Notes des comités parlementaires : Responsabilité de la GRC
Réponse proposée :
- Dans le cadre d’un changement de culture important, la GRC renforce son processus de déontologie (« disciplinaire ») pour s’assurer que les actions des membres sont conformes aux valeurs fondamentales renouvelées de la GRC.
- Le processus de déontologie renforcé, ainsi que les valeurs fondamentales renouvelées, fait progresser la GRC sur la voie d’une organisation plus moderne, plus saine et plus inclusive, et accroît la confiance du public et des employés.
- Plus tôt cette année, les commandants ont signé et affichent maintenant la déclaration des valeurs fondamentales renouvelées de la GRC.
- Afin d’assurer une plus grande responsabilisation et une plus grande transparence, la GRC doit remplir des rapports annuels sur la gestion du processus disciplinaire de la GRC, et a récemment publié son rapport pour l’année 2020-2021 sur son site Web.
- L’intégrité du processus de déontologie est en outre maintenue par les travaux d’organismes externes de contrôle comme le Comité externe d’examen de la GRC, un tribunal quasi judiciaire indépendant qui examine de façon impartiale les appels de certaines décisions de la GRC relatives aux relations de travail et rend compte chaque année de ses activités au Parlement.
- La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP) joue également un rôle important dans le respect de la responsabilité policière en tant qu’organisme indépendant, sans lien de dépendance, chargé de recevoir et d’examiner les plaintes du public concernant la déontologie de la GRC.
- Le projet de loi C-20, Loi établissant le Commission d’examen et de traitement des plaintes du public, a été déposé au Parlement en novembre 2021 et propose de renforcer davantage la Commission en établissant des échéanciers codifiés pour les réponses de la GRC aux rapports de la Commission et de nouvelles exigences de rapport annuel pour la GRC.
- Le Conseil consultatif de gestion a pour mandat législatif de fournir des conseils au commissaire de la GRC sur diverses questions, y compris le fonctionnement efficace et efficient de la GRC.
- Le Conseil consultatif de gestion a un site Web indépendant où il publie ses rapports et ses recommandations au commissaire et, à compter de février 2024, la GRC publie également ses réponses aux recommandations du Conseil sur son site Web externe.
Contexte :
Conseil consultatif de gestion
Le gouvernement du Canada a créé le Conseil consultatif de gestion (CCG) en juin 2019 en vertu de la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada. Le CCG est un groupe indépendant composé d’un maximum de 13 experts externes qui fournissent des conseils impartiaux fondés sur son expertise, son expérience et son meilleur jugement. Conformément au paragraphe 45.18 (2) de la Loi sur la GRC, le mandat du Conseil consultatif de gestion consiste à fournir au commissaire des conseils, des renseignements et des rapports sur l’administration et la gestion de la GRC, notamment :
- L’élaboration et la mise en œuvre de plans de transformation et de modernisation;
- L’utilisation efficace et efficiente des ressources;
- Les mesures à prendre pour réduire les risques organisationnels;
- L’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de contrôles de gestion qui appuient le fonctionnement de la Gendarmerie;
- L’élaboration et la mise en œuvre de plans de transformation et de modernisation;
- L’élaboration et la mise en œuvre de budgets de fonctionnement et d’immobilisations.
Le CCG établit ses propres priorités, procédures et plans de travail. Dans sa lettre de mandat au ministre de la Sécurité publique, le premier ministre a demandé qu’on accélère la réforme de la GRC, ce qui comprend l’amélioration du CCG pour créer un rôle de surveillance de la GRC. En décembre 2023, la professeure Angela Campbell, membre initial du Conseil, a été nommée présidente du Conseil, à la suite de la démission de Kent Roach en septembre 2023. On dénombre 11 membres actifs du Conseil.
Le CCG continue de se réunir régulièrement, y compris des réunions trimestrielles en personne, et il a également formé plusieurs comités permanents sur divers sujets (par exemple, les ressources humaines et les finances) qui se réunissent régulièrement. Depuis sa création, le CCG a donné des conseils sur un certain nombre de questions liées à la GRC, y compris sur la mise en œuvre du Centre indépendant de règlement du harcèlement, qui a été lancé en juin 2021 et qui aide à résoudre les questions relatives au harcèlement à la GRC. Plus récemment, le CCG a élaboré des rapports sur le recrutement des Autochtones et la viabilité de la police fédérale.
Gouvernance externe et responsabilisation
Le Parlement a créé des organismes indépendants chargés d’examiner les activités de la GRC et d’établir un rapport au Parlement par l’entremise du ministre de la Sécurité publique ou du premier ministre :
- La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP) est un organisme d’examen indépendant qui traite les plaintes du public concernant les activités de la GRC et qui fait partie du portefeuille de la Sécurité publique.
- Le Comité externe d’examen de la GRC est un tribunal administratif indépendant qui fait également partie du portefeuille de la Sécurité publique et qui assure l’examen indépendant et impartial des griefs relatifs à l’interprétation et à l’application des politiques du Conseil du Trésor.
- Le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR) examine le cadre législatif, réglementaire, politique, administratif et financier en matière de sécurité nationale et de renseignement (SNR) à l’échelle du gouvernement, toute activité de SNR (sauf les enquêtes en cours) et toute question de SNR renvoyée par un ministre de la Couronne.
- L’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement (OSSNR) est responsable de l’examen par des experts indépendants de la légalité des activités de SNR dans tous les ministères et organismes fédéraux.
De plus, comme tous les ministères fédéraux, la GRC fait l’objet d’un examen continu par neuf agents et agents indépendants qui font régulièrement rapport au Parlement. Bien que la GRC rende des comptes au Parlement, elle conserve son indépendance opérationnelle pour se prémunir contre l’ingérence politique.
Certaines provinces ont des organismes d’enquête indépendants chargés d’examiner les incidents graves mettant en cause la police, y compris la GRC. Les commissions d’enquête, établies à l’occasion par le gouverneur en conseil pour enquêter de façon complète et impartiale sur les questions d’importance nationale, peuvent aussi fournir un niveau d’examen très médiatisé, même si leurs conclusions et recommandations ne sont pas contraignantes. De plus, la GRC peut faire l’objet d’un examen judiciaire en vertu de la Loi sur les GRC, du Code canadien du travail, des enquêtes du coroner et des lois provinciales sur la police.
Responsabilité interneNote de bas de page 1
Les membres de la GRC ont le devoir et la responsabilité d’afficher une bonne conduite et d’encourager le maintien de celle-ci dans les rangs de la Gendarmerie. Le Code de déontologie de la GRC se trouve dans une annexe du Règlement de la GRC, 2014. Les violations des dispositions du Code de déontologie seront traitées de manière équitable et cohérente, au niveau le plus approprié de la GRC, soulignant l’importance du maintien de la confiance du public et renforçant le haut niveau de conduite attendu des membres.
Les décisions concernant toute allégation de violation du Code de déontologie à l’égard d’un membre sont prises par les autorités disciplinaires. Il leur incombe d’ouvrir une enquête, de déterminer si la conduite d’un membre constitue une infraction au Code de déontologie et, s’il y a contravention, d’imposer des mesures de déontologie proportionnées à la nature et aux circonstances de la contravention et, le cas échéant, des mesures éducatives et correctrices plutôt que punitives.
Les autorités disciplinaires sont désignées par le commissaire, soit directement, soit en vertu des Consignes du commissaire (déontologie). Il s’agit généralement du commandant d’un membre ou une autre personne de la chaîne de commandement. Différentes « catégories » ou différents niveaux d’autorité disciplinaire sont fournis avec des pouvoirs différents dans le cadre du processus de gestion de la déontologie.
Lorsqu’une autorité disciplinaire prend connaissance d’allégations d’une infraction possible au Code de déontologie à l’égard d’un membre, elle examine les allégations et peut ordonner une enquête en vertu du Code de déontologie. L’enquête peut prendre diverses formes. Il devrait être approprié, proportionnel et opportun de recueillir des éléments de preuve, d’établir les faits et les circonstances de la contravention présumée.
Une fois l’enquête terminée, un rapport sera produit et examiné par l’autorité disciplinaire qui déterminera si l’information appuie ou non l’attribution selon laquelle la conduite du membre constitue une infraction au Code de déontologie ou si une enquête supplémentaire est nécessaire.
Lorsqu’il est clair que les allégations, si elles sont établies, ne peuvent être traitées adéquatement par des mesures de déontologie sous la responsabilité de l’autorité disciplinaire, cette autorité disciplinaire doit renvoyer le dossier à l’échelon suivant. Si le licenciement semble être un résultat approprié, une autorité disciplinaire au niveau du commandant déclenchera une audience disciplinaire. Si le renvoi n’est pas justifié, une réunion de déontologie entre le membre en question et l’autorité disciplinaire sera ouverte.
Secteur de la Réforme, responsabilisation et culture, GRC
La GRC a fait l’objet d’un certain nombre d’examens externes au cours des deux dernières décennies qui ont porté sur tous les aspects de l’organisation, de la culture à la gouvernance en passant par les opérations. Le secteur de la Réforme, responsabilisation et culture a été créé en mai 2023 dans le but suivant :
- Diriger la réponse de la GRC aux examens externes importants, y compris le rapport final de la Commission des pertes massives et ceux d’autres examens externes importants, comme la Commission sur l’état d’urgence (CEU);
- Fournir des conseils stratégiques, assurer la surveillance et la coordination des initiatives internes de changement de culture, veiller à ce que des approches inclusives et innovatrices soient envisagées;
- Assurer le leadership et la coordination des grandes initiatives de transformation et de renouvellement dans l’ensemble des secteurs d’activité opérationnels de la GRC afin de s’assurer que la GRC prospère et que ses activités sont optimisées (par exemple, l’évaluation de la prévention du crime (PC) et renégociation du contrat);
- Fournir un soutien de secrétariat au Conseil consultatif de gestion (CCG) de la GRC, qui fournit des conseils et des recommandations au commissaire sur la gestion et l’administration de la GRC, y compris en ce qui a trait à la transformation.
Le nouveau secteur, qui relève directement du commissaire, répond aux engagements de réforme énoncés dans les lettres de mandat antérieures du ministre et du commissaire, ainsi qu’aux attentes en matière de responsabilisation et de transparence.
Gouvernance
En général, les services de police au Canada doivent rendre des comptes aux conseils des services de police civils. À leur tour, les commissions des services de police sont chargées de déterminer les objectifs et les priorités du service de police, d’établir des politiques pour l’administration et la gestion efficace du service de police, d’effectuer une planification stratégique et d’établir ou d’approuver des budgets, de recruter et nommer le chef de police et le chef adjoint et de surveiller leur rendement et de participer aux processus de négociation collective et d’entente de travail à titre d’employeur.
À l’heure actuelle, la GRC n’a pas de commission des services de police, et les responsabilités susmentionnées sont assumées par diverses parties, dont le ministre, le Conseil du Trésor, le gouverneur en conseil et/ou le Parlement.
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