Notes des comités parlementaires : Ingérence étrangère: Loi concernant la lutte contre l’ingérence étrangère

Sujet

Le 6 mai 2024, la Loi concernant la lutte contre l’ingérence étrangère a été a été présentée au Parlement. La partie IV du projet de loi, Loi sur la transparence et la responsabilité en matière d’influence étrangère, risque d’attirer beaucoup d’attention lorsqu’il franchira l’étape du comité parlementaire.

Réponse suggérée

Si on insiste sur le dépôt retardé du projet de loi

Si on insiste sur le temps qu’il faudra pour mettre la Loi en vigueur

Si on insiste sur l’indépendance du commissaire à la transparence

Si on insiste sur qui sera tenu de s’enregistrer dans le cadre de cette proposition

Si on insiste sur la signification de l'expression « en association avec » dans la loi proposée

Si on insiste sur l'application à d'autres niveaux de gouvernement

Si on insiste sur une éventuelle ingérence dans la course à l’investiture de la circonscription de Don Valley Nord

Si on insiste sur la question des postes de police à l’étranger

Si on insiste sur la manière dont le projet de loi répond aux conclusions du rapport de l’Enquête publique sur l’ingérence étrangère dans les processus électoraux et les institutions démocratiques fédéraux

Si on insiste sur transfert de 250 000 $ de fonctionnaires de la RPC à des candidats politiques

Contexte

Ingérence étrangère

L’ingérence étrangère (IE) s’entend des activités clandestines ou trompeuses, ou qui comportent des menaces envers quiconque, menées par des acteurs étatiques ou non étatiques et qui nuisent aux intérêts du Canada. Parmi les techniques utilisées pour mener de telles activités, il y a l’espionnage, le sabotage, le financement illégal et la corruption, ainsi que toute autre activité de menace. Les États étrangers misent sur ces activités pour promouvoir leurs intérêts stratégiques, notamment assurer leur stabilité intérieure, influer sur le plan géopolitique, obtenir un avantage économique, ébranler l’ordre international fondé sur des règles et faire des gains militaires. Certaines de ces activités peuvent cibler des Canadiens, ou des résidents du Canada, ou des institutions canadiennes pour faire avancer des intérêts stratégiques, au détriment de nos valeurs et de nos intérêts nationaux.

Registre visant la transparence en matière d’influence étrangère

Les gouvernements étrangers disposent de canaux légitimes et transparents établis pour entretenir des liens avec gouvernement du Canada. Lorsque cela est fait ouvertement, il s’agit d’un élément normal des relations internationales fondées sur des règles. Toutefois, lorsque des personnes physiques ou des entités cherchent à exercer une influence au nom de gouvernements étrangers de manière non transparente, cela peut avoir de graves conséquences. Les activités d’influence non transparentes entreprises pour le compte d’un gouvernement étranger sont désignées sous le nom d’influence étrangère malveillante, qui est un sous-ensemble de l’ingérence étrangère.

Ces activités pourraient donner lieu à des politiques et à des lois favorables aux intérêts étrangers au détriment des intérêts canadiens. Elles pourraient également avoir une incidence sur le contenu du matériel disponible visant à informer les opinions publiques et l’exercice des droits démocratiques. Dans certains cas, ces renseignements pourraient être diffusés par des Canadiens qui ne sont pas toujours conscients qu’ils proviennent d’une entité ou d’un commettant étranger. Le manque de clarté dans l’étiquetage des communications appuyées par des États peut donner lieu à des messages publics ou médiatiques qui renforcent les intérêts d’États adverses.

L’influence étrangère malveillante est un défi particulièrement complexe à relever, en partie parce que la détection peut être difficile et que la responsabilité ne peut être attribuée qu’une fois l’influence exercée. Certains des alliés les plus proches du Canada et de ses partenaires aux vues similaires ont proposé des mesures supplémentaires, y compris des régimes législatifs, qui visent expressément à améliorer la transparence en matière d’influence étrangère dans leurs pays respectifs. Bien que le Canada dispose de certains outils visant à accroître la transparence, des appels ont été lancés pour que le gouvernement du Canada envisage de nouvelles mesures afin de renforcer les défenses contre cette menace croissante. Lors des audiences du Comité spécial sur les relations sino-canadiennes, les membres de ce comité se sont renseignés sur la possibilité que le Canada instaure un registre des agents étrangers.

Le 10 mars 2023, le gouvernement du Canada a annoncé le lancement de consultations pour orienter la conception d’un registre visant la transparence en matière d’influence étrangère (RTMIE) au Canada. Ces consultations ont pris fin le 9 mai 2023. Les consultations, qui ont permis de recueillir près de 1 000 réponses de partout au Canada et qui comprenaient des tables rondes avec un large éventail d’intervenants, y compris des partenaires autochtones, des représentants provinciaux et territoriaux, des groupes communautaires, des universitaires, des entreprises et des membres de la communauté juridique ont contribué à la création du Registre canadien visant la transparence en matière d’influence étrangère.

Loi concernant la lutte contre l’ingérence étrangère

Le 6 mai, le gouvernement a présenté la Loi concernant la lutte contre l’ingérence étrangère, qui comprend des modifications à la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité, à la Loi sur la protection de l’information, au Code criminel et à la Loi sur la preuve au Canada. En outre, la partie IV du projet de loi introduit la Loi sur la transparence et la responsabilité en matière d’influence étrangère, qui crée le Registre visant la transparence en matière d’influence étrangère.

Sécurité publique Canada (SP), le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et le ministère de la Justice ont organisé de nombreuses séances d’information technique à l’intention des parlementaires et d’autres élus, des universitaires, de la communauté juridique, des chefs d’entreprise, des communautés et des groupes de défense afin de fournir une explication nuancée du projet de loi.

Récemment, le député conservateur Michael Chong, ministre fantôme des Affaires étrangères, a écrit au ministre LeBlanc pour lui proposer une motion de consentement unanime à la fin du débat en deuxième lecture afin de faciliter le passage du projet de loi à la Chambre des communes et à l’étape du comité. Le député Chong a exprimé son intention de veiller à ce que des garanties contre l’ingérence étrangère soient mises en œuvre avant les prochaines élections fédérales. Le projet de loi a été adopté en deuxième lecture et est actuellement examiné par le Comité permanent de la sécurité publique et nationale (SECU).

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