et les partenaires clés, comme les entreprises spécialisées dans la technologie, les chercheurs et les universitaires. Cette mobilisation vise à fournir aux jeunes les ressources et les capacités nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des initiatives de prévention en ligne fondées sur des connaissances, comme des discours alternatifs et des messages positifs.
Mobilisation des entreprises spécialisées dans la technologie
Collaborer pour combattre l'extrémisme violent : Le Forum mondial de lutte contre le terrorisme sur Internet (GIFCT), créé en 2017 par Google, Facebook, Twitter et Microsoft, est un mécanisme de collaboration pour les entreprises de technologie en vue de combattre l'utilisation d'Internet à des fins extrémistes violentes ou terroristes. Le GIFCT encourage la collaboration avec des entreprises de technologie plus petites, des groupes de la société civile, des universitaires et des organismes multilatéraux comme l'Union européenne et les Nations Unies.
Forum de l'ue sur l'internet : L'Union européenne fait face à l'utilisation d'Internet à des fins extrémistes violentes et terroristes par l'entremise du Forum de l'UE sur l'internet. Afin de réduire l'accès au contenu terroriste en ligne, le Forum de l'UE sur l'internet a créé des indicateurs pour la suppression de contenu. Ces indicateurs peuvent servir à guider les activités des entreprises de technologie et à faire un suivi pour déterminer l'efficacité des mesures de lutte contre les activités extrémistes violentes et terroristes en ligne.
Les gouvernements se doivent de collaborer avec des entreprises de technologie pour s'attaquer à l'utilisation d'Internet à des fins extrémistes violentes ou terroristes. Ces entreprises contrôlent l'utilisation de leur plateforme, influencent leurs utilisateurs et le contenu qu'elles hébergent, et possèdent des données essentielles pour comprendre les façons de s'attaquer à l'utilisation d'Internet à des fins extrémistes violentes et terroristes.
Le Centre canadien dirige la participation et la collaboration du gouvernement du Canada avec le GIFCT, aux côtés d'autres pays du G7 et de partenaires du Groupe des cinq. Au cours des dernières années, les entreprises de technologie participant au GIFCT ont pris plusieurs mesures pour empêcher les terroristes de mener des activités sur leur plateforme.
Toutefois, il y a encore beaucoup à faire. Les pays du G7 travaillent ensemble pour encourager le GIFCT à contrer la menace en ligne de façon efficace, éthique et transparente, c'est-à-dire :
- développer, transformer et exploiter la technologie et les solutions automatisées pour détecter et supprimer le contenu extrémiste violent et terroriste qui incite à la violence et à la haine;
- détecter avec exactitude et supprimer le contenu extrémiste violent et terroriste des plateformes en ligne dans l'heure suivant son téléchargement, et ce, dans le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales;
- fournir un soutien plus complet aux petites entreprises qui possèdent moins de capacités technologiques, d'expertise, de personnel et de ressources financières pour s'attaquer adéquatement à ces enjeux;
- adopter des mesures de rendement conformes à celles utilisées par le Forum de l'Union européenne sur l'internet pour démontrer les progrès réalisés en ce qui concerne le contenu extrémiste violent et terroriste.
Le Centre canadien poursuivra sa collaboration avec les entreprises de technologie et les partenaires du groupe des cinq afin de déterminer les façons de prévenir la radicalisation menant à la violence en ligne. D'autres domaines pour lesquels les activités en ligne entraînent des conséquences négatives, comme l'ingérence étrangère dans les processus démocratiques et l'exploitation sexuelle en ligne des enfants, seront également examinés afin d'orienter les approches visant à contrer la radicalisation menant à la violence en ligne.
Le Centre canadien cherche à établir des liens entre le GIFCT et les chercheurs et universitaires canadiens pour soutenir les projets de recherche visant :
- à mieux comprendre l'écosystème en ligne utilisé par les groupes extrémistes violents et terroristes pour guider les stratégies de prévention et d'atténuation;
- à mieux soutenir les catégories de population les plus vulnérables au préjudice de la radicalisation menant à la violence et au contenu haineux, y compris les jeunes, les femmes et la communauté LGBTQ2S;
- à habiliter les praticiens et les jeunes à mieux tirer parti de l'espace en ligne pour contrer les activités extrémistes violentes et terroristes.
Le Centre canadien a pour priorité de s'assurer que les données recueillies dans le cadre de la recherche et des programmes d'intervention ne servent qu'au projet de recherche visé et sont correctement manipulées (p. ex., elles sont rendues anonymes et exemptes de renseignements permettant d'identifier une personne).
Priorité 3 : Soutenir les interventions
Objectifs
- Contribuer à la formation des travailleurs et des praticiens de première ligne afin qu'ils puissent faire des évaluations et mener des interventions dans les cas de radicalisation menant à la violence.
- Continuer de financer les approches d'intervention locales et exhaustives.
- Appuyer le renforcement des capacités des programmes multidisciplinaires afin d'intervenir en cas de radicalisation menant à la violence.
Radicalisation menant à la violence d'un étudiant du secondaire
Mise en situation B. Dans la mise en situation A, Alex s'était impliqué dans un groupe anti-immigration et a commencé à attaquer des membres de minorités visibles dans la rue. Pour éloigner Alex des voies de la radicalisation violente, des interventions auraient pu être réalisées à différents moments. Si un enseignant ou un conseiller scolaire avait engagé en classe une conversation honnête et éclairée sur l'immigration, la conversation aurait pu aider Alex à distinguer les arguments qu'il invoquait du grand contexte de l'immigration. Une autre intervention possible aurait pu être effectuée par sa famille et ses amis lorsqu'ils ont remarqué qu'il commençait à s'impliquer dans un groupe connu pour ses actes de vandalisme et de violence contre les minorités. À ce moment, ils auraient pu le mettre en contact avec un praticien, comme un travailleur social, qui l'aurait aidé à se désengager du groupe, à atténuer les vulnérabilités ayant contribué à sa radicalisation à la violence et à le guider sur des voies constructives de perfectionnement personnel ou de participation politique.
Étant donné la diversité régionale du Canada et la complexité des voies de la radicalisation menant à la violence, il n'existe aucune approche « universelle » pour assurer l'efficacité d'une intervention. Les efforts d'intervention doivent différer selon les circonstances de la personne et le contexte local, la progression de la personne dans son parcours vers la radicalisation menant à la violence et les types de causes ou de groupes extrémistes violents auxquels elle souhaite se joindre. Par conséquent, les interventions peuvent prendre différentes formes, comme le mentorat, le soutien social à l'emploi et au logement, la consultation psychologique et le counseling traumatologique, et la participation à des programmes communautaires locaux.
Le gouvernement du Canada favorise une approche locale et complète à l'égard des interventions menées auprès d'individus qui en sont aux premières étapes de la radicalisation menant à la violence ou qui doivent être désengagés d'idéologies violentes. Par l'entremise du Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien continuera de financer les efforts adaptés au contexte local des individus.
Approches multidisciplinaires
Programmes d'intervention multidisciplinaires : Les programmes d'intervention multidisciplinaires rassemblent de nombreux secteurs, notamment celui de la police, de la santé et des services sociaux et de l'éducation, afin d'évaluer les besoins de la personne et de déterminer le type d'intervention à adopter. Au Canada, les programmes d'intervention multidisciplinaires ont contribué à la prévention du crime.
Tant à l'étranger qu'au Canada, les programmes d'intervention multidisciplinaires sont reconnus comme étant des pratiques efficaces de lutte contre la radicalisation menant à la violence pour les personnes qui représentent un danger imminent pour autrui ou pour elles-mêmes. L'efficacité des programmes est attribuable à leur capacité de mobiliser rapidement différents joueurs et organismes des diverses sphères de la société en vue d'élaborer des interventions adaptées aux personnes et aux contextes locaux.
Les programmes multidisciplinaires sont utilisés parce que de nombreux secteurs qui prennent part au partenariat possèdent les compétences nécessaires pour atténuer certaines des vulnérabilités qui entraînent et attirent les personnes vers l'extrémisme violent. Lorsque l'ensemble des besoins, des vulnérabilités et des risques sont pris en main, les programmes multidisciplinaires peuvent faire dévier la personne de la voie de l'extrémisme violent avant qu'elle l'emprunte. De plus, l'apport de la collectivité aux interventions est crucial puisque le contexte local peut autant favoriser la radicalisation menant à la violence d'une personne que l'en protéger.
Le Fonds pour la résilience communautaire permettra au Centre canadien de continuer de soutenir les programmes d'intervention multidisciplinaires pour renforcer les capacités afin de gérer les cas de personnes qui se radicalisent à la violence. À titre d'exemple :
- FOCUS (Furthering Our Communities by Uniting Services) Toronto est un programme dirigé par le Service de police de Toronto, la Ville de Toronto et Centraide, région de Toronto et de York, et s'associe avec des organismes locaux en vue d'évaluer les besoins des personnes qui sont aux prises avec des problèmes de santé ou sociaux importants et nécessitent une intervention multidisciplinaire. Le programme FOCUS renforce la capacité afin que l'on puisse ajouter la radicalisation menant à la violence à l'éventail des enjeux à aborder.
- Tables multidisciplinaires de prévention des risques (TMPR) d'Ottawa est un programme d'intervention collaboratif soutenu par le Service de police d'Ottawa, des organismes locaux et des partenaires en matière de services qui vise à réduire le crime et la victimisation et à améliorer la résilience et le bien-être de la collectivité. TMPR renforce la capacité afin de s'attaquer aux dossiers des personnes qui sombrent dans la radicalisation menant à la violence.
- Le projet sur la résilience d'Edmonton se veut une approche collaborative de prévention et d'intervention qui met à profit les relations de confiance avec les collectivités et les organismes afin de prévenir l'extrémisme violent. Le Service de police d'Edmonton, la Ville d'Edmonton et l'Organisation pour la prévention de la violence nouent le dialogue, font de la sensibilisation et mènent des interventions en ligne et hors ligne.
- Calgary Re-Direct est un partenariat entre la Ville de Calgary, les services aux quartiers et à la collectivité, le service de police de Calgary et d'autres partenaires professionnels qui utilisent une approche multidisciplinaire d'intervention auprès des jeunes et des jeunes adultes qui sont vulnérables à la radicalisation menant à la violence.
Renforcement de la capacité des travailleurs et des praticiens de première ligne
Organisation pour la prévention de la violence : Le Centre canadien, par l'entremise du Fonds pour la résilience communautaire, finance l'Organisation pour la prévention de la violence afin de réunir des experts en la matière, des praticiens de première ligne et des militants communautaires pour évaluer les éventuelles sources de l'extrémisme violent en Alberta. Les fonds serviront également à concevoir du matériel didactique et des procédures d'intervention qui seront remis aux praticiens, aux membres de la collectivité et à d'autres intervenants pour orienter leurs efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence.
Une grande priorité du Centre canadien est de contribuer à la formation des travailleurs et des praticiens de première ligne afin qu'ils évaluent les cas de radicalisation menant à la violence et interviennent efficacement. Les personnes qui viennent tout juste d'emprunter la voie de la radicalisation ou qui sont à haut risque sont souvent en contact avec des travailleurs et des praticiens de première ligne (infirmiers, conseillers scolaires, psychologues, travailleurs sociaux, intervenants des services à la jeunesse, agents de libération conditionnelle et agents de probation) à un moment ou à un autre de leur parcours vers la violence. Il est important que ces travailleurs et praticiens sachent les façons de reconnaître les risques et d'intervenir.
Il est prioritaire pour le gouvernement du Canada de développer, d'améliorer et de mobiliser les ressources qui peuvent aider à orienter et à améliorer les évaluations et les interventions. Certaines priorités consistent à appuyer l'élaboration de formations et le développement de ressources d'information, à travailler avec des organismes et des associations professionnels pour créer des normes et des pratiques exemplaires relativement au travail auprès des personnes vulnérables.
Par l'entremise du Fonds pour la résilience communautaire, le Centre canadien finance les projets qui répondent à cette priorité. À titre d'exemple :
- Le Réseau des praticiens canadiens en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent (RPN-PREV) est un réseau créé pour faire avancer le leadership du Canada et pour renforcer l'excellence dans la lutte contre la radicalisation menant à la violence. Pour ce faire, il appuie les pratiques exemplaires fondées sur des données probantes et la collaboration entre les praticiens, les chercheurs et les décideurs. Le matériel de formation issu du projet soutiendra une communauté grandissante de praticiens professionnels au Canada qui participent à l'évaluation, à la prévention et à l'intervention relatives aux personnes qui risquent de sombrer dans la radicalisation menant à la violence.
Retour de voyageurs extrémistes
Certains Canadiens se sont rendus à l'étranger pour participer à des activités terroristes. Certains se sont rendus en Iraq, en Syrie et en Turquie, d'autres, en Afghanistan, au Pakistan, dans des régions du Nord et de l'Est de l'Afrique ou ailleurs. Certains se sont mariés et ont eu des enfants.
Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est le risque que certaines personnes qui se sont rendues à l'étranger puissent revenir au Canada pour commettre des attentats, aider ou encourager d'autres personnes à en commettre ou encore mener des activités qui pourraient constituer une menace.
Enquêter, arrêter, mettre en accusation et poursuivre tous Canadiens participant à des activités liées au terrorisme ou à l'extrémisme violent constituent la principale stratégie et priorité du Gouvernement. Par ailleurs, d'autres options sont envisagées, notamment la surveillance, les entrevues et les enquêtes approfondies, la collecte de renseignements de sécurité et le partage légitime, les évaluations de la menace continues, les listes de personnes interdites de vol, le refus et la révocation de passeports, les mesures d'atténuation des menaces autorisées par la loi et les engagements de ne pas troubler l'ordre public se rapportant au terrorisme.
En plus de ces mesures de sécurité nationale, le Centre canadien finance les programmes d'intervention et le renforcement des capacités des travailleurs et des praticiens de première ligne qui pourraient être appelés à soutenir le désengagement des idéologies extrémistes violentes des voyageurs extrémistes et leur famille. Ces interventions ne remplacent pas, n'empêchent pas et n'excluent pas le contrôle et les enquêtes des organismes de sécurité.
Conclusion
La Stratégie nationale de lutte contre la radicalisation menant à la violence se veut un cadre flexible qui guide les initiatives axées sur la prévention dans le cadre de la lutte contre la radicalisation menant à la violence. Tout particulièrement, la Stratégie vise à être adaptée à un contexte où la menace d'extrémisme violent est en constante évolution, ainsi qu'aux façons dont la menace prend forme.
La stratégie vise également à sensibiliser les praticiens, les travailleurs de première ligne et les Canadiens en général sur les faits connus de la radicalisation menant à la violence afin qu'ils soient mieux outillés pour contribuer à la prévention. L'efficacité du déploiement des efforts de prévention repose donc inévitablement sur l'obtention des renseignements et des outils les plus récents.
Finalement, cette stratégie est un outil de dialogue continu avec les Canadiens et vise à stimuler les discussions sur le sujet difficile. La Stratégie fait la promotion des types de collaboration entre le gouvernement du Canada, ses partenaires et les Canadiens qui permettent de s'assurer fondamentalement que les efforts de lutte contre la radicalisation menant à la violence au pays correspondent aux réalités locales. En continuant de renforcer les relations, ensemble, nous augmenterons la capacité collective de garder nos communautés en sécurité.
Annexe
Sécurité publique Canada Stratégie nationale pour la prévention du crime Programme de financement des projets d'infrastructure de sécurité pour les collectivités à risque |
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Gendarmerie royale du Canada Programme de sensibilisation au terrorisme pour premiers intervenants |
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Centre des sciences pour la sécurité de Recherche et développement pour la défense Canada Programme canadien pour la sûreté et la sécurité |
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Affaires mondiales Canada Programme d'aide au renforcement des capacités de lutte contre la criminalité Programme d'aide au renforcement des capacités antiterroristes |
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Ministère de la Justice Canada Fonds d'aide aux victimes |
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Patrimoine canadien Programme de soutien aux communautés, au multiculturalisme et à la lutte contre le racisme |
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Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada Programme d'établissement Programme d'aide à la réinstallation |
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Condition féminine Canada Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe |
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