Programmes prometteurs et modèles pour prévenir la criminalité - volume II
ISBN : 978-1-100-97067-7
* (Note) : basés sur les informations disponibles, les programmes identifiés par une étoile (*) sont des programmes que l'on retrouve au Canada, soit parce qu'ils y ont été conçus, soit parce qu'ils y ont été répliqués avec succès.
Introduction
Dans le cadre de son approche de mise en œuvre de programmes de prévention du crime appuyés sur les connaissances scientifiques ayant démontré leur efficacité, le Centre national de prévention du crime (CNPC) publiait en 2008 le premier volume des « Programmes prometteurs et modèles pour prévenir la criminalité » Footnote 1. Dans ses efforts continus pour promouvoir et faire connaître les programmes, stratégies et initiatives efficaces de prévention de la criminalité, le CNPC présente ici le volume II.
Outil de référence pour toutes les personnes qui cherchent à diminuer la délinquance, la violence et l'insécurité par la prévention, ce recueil propose une vingtaine de nouvelles fiches descriptives de programmes de prévention novateurs, prometteurs et modèles. Fait intéressant à noter, dans ce second volume près de la moitié des nouvelles fiches descriptives sont des programmes qui se retrouvent au Canada ; soit parce qu'ils y ont été conçus, soit parce qu'ils y ont été répliqués avec succès.
À l'image de la précédente édition, le volume II se fonde sur les conclusions de recensions de littérature en prévention du crime et il ne prétend pas à l'exhaustivité. Il ne remplace pas, mais complémente les sources originales d'information sur les divers programmes. Il s'appuie en grande partie sur l'examen des conclusions tirées d'évaluations exhaustives et de qualité supérieure des programmes et des initiatives de prévention de la criminalité au Canada et ailleurs. Les sources principales citées dans le présent document ne sont pas exhaustives, il est donc vivement conseillé de consulter d'autres ressources pertinentes. De plus, afin de s'assurer d'avoir une information de qualité et à jour, toutes les fiches descriptives de cette seconde édition ont été revues et corrigées par les responsables du programme. Cette collaboration avec les responsables des programmes illustre l'importance accordée par le CNPC à développer des relations avec les experts et à diffuser une information validée et à jour.
Ces deux recueils ont pour objectif d'inspirer la mise en œuvre de pratiques efficaces. De manière plus prosaïque, ils seront utiles à la conception et au lancement d'initiatives locales de prévention de la criminalité, notamment pour les organismes communautaires qui comptent présenter une demande de financement de projets de prévention de la criminalité au gouvernement fédéral. Au-delà, ceux qui souhaitent en savoir davantage pourront consulter le recueil des Fiches de mise en œuvre sur les bonnes pratiquesFootnote 2.
Sélection des programmes
La sélection de programmes dans le présent document tient compte des priorités du CNPC. Il doit être clair, cependant, qu'il ne s'agit pas d'une liste exhaustive de tous les programmes prometteurs et exemplaires.
Les programmes décrits dans le présent document peuvent se situer à divers points du continuum des services, depuis la prévention précoce jusqu'aux programmes de réinsertion des contrevenants. Certains ciblent plus d'un problème, d'un groupe d'âge ou d'une population. Ils visent, entre autres, la prévention de la délinquance, le soutien communautaire en matière de probation, les services communautaires, les programmes en milieu scolaire, la résolution de conflits, la thérapie familiale, l'acquisition de compétences parentales et le mentorat.
Les programmes sélectionnés répondent également aux critères suivants :
- s'attaquent à au moins un facteur de risque ou de protection associé à la délinquance, à la toxicomanie ou à la violence;
- interviennent aux âges appropriés sur le plan du développement en ce qui concerne les groupes prioritaires désignés par le CNPC;
- démontrent, à partir d'évaluations rigoureuses, des effets positifs dans la lutte contre la délinquance, la toxicomanie ou la violence.
Les programmes sélectionnés proviennent de diverses sources reconnues, dont les suivantes.
- Blueprints for Violence Prevention
En 1996, le Centre d'études et de prévention de la violence (CSPV) de l'Université du Colorado a conçu et lancé une initiative nationale de prévention de la violence aux États-Unis, laquelle visait à répertorier les programmes efficaces dans le domaine. Dans le cadre du projet intitulé Blueprints for Violence Prevention, les programmes de prévention et d'intervention répertoriés sont ceux correspondant à des normes scientifiques rigoureuses sur le plan de l'efficacité. Le projet Blueprints définit une norme d'excellence pour la mise en place de programmes modèles de prévention et d'intervention en matière de violence et de toxicomanie fondés sur la recherche, ainsi que pour la conformité de ces programmes à ces normes scientifiques.
Le travail accompli permet, entre autres choses, de combler le fossé entre la recherche et la pratique ainsi que d'informer les usagers des programmes au sujet des obstacles à contourner pour atteindre le succès optimal. Les projets modèles, soit les Blueprints, se sont avérés utiles pour réduire, par exemple, les comportements antisociaux, l'agressivité, la délinquance, la toxicomanie et les crimes violents chez les adolescents. Selon leur dernière mise à jour, 8 programmes ont été répertoriés comme des programmes modèles et 18 programmes comme étant des programmes prometteurs. Jusqu'à présent, le CSPV a passé en revue plus de 800 programmes et continue de répertorier ceux qui répondent aux critères de sélection.
Site Web : www.colorado.edu/cspv/blueprints/index.html
- SAMHSA's National Registry of Evidence-based Programs and Practices (NREPP)
L'ancienne source de données connue sous le nom de «SAMHSA's Model Programs » n'est plus disponible. Désormais, il faut consulter ce moteur de recherche en ligne « National Registry of Evidence-based Programs and Practices » (NREPP). Ce répertoire virtuel est une façon mise en place par la Substance Abuse & Mental Health Services Administration (SAMHSA, États-Unis) afin d'améliorer l'accès à l'information sur des interventions efficaces.
Ce moteur de recherche regroupe plus de 160 interventions qui ont été analysées et évaluées par des évaluateurs indépendants. Les interventions qui y sont répertoriées vont de la promotion de la santé mentale, à la réduction et la prévention de la toxicomanie et des problèmes connexes et au traitement des problèmes en santé mentale et de l'abus de substances. Cette base de données doit être utilisée en complémentarité avec les autres sources de données afin de s'assurer que les résultats sur l'efficacité des programmes soient concordants.
Site Web : http://nrepp.samhsa.gov/
- OJJDP Model Programs Guide
Le moteur de recherche intitulé Model Programs Guide (MPG) de l'Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention (OJJDP, États-Unis)a été mis en place afin d'aider les praticiens et les collectivités locales à développer et à mettre en œuvre des programmes efficaces basés sur les connaissances scientifiques. Ce moteur de recherche offre des fiches descriptives sur plusieurs programmes dont les résultats ont été prouvés scientifiquement.
Cette base de données contient un ensemble de programmes couvrant le continuum des services et des interventions offerts pour les enfants, les jeunes et leur famille, de la prévention primaire à la prévention tertiaire. Concernant l'échelle de notation utilisée par le MPG, les programmes sont qualifiés « exemplaire », « efficace » ou « prometteur » en fonction de la note moyenne totale de l'efficacité du programme évalué à partir des quatre dimensions suivantes : le cadre conceptuel du programme, la fidélité, le cadre d'évaluation et les preuves empiriques démontrant que le programme prévient ou réduit efficacement les comportements problématiques, réduit les facteurs de risque ou renforce les facteurs protection associés aux comportements problématiques.
Site Web: http://www.ojjdp.gov/mpg/
- Find Youth Info
Find Youth Info est le portail du gouvernement américain afin d'aider les collectivités locales à créer, maintenir et renforcer l'efficacité des programmes destinés aux jeunes. Ce site web a été créé par un groupe de travail regroupant 12 agences fédérales américaines offrants des programmes et services dans le domaine de la jeunesse. Ce groupe de travail, le Interagency Working Group on Youth Programs (IWGYP, États-Unis), favorise l'atteinte d'objectifs sains et positifs chez les jeunes.
Ce portail contient non seulement un répertoire virtuel des programmes probants destinés aux jeunes mais également des faits sur des thématiques ou des problématiques affectant les jeunes, par exemple, la cyber-intimidation et le développement positif des jeunes, des cartes interactives permettant d'illustrer les ressources locales et fédérales pour l'ensemble des états ainsi que des outils destinés aux collectivités locales afin de les aider à poser un diagnostic local de leur situation.
Les programmes jeunesse présentés dans ce répertoire sont des programmes probants ayant pour but de prévenir ou de réduire la délinquance et les autres comportements problématiques connexes chez les jeunes âgés de 18 ans et moins. Les programmes sont évalués par des experts externes et une révision est ensuite effectuée par une firme spécialisée. Concernant la notification des programmes, les mêmes quatre dimensions que dans le Model Programs Guide de l'OJJDP sont évaluées à savoir le cadre conceptuel du programme, la fidélité, le cadre d'évaluation et les preuves empiriques des résultats du programme; c'est ensuite la note moyenne totale de l'évaluation qui indiquera si le programme est de niveau 1, 2 ou 3.
Site Web : http://www.findyouthinfo.gov/index.shtml
- American Youth Policy Forum (AYPF)
La mission de l'AYPF est de sensibiliser et de conscientiser davantage les décideurs ainsi que de renforcer le processus d'élaboration des politiques à l'égard des jeunes en établissant un lien entre la politique, la pratique et la recherche. Ses publications s'emploient à recenser les données de qualité supérieure les plus pertinentes sur les questions liées aux jeunes et à fournir aux décideurs des gouvernements, aux spécialistes des programmes et aux chercheurs, ainsi qu'aux jeunes eux-mêmes, une tribune où ils peuvent échanger leurs points de vue et leur savoir-faire sur les politiques et les pratiques qui améliorent les résultats pour ces derniers.
Site Web : www.aypf.org/publications/
Définitions
Les programmes choisis pour inclusion dans ce document devaient satisfaire à des critères minimums pour être considérés comme des programmes novateurs, prometteurs ou modèles. Rappelons que les définitions présentées ci-après sont issues de la combinaison des différentes définitions utilisées dans les sources de données précédentes afin que soit développée une définition propre aux réalités canadiennes.
- Programme modèle :
- Programme de prévention ayant satisfait à la norme scientifique supérieure pour ce qui est de l'efficacité (programme de prévention et d'intervention dont l'efficacité a été scientifiquement éprouvée), comme l'attestent des évaluations publiées; a un véritable effet soit préventif soit dissuasif continu, permet de réduire le comportement déviant ou les facteurs de risque liés à celui-ci ou, encore, d'améliorer les facteurs de protection liés au comportement déviant; a également été reproduit avec succès dans des collectivités ou des contextes différents.
- Programme prometteur :
- Programme de prévention qui est conforme aux normes scientifiques pour ce qui est de l'efficacité, mais qui ne respecte pas toutes les normes rigoureuses auxquelles doit satisfaire un programme modèle. Les programmes prometteurs sont admis et soutenus à condition d'être soumis à une évaluation minutieuse. En règle générale, lorsqu'ils sont mis en place avec un minimum de fidélité au modèle d'origine et qu'ils s'inscrivent dans un cadre conceptuel raisonnable et un schéma d'évaluation limités (groupe unique pour le prétest et le post-test), ces programmes donnent des résultats empiriques prometteurs (même s'ils sont parfois inconstants).
- Programme novateur :
- Programme de prévention qui met à l'épreuve des nouvelles stratégies et théories d'intervention axées sur une population à risque. Ces programmes sont basés sur un puissant cadre théorique qui lie l'intervention proposée avec le (s) facteur (s) de risque, la population ciblée et les résultats espérés. Les projets novateurs démontrent des changements prouvés à travers une conception de recherche limitée et exigent une confirmation causale en utilisant des techniques d'expérimentation plus adéquates. Ces programmes sont reconnus et encouragés avec la mise en garde qu'ils soient évalués soigneusement.
(Substance Abuse and Mental Health Services Administration, 2000; OJJDP, États-Unis, 2007; Welsh, 2007)
Éléments essentiels à la réussite
Les programmes répertoriés dans ce document reposent sur des caractéristiques spécifiques à leur réussite. Néanmoins, il existe des clés de succès universelles qui semblent pouvoir s'appliquer à tous les programmes de prévention de la criminalité, à savoir :
- Connaissance des facteurs de risque et de protection : déterminer les facteurs de risque et de protection permet de bien cerner les besoins de la collectivité et, ainsi, de cibler les interventions;
- Sélection de programmes efficaces : les praticiens à l'échelle locale doivent se servir des données issues de la recherche dont ils disposent afin d'élaborer et appliquer les pratiques et programmes les plus adéquats et efficaces pour s'attaquer aux facteurs de risque et favoriser les facteurs de protection répertoriés;
- Établissement de partenariats : il faut s'efforcer d'inclure les partenaires et les intervenants concernés afin d'établir des partenariats entre les services communautaires pertinents et d'optimiser les ressources, les compétences et le temps des partenaires;
- Évaluation et suivi : les projets doivent reposer sur un modèle logique et inclure une composante « évaluation et suivi » dans le but d'évaluer les répercussions et les résultats du projet.
Programmes dans les collectivités autochtones
Cercle du courage
Catégorie de programme : Programme novateur
Population cible: Enfants et jeunes à risque de délinquance
Le Cercle du courage se fonde sur les recherches contemporaines dans les domaines de la guérison et de la résilience et sur les principes autochtones traditionnels régissant l'éducation des enfants. Le Cercle du courage est davantage considéré comme une approche, une philosophie de renforcement, un modèle positif d'intervention, un cadre de travail favorisant l'autonomisation des jeunes plutôt qu'un programme fixe et rigide.
Cette approche repose sur le principe selon lequel les facteurs de risque des enfants et des jeunes sont liés à des milieux de vie néfastes où règne le découragement. Cette approche vise à modifier les milieux de vie de façon à valoriser le courage comme facteur clé afin de répondre aux besoins des jeunes et de les aider à abandonner leur mode de vie à haut risque.
Les principaux objectifs de l'approche du Cercle du courage sont :
- d'augmenter chez les jeunes leur capacité de résilience,
- de favoriser l'autonomisation des jeunes, et
- de modifier les milieux de vie des jeunes.
Méthodologie
- Le Cercle du courage favorise l'acquisition de quatre valeurs fondamentales en matière de croissance personnelle lesquelles sont souvent illustrées sous forme d'une roue traditionnelle divisée en quatre quadrants. Ces quatre valeurs sont les suivantes :
- l'appartenance,
- la maîtrise,
- l'indépendance, et
- la générosité.
- La mise en œuvre de cette approche demeure flexible, l'objectif étant de favoriser chez les jeunes le développement de relations positives avec leur environnement immédiat.
- Développé à partir du modèle du Cercle du courage et piloté par Reclaiming Youth International, un programme pilote nommé Response Ability Pathways (RAP) a été développé afin de fournir une formation de base à quiconque travaille auprès des enfants et des jeunes en difficulté et ce, en milieu familial, scolaire ou communautaire.
Renseignements additionnels
- En 1990, Larry Brendtro, Martin Brokenleg, et Steve Van Bockern du Augustana College Faculty, Sioux Falls (Dakota du Sud) ont publié le livre Reclaiming Youth at Risk: Our Hope for the Future dans lequel sont expliqués la philosophie et le cadre de travail rattachés au Cercle du courage.
- L'approche du Cercle du courage a été implantée largement à travers le monde dans différentes régions (Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Australie, États-Unis et Canada).
- Cette approche peut s'implanter dans différents milieux, qu'ils s'agissent par exemple des établissements de soins pour les jeunes ou des écoles, et s'utilise couramment dans les programmes pour les familles et les jeunes.
Évaluation
- Une étude menée auprès des jeunes placés dans un établissement suggère que ceux ayant adopté l'approche du Cercle du courage ont réussi à intégrer à leur cheminement de croissance personnel les quatre valeurs fondamentales. Par exemple, après 12 semaines de placement, les corrélations les plus positives étaient en lien avec la générosité et après 24 semaines de placement, elles étaient en lien avec la maîtrise.
- Après 24 semaines de placement, les jeunes avaient tendance à davantage utiliser le vocabulaire rattaché à la roue traditionnelle et aux quatre quadrants. Pour les chercheurs, ceci est un signe que les jeunes avaient réussi à rendre plus concret les principes rattachés à la philosophie du Cercle du courage.
- Afin de mesurer les concepts d'appartenance, de maîtrise, d'indépendance et de générosité des jeunes en établissement, un outil d'évaluation a été spécialement conçu par l'équipe de chercheurs, en consultation étroite avec Larry Brendto et d'autres chercheurs.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme:
Reclaiming Youth International Office
C.P. 57
104 N. Main Street
Lennox, South Dakota 57039 USA
Téléphone : 888-647-2532 (sans frais)
Télécopieur : 605-647-5212
Site Web : http://www.reclaiming.com/content/
Pour obtenir des informations sur la formation, les séminaires et les crédits scolaires, veuillez contacter : seminars@reclaiming.com
Pour obtenir des informations sur la commande de livres et les ressources, veuillez contacter : bookstore@reclaiming.com
Références
Brendtro, Larry, Brokenleg, Martin et Steve Van Bockern. 2002. Reclaiming Youth at Risk: our Hope for the Future. Édition révisée. Solution Tree, Indiana, État-Unis.
Circle of Courage Institute. Disponible à :
http://www.circleofcourageinstitute.org/.
Lee Bethany et Perales Kelly. 2005. Circle of Courage: Reaching Youth in Residential Care, dans Residential Treatment for Children and Youth, 22(4), 1-14.
Reclaiming Youth International. Disponible à :
http://www.reclaiming.com/content/about-circle-of-courage.
Projet Venture
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes Autochtones de la 5e année à la 9e année
Le projet Venture (PV) est un programme de développement pour les jeunes axé sur l'expérimentation du plein air qui a été conçu par le National Indian Youth Leadership Project (NIYLP). Il vise à prévenir l'abus de substances chez les jeunes Autochtones. Le programme mise sur des activités de plein air axées sur des valeurs traditionnelles autochtones pour favoriser l'établissement de relations positives avec les pairs et l'acquisition d'habiletés de groupe.
Les objectifs du projet Venture visent à :
- prévenir l'abus de substance chez les jeunes Autochtones;
- faire participer les jeunes à des projets constructifs;
- permettre aux jeunes Autochtones d'acquérir des compétences en leadership;
- permettre l'acquisition et le renforcement de compétences sociales et d'aptitudes en matière de prise de décisions et de résolution de problèmes.
Méthodologie
Le projet Venture comprend quatre volets pour prévenir la consommation de substances :
- Activités en classe
- Activités de plein air
- Randonnées et camps d'aventure
- Apprentissage par le service communautaire
Activités en classe
- Les activités en classe sont réparties en 20 séances offertes tout au long de l'année scolaire. Chaque séance dure environ une heure.
- Des leçons axées sur le leadership et la spiritualité sont enseignées au moyen d'un agencement d'activités favorisant la socialisation et l'esprit d'équipe.
Activités de plein air
- Chaque semaine, des activités parascolaires sont organisées après l'école comme des randonnées pédestres et des sorties en camping.
- Ces activités d'aventure mettent les jeunes au défi et les aident à acquérir des aptitudes en résolution de problèmes et des compétences sociales ainsi qu'à développer un sens des responsabilités.
Randonnées et camps d'aventure
- Pendant l'été, les jeunes participent à des camps d'aventure et à des randonnées en nature d'une durée de trois à dix jours, selon leur âge.
Apprentissage par le service communautaire
- Les jeunes doivent consacrer environ 150 heures à des activités communautaires.
- Ces activités comprennent des occasions importantes d'apprentissage par le service communautaire, comme travailler auprès des Aînés ou réaliser des projets artistiques destinés à la collectivité.
- Les activités sont conçues pour aider les jeunes à acquérir des compétences en leadership.
Renseignements additionnels
- Au départ, le projet Venture avait été conçu pour être mis en œuvre dans les réserves autochtones. Toutefois, on l'a adapté pour qu'il puisse être mis en œuvre dans les écoles et les communautés situées en milieu urbain ou en banlieue.
- Le nombre d'employés requis pour mettre en œuvre le projet Venture varie selon l'envergure du programme et le nombre de participants. Généralement, dans le volet lié aux activités en classe, il faut un éducateur pour 25 élèves, tandis que dans le volet communautaire, il en faut un pour 7 à 15 jeunes. En outre, les éducateurs devraient être appuyés par des employés de soutien. On recommande que ces employés soient des personnes ayant déjà suivi avec succès le programme. L'aide de bénévoles et d'enseignants contribue aussi à la réussite du programme.
- La mise en œuvre du projet Venture constitue un processus complexe; par conséquent, on recommande fortement que les personnes chargées de le mettre en œuvre communiquent régulièrement avec les concepteurs du programme.
- On a dressé une liste des exigences à respecter pour mettre en œuvre ce programme. Cette liste comprend les exigences suivantes : assister à une formation sur place (d'une durée minimale de deux jours), acheter le manuel d'instructions, communiquer avec les concepteurs du programme au moins quatre fois au cours de la première année et au moins deux fois au cours de la deuxième année, établir des ententes avec les écoles pour obtenir leur appui et leur collaboration, disposer de rapports employés/élèves adéquats, disposer de l'équipement et des espaces récréatifs nécessaires et préparer un plan de mise en œuvre peu coûteux.
- Bien que le programme ait été conçu pour être offert aux jeunes Autochtones de la 5e année à la 9e année, des études ont montré qu'il est aussi efficace auprès de jeunes de la 4e année à la 12e année issus d'autres groupes ethniques.
Évaluation
Le projet Venture a été évalué à l'aide d'un modèle dans lequel des élèves de deux écoles intermédiaires ont été répartis aléatoirement dans un groupe expérimental et un groupe témoin. En tout, 262 jeunes faisaient partie du groupe expérimental et 135 autres faisaient partie du groupe témoin. Comme mesure de base, les deux groupes de jeunes ont rempli le National Youth Survey six mois et dix-huit mois après la fin du programme. L'évaluation a montré que, comparativement aux jeunes du groupe témoin, les jeunes du groupe expérimental :
- ont commencé à consommer plus tard dans leur vie;
- consommaient moins de substances inhalées, d'alcool ou de drogues illicites;
- étaient moins dépressifs et agressifs;
- étaient plus assidus à l'école.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
McClellan Hall
Directeur exécutif
National Indian Youth Leadership Project, Inc.
205 Sunde Street
Gallup, NM 87301
Téléphone : 505-722-9176
Télécopieur : 505-722-9794
Courriel : machall@niylp.org
Site Web : http://www.niylp.org/
Susan Carter, Ph. D.
Coordinatrice de l'évaluation
National Indian Youth Leadership Project, Inc.
205 Sunde Street
Gallup, NM 87301
Téléphone : 505-508-2232
Télécopieur : 505-722-9794
Courriel : susanleecarter@comcast.net
Références
Carter, S., J. Straits et M. Hall. 2007. Project Venture: Evaluation of a positive,
culture-based approach to substance abuse prevention with American Indian youth.
Technical Report. The National Indian Youth Leadership Project. Gallup, NM. Disponible à : http://www.niylp.org/index.htm.
SAMHSA's National Registry of Evidence-Based Programs and Practices. The National Registry of Evidence-based Programs and Practices. Project Venture. Disponible à : http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewIntervention.aspx?id=102.
Programmes à l'intention des enfants à risque âgés de 6 à 11 ans
All Children Excel (ACE)
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes âgés de 6 à 15 ans qui sont jugés à risque élevé d'adopter un comportement délinquant grave et leur famille
Le programme All Children Excel (ACE) est un programme intensif à volets multiples qui tente de prévenir la délinquance, l'abus de substances et le décrochage scolaire en cernant les jeunes à risque élevé et en fournissant des services intégrés à ces jeunes et à leur famille. Parmi les services utilisés, mentionnons la police, l'école et les organisations communautaires.
Le programme ACE vise de nombreux objectifs, dont les suivants :
- prévenir la délinquance, l'abus de substances et le décrochage scolaire;
- promouvoir un développement sain;
- augmenter l'assiduité à l'école, améliorer les résultats et accroître les compétences sociales des jeunes;
- améliorer les compétences parentales au sein de la famille;
- prévenir la négligence, les mauvais traitements et la violence dont sont victimes les enfants au sein de la famille.
Méthodologie
Le programme ACE utilise une approche qui combine les services de protection de l'enfance et les services de justice pénale dans le cadre d'une gestion de cas qui vise à éliminer les facteurs de risque tout en renforçant les facteurs positifs liés à la collectivité, à l'école et à la famille.
Les jeunes qui participent au programme ACE doivent respecter ces deux critères:
- le geste de délinquance a été commis avant que l'enfant ait dix ans;
- le jeune vit dans le comté de Ramsey.
Il faut réaliser quatre évaluations différentes avant de déterminer si le jeune devrait participer au programme ACE.
- L'évaluation initiale est réalisée par une équipe de professionnels des services correctionnels, de la santé publique et du bureau du procureur. Cette évaluation commence quand un rapport de police est déposé contre un jeune qui a commis un acte de délinquance. Ce rapport est examiné, et les représentants prennent une décision préliminaire pour déterminer si le jeune est un candidat pour le programme ACE.
- Une vérification des antécédents est ensuite réalisée par rapport au jeune et à sa famille. Sont examinés le passé criminel, l'historique des lieux de résidence, l'utilisation des services communautaires comme la protection de l'enfance et les services de santé mentale.
- Ensuite, les enseignants et des personnes dans la collectivité qui connaissent la famille sont interrogés.
- Enfin, pour déterminer s'il y a une bonne raison de faire participer le jeune au programme ACE, un outil d'évaluation du risque est utilisé. L'outil particulier que le programme ACE utilise est l'évaluation du profil des facteurs de risque, qui mesure de multiples facteurs de risque et fournit une note finale. Cet instrument permet de cerner un groupe d'enfants cibles dont le niveau de risque est élevé ou très élevé. Ces enfants sont choisis aux fins de l'intervention à long terme. Les jeunes dont le niveau de risque est modéré ou faible sont choisis pour des interventions à court terme.
Si les quatre évaluations indiquent que le jeune est à risque d'adopter un comportement délinquant, un gestionnaire de cas est affecté à la famille pour établir un plan de traitement. Ce plan de traitement comprend de multiples dimensions de la vie de l'enfant, y compris la famille, l'école et la collectivité. Le gestionnaire de cas est appuyé par l'équipe du personnel des services correctionnels, de la justice pénale et de la santé publique.
Renseignements additionnels
- Le gestionnaire de cas est aussi responsable d'aider à créer un environnement familial stable. Il doit aider les parents à participer à des formations d'acquisition de compétences, à suivre des traitements de lutte contre la toxicomanie (le cas échéant), à obtenir du counseling, à décrocher un emploi et à trouver un logement stable.
- Le programme ACE utilise plusieurs mesures pour effectuer le suivi du progrès des jeunes durant le plan de traitement. Parmi ces mesures, mentionnons les suivantes :
- un questionnaire sur la satisfaction de la famille;
- un système d'évaluation de l'état pour effectuer un suivi du progrès du jeune;
- des registres de services, qui dressent la liste des services utilisés par le jeune;
- l'échelle de notation du comportement et des émotions (Behavioural and Emotional Rating Scale — BERS-2);
- un formulaire de rapport de l'enseignant;
- une échelle d'évaluation du fonctionnement de l'enfant et de l'adolescent (Child and Adolescent Functional Assessment Scale — CAFAS).
Évaluation
L'évaluation a été faite à partir d'un modèle quasi-expérimental pré-post test avec un groupe de comparaison non-équivalent. Les deux groupes ont reçus le programme ACE. Par contre, le groupe expérimental a reçu un traitement intensif de suivi étroitement adapté aux besoins et à la situation du jeune et de sa famille. Quant au groupe témoin, il se composait de jeunes ayant reçu le programme selon le modèle du YMCA. Le programme YMCA était appuyé sur un modèle largement basé sur l'administration des services en groupe, après l'école. L'évaluation a révélé ce qui suit :
- seulement 35 % des jeunes qui ont participé au programme ACE de façon intensive (groupe expérimental) ont récidivé dans les six mois suivant la fin du programme, comparativement à 57 % pour le groupe témoin (groupe du YMCA);
- en moyenne, les jeunes qui font l'objet d'une intervention de gestion de cas intensive ne sont pas accusés d'une autre infraction avant 3,5 ans, comparativement à 2,5 ans en moyenne pour le groupe témoin;
- la probabilité prévue qu'un jeune soit accusé d'une autre infraction était supérieur de 20 points de pourcentage pour le groupe témoin que pour le groupe ayant bénéficié du traitement intensif ACE.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Roy Adams
Department of Human Services
160 East Kellogg Blvd
St. Paul, MN 55101
Téléphone : 651-266-4859
Télécopieur : 651-266-4443
Courriel : roy.adams@co.ramsey.mn.us
Site Web: www.co.ramsey.mn.us/ph/index.htm
Références
Find Youth Info. All Children Excel. Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=590.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – All Children Excel. Disponible à : http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=590.
Ramsey County Department of Public Health. 2007. All Children Excel : A Program Guide to Promoting Optimal Development in Child Offenders. Disponible à : http://www.co.ramsey.mn.us/NR/rdonlyres/82A097AE-978C-4F63-9C68-30B6829A7A2F/7089/overview_of_ACE.pdf.
Parenting With Love and Limits®
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Parenting With Love and Limits est un programme conçu pour des jeunes âgés de 10 à 18 ans qui ont de graves problèmes émotifs ou comportementaux (fugues, manque de respect extrême, école buissonnière chronique, dépression, toxicomanie, etc.)
Parenting with Love and Limits® (PLL) est le premier programme du genre fondé sur des données scientifiques qui combine une formation de six semaines pour les parents et un programme de thérapie de groupe comprenant au moins quatre séances d'« encadrement » individuelles (thérapie familiale) pour les adolescents et leurs parents. Le programme est axé sur l'enseignement de compétences de communication aux parents et aux adolescents et sur l'aide qui leur est apportée afin d'intégrer ces compétences dans les situations et les interactions de la vie quotidienne.
Parmi les objectifs de PLL, mentionnons les suivants :
- enseigner aux parents de nouvelles compétences qu'ils peuvent appliquer dans des situations réelles;
- enseigner aux parents de quelle façon établir des règles et des règlements à la maison;
- réduire les problèmes de comportement des adolescents;
- restaurer l'entraide entre les membres de la famille.
Méthodologie
Le programme de PLL est composé de six séances en groupe et d'au moins quatre séances de thérapie familiale individuelles. Le nombre de séances de thérapie individuelles dépend des besoins précis de chaque famille.
Les séances de groupe ont lieu une fois par semaine et durent deux heures. Ces séances peuvent réunir jusqu'à six familles ou 15 personnes. Durant ces séances, les parents et les jeunes se rencontrent durant la première heure, et, durant la deuxième heure, les parents et les jeunes se séparent pour rencontrer un animateur certifié du programme.
Les séances de thérapie familiale offrent l'occasion aux parents et à l'adolescent de rencontrer un animateur du programme et de mettre en pratique les compétences qu'ils ont apprises durant les séances de groupe. Les familles doivent participer à au moins quatre séances pour réussir le programme. Cependant, pour les adolescents présentant un risque élevé, il peut être nécessaire de participer à jusqu'à 20 séances de thérapie familiale. Ces séances durent habituellement une ou deux heures.
Les 6 séances de groupe abordent les sujets suivants :
- Séance en groupe 1. Comprendre pourquoi votre jeune se comporte mal : Durant la séance, les parents apprennent pourquoi les jeunes se retournent contre eux. Cette séance donne aussi l'occasion aux jeunes et aux parents de rencontrer séparément un animateur pour parler de leurs émotions.
- Séance de groupe 2. Attaques ciblées : Cette séance permet d'enseigner aux adolescents et aux parents comment et pourquoi les attaques ciblées créent des conflits et des confrontations. On montre aux adolescents et aux parents la façon de déterminer les trois attaques ciblées auxquelles chacun a le plus souvent recours pour faire dégénérer les conflits.
- Séance de groupe 3. Pourquoi les contrats traditionnels échouent, et l'art de la négociation : Les parents et les jeunes en apprennent davantage sur la passation de contrats et sur les raisons pour lesquelles leurs contrats actuels échouent, et on leur montre la façon de conclure de nouveaux contrats qui portent leurs fruits. Dans le cadre de la séance 3, on enseigne aux adolescents et aux parents l'art de la négociation, ou « ce n'est pas ce que tu dis, mais comment tu le dis ».
- Séance de groupe 4. Régler les problèmes : Les parents apprennent comment rédiger leur premier contrat sans faille et, au moyen de jeux de rôles, ils apprennent comment exécuter les contrats sans qu'on les attaque. Cette séance permet aussi d'enseigner aux adolescents comment éviter l'attaque ciblée qui consiste à « être imprévisibles » afin de réduire les conflits et d'améliorer la relation.
- Séance de groupe 5. Mettre fin aux sept as : Les parents sont renseignés à propos des sept as, soit le manque de respect, l'échec scolaire, la fugue, la consommation de drogues ou d'alcool, la débauche sexuelle, la violence et les menaces de suicide, et on leur montre des méthodes efficaces visant à les prévenir. Lors de la séance 5, on enseigne aussi aux parents comment faire un compte rendu positif relativement à leur adolescent afin de souligner ce qu'il fait correctement.
- Séance de groupe 6. Retrouver l'amour perdu : Les familles apprennent à réparer leur relation parent-enfant et comment éliminer les conflits qui menacent leur relation.
Les séances de thérapie familiale aident à appliquer dans des situations réelles les leçons apprises lors des séances de thérapie de groupe. Lors de ces séances :
- les parents et les adolescents rencontrent un intervenant individuellement dans le but d'appliquer les stratégies visant à éliminer les attaques ciblées, qu'ils ont apprises lors de la séance de groupe sur les attaques ciblées;
- le parent et l'adolescent établissent un contrat individuellement (pendant la deuxième séance de thérapie familiale);
- on examine et on révise le contrat;
- on présente le contrat après avoir eu recours à des jeux de rôles pour remettre des récompenses et imposer des punitions dans le cadre du contrat;
- on examine le rapport sur les progrès réalisés par les parents et les adolescents en les rencontrant individuellement afin d'examiner ce qu'ils ont appris et appliqué et afin de régler d'autres problèmes;
- après la quatrième séance de thérapie familiale, les familles peuvent participer à d'autres séances, au besoin, pour renforcer leurs relations et régler les dysfonctionnements sous-jacents.
Renseignements additionnels
- Afin de garantir que le programme est offert de manière appropriée, PLL utilise un ensemble de quatre mesures pour veiller au respect de son programme : la liste de vérification de rappel du processus interpersonnel (évaluer le respect, par le thérapeute, du modèle de programme), un rapport mensuel de PLL (qui fait état du progrès de chaque jeune), une liste de vérification du protocole en groupe (qui garantit le respect du modèle des séances de groupe) et une liste de vérification du protocole de thérapie familiale (qui garantit le respect du modèle de thérapie familiale).
- Pour les séances de thérapie de groupe et familiale, des cahiers d'exercices sont fournis aux parents et aux jeunes.
- Les conseillers du programme ont des guides étape par étape dans lesquels sont indiqués clairement les plans de traitement et les outils pour la mise en œuvre du programme.
- PLL est utilisé couramment aux États-Unis, au Canada, et aux Pays Bas. Depuis 2010, on compte 29 emplacements aux États-Unis et 5 emplacements aux Pays Bas qui ont été autorisés pour répliquer et mettre en œuvre le programme PLL.
Évaluation
Le programme PLL a fait l'objet de deux études d'évaluation principales. La première étude a évalué les relations familiales et le comportement des jeunes avant et après le programme. Cette évaluation était fondée sur un test antérieur et postérieur au programme administré auprès de 93 adolescents. La deuxième évaluation était basée sur le concept des groupes témoin et expérimental choisis de façon aléatoire. Trente-huit jeunes et leurs parents ont participé à cette étude.
Constatations de la première évaluation :
- la participation des parents au programme de traitement du jeune a des répercussions positives sur l'efficacité du programme;
- 85 % des jeunes qui ont participé à Parenting with Love and Limits® n'ont pas récidivé.
Constatations de la deuxième évaluation :
- comparativement au groupe témoin, les jeunes qui ont participé au programme ont vu leurs comportements agressifs, leurs trouble des conduites,leurs symptômes de dépression et leurs troubles de l'attention diminuer;
- le programme a aussi permis d'améliorer la communication entre les parents et les adolescents;
- 55 % des jeunes du groupe témoin ont récidivé dans les 12 mois suivants, comparativement à seulement 16 % des adolescents qui ont participé au programme PLL;
- les parents participant au programme PLL ont rapporté une plus grande résilience parentale, un meilleur appui social, et une meilleure résolution des problèmes/communication comparativement aux parents du groupe témoin.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Scott P. Sells, Ph.D.
Savannah Family Institute, Inc.
P.O. Box 30381
Savannah, GA 31410-0381
Téléphone : 1-912-224-3999
Télécopieur : 1-866-839-4884
Courriel: spsells@gopll.com
Site Web: www.gopll.com
Références
Find Youth Info. 2008. Parenting With Love and Limits®. Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=463.
Healthy Communities Institute. 2009. Parenting With Love and Limits®. Disponible à : http://www.whatcomcounts.org/whatcom/modules.php?op=modload&name=PromisePractice&file=promisePractice&pid=945.
Parenting with Love and Limits® (PLL). Measures to Monitor PLL Adherence. Disponible à : http://www.gopll.com/.
Promising Practices Network. 2009. Parenting with Love and Limits®. Disponible à : http://www.promisingpractices.net/program.asp?programid=218.
SAMHSA's National Registry of Evidence-Based Programs and Practices. The National Registry of Evidence-based Programs and Practices. Parenting With Love and Limits®. Disponible à : http://www.nrepp.samhsa.gov/ViewIntervention.aspx?id=45.
Smith, T. et al. 2006.« Reducing Adolescent Substance Abuse and Delinquency: Pilot Research of a Family-Oriented Psycho-Education Curriculum », Journal of Child and Adolescent Substance Abuse, 15(4), 105-115.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – Parenting With Love and Limits. Disponible à : http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=463.
Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Enfants âgés de 4 à 8 ans
Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur est une initiative de prévention communautaire complète qui s'adresse aux enfants âgés de 4 à 8 ans vivant dans une collectivité défavorisée. Cette initiative est fondée sur une approche écologique qui combine diverses stratégies axées sur l'individu, la famille et la collectivité afin de réduire les facteurs de risque liés à la délinquance et de renforcer les facteurs de protection.
Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur vise à :
- réduire l'incidence à long terme des problèmes affectifs et comportementaux graves chez les enfants;
- favoriser un développement social, affectif, physique, comportemental et cognitif optimal chez les enfants;
- renforcer les capacités des parents et de la famille à répondre aux besoins des enfants et de leur famille.
Méthodologie
La mise en œuvre de l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur est souple et s'adapte aux besoins particuliers de la collectivité. Il s'agit de réunir un certain nombre d'activités et de programmes pertinents pour la population et la collectivité où l'initiative est offerte. L'approche est écologique puisqu'elle met l'accent sur un éventail de facteurs de risque liés à l'individu, la famille et la collectivité qui ont des répercussions sur le développement de l'enfant. Les programmes ciblant les enfants visent à réduire l'échec scolaire, à promouvoir l'acquisition de compétences sociales et à renforcer l'attachement à l'école. Sur le plan familial, les programmes visent à améliorer la dynamique des familles et incluent la formation des parents et des groupes de soutien pour les parents. Dans la collectivité, les programmes offrent des possibilités d'activités récréatives et d'expression culturelle et visent à améliorer la sécurité des quartiers ainsi que la qualité de vie dans la collectivité.
Voici des exemples des types de programmes offerts dans trois sites de démonstration de l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur en Ontario, en 1993. En moyenne, 20 programmes ont été offerts dans chacun de ces sites et la majorité d'entre eux étaient des programmes scolaires (Peters et al., 2010a).
- Programmes axés sur les enfants
- programmes en classe et programmes à l'école
- améliorations apportées aux services de garde des enfants
- activités avant et après l'école
- « club des petits déjeuners » à l'école
- programmes de loisirs
- Programmes axés sur les parents
- visites à domicile
- groupes de soutien pour les parents
- ateliers sur le rôle parental
- soutien individuel
- garde d'enfants en vue d'offrir un répit aux parents
- Programmes axés sur la famille et la collectivité
- développement du leadership communautaire
- célébrations et événements communautaires spéciaux
- initiatives visant la sécurité dans le quartier
- excursions dans la collectivité
- éducation des adultes
- camps pour les familles
- sensibilisation auprès des familles
Renseignements additionnels
- Des projets Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur ont également été mis en œuvre dans cinq collectivités défavorisées de l'Ontario à l'intention des enfants âgés de 0 à 4 ans et de leur famille. Les interventions auprès des jeunes enfants comprennent un volet de visites à domicile visant à offrir des services de soutien pendant la grossesse, la petite enfance et l'enfance.
- En 1997, le ministère des Services à l'enfance et à la jeunesse de l'Ontario a alloué des fonds annuels permanents aux huit projets Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur pour leur permettre de poursuivre leurs activités.
- Grâce au financement octroyé par les fondations Max Bell et Carthy, une équipe de chercheurs de l'Université Wilfrid Laurier et de l'Université Queen's travaillent actuellement à la création d'un manuel sur « comment démarrer un projet Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur » et d'un DVD avec des renseignements sur la mise en œuvre du modèle Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur (Communiquer avec Mark Pancer, mpancer@wlu.ca ou Geoff Nelson, gnelson@wlu.ca, tous deux à l'Université Wilfrid Laurier, pour obtenir plus de détails concernant ce matériel de formation pour la mise en œuvre du projet).
Évaluation
Financée par le gouvernement provincial, l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur a été mise en œuvre en 1993 dans trois quartiers défavorisés de l'Ontario. Les enfants vivant dans les collectivités de Cornwall, de Sudbury et Highfield ont bénéficié de programmes de prévention pendant quatre ans lorsqu'ils étaient âgés entre 4 et 8 ans.
À l'Université Queen's, l'Unité de coordination de la recherche du projet Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur a mené une évaluation longitudinale de l'initiative pendant une période de 13 ans. L'objectif de l'évaluation était de suivre l'impact à long terme de l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur sur les résultats entourant le comportement et le fonctionnement en société et à l'école. L'évaluation comprenait également une analyse coûts-bénéfices de l'initiative. Les trois sites de démonstration (Cornwall, Sudbury et Highfield) ont été jumelés à deux sites témoins, soit Ottawa et Etobicoke. Les jeunes et les familles provenant des sites témoins n'ont pas participé à l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur, mais seulement à l'évaluation longitudinale. Au total, 959 enfants et leur famille provenant des sites de démonstration et des sites témoins ont été recrutés afin qu'ils prennent part à l'évaluation (Peters et al., 2000).
Les données ont été recueillies chaque année lorsque les jeunes fréquentaient l'école, de la prématernelle à la 3e année (1993-1998); ensuite, la collecte s'est répétée lorsque les jeunes étaient rendus en 6e année (2001-2002), en 9e année (2004-2005) et en 12e année (2007-2008). Les données ont été recueillies via les entrevues auprès des parents, les entrevues auprès des jeunes, les déclarations des enseignants, les bases de données de la police et de la société d'aide à l'enfance, les statistiques censitaires, l'enquête de Santé Canada sur les apports nutritionnels et auprès de l'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation. Les analyse des résultats révèlent que l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur a eu des répercussions positives à long terme sur les jeunes qui y ont participé ainsi que sur leur famille et leur collectivité.
Voici des exemples de résultats d'évaluation analysés jusqu'à maintenant.
Tel qu'indiqué dans le rapport sur les résultats de l'initiative pour les jeunes de la 3e à la 9e année (The Better Beginnings, Better Futures Ecological, Community Based Early Childhood Prevention Project: Findings from Grade 3 to Grade 9) (Peters et al., 2010a), les données recueillies auprès de 678 jeunes et de leur famille lorsque les jeunes étaient en 9e année illustrent que :
- Selon les enseignants, les jeunes ayant participé à l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur sont mieux préparés à la vie scolaire, utilisent moins souvent les services d'éducation spécialisée, présentent de meilleures capacités d'adaptation scolaire, manifestent moins de troubles du comportement comme l'hyperactivité – le déficit d'attention et de problèmes émotifs, et ont de meilleures chances de poursuivre des études avancées que leurs pairs issus des sites témoins.
- Selon les parents, les ados de la 9e année ayant participé à l'initiative ont moins souvent redoublé une année scolaire, comparativement aux jeunes des sites témoins.
Aussi, tel que mentionné dans le rapport sur les faits saillants de l'initiative en 12e année (Investing in Our Futures: Highlights of Better Beginnings, Better Futures Research Findings at Grade 12)(Peters et al., 2010b), les données quantitatives recueillies auprès de 626 jeunes et de leur famille lorsque les jeunes étaient en 12e année montrent que :
- Les jeunes vivant dans les collectivités offrant l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur étaient moins susceptibles d'être impliqués dans des crimes contre les biens (29 % contre 40 % des jeunes du site témoin) et considéraient que leur quartier était plus sécuritaire, moins déviant par rapport à la perception des jeunes provenant des sites témoins.
- Les jeunes participant à l'initiative obtenaient des notes plus élevées à l'école secondaire comparativement aux jeunes des sites témoins, ils étaient plus susceptibles de faire régulièrement de l'exercice et étaient moins portés à recourir aux services d'éducation spécialisée.
- Les parents participant à l'initiative étaient moins susceptibles d'être victime de dépression clinique, consommaient moins souvent de l'alcool et ils estimaient que leur quartier est plus cohésif par rapport à ce qu'avaient déclaré les parents des sites témoins.
Selon Peters et ses collaborateurs (2010b), l'analyse coûts-bénéfices de l'initiative Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur a révélé que, lorsque les jeunes ont atteint la 12e année, le gouvernement a obtenu un bénéfice de 2,50 $ pour chaque dollar investi.
- Il en coûte 2 991 $ par famille pour offrir Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur pendant quatre ans.
- D'après les analyses, le coût total par famille pour 19 services financés par le gouvernement (notamment les services de santé, d'éducation et les services sociaux) s'élevait à 7 560 $ de moins pour les familles de l'initiative comparativement aux familles des sites témoins.
- À la fin, l'initiative a permis au gouvernement de réaliser des économies nettes de 4 569 $ par famille. C'est la réduction de l'utilisation des services d'éducation spécialisée, des services d'aide sociale et des services aux personnes en situation d'incapacité qui a permis de réaliser les plus grandes économies dans les collectivités offrant Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Ray DeV. Peters, directeur de la recherche
Unité de coordination de la recherche Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur
Université Queen's
98, rue Barrie
Kingston (Ontario) K7L 3N6
Tél. : 613-533-6672
Téléc. : 613-533-6732
Courriel : ray.peters@queensu.ca ou bbbf@queensu.ca
Site Web : http://bbbf.queensu.ca
Références
Peters, Ray DeV., et al. (2010a). "The Better Beginnings, Better Futures Projects: Findings from Grade 3 to Grade 9". Monographs of the Society for Research in Child Development. 75(3), 1-174.
Peters, Ray DeV., et al. 2010b. Investing in Our Future: Highlights of Better Beginnings, Better Futures Research Findings at Grade 12, Kingston (Ontario), Unité de coordination de la recherche Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur, Université Queen's.
Peters, Ray DeV., et al. 2000. Developing Capacity and Competence in the Better Beginnings, Better Futures Communities: Short-Term Findings Report,Kingston (Ontario), Rapport technique de l'Unité de coordination de la recherche Partir d'un bon pas pour un avenir meilleur. Disponible à : http://bbbf.queensu.ca/pdfs/r_stfr.pdf.
Programme Coping Power
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes ayant des comportements agressifs en transition vers l'école secondaire, plus particulièrement les jeunes de la 4e à la 6e année
Le programme Coping Power est un programme d'intervention à volets multiples qui cible les jeunes qui sont dans le processus de transition vers l'école secondaire. Le programme cible les distorsions cognitives chez les jeunes agressifs, qui entraînent des difficultés à interpréter les situations sociales et à régler les problèmes de façon efficace lors des situations difficiles.
Le programme Coping Power vise les objectifs suivants :
- former les parents pour qu'ils acquièrent de bonnes compétences parentales leur permettant de réduire les comportements problématiques;
- réduire la tendance des parents à avoir recours à la discipline rude, les compétences médiocres de surveillance et les ordres ambigus;
- cibler les aspects du développement des jeunes qui peuvent entraîner de futurs comportements antisociaux.
Méthodologie
La mise en œuvre du programme Coping Power se déroule sur 15 mois et contient deux volets : un volet pour les enfants et un volet pour les parents. L'intervention commence au cours de la deuxième moitié d'une année scolaire et se poursuit jusqu'à la fin de la seconde année.
- Le volet pour les enfants comporte 8 séances d'une heure pendant la première année et 25 séances pendant la deuxième année.
- Dans le cadre de ces séances, on se concentre principalement sur l'établissement de buts, la pression des pairs, la conscience des sentiments, les méthodes de maîtrise de la colère, les compétences organisationnelles, les compétences en résolution de problèmes, les compétences relatives au refus et les aptitudes sociales.
- Les séances pour les enfants sont tenues en groupe et sont accompagnées de séances individuelles intermittentes avec un spécialiste du programme. Les séances en groupe comprennent de quatre à six jeunes, habituellement des garçons.
- Le volet pour les parents comporte 16 séances qui ont lieu tout au long du programme de 15 mois.
- Le volet pour les parents est mis en œuvre en groupes de quatre à six parents ou couples.
- Les parents apprennent des techniques parentales telles que l'identification des comportements nuisibles, la récompense des comportements prosociaux, l'établissement de règles et leur renforcement, et l'utilisation efficace de conséquences pour les comportements négatifs.
- Ils apprennent également comment gérer le stress et comment demeurer calmes dans des situations frustrantes ou irritantes.
- Le programme Coping Power est offert par un spécialiste du programme ayant suivi une formation et est titulaire d'une maîtrise ou d'un doctorat en psychologie ou en travail social. De plus, le spécialiste du programme est aidé par un conseiller en orientation scolaire.
Renseignements additionnels
- Les étudiants choisis pour participer à l'intervention sont habituellement considérés par leurs enseignants et leurs parents comme ayant des problèmes comportementaux. Ainsi, le programme cible les enfants qui sont les plus à risque de se diriger vers une future délinquance.
- Le volet pour enfants du programme Coping Power devrait être mis en œuvre en milieu scolaire, pendant les heures de classe. En général, le volet pour adultes a également lieu dans l'école, et les groupes sont dirigés par deux membres du personnel. Le succès du programme Coping Power dépend de la collaboration des enseignants et de l'administration de l'école, du fait qu'il s'agit d'un programme développé en milieu scolaire.
- Les résultats ont démontré que le programme est efficace quand il est utilisé tant auprès des filles que des garçons, ainsi que dans des familles afro-américaines ou caucasiennes.
Évaluation
Trois principales études d'évaluation du programme Coping Power ont été menées. Chacune des études évaluait l'efficacité du programme sur des enfants agressifs d'âge scolaire. Dans le cadre des études, les enseignants ont évalué l'agressivité des enfants dans leur salle de classe. Les enfants ayant obtenu les notes les plus élevées ont été répartis de façon aléatoire dans des groupes témoins ou expérimentaux. Les résultats des évaluations ont révélé ce qui suit :
- le programme a eu une incidence très positive dans les trois études de suivi;
- les évaluations ont révélé que les jeunes et les parents ont signalé moins de comportements délinquants cachés chez les jeunes du groupe expérimental que chez ceux du groupe témoins;
- les enfants du groupe expérimental affichaient également des taux plus faibles de consommation de substances;
- les garçons qui ont participé au programme ont réduit, tel que signalé par leurs enseignants, de façon significative leurs problèmes comportementaux;
- les participants au programme faisaient également preuve d'aptitudes sociales améliorées et de meilleures compétences de résolution de problèmes après l'intervention.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Shane Jones
Project Coordinator
Coping Power Program
P.O. Box 870348
The University of Alabama
Tuscaloosa, Al 35487
Telephone: 205-348-3535
Fax: 205-348-3526
E-mail: jones178@bama.ua.edu
Références
Coping Power Program. 2006. Coping Power. Disponible à : http://www.copingpower.com/Default.aspx.
Find Youth Info. 2008. Coping Power Program. Disponible à :
http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=317.
Lochman, J.E., et al. 2009. Dissemination of the Coping Power Program: Importance of Intensity of Counselor Training. Journal of Consulting and Clinical Psychology (77) 397-409.
Peterson, M.A., Hamilton, E. B., & Russell A.D. 2009. Starting Well, facilitating the middle school transition. Journal of Applied School Psychology, 25(2), 183-196.
Van de Wiel, N.M.H., et al. 2007. The effectiveness of an experimental treatment when compared with care as usual depends on the type of care as usual. Behavior Modification, (31), 298-312.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – Coping Power Program. Disponible à : http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=317.
Programme de renforcement des familles
Catégorie de programme : Programme modèle
Population cible: Enfants à risque âgés de 3-5 ans, 6-11 ans et de 12-16 ans et leur famille
Le programme de renforcement des familles (PRS) (Strengthening Families Program - SFP) s'adresse aux enfants âgés de 6 à 12 ans et à la famille. SFP est un programme de renforcement familial axé sur l'acquisition d'habilités prosociales reconnu. SFP est orienté vers les familles à risque et son programme s'appuie sur les connaissances scientifiques.
Les principaux objectifs de SFP sont de :
- diminuer les problèmes de comportements du jeune (violence, délinquance, agression),
- diminuer l'usage et la tentation de consommer des drogues, de l'alcool et du tabac,
- améliorer les habiletés sociales et de savoir-vivre du jeune,
- améliorer les habiletés parentales,
- améliorer la cohésion, la communication et l'organisation familial,
- réduire les facteurs de risque et augmenter les facteurs de protection et la résilience.
Méthodologie
- Le programme de SFP est un programme de 14 sessions, précédé d'un diner, et composé de trois formations :
- La formation des parents
- La formation des habiletés pour les enfants
- La formation des habiletés pour la famille
- Pendant leur formation, les parents acquièrent des compétences qui leur permettront de tisser des liens étroits et d'assumer leur rôle parental de façon efficace, en ayant recours à des récompenses, en étant davantage attentifs, en communiquant de façon efficace, à l'aide de méthodes de résolution de problèmes et en établissant des limites de façon cohérente.
- Les enfants apprennent à mieux comprendre leurs sentiments, à maîtriser leur comportement, à régler leurs problèmes, à parler et à écouter, à répondre à leurs parents et à comprendre les risques liés à la toxicomanie.
- Pour accroître la participation au programme, des services de repas, de transport et de garde d'enfants ainsi que des mesures incitatives sont offerts et une cérémonie de remise des diplômes a lieu.
- Afin d'encourager l'utilisation des habiletés apprises durant le programme et favoriser le développement d'un réseau social positif, deux sessions de rencontres sont recommandées et, généralement, les familles ont hâtent d'y participer.
Renseignements additionnels
- Depuis le début des années 1980, le programme a été implanté dans plusieurs endroits, par exemple, dans les écoles, les centres de traitement de dépendances, les agences de santé pour les enfants et la famille, dans les centres d'accueil et de placement pour les jeunes, les centres d'hébergement, les prisons, les églises, les tribunaux spécialisés pour les traitements de drogue, les centres de soin en santé mentale.
- SFP a été adapté culturellement pour plusieurs groupes ethniques notamment les familles américaines africaines, asiatiques et du Pacifique, hispaniques et autochtones, ainsi que pour les familles vivant dans les régions rurales. Les versions de base distribuées sont adaptées à la diversité culturelle plutôt qu'à une culture en particulier. Il revient plutôt à l'animateur de groupe d'offrir une formation axée sur une culture en particulier.
- Au début des années '90, le programme SFP pour les familles à risque avec des enfants âgés de 6 à 11 ans (SFP 6-11) a été adapté afin de créer une version plus courte de 7 sessions conçue pour les familles à faible risque avec des jeunes âgés de 10 à 14 ans (SFP 10-14). Le SFP 6-11 ans de 14 sessions a été ensuite adapté pour convenir à des familles à risque élevé dont les enfants sont âgés de 3-5 ans (SFP 3-5 ans) et à des jeunes de 12 à 16 ans (SFP 12-16 ans).
Évaluation
- Le programme SFP a fait l'objet d'une évaluation dans plus d'une quinzaine d'études et à chaque fois par des évaluateurs indépendants. Les principaux résultats découlant d'une participation à SFP, sont :
- la réduction dans l'usage et dans l'intention de consommer de l'alcool, du tabac et d'autres drogues;
- l'amélioration et renforcement des facteurs de protection chez les enfants notamment les habiletés sociales et de savoir-vivre, savoir résister à la pression des pairs, et une meilleure communication;
- l'amélioration de l'attachement parent-enfant, des relations, de la communication et de l'organisation au sein de la famille;
- l'amélioration des compétences parentales concernant, par exemple, la supervision parentale, l'utilisation de mesures efficaces plutôt que de punitions extrêmes, l'adoption de mesures cohérentes (incluant dans les coutumes familiales) et resserrement des liens entre les parents et les enfants;
- la réduction des problèmes de comportements chez les jeunes (par exemple, abus de substances, troubles de conduite, agression, violence et délinquance juvénile) aussi bien que les problèmes émotionnels tels que la dépression et les troubles psychosomatiques.
- SFP permet également de réduire le taux de mauvais traitements envers les enfants puisque les parents apprennent à tisser des liens solides avec leur enfant et ils apprennent également à développer des habiletés parentales positives.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Pour des questions concernant le programme et l'évaluation, veuillez contacter :
Karol Kumpfer, Ph.D.
Psychologue, Concepteur du programme et professeur
University of Utah
Department of Health Promotion and Education,
1901 E South Campus Dr. Room 2142
Salt Lake City, Utah 84112
Téléphone : 801-582-1562
Télécopieur : 801-581-5872
Courriel : kkumpfer@xmission.com
Site Web: http://www.strengtheningfamiliesprogram.org/index.html
Pour des questions concernant la formation et le matériel, veuillez contacter:
Henry Whiteside
LutraGroup SP
5215 Pioneer Fork Road
Salt Lake City, UT 84108-1678
Téléphone : 801-583-4601
Télécopieur : 801-583-7979
Courriel : hwhiteside@lutragroup.com
Références
National Institute on Drug Abuse.2003. Preventing Drug Use among Children and Adolescents: A Research-Based Guide for Parents, Educators, and Community Leaders. Second Edition. U.S. Department of Health and Human Services, National Institutes of Health. Disponible à : http://www.strengtheningfamiliesprogram.org/docs/RedBook.pdf.
Strengthening Families Program Publication. nd. Detailed Description of Strengthening Families Program. Disponible à: http://www.strengtheningfamiliesprogram.org/docs/detailed_info.html.
Strengthening America's Families. Effective Family Programs for Prevention of Delinquency. Funded by the Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. Strengthening Families Program. Disponible à : http://www.strengtheningfamilies.org/.
Programme Fluppy
Catégorie de programme : Programme novateur
Population cible : Enfants d'âge préscolaire (5-6ans) et les enfants d'âge primaire (6-12 ans)
Le programme Fluppy a été développé dans les années 1990 à Montréal. Dans l'ensemble, ce programme reprend les principaux objectifs de l'ancien programme connu sous le nom du programme de traitement préventif de Montréal (Étude expérimentale de type longitudinal effectuée à Montréal).
Fluppy est un programme qui s'implante en milieu scolaire avec le support du milieu de la santé. Ce programme s'adresse à différents groupes cibles : les enfants au préscolaire et de première année, les jeunes de 2e et 3e année, et les jeunes de 4e, 5e et 6e année. Afin d'assurer de meilleurs résultats auprès des jeunes plus âgés, il est préférable que ceux-ci aient déjà été exposés à des programmes de prévention dans les années précédentes.
Les objectifs généraux du programme Fluppy sont :
- d'agir sur les facteurs de protection connus en lien avec la prévention des comportements violents;
- de favoriser, auprès des élèves, l'acquisition d'habiletés sociales favorables au développement et au maintien de relations harmonieuses dans un groupe;
- de soutenir les parents d'enfants à risque afin de favoriser des relations parents-enfants plus harmonieuses.
Méthodologie
Fluppy est un programme qui combine des interventions de prévention universelles c'est-à-dire qui s'adressent à l'ensemble des élèves de la classe, et des interventions ciblées s'adressant à des enfants ayant été évalués, à l'aide d'outils de détection, comme étant à risque. Le contenu du programme est adapté au groupe d'âge visé.
Programme Fluppy au préscolaire et première année :
- Le programme Fluppy au préscolaire s'adresse aux élèves de la maternelle, aux parents des élèves de la maternelle en difficulté et aux enseignants.
- Le programme Fluppy au préscolaire est conçu pour être implanté et animé par l'enseignant et une personne-ressource (de l'école ou du centre de santé local).
- Il se compose de trois volets :
- Volet enfant : vise un entraînement aux habiletés sociales dans la classe et propose 15 ateliers d'une durée de 20 à 30 minutes chacun.
- Volet famille : vise à aider les parents d'enfants identifiés en difficulté (ex. : agressifs) aux termes d'une rencontre à toutes les deux semaines.
- Volet enseignant : vise à offrir à l'enseignant un soutien par l'intermédiaire de la personne ressource pour la gestion de leur classe et l'application de stratégies d'intervention pour mieux accueillir et accompagner les enfants en difficulté.
- Le programme Fluppy première année s'adresse aux enfants de la première année du primaire à risque ou non de vivre des difficultés d'adaptation.
Programme Fluppy 2e et 3e année :
- Ce programme constitue une suite aux deux programmes d'entraînement aux comportements sociaux : « Programme Fluppy au préscolaire » et au « Programme Fluppy première année ».
- En 2e et 3 année, le programme propose huit ateliers axés sur les thèmes des amis, des émotions, de l'empathie et de la résolution de problèmes. L'animation s'effectue auprès de l'ensemble de la classe par l'enseignant ou par un intervenant.
Programme Fluppy 4e, 5e et 6e année :
- Le programme Fluppy 4e, 5e et 6e année se compose d'un volet universel constitué d'ateliers d'entraînement aux habiletés sociales dans la classe. Il propose dix ateliers s'adressant à l'ensemble des élèves du groupe.
Renseignements additionnels
- Pour obtenir le matériel et le programme (préscolaire ou primaire) et en faire une utilisation adéquate, le Centre de Psycho-éducation du Québec demande de suivre une formation de deux jours.
- Le programme Fluppy est disponible en anglais.
Évaluation
- Le programme Fluppy fait l'objet d'une évaluation depuis 2002.
- Pour le moment, les chercheurs analysent les données; les résultats devraient être rendus publics d'ici peu.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Centre de Psycho-Éducation du Québec
3050, boulevard Édouard-Montpetit, bureau A-110
Montréal, Québec, Canada, H3T 1J7
Téléphone : 514-343-6981
Télécopieur : 514-343-6974
Courriel : gripcpeq@grip.umontreal.ca
Site Web : http://www.centrepsed.qc.ca/
Références
Capuano, F., Gasgon-Giard, C. et P. Verlaan. 1996. Programme de promotion de la compétence sociale et du rendement scolaire au deuxième cycle du primaire; volet habiletés sociales. Montréal : Centre de Psycho-Éducation du Québec.
Gascon-Giard, C. 1998. Fluppy : Programme de promotion des comportements sociaux en 2e et 3e année. Montréal : Centre de Psycho-Éducation du Québec.
Programme l'Allié
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes âgés entre 8 et 12 ans ayant des problèmes de comportement externalisé, ainsi que leurs parents
Le programme l'Allié est un programme d'intervention multimodal qui s'adresse aux jeunes qui manifestent des problèmes de comportements à l'école et à la maison et qui sont considérés comme des jeunes à risque d'inadaptation scolaire et sociale.
Les objectifs du programme visent à :
- renforcer le potentiel des élèves en difficulté de comportement afin de favoriser une meilleure adaptation à l'école;
- renforcer le potentiel des parents afin de favoriser une meilleure adaptation de l'enfant à la maison; et,
- renforcer la communication et la cohérence entre les divers intervenants auprès d'enfant.
Le programme a aussi pour but de prévenir la cristallisation et l'aggravation des difficultés comportementales chez les enfants d'âge scolaire.
Méthodologie
- Le programme comprend deux volets animés par des professionnels du milieu (par exemple, psychoéducateur, travailleur social, etc.) :
- la participation des jeunes ayant des problèmes de comportement et de certains camarades de classe, agissant à titre de pairs aidants, à un programme d'entraînement aux habiletés sociales et la résolution de problèmes interpersonnels;
- la participation des parents à un programme visant à améliorer les habiletés parentales et les pratiques éducatives.
- Les activités du programme :
- 16 rencontres avec les enfants, comprenant une trentaine d'activités axées sur l'apprentissage de comportements sociaux, tels que la gestion des émotions et les stratégies de résolution de conflits.
- 15 rencontres avec les parents, comprenant une trentaine d'activités abordant différents thèmes, tels que la gestion des comportements difficiles, la résolution des conflits et la négociation.
Renseignements additionnels
- Le programme l'Alliécherche à promouvoir les facteurs de protection suivants : développement des compétences cognitives, sociales et comportementales; développement des habiletés reliées à la résolution de conflits interpersonnels et à la promotion de comportements alternatifs à la violence; développement des compétences parentales (pratiques disciplinaires et habiletés parentales); régulation des relations d'amitié; établissement d'un réseau de soutien à l'école.
- Le programme vise également à contrer les facteurs de risque suivants : comportements antisociaux précoces et répétés; rejet par le groupe de pairs; affiliation aux pairs déviants; manque ou insuffisance d'organisation familiale et de supervision : attitudes inadéquates et discipline inefficace; absence de lien entre la famille, l'école et la communauté.
- Avant de mettre en place un programme de prévention ciblée tel l'Allié, il apparait important que l'école soit déjà engagée dans la valorisation de conduites pacifiques par l'intermédiaire d'une approche universelle (par exemple, le programme Vers le pacifique). La cohérence entre les valeurs et les pratiques de l'équipe-école et le contenu et l'esprit du programme est ici essentielle pour assurer le succès du programme.
- La trousse pédagogique du programme comprend les éléments suivants : des affiches promotionnelles, le guide d'implantation, les guides d'animation pour chacun des deux volets et le conte illustré. On y retrouve également un DVD de capsules éducatives qui permettent d'illustrer certaines situations dans le cadre du volet parent. Finalement, la trousse comprend un CD qui permet l'impression du matériel pédagogique nécessaire à l'animation des rencontres (volet enfants et volet parent), le journal l'Allié à remettre aux membres du personnel enseignant ainsi qu'aux parents, les cahiers d'activités (volets enfant et parent), un questionnaire d'évaluation comportementale ainsi qu'un outil de compilation des résultats pour évaluer les effets du programme et des fiches retour sur les rencontres afin de documenter le déroulement de la mise en œuvre du programme et dresser un bilan de l'expérience.
- Afin d'assurer une mise en œuvre réussie et optimale du programme, une formation est offerte avec l'achat du programme l'Allié. Les concepteurs du programme proposent différents forfaits de formation et de services personnalisés afin de soutenir le milieu et les éducateurs impliqués dans l'animation du programme.
- La version anglaise du programme est disponible. Il sera aussi également possible de recevoir la formation du programme en anglais.
Évaluation
- Le programme l'Allié a été évalué (2004-2005 et 2005-2006) dans huit écoles primaires de la région de Montréal selon un devis de recherche quasi-expérimental comprenant un groupe expérimental (N total=188), un groupe témoin (N=168) et un groupe de comparaison (N=171) provenant de quatre autres écoles de la même région (Desbiens et Pascal, 2006).
Évaluation des effets
- Au terme des deux années d'implantation, des effets bénéfiques de l'intervention sont rapportés par l'élève, par les enseignants, par les parents ainsi que par les pairs.
- Les élèves du groupe expérimental cherchent davantage des solutions positives aux conflits (évaluation par l'élève), sont plus habiles dans la résolution des conflits, et présentent plus de comportements prosociaux (évaluation par l'enseignant) que leurs homologues du groupe de comparaison.
- Les résultats suggèrent par ailleurs que les filles ayant des problèmes de comportement de type extériorisé ont bénéficié davantage du programme que les garçons.
- Chez les filles, l'évaluation montre qu'elles ont en plus amélioré leurs habiletés de gestion des émotions et leur capacité d'autocontrôle comportemental.
- D'autre part, des effets positifs sont aussi observés sur le climat scolaire tel que perçu par les élèves en difficulté : baisse de la victimisation chez les filles et accroissement de leur sentiment de sécurité ainsi que perception plus grande de soutien aux élèves en difficulté.
Évaluation d'implantation
- L'implantation du programme l'Allié a été un succès : le taux d'attrition dans le groupe d'élèves ciblés fut extrêmement bas (moins de 7 %) et l'intérêt des élèves, maintenu jusqu'à la fin du programme.
- Les élèves ciblés et leurs meilleurs amis ont développé un sentiment d'appartenance au groupe l'Allié et leur participation aux ateliers fut même perçue comme un privilège par leurs camarades de classe.
- L'intérêt des écoles et leur confiance dans le programme se sont accrus pendant la seconde année d'implantation, et leur satisfaction à l'égard du programme était extrêmement élevée.
- La compétence des intervenants du projet, leur disponibilité et leur ouverture d'esprit sont des éléments importants ayant facilité l'implantation du projet.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Nadia Desbiens
Professeure-chercheure
Projet l'Allié, Faculté des sciences de l'éducation
Groupe de recherche sur les environnements scolaires
Université de Montréal
Pavillon Marie-Victorin
C.P. 6128, succ. Centre-ville
Montréal, Québec, Canada, H3C 3J7
Téléphone : 514-343-7436
Courriel : nadia.desbiens@umontreal.ca
Courriel : information générale : info@projet-allie.ca
Courriel : formation : formation@projet-allie.ca
Site Web : www.projet-allie.ca
Références
Desbiens, N., Bowen, F., Pascal, S. et J. Janosz. 2009. Le programme l'Allié : une alliance autour de l'élève de deuxième et troisième cycle du primaire manifestant des difficultés de comportement de type externalisé. Revue de psychoéducation (38), 169-187.
Desbiens, N. et S. Pascal. 2006. Réussite scolaire et sociale des élèves présentant des difficultés de comportement au primaire : Rapport d'évaluation des impacts «volet parent» du programme multimodal l'Allié. Université de Montréal, Groupe de recherche sur les environnements scolaires.
La trousse pédagogique du programme l'Allié – brochure promotionnelle.
Say it Straight
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes dans les écoles (de la 3e à la12e année), les collectivités, les refuges pour sans-abris, les prisons, en centre de traitement de la toxicomanie et autres milieux
Say it Straight (SIS) fournit aux gens des possibilités de découvrir leurs ressources intérieures, de prendre conscience de leurs désirs les plus chers et de développer les compétences nécessaires pour exprimer ces désirs et les mettre en œuvre de façon appropriée. Puisque les participants s'impliquent dans la création de leur formation, cela leur donne un sentiment d'appropriation et transcende la culture, l'âge et le sexe. La formation a été mise en œuvre avec succès dans des écoles, auprès de parents et dans la collectivité, ainsi que dans des centres de probation, de détention et de traitement. SIS tient compte de facteurs de risque et de protection individuels, familiaux et communautaires, et vise à ce que les collectivités soient autonomes sur le plan de la prévention.
Les objectifs de SIS sont les suivants :
- prévention des comportements à risque ou destructeurs tels que la consommation d'alcool, de tabac ou de drogues, la violence et les infractions criminelles rapportées par la police;
- prévention des grossesses précoces et des comportements menant à l'infection par le VIH/SIDA;
- promotion du mieux-être, de la connaissance de soi, de l'estime de soi, de compétences en communication et de relations positives;
- promotion de l'unité dans la diversité;
- passage de la honte et de la culpabilité à la responsabilité personnelle et sociale;
- création d'occasions pour que les gens en apprennent sur eux-mêmes, leurs objectifs, leur force intérieure et leurs ressources.
Méthodologie
- Le programme de base de SIS dans les écoles est habituellement mis en œuvre dans des salles de classe, à raison de 7 à 10 séances d'environ 50 minutes chacune. SIS est mise en œuvre dans des écoles ou des salles de classe entières plutôt qu'auprès d'étudiants sélectionnés manifestant des comportements négatifs. La formation SIS est unique, car au lieu d'informer les étudiants sur les dangers des comportements à risque élevé, elle renforce leurs compétences personnelles ainsi que leur capacité à écouter leur propre voix, à faire preuve de sagesse et à adopter des comportements positifs. Cela contribue à donner aux jeunes les outils nécessaires pour résister aux comportements négatifs et pour soutenir les autres de façon positive. Dans d'autres milieux, par exemple les centres de traitement, la formation SIS a été offerte en 14 à 25 heures.
- La formation SIS comprend le recours à des pratiques axées sur l'action telles que la sculpture corporelle (positionnement du corps visant à exprimer ouvertement l'expérience intérieure d'un processus de communication) et le tournage de films. Les films donnent aux participants l'occasion de collaborer à la création de leur formation. Avec de la pratique, les gens découvrent leurs aspirations profondes et acquièrent les compétences leur permettant d'exprimer leurs désirs tout en étant respectueux des autres.
- Les étudiants et les adultes créent des films qui dépeignent des situations difficiles qui sont importantes dans leur vie. Les étudiants créent généralement des films qui explorent des comportements positifs dans le cadre de situations interpersonnelles difficiles comprenant souvent la pression des pairs. De telles situations incluent les abus d'alcool ou de drogue, la conduite en état d'ébriété, les excès de vitesse, les tromperies, les insultes, les vols, le vandalisme, le décrochage scolaire, la planification de fêtes, les comportements sexuels, etc.
- En explorant différentes situations de communication qui se trouvent dans les films, les participants deviennent sensibilisés à des comportements précis qui les rendent susceptibles de trahir leur propre sagesse intérieure ainsi qu'à leur capacité de réagir en adoptant des comportements qui réduisent cette menace (autoefficacité), et ils adoptent des comportements efficaces leur permettant de maîtriser la situation et de réduire la menace (réaction à l'efficacité). Ils se sentent bien, peu importe le résultat de l'interaction, parce qu'ils ne se sont pas trahis.
- Dans les films qui présentent un soutien positif apporté à quelqu'un dont le comportement est préoccupant, les gens découvrent que grâce à l'amitié, au respect et à la bienveillance dont ils font preuve, ils maximisent la possibilité de susciter un changement positif.
Renseignements additionnels
- La fondation Say It Straight a formé plus 3000 personnes au États-Unis et travaille auprès des jeunes, des parents, des couples, des familles, des communautés et dans différentes types d'organisations telles que les écoles, les centres de traitement, les prisons, les communautés religieuses et les organisations communautaires.
- La formation des formateurs (enseignants, conseillers, personnel infirmier, thérapeutes, policiers, agents de probation, bénévoles de la collectivité, etc.) visant à mettre en œuvre la formation SIS dans différents milieux est assurée par des experts formateurs de SIS dans le cadre d'ateliers de formation qui durent trois ou quatre jours.
- Le coût de la formation est de 750 $US par participant et comprend un manuel des formateurs étape par étape, des extraits de cinq cahiers d'exercices utilisés auprès de personnes appartenant à différents groupes d'âge, des affiches utilisées pour la formation et des questionnaires utilisés afin d'évaluer l'efficacité de la formation SIS auprès de diverses populations.
- Les formateurs de SIS ont le droit de reproduire les affiches et les questionnaires d'évaluation, et cela fait partie des coûts liés à la formation. Le prix des cahiers d'exercices varie entre 6,75 $US et 11,50 $US. Trois DVD sont offerts : « Say It Straight: In the Classroom », « Say It Straight: Student Support Group » et « Say It Straight: Family-Community ». Les DVD montrent Paula Englander-Golden, directrice de la formation, en train d'offrir la formation SIS. Les étudiants et les familles peuvent jouer au jeu « Say It Straight Challenge ».
- Les coûts associés au matériel sont présentés sur le site www.sayitstraight.org.
Évaluation
L'efficacité de la formation SIS est testée depuis 1982 à l'aide de mesures des comportements et d'autoévaluations, et des suivis sont effectués pour des périodes allant jusqu'à 19 mois après la formation (consultez le site www.sayitstraight.org pour obtenir des liens vers les résultats publiés).
- La formation SIS a permis d'éliminer la drogue dans une école intermédiaire pendant une année scolaire complète.
- La formation SIS entraîne des réductions statistiquement significatives en ce qui concerne les suspensions en lien avec l'alcool ou la drogue dans les écoles.
- Les infractions criminelles commises par des jeunes et rapportées par la police telles que les agressions, le vandalisme, les vols avec effraction, etc. étaient 4,5 fois moins nombreuses chez les étudiants de la neuvième à la douzième année ayant reçu la formation que chez les étudiants n'ayant pas reçu la formation, et ce, pour une période de 19 mois après la formation.
- Chez les étudiants de la troisième à la douzième année ayant reçu la formation, une augmentation importante des intentions comportementales de mettre en œuvre des décisions constructives dans des situations difficiles a été observée et les jeunes se sentaient plus à l'aise de le faire après avoir reçu la formation SIS. Cela s'applique aussi aux étudiants en détention ou en probation, ou suivant un traitement.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Fondation Say it Straight
701 Horseback Hollow, Austin TX 78732
David Golden, Ph. D., président et PDG
Téléphone : 512-983-4459
Télécopieur : 509-278-7009
Courriel : davideg@sayitstraight.org
Site Web : www.sayitstraight.org
Références
Find Youth Info. 2008. Say it Straight. Disponible au : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=418
Say it Straight. Curriculum. 2008. Disponible au : http://www.sayitstraight.org/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=31&Itemid=54
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – Say it Straight. Disponible au : http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=418
Second Step®
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes âgés de 4 à 14 ans
Second Step est un programme de prévention de la violence en milieu scolaire qui vise à réduire le comportement agressif chez les enfants de trois groupes d'âges différents : préscolaire/maternelle, école primaire et école intermédiaire. Pendant la durée de ce programme, les enfants accroissent leurs aptitudes sociales au moyen de leçons qui leur montrent comment réduire leur colère, régler efficacement des problèmes, établir des buts personnels et prendre des décisions sages.
Les buts de Second Step sont les suivants :
- réduire les comportements agressifs et impulsifs chez les enfants;
- augmenter les facteurs de protection;
- enseigner des compétences sociales et émotives.
Méthodologie
Second Step contient des programmes pour chacun des trois niveaux scolaires. Chaque programme contient de 15 à 22 leçons, qui sont enseignées une ou deux fois par semaine pendant environ 20-40 minutes. Dans le cadre des leçons, on a recours à des discussions en groupe, à des jeux de rôles, à de l'apprentissage par observation et à un encadrement pour apprendre aux enfants à maîtriser leurs impulsions et leur agressivité.
Chaque programme est organisé en trois unités principales : formation sur l'empathie, maîtrise des impulsions et résolution de problème, ainsi que gestion de la colère.
- Formation sur l'empathie
- Dans cette unité, on enseigne aux jeunes à définir leurs émotions et à comprendre les émotions des autres.
- Maîtrise des impulsions et résolution de problème
- Dans le cadre de cette unité, les jeunes apprennent comment reconnaître les conséquences de leurs actes en ce qui a trait à la sécurité des autres et à l'incidence qu'ils ont sur eux.
- Les jeunes ont également l'occasion d'établir des buts positifs.
- Gestion de la colère
- Les jeunes acquièrent des compétences de prise de décision efficace et apprennent à gérer leurs réactions émotives.
Les leçons enseignées dans le cadre de chaque programme sont adaptées au groupe d'âge particulier qui est ciblé.
- Préscolaire/maternelle
- Les leçons sont enseignées au moyen d'activités pratiques et adaptées aux enfants, comme des cartes de leçon et de scénarios qui encouragent les discussions en groupe et l'acquisition de compétences.
- De plus, on utilise des marionnettes adaptées à l'âge des enfants et des chansonnettes pour favoriser le renforcement des leçons du programme.
- École primaire (1e à la 5e année)
- Ce programme se distingue par des cartes de leçons avec photos qui illustrent comment les gens affichent leurs émotions et règlent des problèmes dans diverses situations. Ces cartes de leçon comprennent des activités telles que des jeux de rôle, des discussions et des objectifs qui aident les enfants à appliquer les leçons à des situations de la vie réelle.
- Dans le cadre du programme d'école primaire, on utilise également des vidéos en classe pour enseigner les compétences sociales et émotives.
- École intermédiaire (6e à la 8e année)
- Dans le cadre du programme d'école intermédiaire, on enseigne plusieurs compétences, y compris les suivantes : la prévention de l'abus de substances, la prévention de l'intimidation, la prévention de la violence, l'empathie et la communication, la maîtrise des émotions et l'aptitude à faire face aux problèmes, la résolution de problème, la prise de décision et l'établissement de buts.
- On enseigne les leçons au moyen de séquences médiatiques qui illustrent des démonstrations de mise en pratique des compétences, d'entrevues, de vidéoclips et de jeux de rôles.
- Les élèves participent à une variété d'activités, comme des discussions en groupe, des activités individuelles et des jeux et des activités d'application des compétences.
Renseignements additionnels
- Second Step a été mis en œuvre avec succès dans diverses localités aux États-Unis et au Canada. Le programme est efficace quand on le met en œuvre dans des régions urbaines, dans des banlieues ou dans des régions rurales auprès d'élèves de divers milieux socioéconomiques et origines ethniques.
- La formation sur Second Step est fournie par le service à la clientèle du Committee for Children. Le comité offre une formation régionale et une formation sur place.
- La formation Second Step à l'intention des formateurs se déroule sur une période de deux jours; la formation du personnel de Second Step et la formation Family Guide to Second Step Facilitator en prend une journée chaque.
- Les coûts de la formation comprennent l'assistance technique, les lignes directrices relatives à la mise en œuvre du programme et des évaluations sur place.
- On recommande qu'une évaluation des besoins soit menée sur les lieux de la mise en œuvre avant de commencer le programme. Une évaluation des besoins aidera à déterminer si Second Step est un programme adapté aux besoins propres à la population d'élèves.
- Cette évaluation des besoins comprend l'utilisation de sondages auprès des élèves permettant de déterminer la prévalence du risque et des facteurs de protection, d'obtenir des données sur les suspensions, les réalisations scolaires et les renseignements démographiques, ainsi que de recueillir de l'information au sujet des ressources et des programmes de prévention qui sont déjà mis en œuvre dans l'école.
Évaluation
- Plus d'une douzaine d'évaluation ont été réalisées sur le programme Second Step. De façon générale, les résultats suivants, par niveau scolaire, ont été observés :
- Préscolaire/maternelle
- diminution de l'agressivité verbale et physique;
- amélioration de l'empathie.
- École primaire
- diminution de l'agressivité;
- augmentation du nombre de buts positifs établis;
- augmentation des compétences sociales;
- chez les filles, il y a eu un accroissement de l'empathie.
- École intermédiaire
- accroissement de la confiance en ses compétences de résolution de problème;
- amélioration des compétences sociales et émotives;
- diminution de la disposition à approuver le comportement agressif.
- L'évaluation la plus récente du curriculum de Second Step incluait 15 écoles primaires (7 écoles de la maternelle à la 5e année et 8 écoles de la maternelle à la 6e année) de trois villes de l'ouest de Washington (Frey, Nolen, Van Schoiack–Edstrom, et Hirschstein, 2005). L'échantillon, qui incluait 63 pourcent des étudiants de toutes les écoles, se composait de 620 jeunes dans le groupe traitement et 615 dans le groupe contrôle. L'étude a démontré qu'en comparaison avec le groupe contrôle, les participants du programme Second Step démontraient significativement de meilleurs résultats dans leurs comportements – en tant qu'étudiant – les buts prosociaux et leur raisonnement social.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Committee for Children
568 First Avenue South, Suite 600
Seattle, WA 98104-2804
Sans Frais : 1-800-634-4449
Courriel : clientsupport@cfchildren.org
Site Web : www.cfchildren.org/
Références
Find Youth Info. 2008. Second Step®: A Violence Prevention Curriculum. Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=422
National Centre for Mental Health Promotion and Youth Violence Prevention. Second Step ® : A Violence Prevention Curriculum. Disponible à : http://www.promoteprevent.org/publications/ebi-factsheets/second-step-violence-prevention-curriculum
Taub, J. 2002. « Evaluation of the Second Step Violence Prevention Program at a Rural Elementary School », School Psychology Review, 31(2), 186-200.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – Second Step: A Violence Prevention Curriculum . Disponible à: http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=422.
Steps to Respect®
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes âgés de 8 à 12 ans
Steps to Respect® est un programme scolaire complet qui vise à prévenir l'intimidation chez les jeunes de la 3e à la 6e année. Il a été conçu par le Committee for Children, qui se consacre à l'élaboration de programmes axés sur l'apprentissage social et émotionnel. Ce programme vise à mieux faire connaître par l'éducation le phénomène de l'intimidation aux employés et aux élèves.
Le programme Steps to Respect® vise plusieurs objectifs principaux, dont les suivants :
- sensibiliser davantage le personnel des écoles aux questions d'intimidation;
- réduire le nombre d'actes d'intimidation dans les écoles;
- favoriser, chez les élèves, l'adoption d'opinions socialement responsables;
- enseigner des compétences sociales et émotionnelles pour prévenir l'intimidation;
- améliorer les aptitudes sociales des jeunes.
Méthodologie
Le programme Steps to Respect® comprend trois volets : un guide pour mettre en œuvre le programme à l'échelle de l'école, la formation du personnel et des leçons en classe.
- Guide pour mettre en œuvre le programme à l'échelle de l'école
- Le guide du programme décrit les objectifs, le programme d'enseignement et les recherches liés à l'élaboration d'un processus de mise en œuvre et d'un ensemble de politiques du programme.
- Formation du personnel
- Tous les employés de l'école doivent participer à une séance d'information dans laquelle on donne un aperçu du programme.
- De plus, les conseillers, les administrateurs et les enseignants doivent participer à deux séances de formation. Ces séances leur permettent de mieux connaître le programme : on leur explique les objectifs du programme et on leur transmet des renseignements généraux sur le phénomène de l'intimidation.
- Des séances de formation supplémentaires peuvent être offertes aux enseignants qui interviennent auprès d'élèves impliqués dans des actes d'intimidation.
- Les enseignants de la troisième à la sixième année suivent également une formation portant sur les directives en classe et le matériel du programme.
- Leçons en classe
- Les leçons en classe sont réparties en trois différents niveaux. Les leçons du niveau 1 sont enseignées aux élèves de troisième ou de quatrième année, celles du niveau 2 sont enseignées aux élèves de quatrième ou de cinquième année et celles du niveau 3 sont enseignées aux élèves de cinquième ou de sixième année.
- Ces leçons sont enseignées sur une période variant entre 12 et 14 semaines et chaque programme d'enseignement comprend 11 leçons axées sur les compétences et 7 à 10 leçons axées sur la littérature, chacun en fonction du manuel.
- Chaque semaine, les élèves apprennent une leçon axée sur les compétences, qui leur est enseignée pendant 60 minutes. Ces leçons peuvent être divisées en trois parties de 20 minutes chacune. Au cours de ces leçons, les élèves sont sensibilisés aux questions de commérage et d'adhésion à des groupes. De plus, on leur montre comment agir en tant qu'observateurs responsables.
- Au cours des leçons axées sur la littérature, les jeunes sont sensibilisés à l'intimidation et aux questions liées à ce phénomène. Chaque leçon est d'une durée d'environ 30 à 40 minutes.
Renseignements additionnels
- Pour mettre en oeuvre le programme Steps to Respect®, le coût de la trousse complète de démarrage et du programme en classe est de 749$.
- Le programme d'enseignement de Steps to Respect® est unique, puisque les leçons qu'il comprend sont adaptées aux normes pédagogiques établies dans les matières suivantes : santé, langues, arts, connaissances pratiques et civisme.
Évaluation
Le programme Steps to Respect® a fait l'objet de trois évaluations importantes. Lors de la première évaluation, des élèves de la troisième à la sixième année de six écoles ont été répartis aléatoirement dans un groupe expérimental et un groupe témoin. Ils ont répondu à un questionnaire prétest et post-test pour évaluer l'efficacité du programme à réduire le nombre d'actes d'intimidation sur les terrains de jeux. L'évaluation a montré que :
- les jeunes ayant participé au programme commettaient moins d'actes d'intimidation;
- les jeunes ayant participé au programme toléraient moins les actes d'intimidation.
La deuxième évaluation portait sur un essai expérimental réalisé dans six écoles. En tout, 549 jeunes faisaient partie du groupe expérimental, tandis que 577 jeunes faisaient partie du groupe témoin. L'évaluation a montré que :
- douze semaines après la mise en œuvre du programme, les élèves du groupe expérimental toléraient moins les actes d'intimidation et sentaient qu'il leur incombait davantage d'intervenir lorsqu'ils étaient témoins de tels actes;
- les élèves du groupe expérimental ont déclaré qu'ils étaient moins souvent victimes d'actes d'intimidation comparativement aux élèves du groupe témoin;
- toutefois, en ce qui concerne les comportements agressifs autodéclarés, il n'y avait pas de différence entre le groupe expérimental et le groupe témoin;
- les jeunes du groupe expérimental ont déclaré qu'ils avaient commis moins d'actes d'intimidation et qu'ils avaient une attitude moins querelleuse comparativement aux jeunes du groupe témoin.
La troisième évaluation était un suivi longitudinal de la première étude sur le programme Steps to Respect®. Les résultats de cette évaluation ont montré que les jeunes du groupe expérimental :
- commettaient moins d'actes d'intimidation et d'agression et avaient une attitude moins querelleuse, deux ans après;
- intervenaient avec une plus grande assurance lorsque survenaient des actes d'intimidation.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Committee for Children
568 First Avenue South, Suite 600
Seattle, WA 98104
Téléphone : 1-800-634-4449
Télécopieur : 206-343-1445
Courriel : info@cfchildren.org
Site Web : http://www.cfchildren.org/programs/str/overview/
Références
Child Trends. 2003. Steps to Respect Bullying Prevention Program. Disponible à : http://www.childtrends.org/lifecourse/programs/StepsToRespect.htm
Find Youth Info. 2008. Steps to Respect®. Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=698
Frey, K. et al. 2005. « Reducing Playground Bullying and Supporting Beliefs: An Experimental Trial of the Steps to Respect Program », Developmental Psychology, 41(3), 479-491.
Frey, K. et al. 2009. « Observed Reductions in School Bullying, Nonbullying Aggression, and Destructive Bystander Behavior: A Longitudinal Evaluation », Journal of Educational Psychology, 101(2), 466-481.
Hirschstein, M. et al. 2007. « Walking the Talk in Bullying Prevention: Teacher Implementation Variables Related to Initial Impact of the Steps to Respect Program », School Psychology Review, 36(1), 3-21.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. Office of Juvenile Justice and Delinquency Prevention. OJJDP Model Programs Guide – Steps to Respect Bullying Prevention Program. Disponible à : http://www.ojjdp.gov/mpg/mpgProgramDetails.aspx?ID=698
Programmes à l'intention des jeunes à risque âgés de 12 à 17 ans
Aggression Replacement Training®
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Adolescents âgés de 12 à 17 ans affichant une agressivité et une violence chronique
Aggression Replacement Training® (ART®) est un programme d'intervention cognitivo-comportementale à volets multiples de 10 semaines qui a été conçu pour cibler les adolescents qui affichent un comportement agressif et violent chronique. Le programme est centré sur l'acquisition de compétences, les discussions en groupe et les techniques de renforcement. ART® peut être mis en œuvre dans les écoles, dans le cadre de programmes sur la délinquance juvénile et dans des établissements de santé mentale auprès de jeunes de tous les milieux socio-économiques.
Les principaux buts d'ART® sont les suivants :
- améliorer la maîtrise de la colère;
- renforcer les habiletés et les compétences sociales;
- favoriser le raisonnement moral;
- réduire le comportement agressif.
Méthodologie
- ART® est divisé en 30 séances d'intervention d'une heure qui se déroulent sur 10 semaines.
- Ces séances sont divisées en trois volets : la formation sur les aptitudes sociales, la formation sur la maîtrise de la colère et la formation en raisonnement moral. Chaque semaine, les jeunes participent à une de ces trois séances d'une heure (une séance de chaque volets).
- Formation sur les aptitudes sociales : Les jeunes acquièrent des comportements prosociaux grâce à des modèles et à des jeux de rôles qui devraient être appliqués au moment de faire face à des situations stressantes ou négatives.
- Formation sur la maîtrise de la colère : Dans ce volet, les jeunes utilisent des exemples de situations réelles récentes, où ils ont fait face à une situation qui a provoqué en eux des sentiments de colère. Le groupe utilise ces exemples pour apprendre comment réagir dans ce type de situation.
- Formation en raisonnement moral : Ce volet enseigne aux jeunes à voir le monde du point de vue d'une autre personne. Il est conçu pour leur apprendre l'équité et la justice, tout en tenant compte des droits des autres.
- En général, le programme est mis en œuvre dans les écoles par des enseignants; dans les institutions de justice pour les jeunes ou en santé mentale par des travailleurs et conseillers pour les jeunes; ou dans les agences ou systèmes de la communauté par le personnel du programme.
- Il est très fortement recommandé que les facilitateurs de groupes soient formés selon des normes fixées par des certifications de marque déposée et par celles établies par Barry Glick et les consultants G & G.
Renseignements additionnels
- Si le programme ART® est mis en œuvre de façon adéquate, il est rentable. Selon une analyse coûts-bénéfices, pour chaque dollar dépensé pour la mise en œuvre du programme, ce programme peut générer environ 11$ de profits grâce aux dépenses liées à la criminalité qui ont été évitées.
- ART® cible des facteurs de risque tels que la violence familiale et le comportement antisocial, tout en favorisant les facteurs de protection, comme le tempérament résilient, la participation à la vie communautaire et les compétences sociales.
- La formation sur ART® est offerte par G & G Consultants LLC aux individus qui sont intéressés à mettre en œuvre le programme. Le personnel fournie une formation à trois niveaux : le niveau de base permet aux éducateurs de mettre en œuvre l'ART®, le niveau avancé permet de former d'autres personnes sur le programme et, au niveau supérieur, les intervenants du programme apprennent différents aspects en fonction de leur besoins individuels.
Évaluation
Plusieurs évaluations du programme ART® ont été menées. Dans le cadre de la première évaluation, on s'est penché sur 60 jeunes qui étaient incarcérés dans un établissement de la Division for Youth de l'État de New York. Les jeunes ont été placés dans l'un des trois groupes suivants : un groupe expérimental, un groupe quasi expérimental et un groupe témoin. ART® a également été évaluée en tant que programme de réinsertion sociale dans la collectivité à l'intention des jeunes. Dans le cadre de cette étude, trois groupes d'étude aléatoires ont également été établi. La dernière évaluation a porté sur l'efficacité de l'ART® sur un groupe de 1 229 jeunes, qui ont été répartis de façon aléatoire dans un groupe témoin et un groupe expérimental. Les évaluations ont révélé ce qui suit :
- la participation au programme de l'ART® a entraîné un plus petit nombre d'arrestations additionnelles chez 80 % des participants;
- le programme de ART® a permis d'améliorer les compétences des participants dans quatre domaines : les aptitudes prosociales, les comportements prosociaux, la capacité de gérer son impulsivité et le raisonnement moral;
- après avoir participé au programme, les jeunes affichaient également une augmentation de leur capacité d'exprimer leurs plaintes, de se préparer à des situations stressantes, de réagir à la colère et de faire face à la pression des pairs;
- la participation au programme a également entraîné une diminution des comportements négatifs. Les comportements négatifs des participants avaient tendance à être moins intenses et moins fréquents que chez les adolescents qui n'avaient pas participé au programme;
- de plus, tant les parents que les jeunes ont signalé une amélioration des relations enfant-enseignant ainsi que de la responsabilité chez les jeunes.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Barry Glick, Ph. D.
G & G Consultants, LLC
106 Acorn Drive - Suite A
Scotia, NY 12302 – 4702
Téléphone : 518-229-7933 (téléphone cellulaire)
Courriel : artgang01@gmail.com
Site Web : http://g-gconsultants.org
Références
Find Youth Info. 2008. Aggression Replacement Training ® (ART®). Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=292.
Glick, Barry et John C. Gibbs. 2010. ART Aggression Replacement Training Revised Edition – A comprehensive Intervention for Aggressive Youth. Revised and Expanded Edition. Research Press: Champaign, IL.
Glick, Barry. 2009. Cognitive Behavioral Interventions for At-Risk Youth Vol. 2. Civic Research Institute: Kingston, NJ
Glick, Barry. 2006. Cognitive Behavioral Interventions for At-Risk Youth Vol. 1. Civic Research Institute: Kingston, NJ
National Centre for Mental Health Promotion and Youth Violence Prevention. Aggression Replacement Training ® (ART ® ). Disponible à : http://www.promoteprevent.org/publications/ebi-factsheets/aggression-replacement-training%C2%AE-art%C2%AE.
Programme Passeport pour ma réussite
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible: Jeunes des écoles secondaires en provenance de communautés économiquement défavorisées
Le programme Passeport pour ma réussite est un programme à caractère communautaire conçu pour réduire la pauvreté et ses effets en diminuant le taux de décrochage parmi les communautés économiquement désavantagées et en augmentant leur participation aux programmes postsecondaires. Le programme Passeport pour ma réussite fournit du support aux jeunes afin de s'assurer que les jeunes restent à l'école et poursuivent leur étude.
Le programme a tout d'abord été créé en 2001 et mis en place à Regent Park (Toronto) par le Centre de santé communautaire de Regent Park. Le programme fut un succès et il est actuellement implanté dans 10 autres sites de réplication (trois sites à Toronto, un à Kitchener, un à Ottawa, un à Hamilton, un à Kingston, un à Montréal, un à Winnipeg et un à Halifax).
Les principaux objectifs du programme Passeport pour ma réussite sont d'aider les jeunes des milieux défavorisés à:
- terminer avec succès leur secondaire et obtenir leur diplôme;
- poursuivre leur éducation postsecondaire;
- s'engager activement dans la poursuite de leur développement professionnel.
De façon globale, le programme cherche également à :
- accroître l'accès à l'éducation postsecondaire chez les jeunes défavorisés; et
- réduire le taux de décrochage.
Méthodologie
Le programme est structuré autour de quatre formes de soutien : scolaire, social, financier et consultation. Le programme utilise une approche communautaire holistique afin de s'assurer que les quatre formes de soutien soient fournies aux jeunes de façon intégrée, non de façon isolée. Cette approche accroît les chances pour les jeunes de terminer leur étude secondaire et d'accéder à une éducation postsecondaire.
Les quatre formes de soutien se décrivent brièvement comme suit :
- scolaire : des tuteurs travaillent avec les jeunes 4 soirs par semaine afin de les aider dans cinq matières scolaires.
- social : groupe de mentorat pour les étudiants en 9e et 10e année, et plus spécialement en gestion de carrière pour les étudiants de 11e et 12e année.
- financier : le soutien financier se décline en deux volets : un soutien immédiat afin de faire face au quotidien tel qu'avoir des billets d'autobus gratuit et des diners, et un soutien financier à plus long terme composé de bourses d'études pour l'éducation postsecondaire.
- consultation : des travailleurs de soutien travaillent à aider les jeunes, les parents, l'administration scolaire, les étudiants et les agences de la communauté à travailler ensemble.
Le programme Passeport pour ma réussite permet aussi d'établir des relations avec les parents afin de s'assurer qu'ils jouent un rôle actif dans l'éducation de leur enfant, surtout lorsque la langue et les barrières culturelles constituent un problème.
Renseignements additionnels
- Les critères suivants sont essentiels afin d'être en mesure de répliquer le programme :
- démontrer le désir de la collectivité de mettre en œuvre ce programme et les besoins sous-jacents qui s'y rattachent, par exemple, avoir un haut taux de décrochage scolaire et un haut pourcentage de familles à faible revenu;
- avoir dans la communauté une organisation ayant du leadership, prête à être porteuse du programme et ayant développé au fil des années des relations étroites avec les autres organisations de la collectivité;
- développer une coalition de partenaires formée des écoles et des conseils scolaires, des institutions postsecondaires, des agences, des donateurs et des employés;
- démontrer la disponibilité du financement pour un programme local.
- Le processus d'acceptation pour qu'une agence locale soit acceptée comme agence de réplication et qu'elle mette en œuvre le programme, implique quatre phases :
- Prospection : discussions initiales avec les responsables du programme Passeport pour ma réussite afin de savoir si l'agence possède les critères minimaux requis afin de mettre en œuvre le programme.
- Engagement de la communauté : début des partenariats dans la communauté. Cette phase inclut également une composante de mise au point afin de planifier où les variations locales des quatre formes de soutien peuvent être identifiées et prévues.
- La livraison du programme : cette phase inclue le recrutement des jeunes, des employés et des volontaires et la livraison des quatre formes de soutien du programme : scolaire, social, financier et consultation.
- Évolution : après chaque année, les employés, les étudiants, les parents, les volontaires et les autres intervenants sont interrogés à travers des groupes de discussion et des entrevues et contribuent à l'amélioration du programme en évaluant les succès et en identifiant les défis pour la prochaine année scolaire.
Évaluation
La situation actuelle des jeunes de Regent Park a été comparée avec celle d'avant septembre 2001, date d'implantation du programme dans la communauté. Les résultats qui en découlent ont permis de démontrer que le programme a :
- réduit le taux de décrochage scolaire de 56 % à 10 % (tel que prévu, il y avait une légère variation entre les cohortes);
- réduit l'absentéisme de 50 % et de 60 % chez les jeunes ayant de graves problèmes d'assiduité;
- réduit de 60% le nombre de jeunes considérés à risque de décrochage en raison de leurs faibles notes scolaires et de la faible accumulation de crédit qui en découle;
- augmenté les inscriptions aux collèges et universités de 20 % à 80 % (fait à noter: plus de 90 % des jeunes diplômés décidant de poursuivre leurs études étaient les premiers de leur famille à fréquenter des institutions postsecondaires).
Selon une analyse coût-bénéfice effectuée par le groupe The Boston Consulting, le programme Passeport pour ma réussite s'est avéré moins coûteux et plus rentable que la plupart des autres programmes offerts aux élèves défavorisés. Ultimement, ceci se traduit en économies au niveau des soins de santé, des services correctionnels et d'assistance sociale. À cet effet, les conclusions de cette étude sont les suivantes :
- un retour en investissement de 25$ pour chaque dollar investi,
- un bénéfice net pour la société de 50,000$ pour chaque jeune participant au programme,
- un bénéfice cumulé à vie pour la société de 400,000$ pour chaque diplômé.
Cette étude a aussi permis de noter que le taux de naissance chez les adolescentes du secteur a chuté de 75 % au cours de la durée du programme et les taux de crimes contre la propriété et de crimes violents dans le secteur de Regent Park et des collectivités adjacentes. Bien que ces changements ne puissent pas être directement attribués au programme, on sait également que le crime et les taux de grossesse d'adolescent diminuent avec une réduction efficace de la pauvreté.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme:
Dianne Bascombe
Vice-présidente des programmes
Pathways to Education Canada
6 Adelaide St. East, Suite 800
Toronto Ontario, Canada, M5C 1H6
Téléphone: 416-646-0123, poste 301
Courriel : dbascombe@pathwayscanada.ca
Site Web: http://www.pathwaystoeducation.ca/home.html
Références
Pathways to Education Canada. Annual Report 2007-2008. Disponible à : http://www.pathwaystoeducation.ca/home.html.
Pathways to Education Canada. Fact Sheet. Disponible à :
http://www.pathwaystoeducation.ca/home.html.
Pathways to Education Canada. How the Replication of the Pathways to Education Program Works? Disponible à : http://www.pathwaystoeducation.ca/home.html.
Reconnecting Youth
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Le programme Reconnecting Youth (RY) cible les adolescents de 14 à 19 ans qui présentent des facteurs de risque tels la consommation de drogue, la colère et l'agressivité, la dépression et les comportements suicidaires, associés à une possibilité de décrochage scolaire.
Le programme RY est un programme scientifique de prévention qui s'adresse aux élèves du niveau secondaire et qui vise à réduire le décrochage scolaire, la consommation de drogue, la violence et les comportements menant à la dépression ou à un risque de suicide. Les interventions du programme RY se font en milieu scolaire, au moyen de formation sur les compétences, et visent les jeunes affichant de multiples problèmes comportementaux qui entraînent des risques de décrochage. Le programme s'appuie sur la théorie selon laquelle, souvent, les jeunes qui présentent un risque de décrochage scolaire consomment de la drogue, ont des problèmes de colère, sont dépressifs ou ont des comportements suicidaires. Le programme met à contribution des groupes de pairs, des enseignants et d'autres membres du personnel de l'école ainsi que des parents, qui travaillent ensemble à améliorer le rendement scolaire et à réduire les facteurs de risque qui conduisent au décrochage scolaire.
Le programme Reconnecting Youth vise les objectifs suivants :
- réduire les comportements suicidaires et les troubles émotionnels;
- augmenter la réussite scolaire;
- réduire la consommation de drogue;
- développer les capacités sur le plan personnel et accroître le soutien social.
Le programme RY a déjà démontré son efficacité. Les résultats suivants ont été constatés chez les jeunes qui ont participé au programme :
Réduction des comportements suicidaires et des troubles émotionnels
- 80 % de réduction des comportements suicidaires
- 75 % de réduction de la dépression et du désespoir
- 38 % de réduction du stress ressenti
- 48 % de réduction des problèmes liés à la maîtrise de la colère
Augmentation de la réussite scolaire
- 18 % d'augmentation de la moyenne pondérée cumulative dans tous les cours (excluant le programme RY)
- 7,5 % d'augmentation des crédits scolaires obtenus par semestre
- 35 % de réduction du taux de décrochage
Réduction de la consommation de drogue
- 50 % de diminution de la consommation de drogues dures
- 48 % de diminution des conséquences nuisibles liées à la consommation de drogue et des
- Arrêt de l'augmentation de la consommation d'alcool et d'autres drogues
- 7 % de réduction de l'usage de drogue
Développement des capacités sur le plan personnel et accroissement du soutien social
- 23 % d'augmentation de la maîtrise de soi
- 25 % d'augmentation de l'estime de soi
- 13 % d'augmentation des liens établis avec l'école
- 26 % d'augmentation du soutien social
Méthodologie
Les élèves à risque sont invités, facultativement, à participer au programme RY par la personne qui dispense le programme, au moyen d'une invitation personnelle, après avoir été ciblés en fonction des critères suivants :
- Ils affichent un retard au chapitre des crédits scolaires pour leur niveau d'étude ET ils font partie de la tranche du 25e centile des élèves qui s'absentent le plus souvent de l'école ET leur moyenne pondérée cumulative est inférieure à 2,3 (ou leurs notes baissent de façon importante);
- Ils ont déjà un statut de décrocheur;
- Ils sont aiguillés par le personnel de l'école et répondent à au moins une des conditions du premier point ci-dessus.
La classe du programme RY
Dans le programme RY, la classe est constituée de 10 à 12 élèves qui se rencontrent quotidiennement, ou selon un horaire établi, durant tout un semestre. Le programme compte 75 leçons. La classe est incluse au programme du niveau secondaire et les élèves obtiennent des crédits pour leur participation. La classe est dirigée par un enseignant qui excelle dans les interventions auprès des jeunes à risque et qui a suivi la formation sur le programme RY, ceci pour faire en sorte de bien respecter la mise en œuvre du programme. Les activités en classe mettent l'accent sur le développement des compétences et elles sont réalisées avec le soutien d'adultes et de pairs.
Le contenu du programme
Le programme RY est composé de cinq modules :
- Introduction;
- Amélioration de l'estime de soi;
- Prise de décision;
- Maîtrise de soi;
- Communication interpersonnelle.
Le module d'introduction dure environ dix jours, au cours desquels les élèves évaluent leur comportement, établissent leurs objectifs à atteindre dans le programme et commencent à travailler pour les atteindre. Les quatre autres modules portent sur les aptitudes à la vie quotidienne (amélioration de l'estime de soi, prise de décision, maîtrise de soi et communication interpersonnelle). Chacun de ces modules dure environ un mois.
Le contenu du programme est renforcé par l'encouragement à établir des liens avec l'école, la participation des parents et la planification d'interventions scolaires en cas de crise.
- Établissement des liens avec l'école : ce sont des activités sociales, récréatives et de fin de semaine qui favorisent les liens entre les élèves et le milieu scolaire et qui aident à contrer les comportements et les sentiments nuisibles, comme la consommation de drogue et la dépression.
- Participation des parents : il s'agit de l'intégration des parents dans le processus d'intervention, au moyen de rapports de progrès et d'appels de la part des enseignants. Pour que le programme soit une réussite, il est nécessaire que les parents apportent leur soutien et leur aide afin de renforcer les compétences acquises en classe.
- Planification d'interventions scolaires en cas de crise : ce volet consiste en la formation du personnel de l'école en matière de prévention du suicide.
Renseignements additionnels
- Pour assurer l'efficacité du programme RY, il faut que plusieurs partenaires clés participent.
- L'enseignant de RY est le plus important (le leader); il dirige les classes de RY. Il est nécessaire que l'enseignant ait suivi le programme de formation de RY.
- Le coordonnateur de RY est responsable de maintenir le programme et de superviser sa mise en œuvre. Cette personne doit avoir une connaissance profonde du programme et doit avoir suivi le programme de formation de RY ainsi que la formation avancée à l'intention des coordonnateurs de RY.
- Le programme RY doit être appuyé par les administrateurs de l'école. Ils sont responsables de s'assurer qu'il est possible d'exécuter le programme à l'intérieur de l'école; ils doivent aider à établir un soutien communautaire pour le programme ainsi que s'assurer qu'il est possible de prévenir les comportements problématiques chez les élèves à risque.
- Le programme RY est reconnu comme une pratique ou un modèle exemplaire par l'institut de recherche Drug Strategies du département de l'Éducation des États-Unis, ainsi que par l'Association américaine pour la prévention du suicide (American Foundation for Suicide Prevention). Il fait partie du registre national des programmes et des pratiques fondés sur des données scientifiques (NREPP) dont est responsable l'Administration des services en toxicomanie et en santé mentale (SAMHSA), organisme qui relève du département de la Santé et des services aux personnes des États-Unis. Il est également inclus dans le rapport First Annual Report on School Safety de la Maison-Blanche. La publication Safe Schools, Safe Students de l'institut Drug Strategies donne la note A+ à ce programme.
- Il existe un autre programme qui s'apparente au programme RY, le programme CAST (Coping And Support Training). Ce programme est bien adapté pour les organismes qui interviennent auprès des jeunes à risque dans les écoles intermédiaires et secondaires, mais il peut être dispensé par les écoles elles-mêmes. À la différence du programme RY, qui est un programme sélectif et ciblé destiné aux écoles secondaires et qui dure tout un semestre, le programme CAST est un programme sélectif et ciblé destiné à la fois aux écoles intermédiaires et secondaires et il dure six semaines. Il est constitué de douze leçons supplémentaires qui se donnent à raison de deux leçons par semaine. Si ces programmes peuvent être dispensés séparément, ils peuvent aussi être offerts conjointement. Par exemple, les élèves qui présentent un risque de suicide peuvent choisir de participer au programme CAST. Par la suite, ceux qui auront terminé les six semaines de ce programme – possiblement comme programme de transition à l'école intermédiaire – auront de fortes chances de bénéficier du suivi offert par le programme RY sur un semestre. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter http://reconnectingyouth.com/, et choisir « CAST Program ».
- Au Canada, le programme RY a été mis en œuvre à trois endroits : Victoria et Kelowna en Colombie-Britannique, et Toronto en Ontario.
Évaluation
Lorsque comparé à un groupe contrôle (c'est-à-dire à des étudiants qui présentent les mêmes critères d'un décrochage scolaire potentiel, – par exemple, retard dans l'accumulation des crédits pour le niveau scolaire, absentéisme élevé, décrochages antérieurs, etc. – qui ont complété le même questionnaire pour la même période de temps que les participants du programme au cours de plus de 2 sessions), les étudiants du programme RY montrent des améliorations significatives :
- Réduction importante de la consommation de drogues dures;
- Réduction importante des problèmes liés à la maîtrise de la colère;
- Amélioration significative de la moyenne pondérée cumulative (alors que celle des groupes témoins a diminué);
- Réduction substantielle des sentiments liés à la dépression et au désespoir;
- Augmentation considérable du renforcement menant à la maîtrise de soi;
- Augmentation considérable des liens positifs avec les enseignants, les amis et les membres de la famille.
Ces constatations appuient le modèle théorique du programme RY. Elles semblent aussi indiquer que le succès du programme repose, d'une part, sur le soutien qui est offert par la personne qui dispense le programme et par les pairs, et d'autre part, sur la formation sur les compétences. Le soutien de la personne qui dispense le programme RY est essentiel. La formation sur les compétences se déroule dans un environnement où le soutien par les pairs fait l'objet d'une grande attention, compte tenu du fait que plus il y a de soutien social et de formation sur les compétences, plus on atteint les objectifs du programme.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
Reconnecting Youth ™ Inc.
P.O. Box 20343
Seattle, WA 98102
Téléphone : 425-861-1177
Télécopieur : 888-352-2819
Courriel : merridy@reconnectingyouth.com
Site Web : www.reconnectingyouth.com/
Références
Reconnecting Youth Inc. Reconnecting Youth. Disponible à : http://www.reconnectingyouth.com/RY/.
SAMHSA's National Registry of Evidence-Based Programs and Practices. The National Registry of Evidence-based Programs and Practices. Reconnecting Youth. Disponible à : http://nrepp.samhsa.gov/ViewIntervention.aspx?id=96.
The Fourth R
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes de la 8e à la 12e année
The Fourth R est un programme basé en milieu scolaire qui réunit les élèves, les enseignants, les parents et la collectivité dans un programme exhaustif de prévention de la violence. Il cible tous les adolescents afin d'éviter d'étiqueter certains jeunes comme étant à risque.
Les objectifs du programme The Fourth R sont les suivants :
- donner aux jeunes des modèles de relations positives;
- prévenir la violence et promouvoir les relations positives;
- prévenir les comportements sexuels à risque;
- renforcer les compétences et les connaissances liées à la sexualité, à la drogue, à l'alcool, à la violence et à l'intimidation.
Méthodologie
Le programme The Fourth R compte 21 leçons données en classe, divisées en trois unités distinctes. Ces leçons respectent les normes du ministère de l'Éducation de l'Ontario en ce qui a trait à l'éducation sur la santé des élèves de 8e et de 9e année ainsi que pour les élèves de la 9e à la 12e année qui suivent des cours d'anglais. Le programme pour la 7e année sera lancé en septembre 2010.
Les trois unités sont les suivantes : violence et intimidation, comportement sexuel à risque et consommation de drogues et d'alcool.
- Violence et intimidation (sept leçons de 75 minutes)
- Les élèves acquièrent des compétences en matière de résolution de conflit et apprennent à reconnaître les obstacles aux relations saines.
- Les facteurs qui contribuent à la violence sont présentés, et les élèves présentent des exemples de violence tirés des médias.
- Comportement sexuel à risque (sept leçons de 75 minutes)
- Les élèves acquièrent des connaissances sur le traitement de la sexualité par les médias, la prévention de grossesses et les ITS, les comportements sexuels responsables et la prise de décisions en matière de sexualité.
- Les élèves font des recherches sur les services communautaires où ils peuvent se présenter pour obtenir de l'aide.
- Les élèves acquièrent des compétences en matière d'affirmation de soi afin de les aider à gérer la pression vécue dans les relations.
- Consommation de drogues et d'alcool (sept leçons de 75 minutes)
- Les élèves acquièrent des connaissances en ce qui a trait aux mythes, faits et conséquences de la consommation de substances.
- Les élèves acquièrent des compétences, notamment sur la façon de faire des choix éclairés en ce qui a trait à la consommation de drogues et d'alcool et sur la façon de gérer la pression des camarades à cet égard.
- Les élèves participent à des exercices pratiques et à des discussions de groupe relativement aux choix éclairés concernant la cigarette, les drogues et l'alcool.
Les modules du programme en anglais abordent les sujets suivants : la violence et l'intimidation, les comportements sexuels à risque, les gangs, la toxicomanie et les répercussions de la violence dans les médias. Les activités des programmes en anglais pour les élèves de 9e et de 12e année sont axées sur un club de lecture comportant sept leçons qui intègrent des façons de perfectionner des capacités de lecture et d'écriture essentielles au développement du caractère et des aptitudes essentielles à la pensée critique. Le programme en anglais pour la 10e année est un module d'écriture de nouvelles comportant 30 leçons. Le programme pour la 11e année comporte 24 leçons et porte sur la littérature non romanesque. Ces modules sont conçus à l'aide de stratégies d'enseignement novatrices et comprennent les activités et les rubriques nécessaires à leur mise en œuvre. Tout le matériel du cours en anglais est conçu de façon à soutenir des étudiants possédant diverses compétences en lecture et comprend une variété d'exercices et d'activités de suivi qui permettent à l'enseignant d'adapter la formation en fonction du niveau des étudiants et de répondre à leurs attentes en matière de rendement.
Il y a trois autres composantes importantes qui ne font pas partie des leçons en classe. Le programme The Fourth R fait participer l'école, les parents et la collectivité à la mise en œuvre du programme.
- École
- On apprend aux enseignants et au personnel à reconnaître les signes et les facteurs de risque liés à la consommation de drogues et aux comportements sexuels à risque.
- Le programme The Fourth R et ses composantes est présenté au personnel de l'école.
- Le manuel du Comité pour une école sécuritaire (Youth Safe Schools Committee) peut être acheté afin d'aider les enseignants à mobiliser l'ensemble du personnel de l'école relativement aux initiatives The Fourth R.
- Parents
- Les parents reçoivent des mises à jour du programme et des renseignements sur leur rôle parental auprès de leur adolescent.
- Collectivité
- Des conférenciers sont invités et des sorties scolaires sont organisées tout au long du programme afin de favoriser la création de liens entre les élèves et la collectivité.
- Le noyau central du programme The Fourth R a été adapté pour les étudiants dans les écoles alternatives afin de rencontrer leurs besoins multiples. La majorité des étudiants dans les écoles alternatives sont engagés dans les trois comportements visés par le programme.
- Une version du programme The Fourth R pour les jeunes Autochtones a été développée en collaboration avec des enseignants autochtones, des étudiants, des conseillers et des partenaires de la communauté. Dans la version de ce programme, une composante sur l'identité culturelle a été ajoutée au cadre conceptuel et présente, selon un contexte historique, certains des défis auxquels font face les jeunes Autochtones.
- Des ressources supplémentaires sont offertes, comme le Programme de mentorat entre pairs pour les Autochtones (Aboriginal Peer Mentoring Program) (des manuels du formateur et de mise en œuvre sont disponibles), le Cours sur le leadership culturel (Cultural Leadership Course) et le Programme parascolaire (After-School Program).
Renseignements additionnels
- Le programme The Fourth R préconise un enseignement en salle de classe afin de fournir aux adolescents des connaissances sur la violence et les relations. Les créateurs du programme affirment que le renforcement des compétences devrait être enseigné au même titre que les mathématiques et l'écriture.
- Ce programme s'inspire du programme « Youth Relationships Project » (YRP), un programme de prévention de la violence dans les fréquentations chez les jeunes. Cependant, le programme YRP a été élaboré plus particulièrement pour les jeunes ayant vécu de la violence familiale. La réussite de ce programme a mené à l'élaboration du programme The Fourth R; YRP a été adapté afin de pouvoir être utilisé avec tous les jeunes.
- Ce programme a été inclus dans le registre des programmes sur la prévention de l'intimidation soutenu par le ministère de l'Éducation de l'Ontario puisque que ce programme rencontre les éléments clés d'un programme efficace de prévention de l'intimidation tel que soulevé dans le rapport de l'équipe Safe School Action du ministère en novembre 2005.
- En 2005, des projets pilotes ont été lancés dans des écoles de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan. Le programme The Fourth R est maintenant administré dans plus de 1 200 écoles partout au Canada (dans l'ensemble des provinces et des territoires) et aux États-Unis (neuf États). Il est aussi offert en Espagne, au Portugal et en Australie.
- Le programme a été traduit en français et en portugais. Des modifications ont aussi été apportées au programme pour tenir compte des communautés catholiques.
- Le document Engagement et responsabilisation des jeunes Autochtones : Trousse d'outils destinée aux fournisseurs de services a été publié en 2009, et une deuxième édition a paru en septembre 2010. Cette trousse d'outils fournit de l'information aux organismes et aux groupes qui ont pour objectif d'aider les jeunes autochtones. La boîte à outils est divisée en cinq sections : « contexte et aperçu », « évaluation », « principes directeurs », « travail avec les écoles » et « recherche et évaluation ».
Évaluation
Une évaluation randomisée de cinq ans avec groupe contrôle vient d'être terminée (2004-2009) afin de déterminer si le curriculum enseigné aux étudiants de 9e année dans les classes en santé permettait de réduire la violence physique dans les relations amoureuses deux ans et demi plus tard. Les résultats ont révélé que :
- avant la fin de la 11e année, il y avait moins d'actes de violence entre les jeunes qui ont participé au programme qu'entre ceux qui ont suivi des cours réguliers en matière de santé;
- ces effets étaient plus apparents chez les garçons;
- deux ans et demi plus tard, les garçons qui avaient participé au programme étaient plus susceptibles d'adopter des comportements sexuels sécuritaires.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
CAMH Centre for Prevention Science
100 - 100 Collip Circle
London, Ontario, Canada, N6G 4X8
Téléphone : 519-858-5154
Télécopieur : 519-858-5149
Courriel : thefourthr@uwo.ca
Site Web : http://www.preventionsciencecluster.org/ (en Anglais seulement)
Références
Canadian Prevention Science Cluster. The Fourth Initiative as a Cluster Prototype. Disponible à : http://youthrelationships.org/about_fourth_r.html (en Anglais seulement).
Saskatchewan Department of Education. The Fourth R:A Relationship Based Violence and Risk Reduction Program for Secondary Schools. Disponible à : http://www.education.gov.sk.ca/adx/aspx/adxGetMedia.aspx?DocID=2890,88,Documents&MediaID=6490&Filename=Fourth+R.pdf.
Programmes de prévention de la criminalité juvénile associée aux gangs
Breaking the Cycle
Catégorie de programme : Programme novateur
Population cible: Jeunes à risque de participer à des activités des gangs âgés de 15 à 26 ans
De plus, les jeunes qui participent à ce programme doivent :
- être impliqués présentement dans les gangs ou l'avoir été,
- être présentement sans emplois ou ne pas fréquenter l'école,
- s'engager à participer activement dans le projet et,
- s'engager face aux normes et aux accords du groupe.
Le programme Breaking the Cycle Youth Gang Exit and Ambassador Leadership (BTC) est administré par ICF - l'Institut canadien de formation. Le BTC est une stratégie complète qui vise les gangs de jeunes et qui visent à réduire les facteurs de risque chez les jeunes susceptibles d'entrer dans un gang ou qui en sont déjà membres.
Les principaux objectifs de BTC sont de :
- réduire l'appartenance aux gangs dans les collectivités ciblées;
- réduire les facteurs de risque tels que l'agressivité, la toxicomanie, le non emploi, les relations négative avec les pairs, qui contribuent à l'adhésion potentielle aux gangs;
- accroître le nombre de personnes sur le marché du travail parmi les participants;
- accroître le nombre de personnes engagées dans des activités prosociales parmi les participants.
Méthodologie
Les éléments clés de ce programme sont les suivants :
- de deux à trois semaines intensives de développement personnel. Cette phase se divise en deux programmes d'apprentissage, un pour les hommes et un pour les femmes, et les sujets abordent différentes thématiques, incluant par exemple, le sexisme et l'agression. Une emphase est également mise sur les habiletés de communication et les relations interpersonnelles.
- Une semaine de gestion des cas où des plans individuels sont développés. Les jeunes sont évalués afin de mesurer et de qualifier leur cheminement à travers le programme. À la fin de l'évaluation, des jeunes sont sélectionnés pour participer au programme Youth Ambassador.
- Le programme Youth Ambassador Leadership and Employment, est d'une durée de 28 semaines et se limite à deux groupes de 25 jeunes. Dans ce volet, les jeunes divisent leur temps entre leur cheminement personnel de croissance (développement et acquisition d'habiletés sociales, cognitives, comportementales et morales) et des activités de sensibilisation telles que la présentation d'exposés auprès des jeunes de leur âge dans les écoles, les familles, les groupes communautaires et également auprès des médias afin de sensibiliser les autres jeunes à risque et l'ensemble de la population aux dangers de s'affilier aux gangs.
Renseignements additionnels
- Le programme Breaking the Cycle découle de l'expérience acquise par l'Institut canadien de formation sur les gangs lors de la mise en œuvre, vers la fin des années 1990, du projet intitulé “Beyond the Halls”. Ce projet avait été implanté dans quatre écoles secondaires du grand Toronto.
Évaluation
- Selon une évaluation du programme réalisée pour la période du 1e juillet 2003 et le 30 juin 2004 pour le compte de Ressources humaines et Développement des compétences Canada, le programme BTC, auquel 14 jeunes ont participé, a permis notamment :
- De développer chez ces jeunes des habiletés d'employabilité aussi bien que d'acquérir une expérience et une confiance concernant la présentation d'exposé dans la collectivité;
- À la fin du programme, des 11 jeunes l'ayant terminé avec succès, tous sont retournés à l'école ou sur le marché du travail;
- De présenter un total de 114 exposés dans la collectivité et dans les écoles. Ces exposés ont eu un impact important sur les résidents et sur les jeunes, et les organisateurs du programme ont reçu plusieurs témoignages.
- Lors d'une évaluation menée par le NCPC (2009), le programme BTC a été comparé avec d'autres programmes prometteurs sur les gangs aux États-Unis. Il a été démontré que BTC avait des résultats similaires, et dans certains cas, une meilleure étendue que certains autres programmes. Par conséquent, BTC a le potentiel de réaliser des objectifs semblables.
- Le programme a été jusqu'à maintenant offert à 303 jeunes (96 femmes et 207 hommes). Le taux de graduation du programme à temps plein sur 28 semaines est de 74 %.
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme:
Institut canadien de formation
John Sawdon, Directeur exécutif
50 Euston Ave
Toronto, Ontario, Canada, M4J 3N3
Téléphone : 416-778-7056
Télécopieur : 416-778-8103
Site Web : www.cantraining.org
Courriel : jsawdon@cantraining.org
Breaking the Cycle, Ambassador Leadership Project
Gary Newman, directeur du projet
1790 Albion Road, Suite 101
Rexdale, Ontario, Canada, M9V 4J8
Téléphone : 416-745-1829/742-7588
Télécopieur : 416-742-4240
Courriel : gnewman@cantraining.org
Site Scarborough
2250 Midland Avenue
Scarborough, Ontario, Canada, M1P 4R9
Téléphone : 416-293-1287
Télécopieur : 416-293-5819
Références
Evans, Donald G. et John Sawdon. nd. The Development of a Gang. Exit Strategy : The Youth Ambassador's Leadership and Employment Project. Disponible à: http://www.cantraining.org/BTC/docs/Sawdon%20Evans%20CT%20Article.pdf.
Hall, Steve et John Sawdon. 2004. Report to Human Resources Skills Development Canada on The Breaking the Cycle : Youth Gang Exit and Youth Ambassador Leadership Employment Preparation Project; for July 1, 2003 through to June 30, 2004. CTI Canadian Training Institute, Institut Canadien de Formation Inc.
Sécurité publique Canada. 2009. Le programme Breaking the Cycle Youth Gang Exit and Ambassador Leadership. Centre national de prévention du crime, Ottawa. Disponible à : http://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/brkng-ccl/index-fra.aspx.
Chicago Ceasefire
Catégorie de programme : Programme prometteur
Population cible : Jeunes à risque élevé âgés de 16 à 25 ans
Le programme Chicago CeaseFire est une initiative du Chicago Project for Violence Prevention. Il s'agit d'un programme de prévention de la violence réalisé en collaboration avec la collectivité, la ville, l'État et les partenaires fédéraux, dont l'objectif est de réduire l'incidence des crimes violents à Chicago. Le programme vise précisément à réduire le nombre de fusillades et de meurtres à Chicago.
Les deux principaux objectifs du programme Chicago CeaseFire sont les suivants :
- réduire tous les types de comportements violents à Chicago en travaillant avec le gouvernement et la collectivité;
- créer des programmes de prévention efficaces qui s'intègrent aux programmes de prévention de la violence de la ville ou de la collectivité.
Pour être choisi dans le cadre de ce programme, le jeune est évalué en fonction d'une liste de critères d'admissibilité. Le jeune doit respecter au moins quatre critères. En général, le programme se concentre sur les jeunes de 16 à 25 ans qui ont déjà été arrêtés. En outre, ces jeunes ont tendance à être membres de gangs, à avoir été en prison, à avoir été victimes d'une fusillade ou à avoir participé à la vente de drogue dans la rue.
Méthodologie
Le programme Chicago CeaseFire comporte les cinq volets principaux suivants : mobilisation communautaire, liaison avec les jeunes, sensibilisation du public, participation de chefs confessionnels et participation du système de justice pénale.
- Mobilisation communautaire
- Dans le cadre de la mobilisation communautaire, on tente de trouver du soutien auprès des résidents, des entreprises et des organisations communautaires afin de rendre la collectivité plus sécuritaire et de promouvoir le programme Ceasefire.
- Ce volet est dirigé par des coordonnateurs en prévention de la violence. Ceux-ci sont responsables de créer des réseaux au sein de la collectivité permettant de garantir qu'on s'attarde à toutes les formes de violence et que le public est sensibilisé à la prévention de la violence.
- Les coordonnateurs en prévention de la violence sont aussi responsables d'élaborer un plan de prévention de la violence qui établit les principaux objectifs et principales activités du programme. Le plan aborde également les problèmes liés à la violence dans la collectivité et les programmes et les ressources actuels qui visent à enrayer ces problèmes.
- Liaison avec les jeunes
- Ce volet est dirigé par des agents de liaison qui sont responsables de cerner les jeunes dans la collectivité qui sont très à risque de poser des gestes de violence ou qui en posent déjà.
- Les agents de liaison tissent des relations de confiance avec ces jeunes et tentent de les empêcher d'adopter un mode de vie violent. Ils les encouragent à trouver des emplois, à assister à des séances de formation professionnelle et à retourner à l'école.
- Sensibilisation du public
- La collectivité est sensibilisée à la prévention de la violence et au programme Chicago CeaseFire grâce à des affiches, des dépliants et des brochures qui sont disséminés dans le quartier. Ces documents contiennent des messages au sujet des crimes violents et de leurs conséquences.
- Participation de chefs confessionnels
- Des représentants d'organisations confessionnelles (église, mosquée ou synagogue) fournissent un soutien aux jeunes grâce à des ressources comme des refuges.
- En parlant aux jeunes et en leur fournissant une source de leadership, ces représentants tentent de les éloigner d'un mode de vie violent.
- Participation du système de justice pénale
- Le programme Chicago CeaseFire tisse des relations entre les membres de la collectivité et les services de police locaux. Le programme vise à créer des objectifs communs à toutes les parties, y compris l'objectif de rendre la collectivité plus sécuritaire.
- Quand une fusillade ou un geste violent a lieu dans le quartier, la police en informe les responsables du programme Chicago CeaseFire et ses partenaires communautaires. Des représentants du programme CeaseFire et les membres de la collectivité peuvent ensuite déployer les ressources nécessaires pour que cela ne se reproduise pas.
Renseignements additionnels
- Le programme Chicago CeaseFire fournit un certain nombre de services qui aident les personnes qui mettent en œuvre le programme à réaliser leursobjectifs :
- Aide aux responsables : L'aide aux responsables inclut des réunions de groupe du personnel du programme ainsi que des réunions communautaires.
- Formation : Le programme Chicago CeaseFire fournit des séances de formation régulières aux employés afin de mieux leur expliquer le projet. Les agents peuvent ainsi prendre de meilleures décisions lorsqu'ils interagissent avec des membres ou des représentants de la collectivité ou des organisations.
- Documents et rapports : Les représentants du programme Chicago CeaseFire et ses partenaires communautaires travaillent ensemble pour définir les objectifs du programme et résoudre les problèmes. Ces objectifs et problèmes sont documentés et l'équipe d'évaluation du projet les recueille aux fins d'analyse.
- Une caractéristique unique du programme Chicago CeaseFire est le fait qu'il se concentre sur un nombre peu élevé de jeunes très à risque plutôt que sur un nombre important de personnes. Ces jeunes sont choisis minutieusement dans la collectivité où le programme est mis en œuvre.
Évaluation
L'évaluation du programme Chicago CeaseFire par le département de Justice des États-Unis incluait trois types de méthodologie afin d'évaluer les impacts du programme en termes de coups de feu et de meurtres : analyse des séries chronologiques, mapping des points chauds, et l'analyse des réseaux.
L'analyse des séries chronologique a été utilisée afin de faire des comparaisons pré et post programme dans sept sites où avaient été implantés le programme Chicago CeaseFire comparativement à des sites n'ayant pas reçu le programme durant la même période de temps. . Les sept sites étaient Auburn Gresham, Englewood, Logan Square, Rogers Park, Southwest, West Garfield Park, et West Humboldt Park. Le temps moyen de la période après le programme était de 59,3 mois, allant de 33 à 79 mois. Les résultats de l'évaluation étaient partagés, mais positifs :
- dans quatre des sept quartiers, le programme a entraîné une diminution des coups de feu (de 17 % à 24 %);
- dans quatre des sept quartiers, il y a eu une diminution réelle du nombre de fusillades suite au programme (de 16 % à 34 %);
- dans un des sept quartiers (Auburn Gresham), la mise en œuvre du programme a entraîné une réduction du nombre d'homicides à l'aide d'une arme à feu;
- dans quatre des sept quartiers, il y a eu un déclin des endroits à risque et une réduction de leur densité grâce à la mise en œuvre du programme (de 15 % à 40 %).
Pour obtenir de l'information sur la mise en œuvre du programme :
CeaseFire
1603 W. Taylor St., MC 923
Chicago, IL 60612
Téléphone : 312-996-8775
Télécopieur : 312-355-0207
Courriel : info@ceasefirechicago.org
Site Web : http://ceasefirechicago.org/
Références
Chicago Project For Violence Prevention. Ceasefire: The Campaign to STOP the Shooting. Disponible à : http://ceasefirechicago.org/.
Find Youth Info. Chicago Ceasefire. Disponible à : http://www.findyouthinfo.gov/programdetails.aspx?pid=835.
Skogan, Wesley G. et al. 2008. Evaluation of CeaseFire – Chicago. Washington, D.C.: National Institute of Justice, Office of Justice Programs. Disponible à : http://www.northwestern.edu/ipr/publications/ceasefire_papers/executivesummary.pdf.
Programme Weed and Seed
Catégorie de programme : Programme novateur
Population cible : Quartiers où le taux de criminalité est élevé, notamment les activités de gangs, les crimes violents et les crimes liés à la drogue.
Weed and Seed est une stratégie communautaire de prévention qui combine l'application de la loi à la mobilisation communautaire et à la prévention du crime. Cette stratégie vise à favoriser la création de relations parmi les membres de la collectivité tout en « extirpant » les criminels qui sont responsables des problèmes de toxicomanie et des crimes violents dans le quartier. Entre-temps, la stratégie Weed and Seed encourage la prévention, le traitement et l'intervention afin de prévenir un retour de la criminalité dans le secteur.
Weed and Seed a plusieurs objectifs, dont les suivants :
- permettre aux communautés de réduire les crimes violents et liés à la drogue;
- renforcer la capacité de la communauté à augmenter la qualité de vie des résidents;
- favoriser la résilience et le bien-être de la communauté à long terme.
Méthodologie
Weed and Seedutilise deux grandes approches : « l'extirpation » des criminels du quartier (weeding out) et la mise en place de services dans le secteur (seeding), notamment des programmes de traitement, des initiatives de prévention et des programmes de restauration.
Les quatre composantes de base de la stratégie Weed and Seed sont les suivantes : application de la loi; services de police communautaire; prévention, intervention et traitement; et restauration du quartier.
- Application de la loi
- Les services responsables de l'application de la loi de tous les ordres de gouvernement collaborent afin de réduire la criminalité dans le quartier. L'application de la loi permet également de réduire la peur liée à la criminalité dans le quartier.
- Services de police communautaire
- Les services de police communautaire mettent l'accent sur deux principaux enjeux : l'engagement communautaire et la résolution de problèmes.
- Les services de police communautaire tentent de faire participer la collectivité au processus de prévention en instaurant un sens de la responsabilité parmi les résidents.
- Les résidents sont encouragés à participer aux processus de résolution des crimes dans la collectivité, afin d'établir des relations entre les gens du quartier et la police.
- Prévention, intervention et traitement
- Cette composante met l'accent sur le fait d'offrir des services dans le quartier.
- Elle aide également à créer un lien entre la police, le secteur privé et les agences de services sociaux dans le but d'améliorer la qualité des services offerts à la collectivité.
- Restauration du quartier
- La restauration du quartier met l'accent sur le fait d'offrir des possibilités aux résidents de la collectivité, notamment la création d'emplois, les améliorations à la situation du logement et le développement économique.
Renseignements additionnels
Avant de mettre en œuvre la stratégie Weed and Seed, plusieurs étapes préparatoires doivent être réalisées. Voici les six étapes de planification de base prévues dans l'élaboration de la stratégie Weed and Seed :
- 1ère étape – Former et réunir un comité directeur.
- 2e étape – Choisir le quartier désigné ou en confirmer le choix.
- 3e étape – Effectuer une évaluation communautaire du quartier désigné.
- 4e étape – Établir les priorités et les stratégies pour s'attaquer aux problèmes du quartier.
- 5e étape – Déterminer les buts, les objectifs et les tâches principales.
- 6e étape – Élaborer un plan de mise en œuvre.
Étapes à suivre pour obtenir la reconnaissance officielle :
- Former et réunir un comité directeur. Le comité directeur se réunit pour choisir le quartier désigné, effectue une évaluation des besoins de ce quartier, dresse la liste des ressources déjà en place et de celles qui devraient être mises en place, élabore les activités de mise en œuvre et établit le calendrier de mise en œuvre.
- Faire une demande de reconnaissance officielle.
- Les collectivités qui élaborent la stratégie Weed and Seed en collaboration avec le bureau du procureur des États-Unis peuvent présenter une demande de reconnaissance officielle au CCDO.
Évaluation
Une évaluation nationale de la stratégie Weed and Seed a été effectuée dans huit collectivités aux États-Unis et l'efficacité de ses activités d'extirpation et de mise en place de services varie selon la collectivité. Les résultats de l'évaluation ont permis de conclure ce qui suit :
- En ce qui a trait aux crimes graves (homicide, viol, vol qualifié, cambriolage, larcin et vol de voiture), six des huit collectivités ont affiché une diminution du taux de criminalité.
- Le taux de criminalité associé aux crimes liés à la drogue a également diminué dans six des huit collectivités où le programme a été implanté.
- Les caractéristiques préexistantes de certaines communautés font que la mise en œuvre du programme soit plus facile ou plus difficile. Certains éléments important incluent : la force de l'infrastructure social et institutionnel (un réseau d'organisations et de leaders communautaires bien établi); la sévérité des problèmes liés à la criminalité; les avantages géographiques favorisant le développement économique; et les transitions de la communauté.
- Les collectivités semblaient avoir un meilleur succès s'ils concentraient leurs ressources sur une population plus restreinte.
- Les stratégies de mise en œuvre les plus efficaces étaient celles qui recouraient à des approches décisionnelles participatives ascendantes, surtout lorsqu'elles étaient jumelées à des efforts de renforcement des capacités et des partenariats entre les organismes locaux.
Pour obtenir de l'information concernant la mise en œuvre du programme :
Weed and Seed Date Center
Jim Zepp, Directeur, formation et assistance technique
777 North Capitol St., NE
Suite 801
Washington, DC 20002
Téléphone : 202-842-9330
Télécopieur : 202-842-9329
Courriel : jzepp@jrsa.org
Site Web : http://www.weedandseed.info/
Community Capacity Development Office (CCDO)
U.S. Department of Justice
810 Seventh Street, NW
Washington, DC 20531
Téléphone : 202-616-1152
Télécopieur : 202-616-1159
Courriel : askccdo@usdoj.gov
Site Web: http://www.ojp.usdoj.gov/ccdo/welcome_flash.html
Références
U.S. Department of Justice. Community Capacity Development Office. Weed and Seed. Disponible à : http://www.ojp.usdoj.gov/ccdo/welcome_flash.html.
U.S. Department of Justice. Community Capacity Development Office. Weed and Seed Data Center. Disponible à: http://www.weedandseed.info/.
U.S. Department of Justice. Office of Justice Programs. 1999. OJJDP Model Programs Guide – National Evaluation of Weed and Seed. Disponible à : http://www.ncjrs.gov/pdffiles1/175685.pdf.
Notes
- 1 Pour plus de détails sur cette publication, veuillez consulter le lien internet suivant : http://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/prmsng-mdl-vlm1/index-fra.aspx
- 2 Centre national de prévention du crime. Fiche d'information de mise en œuvre des programmes modèles et prometteurs en prévention du crime. Sécurité publique Canada : Ottawa. Disponible sur le disque compact - Programmes prometteurs et modèles pour prévenir la criminalité - 2e édition.
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