Notes des comités parlementaires : Risques relatifs à l’espionnage, au sabotage et aux armes de destruction massive
Date :
26 avril 2022
Organisme :
SCRS
Réponse proposée
- Compte tenu de la situation actuelle en Ukraine, le gouvernement du Canada demeure aux aguets de toute activité menaçante menée contre le Canada et des intérêts canadiens.
- Dans son rapport public, le SCRS précise bien que l’ingérence étrangère et l’espionnage constituent pour le Canada des menaces réelles, persistantes et, dans certains domaines, grandissantes. Cela n’a rien de nouveau.
- L’espionnage et le sabotage, notamment par des moyens informatiques, font partie des principales menaces stratégiques pour la sécurité nationale du Canada. En effet, ces actes sont préjudiciables à la souveraineté, aux intérêts nationaux et aux valeurs du pays.
- Le Canada est la cible de telles activités menaçantes depuis longtemps. Toutefois, la mondialisation et l’avancement de la technologie ont eu pour effet d’en accroître l’ampleur, le rythme, la portée et l’incidence.
- Le SCRS sait que la Russie et d’autres États mènent en secret, au Canada, des activités menaçantes en vue de recueillir, pour leurs propres intérêts, des informations politiques, économiques et militaires.
- Je ne peux pas donner de détails sur les mesures prises pour enquêter sur l’espionnage et le sabotage et déjouer ces activités. Toutefois, la population peut avoir l’assurance que le gouvernement utilise à ces fins tous les outils qui sont à sa disposition.
- Grâce au travail de ses services de sécurité et de renseignement, le gouvernement du Canada demeure au courant de ces questions essentielles et a l’assurance que les mesures de réduction de la menace qui s’imposent ont été prises.
Espionnage
- En raison de son économie avancée et à titre de démocratie ouverte et libre, le Canada est pris pour cible par des acteurs étatiques qui, au moyen d’activités hostiles, cherchent à obtenir des informations et des renseignements et à gagner de l’influence afin de promouvoir leurs intérêts nationaux.
- Le Canada regorge de ressources naturelles, de technologies de pointe, de personnes de talent et de savoir-faire qui en font un chef de file mondial dans de nombreux secteurs. Il dispose d’alliés puissants avec lesquels il entretient des relations étroites en matière d’économie, de sécurité et de défense.
- Tous ces facteurs font du Canada, de ses institutions et de ses entreprises des cibles de choix. Comme le SCRS l’énonce dans son rapport public, l’espionnage est une activité persistance qui s’intensifie dans certains domaines comme l’économie et les secteurs critiques.
- En fait, le SCRS constate une augmentation du risque relatif à l’ingérence étrangère et à l’espionnage en raison des efforts extraordinaires que déploient les entreprises et les centres de recherche canadiens pendant la pandémie de COVID-19.
- Par conséquent, dans le contexte de la pandémie, le SCRS mène des activités de sensibilisation auprès de ces organismes et collabore avec eux pour veiller à ce qu’ils demeurent en plein contrôle de leurs travaux et de leurs informations exclusives.
Sécurité de la recherche
- Des États étrangers ont recours à toute une gamme de méthodes de collecte traditionnelles et non traditionnelles pour s’emparer de technologies et de savoir-faire canadiens. Notamment, ils prennent pour cible le milieu de la recherche universitaire.
- Cet état de fait est particulièrement évident dans le contexte de la pandémie. En effet, des organisations de partout au Canada qui déploient des efforts pour combattre la COVID-19 et ses répercussions sont susceptibles de faire l’objet d’espionnage économique.
- Selon le SCRS, des auteurs de menace pourraient prendre pour cible des universités, des instituts et des laboratoires de recherche médicale, des entreprises pharmaceutiques et des entreprises de haute technologie.
- Cette menace préoccupe particulièrement le SCRS en ce qui a trait aux activités parrainées par la Chine et, dans une moindre mesure, par la Russie et d’autres pays, qui cherchent secrètement à tirer avantage de la situation.
- De concert avec les organismes de sécurité nationaux, le gouvernement a cherché à sensibiliser les parties prenantes aux risques que représente l’espionnage économique, notamment au moyen d’une initiative pancanadienne dirigée par le SCRS, en vue de protéger les intérêts des industries et des entreprises des secteurs de la biopharmaceutique et de la santé et, par extension, ceux de toute la population canadienne.
- L’initiative du SCRS a déjà eu une incidence importante. Plus de 200 organismes et d’un millier de personnes ont assisté à des séances d’information. Elles sont maintenant bien au courant des menaces possibles et disposent des outils nécessaires pour se protéger et assurer la sécurité de leurs recherches et de leur personnel.
Sabotage et cyberattaques
- C’est pour promouvoir leurs intérêts politiques, économiques, militaires, sécuritaires et idéologiques que les auteurs de cyberactivités malveillantes passent à l’acte. Ils cherchent à compromettre les systèmes informatiques des gouvernements et du secteur privés. Pour ce faire, ils manipulent leurs utilisateurs ou exploitent les failles des dispositifs de sécurité.
- En 2020, un groupe de cyberespions lié aux services de renseignement russes a mené des opérations de réseaux informatiques contre des organisations établies au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis qui participaient à la réponse à la pandémie de COVID-19 et aux efforts de reprise des activités.
- Notamment dans le contexte de l’invasion du l’Ukraine par la Russie, le SCRS et les autres organisations de sécurité nationale ont collaboré dans une façon proactive avec les intervenants externes d’informer et sensibiliser au sujet des cyberactivités malveillantes parrainé par l’État.
- Ces cyberactivités malveillantes auraient été une tentative de vol d’informations et de propriété intellectuelle ayant trait au développement et à la mise à l’essai des vaccins contre la COVID-19.
- Le SCRS constate depuis des années que des États parrainent avec persistance des cyberactivités menaçantes et sophistiquées, dont la fréquence et la complexité ne cessent de croître.
- En 2021, le Canada, les États-Unis et d’autres partenaires étrangers ont soulevé de concert des préoccupations relatives à une campagne de cyberespionnage dirigée par la Russie contre le logiciel Orion de SolarWinds.
- Vous comprendrez que je ne peux pas donner de détails sur la compromission de Solar Winds. Je peux toutefois affirmer que le SCRS a constaté l’intensification du recours aux outils informatiques pour voler des informations sensibles, perpétrer des attaques par rançongiciel et causer des perturbations.
Utilisation d’armes chimiques
- La prolifération des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), communément appelées « armes de destruction massive (ADM) », et de leurs vecteurs constitue un défi pour la communauté internationale et une menace grave pour la sécurité du Canada et de ses alliés.
- Comme l’a souligné le SCRS dans son rapport public de 2020, il a été établi qu’en août de la même année, des acteurs étatiques russes ont utilisé un agent neurotoxique pour empoisonner un des chefs de file de l’opposition russe, Alexeï Navalny.
- Cette attaque, qui contrevenait aux normes internationales qui interdisent l’utilisation d’armes chimiques, a été fermement condamnée par le gouvernement du Canada.
- L’événement était aussi particulièrement troublant parce qu’il représentait un autre cas où des acteurs étatiques russes se sont servi d’armes chimiques pour réprimer la dissension.
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