Fusillade en Nouvelle-Écosse – alerte d’urgence

Date : 27 avril 2020

Classification : NON CLASSIFIÉ

Secteur/agence : GRC

Sujet :

La Gendarmerie royale du Canada essuie des critiques pour ne pas avoir lancé une alerte par l’intermédiaire du système provincial d’alerte d’urgence durant la récente fusillade survenue en Nouvelle‑Écosse.

Réponse suggérée :

Contexte :

Pendant la soirée du samedi 18 avril et les premières heures du dimanche 19 avril, la GRC a déployé des effectifs importants dans le secteur de Portapique et les y a maintenus en raison d’une menace active. L'intervention était axée sur la protection de la population et comprenait la communication à la minute près de renseignements sur Twitter. Une fois que les membres de la GRC qui étaient intervenus dans la localité de Portapique où l'on avait signalé une fusillade possible ont déterminé qu'il s'agissait d'un homicide, la GRC a publié des instructions pour le public sur Twitter. Les messages de la GRC sur Twitter ont été captés par plusieurs diffuseurs et rediffusés, notamment sur les réseaux télévisés. La GRC a informé le public qu'elle savait qu'on avait signalé des coups de feu dans le secteur et a demandé aux gens de rester chez eux. Par la suite, les policiers ont découvert d'autres victimes et plusieurs bâtiments incendiés. Des recherches complètes ont été effectuées dans le secteur pendant la soirée et jusqu’aux petites heures du matin, mais n’ont pas permis de trouver le suspect.

Tôt dimanche matin, la GRC a commencé à diffuser de l’information en temps réel sur son compte Twitter en Nouvelle-Écosse. Au même moment, l’identité du suspect a été confirmée et à 9 h 35, la GRC a reçu un appel au sujet d’une victime possible, une femme, sur la route 4 à Wentworth. Pendant ce temps, la GRC a été en mesure de diffuser des photos du suspect, une description du véhicule suspect, les lieux où le suspect avait été aperçu et des signalements. L’utilisation de Twitter a permis de communiquer largement ces renseignements qui ont été diffusés par les médias locaux, provinciaux et nationaux.

Si la GRC a d'abord affirmé qu'à 10 h 15, le 19 avril 2020, les responsables de la gestion des urgences de la Nouvelle-Écosse ont communiqué avec la GRC pour offrir d'utiliser le système public d'alerte d'urgence, le système En Alerte, vérification faite, c'était plutôt aux alentours de 11 h 15 que cette communication a eu lieu. La GRC a accepté l'invitation et elle était en train de préparer un message d'alerte lorsque le tireur a été abattu par des agents de la GRC [Caviardé], à [Caviardé].

La situation évoluait constamment. Le personnel du commandement des incidents critiques de la GRC qui était sur place à Portapique et tout au long des événements susmentionnés est bien formé et compétent. Il y avait une forte présence policière et beaucoup d'opérateurs de la station de transmissions opérationnelles participaient à l'intervention Les membres qui sont intervenus ont fait appel à leur formation et ont pris des décisions difficiles alors qu’ils devaient faire face à l’inimaginable. Ensemble, les employés de la GRC n'avaient qu'un seul objectif : protéger les Néo-Écossais et se protéger les uns les autres en neutralisant la menace.

DIffusion d'un avis par le système En Alerte – 24 avril 2020

Le 24 avril 2020, des agents de la GRC dans le district de Halifax sont intervenus concernant un possible incident mettant en cause un tireur fou. Étant donné les circonstances (le risque d'incidents nouveaux faisant écho à la fusillade précédente, une conscience aiguë du risque de tireur fou), à 16 h 03, un message a été diffusé par le système En Alerte de la Nouvelle-Écosse pour avertir la population de l’éventualité d'un tireur fou. Une fois qu'on a déterminé que la GRC maîtrisait la situation, un second message a été diffusé à 17 h 53 pour informer les citoyens que la menace était dissipée.

La diffusion de l'alerte a provoqué une avalanche d'appels au système 9-1-1, taxant considérablement les opérateurs des télécommunications de la GRC. Ces opérateurs travaillent dans le cadre des ressources et de l'infrastructure mises en place par la province de la Nouvelle‑Écosse. Par suite du fort volume d'appels engendrés par la diffusion de l'alerte, on peut présumer qu'un fort volume d'appels auraient été faits au système 9-1-1 si on avait diffusé une alerte concernant la tragique fusillade survenue précédemment.

À court terme, on a pris des mesures à la station de transmissions opérationnelles pour accroître le nombre de téléphonistes en vue de gérer une augmentation vraisemblable des appels découlant de situations mettant en cause un tireur fou ou de plaintes concernant des coups de feu. En outre, on examine actuellement l'infrastructure de la STO et le protocole relatif à la gestion des appels suivant la diffusion d'un avis par le système En Alerte. Entre temps, la STO doit composer avec divers enjeux : une infrastructure limitée, les mesures actuelles d'éloignement physique en raison de la COVID-19, les opérateurs en congé par suite de la fusillade des 18 et 19 avril, et la difficulté de faire venir des effectifs additionnels des autres divisions à cause des restrictions imposées sur les déplacements durant la pandémie.

Le recours aux plateformes des médias sociaux (Twitter et Facebook) pour diffuser des alertes permet au public d'être avisé et de réagir en conséquence sans avoir à appeler la STO. Comme on l'a souligné dans le rapport McNeil suivant la fusillade à Moncton en 2014 :

Les sections des communications de la GRC utilisent régulièrement les médias sociaux (Twitter et Facebook). Dans le cas présent, ces derniers se sont avérés extrêmement utiles pour appuyer les communiqués et conférences et autres points de presse visant à transmettre de l’information directement au public. Ils ont aidé la Gendarmerie à établir sa crédibilité et à préserver sa réputation de source d’information officielle et fiable.

On précise également dans le rapport ce qui suit :

La présence continue sur les médias sociaux durant cette crise a permis d’assurer la diffusion rapide d’information exacte et de mettre fin aux rumeurs. Elle a également eu un effet apaisant sur les citoyens, dont la sécurité n’a pas été menacée par un sentiment de crainte exacerbé. Les messages lançant un appel à tous ont permis au public d’apporter sa contribution sans nuire aux opérations policières et de savoir ce qu’il pouvait faire pour aider.

La Division H est en contact avec la Direction générale de la GRC afin d’élaborer une politique et des procédures concernant l’utilisation de ce système. On a également entrepris d’aviser les autres services de police du pays de passer en revue les capacités de réponse du système 9-1-1 suivant une alerte d’urgence.

Personnes-ressources :

Préparée par : Dustine Rodier, off. resp. du Soutien opérationnel et de la STO, Division H, GRC; 902-402-8635; Konrad Roberts, Politiques stratégiques, Services de police contractuels et autochtones, GRC; 343-542-2628            

Approuvée par : Brian Brennan, sous-commissaire, Services de police contractuels et autochtones, GRC – 613-843-4632

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