Ingérence étrangère - Utilisation du Département du travail sur le front uni par la Chine

Date : 9 juin 2020

Classification : NON CLASSIFIÉ

Secteur/agence : SSCN/SP

Question :

Le 9 juin 2020, l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) a publié une analyse de l’utilisation du Département du travail sur le front uni comme un outil principal d’ingérence étrangère du Parti communiste chinois. Le Toronto Star a aussi publié un article qui qui décrit des questions connexes pour le Canada.

Réponse suggérée :

Contexte

Le 9 juin 2020, le Australian Strategic Policy Institute (ASPI) a publié une analyse portant sur l’utilisation, par le Parti communiste chinois (PCC), du Département du travail du front uni (DTFU) comme principal outil d’ingérence étrangère. Le Toronto Star a également publié un article exposant des enjeux connexes pour le Canada.

Selon le rapport de l’ASPI, la Chine multiplie les efforts pour influencer les communautés chinoises du monde entier afin de promouvoir les intérêts de Pékin, ce qui nécessite une vigilance accrue de la part des pays démocratiques. Pékin se sert du DTFU pour étouffer les critiques et infiltrer les partis politiques étrangers, les diasporas, les universités et les multinationales. L’importance du DTFU, pour le Parti communiste chinois, s’est étendue ces dernières années sous le régime du président Xi; en effet, 40 000 nouveaux employés y ont été ajoutés.

Le rapport n’aborde pas l’expérience du Canada en particulier, mais l’auteur Alex Joske, a déclaré au Toronto Star que les participants canadiens sont nombreux aux conférences et aux événements tenus par le DTFU. Diverses techniques sont utilisées, y compris les dons politiques, les voyages payés en Chine, la flatterie, ainsi que la cooptation de politiciens du monde entier. Dans l’article du Toronto Star, l’auteur du rapport recommande que le Canada réalise des études détaillées sur le travail qu’opère le DTFU partout au pays ainsi que dans certains secteurs particuliers, et qu’il communique ses conclusions au public pour accroître la compréhension générale.

D’autres rapports ont mis en évidence la menace de l’ingérence étrangère au Canada. Par exemple, le Rapport public du SCRS, publié le 20 mai 2020, indique que l’espionnage et les activités influencées par l’étranger sont presque toujours menées pour servir les intérêts d’un État étranger, par l’entremise d’entités étatiques ou non. L’espionnage et les activités influencées par l’étranger visent des entités canadiennes, tant au pays qu’à l’étranger, et menacent directement la sécurité

nationale et les intérêts stratégiques du Canada. Partout dans le monde, les processus et les institutions démocratiques, notamment les élections, sont vulnérables et sont devenus des cibles auxquelles les acteurs internationaux s’intéressent de près. Des auteurs de menace étrangers, plus particulièrement des États hostiles et des acteurs parrainés par des États, les prennent pour cible. De plus, le rapport annuel de 2019 du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR) faisait état d’activités menées à des fins d’ingérence par des intérêts étrangers, y compris la prise pour cible d’institutions canadiennes par des acteurs étatiques. Le rapport du CPSNR désigne la Chine et la Russie comme étant particulièrement actives au Canada et présente un certain nombre de recommandations qui permettraient au Canada de bonifier sa réponse à la menace de l’ingérence étrangère.

Au fil des ans, le SCRS a vu de multiples cas d’états étrangers qui ciblaient des institutions précises au Canada. La portée des activités potentielles d’ingérence étrangère peut être vaste et englober toute une gamme de techniques que connaissent bien les organismes de renseignement. Ces techniques comprennent les opérations de renseignement humain, le recours à des médias financés par l’État ou influencés par l’étranger, et l’utilisation d’outils numériques perfectionnés.

Les responsables de la sécurité et du renseignement au gouvernement du Canada luttent contre ces menaces dans les limites de leurs mandats respectifs. Par exemple, le SCRS mène des enquêtes de longue haleine sur des activités de menace d’ingérence étrangère visant les processus et les institutions démocratiques au Canada. Il fournit des renseignements et des analyses aux hauts dirigeants du gouvernement pour leur permettre de prendre des décisions éclairées au moment de répondre à ces menaces et d’établir des politiques à cette fin. De même, la GRC dispose d’un large mandat à multiples facettes qui lui permet d’enquêter sur l’ingérence étrangère et de la prévenir en tirant parti de différentes lois.

Personnes-ressources :

Préparée par : DGOSN

Approuvé par : Dominic Rochon, sous-ministre adjoint principal, 613-990-4976 (à venir)

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