Décision de la Cour fédérale concernant le SCRS

Date : 20 juillet 2020

Classification : Non classifié

Direction ou organisme : SCRS

Enjeu :

La Cour fédérale doit publier sa décision sur l’obligation de franchise du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) à son égard.

Réponse proposée :

Contexte :

La possibilité pour le Service d’invoquer l’immunité de l’État pour mener des activités que les autres services de renseignement et les forces policières mènent couramment dans des pays alliés a fait l’objet de vastes consultations auprès du ministère de la Justice, et les avis juridiques sur l’applicabilité de cette doctrine ont évolué au fil du temps.

Le gouvernement du Canada a reconnu qu’il était nécessaire de corriger la situation lorsqu’il a adopté le projet de loi C-59, c’est-à-dire la Loi de 2017 sur la sécurité nationale. Cette loi prévoit un cadre de justification limité, inspiré des protections dont bénéficient déjà les services canadiens d’application de la loi, autorisant l’exercice de certaines activités qui constitueraient par ailleurs des infractions. Ainsi, il est possible de payer une source pour obtenir des informations ou de lui fournir un téléphone cellulaire pour l’aider à s’acquitter de sa tâche.

En janvier 2019, le SCRS et le ministère de la Justice ont déterminé de concert que le SCRS ne pouvait plus invoquer l’immunité de l’État comme défense pour mener certaines activités opérationnelles. Le directeur du SCRS a alors ordonné la suspension de ces activités opérationnelles jusqu’à l’adoption du projet de loi C-59 (en juin 2019), qui prévoyait un cadre de justification clair.

Dans la décision publiée le 16 juillet 2020 la Cour fédérale a conclu que le SCRS n’a pas respecté son obligation de franchise envers elle lorsqu’il ne lui a pas communiqué de façon proactive tous les faits pertinents à l’appui de demandes de mandats.

Suite à la publication de la décision, la couverture médiatique du Globe and Mail, de CTV, Reuters, iPolitics et CBC se concentrent sur l,examen externe ordonné suite à la décision et ce que la Cour décrit comme un ’’troubling pattern [of omissions] dating back years’’. De plus, Global news et Vice écrivent sur les opérations à haut risques légaux entrepris par le Service avant que C-59 soit adopté.

L’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement a lancé un examen selon l’ordre de la Cour. Une fois l’examen terminé, le Comité des parlementaires sur la sécurité et le renseignement étudiera ses conclusions.

Comme la Cour fédérale le reconnaît dans sa décision, le SCRS a déjà montré sa détermination à répondre aux préoccupations qu’elle a soulevées et a pris des mesures concrètes en ce sens. Ainsi, il donne suite aux constatations d’un examen commandé de manière proactive à l’ancien sous-procureur général Morris Rosenberg sur la compréhension qu’ont ses employés de l’obligation de franchise. Le SCRS travaille aussi à apporter des améliorations importantes découlant des récentes instructions du ministre en matière de reddition de comptes et met au point un processus d’examen des mandats d’une rigueur accrue, étayé par une solide formation sur ses obligations légales.

Le SCRS continuera de collaborer avec Sécurité publique Canada, le ministère de la Justice, l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et le Commissaire au renseignement, et il fera bon accueil à leurs observations assidues afin de s’assurer de répondre aux préoccupations soulevées par la Cour fédérale et aux attentes de tous les Canadiens.

Personnes-ressources :

Préparé par : S.O.

Approuvé par : Tricia Geddes, directrice adjointe des Politiques et des Partenariats stratégiques, [Caviardé]

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