Notes des comités parlementaires : Notes d'allocution pour l’honorable Marco Mendicino ministre de la Sécurité publique

Monsieur le président, membres du comité.

Je vous remercie de me donner l’occasion de me joindre à vous aujourd’hui, sur le territoire traditionnel algonquin.

Je vous remercie également d’avoir entrepris cette importante étude sur les postes de « police » étrangers qui existeraient au Canada, ainsi que sur les risques d’intimidation et d’ingérence étrangère.

Le Comité comprendra que je ne peux pas vous parler des détails des enquêtes en cours.

La transparence est essentielle pour que les Canadiens comprennent la menace d'ingérence étrangère. Nous avons fait des efforts considérables pour rejoindre les communautés afin de les sensibiliser aux menaces et stratégies pour assurer une plus grande résilience.

En même temps, il y a certains aspects où la protection de notre sécurité nationale signifie que nous ne pouvons pas être totalement transparents sur la nature de nos enquêtes pour assurer l'intégrité et la sécurité de ces enquêtes.

Cela dit, je suis heureux d’avoir l’occasion de présenter le contexte, de mon point de vue, alors que vous entamez cette étude.

Monsieur le président, tous les représentants de gouvernements étrangers au Canada ont l’obligation, en vertu du droit international, de respecter les lois et les règlements du Canada.

Si un État étranger utilisait des bureaux comme ceux qui seraient situés dans la région du Grand Toronto pour menacer ou pour intimider des Canadiens et des personnes résidant au Canada, il contournerait les accords internationaux existants.

La GRC travaille en étroite collaboration avec des collectivités, des chefs de police et de nombreux intervenants dans le cadre de ce dossier.

Plusieurs équipes et unités sont chargées de désamorcer toute interférence étrangère et de mettre en place des mécanismes pour signaler les incidents

L’objectif ultime consiste à veiller à ce que les gens se sentent en sécurité dans leur propre collectivité, à renforcer le climat de confiance et à garantir leur protection.

Comme je l’ai mentionné, et comme la GRC l’a indiqué très clairement, notamment en émettant une alerte publique, le cas précis que vous étudiez fait l’objet d’une enquête approfondie.

De plus, la GRC encourage les personnes victimes de harcèlement ou d’intimidation qui estiment être en danger immédiat à composer le 9-1-1 ou à communiquer avec leur service de police local ou avec le Réseau info-sécurité nationale de la GRC.

J’aimerais également souligner que, peu importe la méthode utilisée, aucune forme d’ingérence étrangère ne sera tolérée au Canada.

La lutte contre cette menace, la protection de la sécurité des Canadiens et des personnes résidant au Canada et la protection de la souveraineté, des intérêts et des valeurs canadiennes sont des priorités absolues pour moi et pour le gouvernement.

Notre pays n’est pas immunisé contre ces menaces.

Au cours des dernières années, le Canada est devenu de plus en plus la cible d’ingérence étrangère.

Comme vous le savez, ces menaces proviennent, entre autres, d’acteurs étatiques comme la République populaire de Chine, la Fédération de Russie et la République islamique d’Iran.

Ces États essaient de faire avancer leurs intérêts en matière de politique, d’économie et de sécurité, tout en attaquant les nôtres.

Penchons-nous sur les menaces que nous voyons aux quatre coins du globe.

Nous avons vu des exemples d’acteurs étrangers cherchant à compromettre la sécurité de certaines personnes ou de leur famille, et ce, même au Canada.

Penchons-nous également sur la diffusion de désinformation dans les médias sociaux pour nuire à la confiance du public envers le gouvernement.

Les tentatives d’influencer de manière trompeuse les décideurs du gouvernement.

Ainsi que les activités qui pourraient mettre en péril la sécurité économique du Canada, notamment les interférences dans les chaînes d’approvisionnement critiques.

Nous ne pouvons tolérer que cela se poursuive.

Voici les mesures que nous prenons.

D’abord, je suis heureux de souligner que l’approche du Canada envers la Chine constitue un élément essentiel de la Stratégie pour l’Indo-Pacifique qui a été annoncé en novembre.

Cette stratégie est sans doute ce qui reflète le mieux et de façon la plus actuelle l’approche soigneusement réfléchie et mesurée en matière de défense des valeurs et des intérêts du Canada dans cette région.

Elle s’orchestre autour d’une évaluation réaliste, actuelle et lucide de la Chine d’aujourd’hui, en harmonie avec celle de nos partenaires dans la région et dans le monde, ayant la sécurité mondiale comme pierre d’angle.

Et elle est soutenue par l’important travail qu’accomplissent déjà nos services de sécurité et de renseignement dans la lutte contre les menaces provenant d’interférences étrangères, notamment celles de l’État chinois.

Nous adoptons une approche pangouvernementale dans nos efforts à protéger les Canadiens et nos intérêts nationaux, tant au pays qu’à l’étranger, des activités des auteurs de menaces étrangers.

Nous évaluons ces menaces et faisons enquête à leur sujet.

En effet, la priorité absolue de la GRC est, en tout temps, la sécurité et la protection du public.

Elle peut intervenir et porter des accusations de harcèlement, d’intimidation et de coercition.

Et elle a le mandat de surveiller et d’évaluer les menaces et les activités d’interférence étrangère ainsi que d’y intervenir.

De plus, le gouvernement pourvoit les Canadiens en outils et en conseils pour les aider à déceler et à atténuer les différents risques.

Nous mettons à la disposition du public des mécanismes qui permettent aux gens de signaler les incidents, notamment sur les sites Web du SCRS et de la GRC, ainsi que par le biais de lignes téléphoniques consacrées aux menaces pour la sécurité nationale.

Nous aidons les exploitants d’infrastructures essentielles à défendre les systèmes de cybersécurité essentiels sur lesquels les Canadiens comptent.

Nous collaborons avec des intervenants qui pourraient être ciblés par des acteurs étrangers.

Par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, nous entretenons également des relations bilatérales avec des États qui présentent continuellement des menaces pour les intérêts canadiens.

Nous coordonnons et partageons des renseignements avec le Groupe des cinq et avec d’autres alliés, comme le G7 et l’OTAN, concernant l’ingérence étrangère et d’autres menaces.

Nous adoptons une approche holistique afin de protéger les institutions et les pratiques démocratiques du Canada contre l’ingérence, comme vous pourrez le constater dans notre Plan visant à protéger la démocratie au Canada de 2019.

Nous continuons également à accroître la résilience des citoyens face à la désinformation en aidant les Canadiens à se renseigner davantage sur les tactiques et les acteurs de la désinformation et en améliorant la transparence.

Monsieur le président, à ce sujet, j’ajouterai que, pas plus tard qu’en décembre dernier, j’ai annoncé que le gouvernement du Canada entamerait des consultations publiques auprès des intervenants et du public sur les façons d’accroître la transparence à l’égard de l’influence étrangère.

On pourrait notamment exiger que les personnes agissant en tant qu’agents pour des États étrangers soient dûment déclarées.

Ces efforts, ainsi que d’autres en cours, visent à reconnaître que la menace d’ingérence étrangère n’est pas statique et que nous devons continuer à développer les outils dont dispose le Canada pour faire face à cette menace en constante évolution.

Chers collègues, pour conclure, je tiens à souligner que nos agences de sécurité et de renseignement continuent d’enquêter et de surveiller les rapports de postes de police chinois à l’étranger au Canada.

Il n’y aura aucune tolérance à l’égard de cette forme ou de toute autre forme d’intimidation, de harcèlement ou de ciblage préjudiciable de Canadiens ou de personnes au Canada.

Le Canada continuera de défendre ses intérêts et ses valeurs, tant au pays qu’à l’étranger.

Merci.

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