Notes des comités parlementaires : Modifications des pouvoirs de communication prévus dans la Loi sur le SCRS
Mieux outiller les organismes partenaires de l’appareil de la sécurité nationale
Les menaces pour la sécurité nationale ne visent plus seulement le gouvernement fédéral. L’ingérence étrangère touche tous les ordres de gouvernement (provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones), ainsi que le secteur privé, le milieu universitaire et les diverses communautés du Canada. Autoriser le SCRS à communiquer à plus grande échelle et plus fréquemment des informations à des personnes et à des organisations à l’extérieur du gouvernement du Canada peut renforcer la résilience de toute la société face aux menaces pour la sécurité du Canada. Une communication accrue des informations du SCRS peut accroître la capacité des personnes ou des organisations à comprendre et à reconnaître les menaces et à protéger leurs informations et leurs actifs, ainsi que les intérêts du Canada.
Objectif | Pouvoir Actuel | Pouvoir modifié |
---|---|---|
Enquête ou poursuites relatives à une infraction à une loi |
|
|
Renforcement de la résilience |
|
|
Communication essentielle pour des raisons d’intérêt public |
|
|
Sensibilisation des communautés |
|
|
Rapports sur les menaces et conseils à cet égard |
|
|
Enquête sur des menaces (principe de la réciprocité) |
|
|
Réduction des menaces |
|
|
Lacunes
- Aujourd’hui, l’ingérence étrangère ne menace pas seulement les technologies militaires et les institutions fédérales, mais aussi tous les ordres de gouvernement et tous les pans de la société.
- La Loi sur le SCRS impose des restrictions rigoureuses relativement à qui, à quel moment et de quelle manière le Service peut communiquer des informations, son destinataire principal étant le gouvernement du Canada.
- L’incapacité du SCRS à communiquer des informations restreint la sensibilisation des parties intéressées, leur capacité à comprendre et à détecter les menaces et à prendre des mesures pour s’en protéger.
Incidence des modifications
Permettre au SCRS de communiquer des informations à toute personne ayant compétence pour enquêter.
Permettre au SCRS de communiquer des informations plus exhaustives dans le but de renforcer la résilience face aux menaces.
Permettre au SCRS, avec l’approbation du ministre, de communiquer des renseignements personnels ou privés appartenant à une organisation dont la divulgation est normalement interdite lorsque cela est essentiel pour des raisons d’intérêt public.
Exemple: Renforcer la résilience face aux menaces
Le député d’un territoire est nommé au cabinet territorial. Le SCRS détient des informations selon lesquelles un État étranger souhaite avoir recours à des intermédiaires au Canada afin detirer parti du territoire en raison de son accès à l’Arctique et de ses ressources naturelles. Les antécédents du député et son travail de défense des intérêts font de lui une cible probable de l’État étranger. Le SCRS aimerait fournir des informations précises sur les activités d’ingérence étrangère et les raisons pour lesquelles le député pourrait être pris pour cible.
Sans les modifications à la Loi, le SCRS sera seulement en mesure de donner une séance d’information générale et non classifiée sur la menace. Le député ne relève pas du gouvernement du Canada. De plus, le SCRS ne peut réduire aucune menace précise en communiquant des informations à cette personne.
Une fois la Loi modifiée, le SCRS serait autorisé à communiquer au député des informations classifiées au sujet de la façon dont l’État étranger utilise des techniques spécialisées précises afin de le prendre pour cible et à lui en expliquer les raisons afin de lui permettre de mieux comprendre et de reconnaître la menace si elle se présente et de renforcer sa résilience face à l’ingérence étrangère. Avec l’approbation du ministre, le SCRS serait en mesure de lui fournir les noms des intermédiaires de l’État étranger au Canada.
Exemple : Enquêter sur une infraction à une loi
Les seuls destinataires à qui le SCRS peut communiquer des informations dans le but de mener une enquête relativement à une infraction présumée à une loi sont des agents de la paix (c. à d. des agents de police). Une fois la Loi modifiée, le SCRS pourrait communiquer des informations aux fonctionnaires électoraux municipaux, autochtones, provinciaux et territoriaux qui sont compétents pour enquêter sur de présumées manoeuvres frauduleuses en vertu des lois régissant les élections, mais qui ne sont pas des agents de la paix.
- Date de modification :